Matthieu 11, 5
Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
1299. LES AVEUGLES VOIENT, etc. Et ceci, à la lettre. De même, si tu te demandes quand il viendra, Is 51, 1 : L’Esprit du Seigneur est sur moi, Il m’a envoyé pour que j’annonce aux doux, ou pour que j’évangélise. Et c’est ce qui est signifié lorsqu’on dit : ET LES PAUVRES SONT ÉVANGÉLISÉS. Il a voulu signifier quelque chose qui lui est propre, comme s’il disait : «Il viendra présenter une nouvelle doctrine.» LES PAUVRES SERONT ÉVANGÉLISÉS, à savoir que la pauvreté est évangélisée. Ainsi, plus haut, 5 3 : Bienheureux les pauvres en esprit. Lc 4, 18 : L’Esprit du Seigneur est sur moi ; c’est pour cela qu’il m’a oint et m’a envoyé évangéliser les pauvres. De même, quelqu’un de saint viendra sanctifier les pécheurs. Ainsi, Is 8, 13 : Le Seigneur des armées, sanctifiez-le.
Les aveugles voient… « Quand
les faits parlent d’eux-mêmes, on n’a pas besoin de beaucoup de paroles », dit le proverbe. Encore
Jésus-Christ emprunte-t-il à Isaïe le court message qu’il transmet à Saint Jean. Ce prophète, décrivant l’ère
messianique, en avait tracé le tableau suivant : « Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, et les oreilles des
sourds entendront. Alors le boiteux bondira comme le cerf, et la langue des muets se déliera », Is. 35, 5 et 6.
Ailleurs, 61, 1-3, il avait représenté le Christ comme le prédicateur des pauvres et des affligés. Jésus extrait
presque mot pour mot sa réponse des divins oracles, afin de la rendre ainsi plus frappante. Ce qu’Isaïe a
prophétisé de l’époque messianique, vous voyez que je l’accomplis littéralement : c’est donc que je suis
moi-même le Messie promis. Tel est le sens rigoureux de ce verset. Le Sauveur dira d’une manière plus
directe dans le quatrième Évangile : « Les œuvres que je fais me rendent témoignage et prouvent que le Père
m’a envoyé », et il ajoutera que ce témoignage a plus de force que celui du Précurseur. Joan. 5, 36. - Les
pauvres sont évangélisés. Ce devait être, nous venons de le voir d’après Isaïe, un signe distinctif de la
prédication du Christ. L’établissement du Christianisme, tel qu’il nous est connu par les Actes des Apôtres,
les Épîtres de S. Paul et la tradition ecclésiastique, est un commentaire vivant de ce passage, que Jésus avait
déjà réalisé personnellement d’une manière si parfaite. Cf. Cor. 1, 26-27. Les grands et les savants ne sont
pas exclus, mais c’est le peuple qui est partout évangélisé le premier, le peuple si délaissé dans toutes les
autres religions.
Tout apostolat trouve dans la charité son origine et sa force, mais certaines œuvres sont par nature aptes à devenir une expression particulièrement parlante de cette charité : le Christ a voulu qu’elles soient le signe de sa mission messianique (cf. Mt 11, 4-5).
En libérant certains hommes des maux terrestres de la faim (cf. Jn 6, 5-15), de l’injustice (cf. Lc 19, 8), de la maladie et de la mort (cf. Mt 11, 5), Jésus a posé des signes messianiques ; il n’est cependant pas venu pour abolir tous les maux ici-bas (cf. Lc 12, 13. 14 ; Jn 18, 36), mais pour libérer les hommes de l’esclavage le plus grave, celui du péché (cf. Jn 8, 34-36), qui les entrave dans leur vocation de fils de Dieu et cause tous leurs asservissements humains.
Le ministère de Jésus est décrit dans le contexte de ses voyages dans son pays. L'horizon de sa mission avant la Pâque se concentre sur Israël; toutefois, il y a en Jésus un élément nouveau d'importance primordiale. La réalité eschatologique n'est pas renvoyée à une fin du monde éloignée, mais elle devient proche et commence à advenir. Le Royaume de Dieu est tout proche (cf. Mc 1, 15), on prie pour qu'il vienne (cf. Mt 6, 10), la foi le voit déjà à l'œuvre dans les signes, tels les miracles (cf. Mt 11, 4-5), les exorcismes (cf. Mt 12, 25-28), le choix des Douze (cf. Mc 3, 13-19), l'annonce de la Bonne Nouvelle aux pauvres (cf. Lc 4, 18). Dans les rencontres de Jésus avec les païens, il apparaît clairement que l'accès au Royaume advient par la foi et la conversion (cf. Mc 1, 15), et non du fait d'une simple appartenance ethnique.