Matthieu 11, 30
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Il appelle aussi à lui ceux qui souffraient des difficultés de la loi, et qui étaient accablés sous les lourds fardeaux du péché.
Il nous propose l'image souriante d'un joug suave et d'un fardeau léger, pour donner à ceux qui croiront en lui comme un pressentiment du bonheur que lui seul a vu dans le sein de son Père.
Qu'y a-t-il, au contraire, de plus doux que ce joug, de plus léger que ce fardeau : s'abstenir de tout crime, vouloir le bien, repousser le mal, aimer tous les hommes, n'avoir de haine pour personne, chercher à mériter les biens éternels, ne pas se laisser séduire par les choses présentes, et ne jamais faire à un autre ce qu'on ne voudrait pas souffrir soi-même ?
Le discours qui précède, et qui est plein de l'ineffable puissance du Sauveur, avait excité dans le coeur de ses disciples un vif désir de s'unir à lui ; il les appelle maintenant lui-même en leur disant : " Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et qui êtes chargés. "
Il ne dit pas : Que celui-ci ou celui-là vienne à moi, mais : Venez, vous tous qui vivez dans l'anxiété, dans la tristesse, dans le péché ; venez, non pour recevoir le châtiment de vos péchés, mais pour en être délivrés ; venez, non pas que j'ai besoin de la gloire que vous pouvez me procurer, mais parce que je veux votre salut ; c'est pour cela qu'il ajoute : " Et je vous rétablirai. " Il ne dit pas simplement : Je vous sauverai, mais ce qui est beaucoup plus je vous rétablirai, c'est-à-dire je vous ferai jouir d'un repos complet.
Pour bannir tout sentiment de crainte que pourrait inspirer l'idée seule de joug et de fardeau, il s'empresse d'ajouter : " Mon joug est doux, et mon fardeau léger. "
C'est pour cela que Notre-Seigneur a commencé l'exposition de ses lois divines par l'humilité, et qu'il lui promet une magnifique récompense en ajoutant : " Et vous trouverez le repos de vos âmes. " C'est là, en effet, la plus grande récompense ; car c'est ainsi que non-seulement vous deviendrez utiles aux autres, mais que vous vous procurerez à vous-mêmes le repos intérieur. Il vous donne dès maintenant cette récompense, en attendant le repos éternel qu'il vous réserve dans l'avenir.
Le Christ est pour nous, aujourd'hui encore, un maître plein de douceur et d'amour. Il ne cesse jamais de prendre soin de notre salut. Il le déclare nettement dans l'Évangile, comme nous venons de le lire: Venez à moi, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur (Mt 11,28-29). Qu'elle est grande, la bienveillance du Créateur! Comment la créature n'est-elle pas saisie de stupeur? Venez à moi, devenez mes disciples, le Maître est venu consoler ses serviteurs déchus.
Voyez comme il agit. Il se montre compatissant pour le pécheur qui mérite pourtant ses rigueurs. La race de ceux qui déchaînent sa colère devrait être anéantie, mais il adresse aux hommes coupables des paroles pleines de douceur: Venez à moi, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur. Dieu est humble, l'homme, orgueilleux. Le juge se montre clément, le criminel, arrogant. L'artisan fait entendre des paroles d'humilité, l'argile discourt à la manière d'un roi. Venez à moi, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur. Il n'apporte pas le fouet pour frapper, mais le remède pour guérir.
Songez donc à son ineffable bonté. Allez-vous refuser votre amour au Maître qui jamais ne frappe et votre admiration au juge qui implore pour le coupable? Ses paroles si simples ne peuvent vous laisser insensibles: Je suis le Créateur et j'aime mon oeuvre. Je suis le statuaire et je prends soin de celui que j'ai formé. Si je ne voulais me soucier que de ma dignité, je ne relèverais pas l'homme déchu. Si je ne traitais pas sa maladie incurable avec des remèdes appropriés, jamais il ne pourrait recouvrer la santé. Si je ne le réconfortais pas, il mourrait. Si je ne faisais que le menacer, il périrait. Il gît sur le sol, mais je vais lui administrer les onguents de la bonté. Plein de compassion, je m'incline profondément pour le relever de sa chute. Celui qui se tient debout ne saurait relever un homme couché par terre sans se pencher pour lui tendre la main. Venez à moi, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur.
