Marc 8, 3
Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d’entre eux sont venus de loin. »
Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d’entre eux sont venus de loin. »
Et si je les renvoie à jeun… D’après S.
Matthieu, Matth. 15, 32, Jésus aurait dit avec plus de force : « je ne veux pas les renvoyer à jeun ». C’était
une hypothèse à laquelle son divin cœur ne voulait pas même s’arrêter un instant. Pouvait-il exposer ce bon
peuple qui, par amour pour lui, avait oublié ses nécessités matérielles, à faire une longue route à jeun, avant
d’atteindre un domicile qui était lointain pour plusieurs ? Sans compter que, dans celle foule, il y avait des femmes et des enfants. Cf. Matth. 15, 48. — Ce court préambule nous montre que les deux multiplications
des pains eurent lieu dans des circonstances à peu près identiques. Sur la distinction réelle des deux miracles,
voyez l’Évangile selon S. Matthieu, Matth.15, 33, et Dehaut [354].
44. Les paroles de Jésus montrent que sa sainteté n’élimine pas les sentiments. Elles révèlent en certaines occasions un amour passionné qui souffre pour nous, s’émeut, s’afflige jusqu’aux larmes. Il est manifeste que les préoccupations et les angoisses courantes des gens, comme la fatigue ou la faim, ne le laissent pas indifférent : « J’ai pitié de la foule, [...] ils n’ont pas de quoi manger [...] ils vont défaillir en route, et il y en a parmi eux qui sont venus de loin » (Mc 8, 2-3).