Matthieu 10, 32

Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux.

Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux.
Saint Thomas d'Aquin
1266. QUICONQUE TÉMOIGNERA POUR MOI DEVANT LES HOMMES, JE TÉMOIGNERAI POUR LUI DEVANT MON PÈRE. Ici, [le Seigneur] aborde ce qui se rappporte au témoignage qui lui est rendu [10, 32] ; en second lieu, le dommage qui provient de son reniement, en cet endroit : CELUI QUI M’AURA RENIÉ DEVANT LES HOMMES, JE LE RENIERAI DEVANT MON PÈRE [10, 33]. Il dit donc : «Je veux donc que vous mouriez et que vous souffriez. Et pourquoi ? Assurément, pour votre bien.» Car CELUI QUI TÉMOIGNERA POUR MOI DEVANT LES HOMMES, etc. Il écarte ainsi l’erreur de celui qui disait qu’il n’était pas nécessaire de confesser la foi, sauf aux yeux de Dieu en son cœur, et non de bouche devant les hommes, ce qui apparaît ici faux, car c’est par le cœur qu’on croit en vue de la justice, mais c’est par la bouche qu’on confesse en vue du salut, Rm 10, 10.

1267. JE TÉMOIGNERAI EN SA FAVEUR DEVANT MON PÈRE, à savoir, lorsque j’aurai accès à mon Père, alors qu’il dira : Venez, les bénis de mon père, etc. [Mt 25, 34]. Mais [les apôtres] pourraient alors dire : «Tu es sur terre, cela ne peut pas être de grande valeur.» Il ajoute donc : QUI EST AUX CIEUX, et celui-là a la puissance.
Louis-Claude Fillion
Le conflit avec les puissances ennemies au milieu desquelles les Apôtres vivront perpétuellement, exigera de leur part la plus grande fidélité. Le Sauveur encourage leur dévouement à sa cause par la perspective de la récompense qu’il réserve à tous ceux qui le serviront loyalement jusqu’à la fin. - Quiconque se déclarera pour moi... « quiconque » est au nominatif absolu, de même que « quelqu'un » du v. 14, et la phrase est suspendue au milieu du verset pour recommencer ensuite sous une nouvelle forme. « C'est pourquoi » n’introduit pas ici une déduction rigoureuse des antécédents ; c’est plutôt une transition à une autre série de pensées qui ne se rattachent que d’une manière générale aux recommandations antérieures : Prenez garde que la persécution ne vous sépare de moi. - Confesser Jésus-Christ, c’est montrer de parole et d’action que l’on croit en lui et en son œuvre, c’est manifester franchement au-dehors la foi inébranlable qu’on a en sa divine personne. Il s’agit évidemment d’une profession publique de la foi en Jésus-Christ, comme l’indiquent les mots devant les hommes, et d’une profession qui peut exposer celui qui la fait à des dangers réels, ainsi qu’il ressort d u contexte. « Celui qui m’aura rendu témoignage… je lui rendrai témoignage moi aussi », Tertullien, Scorp. c. 9. S. Jean Chrysostôme tombe dans une erreur philologique lorsqu'il affirme : « Il n’a pas dit moi, mais en moi, montrant que celui qui lui rendra témoignage ne le fera pas par sa propre vertu, mais armé d’une grâce céleste », Hom. 34. - Je me déclarerai aussi pour lui. « Il rendra la pareille », mais avec quel bénéfice immense pour les prédicateurs qui auront généreusement confessé leur foi en Jésus-Christ ! Ils auront reconnu le Sauveur devant les hommes ; en échange, le Sauveur les reconnaîtra devant son Père, et devant son Père qui est aux cieux. C’est dire qu’il les recevra à tout jamais dans le ciel, afin de les récompenser des souffrances qu’ils auront endurées pour lui demeurer fidèles sur la terre.
Catéchisme de l'Église catholique
Ceux qui par la foi et le Baptême appartiennent au Christ doivent confesser leur foi baptismale devant les hommes (cf. Mt 10, 32 ; Rm 10, 9). Pour cela, le Catéchisme expose d’abord en quoi consiste la Révélation par laquelle Dieu s’adresse et se donne à l’homme, et la foi, par laquelle l’homme répond à Dieu (première section). Le symbole de la foi résume les dons que Dieu fait à l’homme comme Auteur de tout bien, comme Rédempteur, comme Sanctificateur et les articule autour des " trois chapitres " de notre Baptême – la foi en un seul Dieu : le Père Tout-puissant, le Créateur ; et Jésus-Christ, son Fils, notre Seigneur et Sauveur ; et l’Esprit Saint, dans la Sainte Église (deuxième section).

Le disciple du Christ ne doit pas seulement garder la foi et en vivre, mais encore la professer, en témoigner avec assurance et la répandre : " Tous doivent être prêts à confesser le Christ devant les hommes et à le suivre sur le chemin de la Croix, au milieu des persécutions qui ne manquent jamais à l’Église " (LG 42 ; cf. DH 14). Le service et le témoignage de la foi sont requis pour le Salut : " Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, je me déclarerai, moi aussi, pour lui devant mon Père qui est aux cieux ; mais celui qui me reniera devant les hommes, je le renierai, moi aussi, devant mon Père qui est aux cieux " (Mt 10, 32-33).

Le fidèle doit témoigner du nom du Seigneur, en confessant sa foi sans céder à la peur (cf. Mt 10, 32 ; 1 Tm 6, 12). L’acte de la prédication et l’acte de la catéchèse doivent être pénétrés d’adoration et de respect pour le nom de Notre Seigneur Jésus Christ.
Pape Francois
211. Le Christ te demande, sans négliger la prudence et le respect, de ne pas avoir honte de reconnaître ton amitié pour Lui. Il te demande d’oser dire aux autres qu’il est bon pour toi de L’avoir rencontré : « Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est dans les cieux » (Mt 10, 32). Mais ce n’est pas une obligation pour le cœur aimant, c’est un besoin difficile à contenir : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16). « C’était en mon cœur comme un feu dévorant, enfermé dans mes os. Je m’épuisais à le contenir, mais je n’ai pas pu » (Jr 20, 9).