Je ne fais point étalage de paroles, vous pouvez m'examiner sur mes oeuvres. Vous serez persuadés que je suis doux et humble de coeur, si vous pensez à mon origine. Voyez quelle est ma nature. Songez à ma dignité. Adorez ma bienveillance pour vous. Comparez le séjour d'où je suis venu avec le lieu où je vous parle. Le ciel est mon trône, et je m'entretiens avec vous sur la terre! On me glorifie dans les hauteurs célestes, mais ma longue patience retient ma colère, car je suis doux et humble de coeur.
Voyez comme il agit. Il se montre compatissant pour le pécheur qui mérite pourtant ses rigueurs. La race de ceux qui déchaînent sa colère devrait être anéantie, mais il adresse aux hommes coupables des paroles pleines de douceur: Venez à moi, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur. Dieu est humble, l'homme, orgueilleux. Le juge se montre clément, le criminel, arrogant. L'artisan fait entendre des paroles d'humilité, l'argile discourt à la manière d'un roi. Venez à moi, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur. Il n'apporte pas le fouet pour frapper, mais le remède pour guérir.
Songez donc à son ineffable bonté. Allez-vous refuser votre amour au Maître qui jamais ne frappe et votre admiration au juge qui implore pour le coupable? Ses paroles si simples ne peuvent vous laisser insensibles: Je suis le Créateur et j'aime mon oeuvre. Je suis le statuaire et je prends soin de celui que j'ai formé. Si je ne voulais me soucier que de ma dignité, je ne relèverais pas l'homme déchu. Si je ne traitais pas sa maladie incurable avec des remèdes appropriés, jamais il ne pourrait recouvrer la santé. Si je ne le réconfortais pas, il mourrait. Si je ne faisais que le menacer, il périrait. Il gît sur le sol, mais je vais lui administrer les onguents de la bonté. Plein de compassion, je m'incline profondément pour le relever de sa chute. Celui qui se tient debout ne saurait relever un homme couché par terre sans se pencher pour lui tendre la main. Venez à moi, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur.
Je ne fais point étalage de paroles, vous pouvez m'examiner sur mes oeuvres. Vous serez persuadés que je suis doux et humble de coeur, si vous pensez à mon origine. Voyez quelle est ma nature. Songez à ma dignité. Adorez ma bienveillance pour vous. Comparez le séjour d'où je suis venu avec le lieu où je vous parle. Le ciel est mon trône, et je m'entretiens avec vous sur la terre! On me glorifie dans les hauteurs célestes, mais ma longue patience retient ma colère, car je suis doux et humble de coeur.
Que le péché soit un fardeau accablant, le prophète Zacharie l'atteste lorsqu'il nous représente l'iniquité assise sur une masse de plomb (Za 5) ; et le Psalmiste le confirme par son exemple (Ps 27), quand il dit : " Mes iniquités se sont appesanties sur moi. "
Comment peut-on dire que l'Évangile est un joug plus léger que la loi, alors qu'il punit la colère et la simple convoitise, tandis que la loi n'atteint que l'homicide et l'adultère ? C'est que la loi renferme un grand nombre de préceptes dont l'Apôtre déclare ouvertement l'accomplissement impossible. La loi exige les oeuvres ; l'Evangile demande surtout la volonté, et, n'eût-elle pas son effet, elle ne perd pas sa récompense. L'Evangile nous commande ce qui nous est possible, c'est-à-dire de ne pas nourrir de mauvais désirs, ce qui dépend de notre volonté ; la loi, qui n'atteint pas la volonté, punit seulement le fait pour vous détourner de l'adultère. Supposez qu'une vierge soit outragée dans une persécution, l'Évangile la recevra comme vierge, parce que sa volonté n'a pas consenti au péché, tandis que la loi la rejettera comme ayant perdu son honneur.
