Marc 7, 23
Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »
Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »
La tradition des anciens, que les Juifs affectaient d'observer en vertu de la Loi, était contraire à la Loi de Moïse. Voilà pourquoi Isaïe dit: Tes marchands mêlent ton vin avec de l'eau (Is 1,22), montrant par là que les anciens mêlaient à l'austère commandement de Dieu une tradition diluée, c'est-à-dire qu'ils ont instauré une loi altérée et contraire à la Loi. Le Seigneur l'a montré clairement quand il a dit: Pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au nom de votre tradition (Mt 15,3)? Ils ne se sont pas contentés de violer la Loi de Dieu par leur transgression, en mêlant le vin avec de l'eau, mais ils lui ont aussi opposé leur propre loi, qu'on appelle aujourd'hui encore la loi pharisaïque. Ils y omettent certaines choses, en ajoutent d'autres, et en interprètent d'autres à leur guise, toutes pratiques auxquelles se livrent notamment leurs docteurs.
Résolus à défendre ces traditions, ils ne se sont pas soumis à la Loi de Dieu qui les préparait à la venue du Christ. Ils ont même reproché au Christ de faire des guérisons le jour du sabbat. Cela, avons-nous dit, même la Loi ne l'interdisait pas, puisqu'elle guérissait d'une certaine façon en faisant circoncire l'homme le jour du sabbat. Cependant ils ne se reprochaient pas à eux-mêmes de transgresser le commandement de Dieu par leur tradition et leur loi pharisaïque, alors qu'il leur manquait l'essentiel de la Loi, à savoir l'amour de l'homme pour Dieu.
Cet amour est, en effet, le premier et le plus grand commandement, et l'amour du prochain est le second. Le Seigneur l'a enseigné quand il a dit que toute la Loi et les Prophètes dépendent de ces commandements (cf. Mt 22,36-40). Et lui-même n'est pas venu donner de commandement plus grand que celui-là. Mais il a renouvelé ce même commandement, en ordonnant à ses disciples d'aimer Dieu de tout leur coeur et leur prochain comme eux-mêmes.
Paul dit aussi: La charité est la Loi dans sa plénitude (Rm 13,10) et, quand tout le reste disparaît, la foi, l'espérance et la charité demeurent, mais la plus grande de toutes, c'est la charité (1Co 13,13). Ni la connaissance, ni la compréhension des mystères, ni la foi, ni la prophétie (cf. 1Co 13,2) ne servent à rien sans la charité envers Dieu. Si la charité fait défaut, tout est vain et inutile. C'est la charité qui rend l'homme parfait, et celui qui aime Dieu est parfait dans le monde présent et dans le monde à venir. Car nous ne cesserons jamais d'aimer Dieu, mais plus nous le contemplerons, plus nous l'aimerons.
Résolus à défendre ces traditions, ils ne se sont pas soumis à la Loi de Dieu qui les préparait à la venue du Christ. Ils ont même reproché au Christ de faire des guérisons le jour du sabbat. Cela, avons-nous dit, même la Loi ne l'interdisait pas, puisqu'elle guérissait d'une certaine façon en faisant circoncire l'homme le jour du sabbat. Cependant ils ne se reprochaient pas à eux-mêmes de transgresser le commandement de Dieu par leur tradition et leur loi pharisaïque, alors qu'il leur manquait l'essentiel de la Loi, à savoir l'amour de l'homme pour Dieu.
Cet amour est, en effet, le premier et le plus grand commandement, et l'amour du prochain est le second. Le Seigneur l'a enseigné quand il a dit que toute la Loi et les Prophètes dépendent de ces commandements (cf. Mt 22,36-40). Et lui-même n'est pas venu donner de commandement plus grand que celui-là. Mais il a renouvelé ce même commandement, en ordonnant à ses disciples d'aimer Dieu de tout leur coeur et leur prochain comme eux-mêmes.
Paul dit aussi: La charité est la Loi dans sa plénitude (Rm 13,10) et, quand tout le reste disparaît, la foi, l'espérance et la charité demeurent, mais la plus grande de toutes, c'est la charité (1Co 13,13). Ni la connaissance, ni la compréhension des mystères, ni la foi, ni la prophétie (cf. 1Co 13,2) ne servent à rien sans la charité envers Dieu. Si la charité fait défaut, tout est vain et inutile. C'est la charité qui rend l'homme parfait, et celui qui aime Dieu est parfait dans le monde présent et dans le monde à venir. Car nous ne cesserons jamais d'aimer Dieu, mais plus nous le contemplerons, plus nous l'aimerons.
Les Juifs attachaient la plus grande importance aux purifications légales, et murmuraient du peu d'estime qu'en faisaient Notre-Seigneur, et c'est pour cela qu'il tient à bien établir la doctrine contraire: «Et appelant de nouveau le peuple, il leur dit: Ecoutez-moi tous, et comprenez. Il n'est rien en dehors de l'homme, qui entrant en lui, puisse le souiller, mais ce qui sort de l'homme, voilà ce qui souille l'homme». Les préceptes de Jésus-Christ ont surtout pour objet l'intérieur de l'homme, tandis que les prescriptions légales sont surtout pour l'extérieur, et c'est à ces observances trop matérielles que la croix de Jésus-Christ devait bientôt mettre fin.