Pourquoi tous, tant que nous sommes, nous fatiguons-nous ? C'est parce que nous sommes des hommes mortels, portant des vases de boue (2Co 4, 7), cause pour nous de mille anxiétés. Mais si ces vases de chair nous tiennent à l'étroit, dilatons du moins en nous les espaces de la charité. Car pourquoi vous dit-il : " Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués, " si ce n'est pour que vous cessiez de l'être.
Apprenez de moi, non pas à créer l'univers, à faire des miracles dans ce monde, mais apprenez que je suis doux et humble de coeur. Voulez-vous devenir grand ? commencez par les plus petites choses. Vous proposez-vous de construire un édifice d'une hauteur prodigieuse ? occupez-vous tout d'abord d'asseoir les fondements à une grande profondeur ; plus l'édifice doit être élevé, plus les fondements que l'on creuse doivent être profonds. Or, jusqu'où doit s'élever le sommet de l'édifice que nous voulons construire ? Jusque sous les regards de Dieu.
Disons encore que ceux qui ont pris sur eux avec courage le joug du Seigneur, ont à courir des dangers si considérables, qu'on peut dire avec vérité qu'ils ne passent jamais du travail au repos, mais toujours du repos au travail, ainsi que l'Apôtre le dit de lui-même. (2 Co 6.) Cependant l'Esprit saint était avec lui pour renouveler de jour en jour l'homme intérieur, au milieu des ruines toujours croissantes de l'homme extérieur, et grâce au repos spirituel qu'il fait goûter à l'âme, à l'abondance des délices toutes divines qu'il répand dans les coeurs, à l'espérance du bonheur éternel qu'il nous donne, il adoucissait pour lui toutes les rigueurs, et allégeait tous les fardeaux accablants de la vie présente. Les hommes consentent à être déchirés ou brûlés pour racheter, au prix de douleurs aiguës, non-seulement les douleurs éternelles, mais les souffrances prolongées de cette vie. Quelles tempêtes, quelles tourmentes n'ont pas affrontées les marchands pour acquérir des richesses grosses elles-mêmes d'orages ? D'ailleurs ceux qui ne les aiment pas ont à supporter les mêmes peines, et ceux qui les aiment, tout en les supportant, ne s'en trouvent pas accablés. Il en est ainsi de toutes les autres épreuves ; car l'amour rend facile et réduit presque à rien ce qu'il y a de plus terrible et de plus affreux. Combien plus sera-t-il donc vrai de dire que la charité rend facile le chemin qui conduit au vrai bonheur, lorsque la cupidité rend facile autant qu'elle le peut celui qui n'aboutit qu'à la misère ?
" Venez, " nous dit-il, non en dirigeant vos pas vers moi, mais toute votre vie, par le mouvement de la foi et non par celui du corps ; car l'accès que Dieu nous donne près de lui est tout spirituel. Il ajoute : " Prenez mon joug sur vous. "
C'est un joug bien rude, c'est un bien dur esclavage que de se soumettre volontairement aux choses du temps, de rechercher avec empressement les biens de la terre, de s'efforcer de retenir ce qui nous échappe, de vouloir se fixer sur un terrain sans consistance, de désirer les choses passagères, et de ne pas vouloir passer avec elles. Car, tandis qu'elles fuient toutes contre notre volonté, nous sommes profondément affectés et accablés de leur perte, après avoir été tourmentés du désir de les posséder.
Quel fardeau si lourd impose-t-il donc à nos âmes en nous commandant de fuir tout désir qui porte le trouble dans notre coeur, et en nous avertissant d'éviter les sentiers si difficiles de ce monde ?
Non-seulement je vous déchargerai, mais je vous rassasierai de mes consolations intérieures.
Le joug du Christ, c'est son Évangile qui unit et associe les Juifs et les Gentils. Il nous ordonne de prendre ce joug sur nous, c'est-à-dire de le traiter avec honneur, de peur qu'en le mettant au-dessous de nous, c'est-à-dire en n'ayant que du mépris pour lui, nous ne venions à le fouler sous les pieds fangeux des vices ; c'est pour cela qu'il ajoute : " Apprenez de moi. "
Il nous faut donc apprendre de notre Sauveur à avoir des moeurs douces et des sentiments humbles, à ne blesser personne, à ne mépriser personne et à posséder dans le fond de notre coeur les vertus dont nous pratiquons les oeuvres au dehors.
Mais comment le joug du Christ peut-il être plein de douceur, alors que lui-même nous dit plus haut (Mt 7) : " La voie qui conduit à la vie est étroite ? " C'est que ce sentier étroit dans le commencement, s'élargit avec le temps par les ineffables délices de la charité.
Cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l'amour comme le Christ nous a aimés et s'est livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire (Ep 5,1).
Notre Seigneur Jésus Christ, par tout ce qu'il a fait et a dit, nous a laissé, frères très chers, un modèle d'humilité et les principes d'une vie vertueuse. Il n'a pas voulu seulement nous enseigner par ses paroles, mais aussi par ses exemples. Aussi est-il écrit de lui que dès le commencement il se mit à agir et à enseigner (Ac 1,1).
Quant à l'humilité, il a dit de lui-même: Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur (Mt 11,29). Oui, alors qu'il est tout-puissant, qu'il est le Seigneur, il a voulu pour nous être pauvre, il a méprisé les honneurs, il a subi volontairement sa passion, il a prié pour ses persécuteurs. Et il a fait tout cela pour qu'en toutes choses, selon les possibilités de notre faiblesse, nous ne négligions pas de le suivre, car autrement nous ne serions pas de vrais chrétiens. Celui qui prétend aimer le Christ doit marcher lui-même dans la voie où lui, Jésus, a marché (1Jn 2,6).
Mais c'est parce qu'il a subi de plein gré la passion et la croix qu'il nous a arrachés par sa mort au pouvoir du démon. Cloué à la croix, il a prié pour les pécheurs. Il nous a donné cet exemple afin que ceux que d'autres font souffrir supportent avec une âme égale les maux que leur infligent leurs semblables. Lui-même les a subis avec tant de douceur de la part des esclaves, alors qu'il est le Seigneur de tous, et de la part des pécheurs, alors qu'il est le Juste.
Quant à nous, frères, quand nous sommes soumis à des épreuves, nous devons redoubler de prières, car il y a deux sortes d'épreuves. Il y a l'épreuve qui nous fait subir des dommages temporels. Et il y a l'épreuve bien plus grave par laquelle nous sommes portés à pécher. Mais il faut prier de telle façon que notre prière ne se transforme pas en péché.
En même temps, nous devons faire l'aumône, et la faire de façon parfaite. L'aumône parfaite consiste en deux choses: donner et pardonner. C'est pourquoi le Seigneur dit dans l'Evangile: Donnez, et vous recevrez une mesure bien pleine; pardonnez, et vous serez pardonnés (Lc 6,37).
Tels sont les moyens de parvenir au Royaume des cieux. Que le Christ, notre Seigneur, nous y conduise, lui qui vit et règne pour les siècles des siècles.
Notre Seigneur Jésus Christ, par tout ce qu'il a fait et a dit, nous a laissé, frères très chers, un modèle d'humilité et les principes d'une vie vertueuse. Il n'a pas voulu seulement nous enseigner par ses paroles, mais aussi par ses exemples. Aussi est-il écrit de lui que dès le commencement il se mit à agir et à enseigner (Ac 1,1).