Il ajoute: «Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende». En effet, il n'avait pas expliqué ouvertement quelles étaient ces choses qui sortaient de l'homme et le souillaient, et cet avertissement du Sauveur fit croire aux apôtres, que les paroles qui précèdent avaient un sens plus profond, c'est pourquoi: «Etant entré dans une maison après avoir quitté le peuple, ses disciples l'interrogeaient sur cette parabole, etc». Le mot parabole veut dire ici un discours qui renferme quelque obscurité.
Il est des choses qui entrent en nous pour être à la fois la cause et l'objet d'un changement, comme les aliments qui perdent leur nature pour s'assimiler à notre corps, et qui en même temps accroissent et transforment notre force.
On est mauvais auditeur, ou quand on veut comprendre trop clairement des choses naturellement obscures, ou quand on veut laisser planer de l'obscurité sur des choses évidentes.
Lorsque la partie des aliments qui reste dans le corps a été comme cuite et digérée dans les veines et dans les artères, il se produit une légère substance liquide qui s'échappe par des conduits secrets que les Grecs appellent pores, et qui de là est rejetée au dehors.
Ce ne sont donc pas les aliments qui rendent les hommes impurs, c'est la malice qui est la source des passions intérieures: «Mais, disait le Sauveur, ce qui sort de l'homme, c'est là ce qui souille l'homme», etc.
Elle n'est pas impure, en tant qu'elle est une nourriture créée de Dieu, mais c'est l'invocation des idoles ou des démons qui eu fait une viande souillée et illicite. Notre-Seigneur donne la raison de ce qu'il vient de dire: «Parce que cela n'entre pas dans son coeur». Le siège principal de l'âme, suivant Platon, est dans le cerveau, mais d'après Jésus-Christ, il est dans le coeur.
Ces paroles sont la condamnation de ceux qui prétendent que les mauvaises pensées nous sont envoyées par le démon, et ne viennent pas de notre propre volonté. Le démon peut être l'instigateur et le fauteur des mauvaises pensées, mais il ne peut en être l'auteur.
La Glose
Il dit: «Dans le coeur», c'est-à-dire, dans cette partie supérieure de l'âme d'où dépend toute la vie de l'homme, et qui rend ses actes innocents ou coupables; et il est donc évident que ce qui ne parvient pas jusqu'à l'âme, ne peut être la cau
Et il en donne la raison: «Car c'est du dedans du coeur des hommes que sortent les mauvaises pensées».D'où il faut conclure que les mauvaises pensées viennent de l'âme (que Notre-Seigneur appelle ici le coeur), c'est-à-dire, du principe qui rend l'homme bon ou mauvais, pur ou impur.
Des mauvaises pensées, sortent à leur tour, toutes les actions mauvaises: les adultères, qui font outrage au lit d'autrui; les fornications, c'est-à-dire, les relations criminelles avec des personnes non mariées; les homicides, qui sont un attentat à la vie du prochain; les vols, par lesquels on s'empare injustement de ses biens; les faits d'avarice qui sont la détention injuste des biens d'autrui; les méchancetés, qui portent atteinte à la réputation du prochain; les fourberies qui le trompent; les impudicités qui embrassent toutes les actions qui corrompent l'âme ou le corps.
Ou bien, la folie consiste à n'avoir pas des idées saines et droites sur Dieu, elle est opposée à la sagesse qui est la connaissance des choses divines. - suite. «Toutes ces choses sortent du dedans et souillent l'homme».Car on doit imputer à l'homme ce qu'il est libre de faire ou de ne pas faire; or, telles sont toutes les choses qui viennent de la volonté intérieure, qui rend l'homme le maître de ses actes.
Notre-Seigneur commence par leur faire un reproche: «Et il leur dit: Vous aussi, vous avez si peu d'intelligence ?»
En parlant de la sorte, Notre-Seigneur veut apprendre au peuple qu'il fallait entendre dans un sens spirituel les prescriptions légales sur la nourriture, et il prend occasion de là pour leur faire connaître le but que se proposait la loi.
Notre-Seigneur leur dévoile ensuite ce qu'il y avait d'obscur pour eux dans ces paroles, en leur disant: «Ne comprenez-vous pas que tout ce qui du dehors entre dans l'homme ne peut le souiller ?» Un lecteur attentif fera peut-être cette difficulté: Pourquoi donc alors ne mangeons-nous pas des viandes immolées aux idoles? Nous répondons que la viande immolée aux idoles ne doit pas être considérée comme impure par elle-même.
L'oeil mauvais, c'est la haine et la flatterie, car celui qui nourrit de la haine contre son frère, le voit d'un oeil mauvais et envieux; or, celui qui le flatte, l'entraîne au mal, en ne voyant pas d'un oeil droit ses véritables intérêts. Les blasphèmes sont les outrages faits à Dieu; l'orgueil, c'est le mépris que l'on fait de Dieu, en attribuant, non à Dieu mais à ses propres forces le bien que l'on opère; la folie, c'est l'outrage commis contre le prochain.
Après
cette énumération, Jésus répète la même pensée sous une forme générale : « Tous les maux que je viens de
nommer proviennent évidemment de l’intérieur de l’homme ; évidemment aussi ils souillent l’homme ». Par
conséquent, la vérité qu’il voulait démontrer est maintenant prouvée d’une manière rigoureuse. — La leçon
qui se dégage de tout ce passage est bien claire. La nature humaine est foncièrement dépravée. De cette
source délétère sortent des péchés sans nombre ; c’est donc l’homme intérieur qu’il faut régénérer. Des
pratiques purement extérieures, telles que les ablutions auxquelles les Pharisiens attachaient tant
d’importance, sont tout à fait insuffisantes pour obtenir ce résultat.