Quant à l'humilité, il a dit de lui-même: Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de coeur (Mt 11,29). Oui, alors qu'il est tout-puissant, qu'il est le Seigneur, il a voulu pour nous être pauvre, il a méprisé les honneurs, il a subi volontairement sa passion, il a prié pour ses persécuteurs. Et il a fait tout cela pour qu'en toutes choses, selon les possibilités de notre faiblesse, nous ne négligions pas de le suivre, car autrement nous ne serions pas de vrais chrétiens. Celui qui prétend aimer le Christ doit marcher lui-même dans la voie où lui, Jésus, a marché (1Jn 2,6).
Mais c'est parce qu'il a subi de plein gré la passion et la croix qu'il nous a arrachés par sa mort au pouvoir du démon. Cloué à la croix, il a prié pour les pécheurs. Il nous a donné cet exemple afin que ceux que d'autres font souffrir supportent avec une âme égale les maux que leur infligent leurs semblables. Lui-même les a subis avec tant de douceur de la part des esclaves, alors qu'il est le Seigneur de tous, et de la part des pécheurs, alors qu'il est le Juste.
Quant à nous, frères, quand nous sommes soumis à des épreuves, nous devons redoubler de prières, car il y a deux sortes d'épreuves. Il y a l'épreuve qui nous fait subir des dommages temporels. Et il y a l'épreuve bien plus grave par laquelle nous sommes portés à pécher. Mais il faut prier de telle façon que notre prière ne se transforme pas en péché.
En même temps, nous devons faire l'aumône, et la faire de façon parfaite. L'aumône parfaite consiste en deux choses: donner et pardonner. C'est pourquoi le Seigneur dit dans l'Evangile: Donnez, et vous recevrez une mesure bien pleine; pardonnez, et vous serez pardonnés (Lc 6,37).
Tels sont les moyens de parvenir au Royaume des cieux. Que le Christ, notre Seigneur, nous y conduise, lui qui vit et règne pour les siècles des siècles.
1368. Et que veut dire : ET APPRENEZ DE MOI QUE JE SUIS DOUX ET HUMBLE DE CŒUR ? Toute la loi nouvelle tient en deux choses : dans la douceur et l’humilité. Par la douceur, l’homme est ordonné au prochain. Ps 131[132], 1 : Seigneur, souviens-toi de David et de toute sa douceur. Par l’humilité, [l’homme] est ordonné à lui-même et à Dieu. Is 66, 2 : Sur qui reposera mon esprit si ce n’est sur l’homme paisible et humble ? L’humilité rend donc l’homme capable de Dieu. Il avait aussi dit : JE VOUS SOULAGERAI. Quel est ce soulagement ? VOUS TROUVEREZ LE REPOS DE VOS ÂMES. En effet, le corps n’est pas soulagé lorsqu’il est affligé, et lorsqu’il n’est plus affligé, on dit qu’il est soulagé. Et ce qu’est la faim pour le corps, le désir l’est pour l’esprit. C’est pourquoi l’accomplissement des désirs est un soulagement. Ps 102, 5 : Lui qui remplit de biens ton désir. Et ce repos est le repos de l’âme. Si 51, 35 : J’ai travaillé un peu et j’ai trouvé un grand repos. Ainsi, dans le monde, les doux n’ont pas de repos, de sorte que vous trouverez [en moi] le repos éternel, à savoir, l’accomplissement de vos désirs. Mais ne soyez pas étonnés si je vous invite à porter un joug, car mon joug n’est pas un fardeau. Pourquoi ? MON JOUG EST DOUX et agréable. Ps 118[119], 103 : Que tes paroles sont douces à ma bouche ! ET MON FARDEAU LÉGER. Et [ces paroles] pourraient viser deux choses. Les bœufs sont attachés à un joug, mais le fardeau est porté. Ainsi, le joug vise les préceptes négatifs et le fardeau les préceptes positifs.
1369. Mais il semble que cela soit faux, car le fardeau de la loi nouvelle paraît plus lourd, comme il a été dit plus haut, 5, 21 : Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : «Tu ne tueras pas...» Moi, je vous dis que quiconque se fâche contre son frère méritera d’être jugé. Il semble donc qu’il s’agisse d’un fardeau plus lourd. De même, il a été dit plus haut, 7, 14 : Le chemin qui conduit à la vie est étroit. De même, l’Apôtre [écrit], 2 Co 11, 23 : Par beaucoup d’efforts. Le joug semble donc très lourd. Il faut donc considérer deux choses : l’effet de l’enseignement et les circonstances de l’acte. Or, en toutes choses, l’enseignement du Christ est léger par ses effets, car il change le cœur, fait que nous n’aimions pas les réalités temporelles, mais plutôt les spirituelles – pour celui qui aime les réalités temporelles, renoncer à un peu est plus lourd que pour celui qui aime les choses spirituelles en perdre beaucoup. La loi ancienne n’interdisait pas les choses temporelles ; il était donc plus lourd d’y renoncer. Mais, maintenant, même si cela est un peu lourd au début, c’est peu de chose par la suite. Pr 4, 11 : Je te mènerai par les sentiers de la justice ; lorsque tu t’y seras engagé, tes pas ne seront plus enrayés. De même, en ce qui concerne l’acte, la loi accablait d’actes extérieurs. Mais notre loi réside dans la volonté seulement. Ainsi, Rm 14, 11 : Le règne de Dieu n’est pas dans la nourriture et la boisson. Aussi, la loi du Christ rend joyeux. Ainsi, l’Apôtre [dit], Rm 14, 17 : La justice, la paix et la joie se trouvent dans l’Esprit Saint. De même, en ce qui concerne les circonstances, car il y a beaucoup d’épreuves. Ainsi, ceux qui veulent vivre dans le Christ Jésus subiront la persécution, etc., 2 Tm 3, 12. Mais celles-ci ne sont pas lourdes, car elles sont assaisonnées du condiment de l’amour. En effet, lorsqu’on aime quelqu’un, ce qu’on endure pour lui n’est pas lourd. Ainsi, l’amour rend léger tout ce qui est lourd et impossible. De sorte que si quelqu’un aime bien le Christ, rien n’est lourd pour lui, et c’est pourquoi la loi nouvelle n’est pas un fardeau.
1369. Mais il semble que cela soit faux, car le fardeau de la loi nouvelle paraît plus lourd, comme il a été dit plus haut, 5, 21 : Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : «Tu ne tueras pas...» Moi, je vous dis que quiconque se fâche contre son frère méritera d’être jugé. Il semble donc qu’il s’agisse d’un fardeau plus lourd. De même, il a été dit plus haut, 7, 14 : Le chemin qui conduit à la vie est étroit. De même, l’Apôtre [écrit], 2 Co 11, 23 : Par beaucoup d’efforts. Le joug semble donc très lourd. Il faut donc considérer deux choses : l’effet de l’enseignement et les circonstances de l’acte. Or, en toutes choses, l’enseignement du Christ est léger par ses effets, car il change le cœur, fait que nous n’aimions pas les réalités temporelles, mais plutôt les spirituelles – pour celui qui aime les réalités temporelles, renoncer à un peu est plus lourd que pour celui qui aime les choses spirituelles en perdre beaucoup. La loi ancienne n’interdisait pas les choses temporelles ; il était donc plus lourd d’y renoncer. Mais, maintenant, même si cela est un peu lourd au début, c’est peu de chose par la suite. Pr 4, 11 : Je te mènerai par les sentiers de la justice ; lorsque tu t’y seras engagé, tes pas ne seront plus enrayés. De même, en ce qui concerne l’acte, la loi accablait d’actes extérieurs. Mais notre loi réside dans la volonté seulement. Ainsi, Rm 14, 11 : Le règne de Dieu n’est pas dans la nourriture et la boisson. Aussi, la loi du Christ rend joyeux. Ainsi, l’Apôtre [dit], Rm 14, 17 : La justice, la paix et la joie se trouvent dans l’Esprit Saint. De même, en ce qui concerne les circonstances, car il y a beaucoup d’épreuves. Ainsi, ceux qui veulent vivre dans le Christ Jésus subiront la persécution, etc., 2 Tm 3, 12. Mais celles-ci ne sont pas lourdes, car elles sont assaisonnées du condiment de l’amour. En effet, lorsqu’on aime quelqu’un, ce qu’on endure pour lui n’est pas lourd. Ainsi, l’amour rend léger tout ce qui est lourd et impossible. De sorte que si quelqu’un aime bien le Christ, rien n’est lourd pour lui, et c’est pourquoi la loi nouvelle n’est pas un fardeau.
Preuve et développement
du v. 29. « Ne tremblez point quand vous entendez parler de « joug, » car il est « doux. » Ne craignez point
quand je vous parle d’un « fardeau, » car il est « léger », S. Jean Chrys. Hom. 38 in Matth. C’est le même
paradoxe que précédemment. Un joug doux à porter (le grec dit, bon, bienfaisant), un fardeau léger,
n’est-ce-pas une contradiction dans les termes ? Rien de plus vrai cependant quand il s’agit du joug et du
fardeau dont on consent à se charger pour Notre-Seigneur Jésus-Christ. « Quand on aime, on ne sent pas la
peine, ou bien si on la sent, on aime cette peine », S. Augustin. C’est là, du reste, une de ces paroles qu’il est
plus facile de comprendre avec le cœur qu’avec l’intelligence. Les Rabbins aimaient à redire que la Loi
mosaïque était un joug du ciel : ce joug alourdi par les Pharisiens était devenu insupportable, Cf. Matth. 23,
4. La loi nouvelle aussi est un joug, mais un joug plein de suavité. Sans doute, le divin Maître a dit ailleurs :
« Entrez par la porte étroite. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils
sont nombreux, ceux qui s’y engagent », Matthieu, 7, 13. Mais la conciliation s'établit d'elle-même entre ces
deux sentences. « Ce sentier étroit dans le commencement, s’élargit avec le temps par les ineffables délices
de la charité », Rhaban Maur. « La route du commençant est ardue et difficile ; mais celle du progressant, à
cause de la puissance de l’amour, est agréable et délectable », Sylveira. Nous ne quitterons pas ce beau
passage sans mentionner le tableau d’Ary Scheffer qui commente d’une manière si touchante le v. 28. On y
voit le « Christ consolateur » entouré de nombreux infortunés qui l’implorent, et les accueillant tous avec la
plus tendre compassion.
Mais on peut vaincre les tentations et l'on peut éviter les péchés, parce que, avec les commandements, le Seigneur nous donne la possibilité de les observer : « Ses regards sont tournés vers ceux qui le craignent, il connaît lui-même toutes les œuvres des hommes. Il n'a commandé à personne d'être impie, il n'a donné à personne licence de pécher » (Si 15, 19-20). Dans certaines situations, l'observation de la Loi de Dieu peut être difficile, très difficile, elle n'est cependant jamais impossible. C'est là un enseignement constant de la tradition de l'Eglise que le Concile de Trente exprime ainsi : « Personne, même justifié, ne doit se croire affranchi de l'observation des commandements. Personne ne doit user de cette formule téméraire et interdite sous peine d'anathème par les saints Pères que l'observation des commandements divins est impossible à l'homme justifié. " Car Dieu ne commande pas de choses impossibles, mais en commandant il t'invite à faire ce que tu peux et à demander ce que tu ne peux pas " et il t'aide à pouvoir. " Ses commandements ne sont pas pesants M M1 Jn 5, 3), " son joug est doux et son fardeau léger " (cf. Mt 11, 30) »