Matthieu 22, 14
Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »
Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »
Le royaume des cieux est semblable à un homme qui est roi, si l'on considère celui qui règne; et fils de roi, si nous considérons celui qui partage son pouvoir; si notre attention se porte sur ce qui compose son royaume, il est semblable aux serviteurs et à ceux qui sont invités à la noce, parmi lesquels il faut compter l'armée du roi. Il ajoute: «A un homme roi», parce qu'il veut parler aux hommes un langage humain, et gouverner comme homme ceux qui ne veulent point du gouvernement de Dieu. Mais le royaume de Dieu cessera d'être semblable à un homme lorsqu'il n'y aura plus ni envie, ni esprit d'opposition, en un mot, ni passions, ni péchés, que nous aurons cessé de nous conduire d'après les inspirations de la nature, et que nous verrons Dieu tel qu'il est; car nous ne le voyons pas maintenant tel qu'il est, mais tel qu'il a daigné se faire pour notre salut.
Ou bien, par cette union de l'époux avec l'épouse, c'est-à-dire de Jésus-Christ avec l'âme fidèle, vous pouvez entendre la parole de Dieu qui est reçue dans l'âme, et par l'enfantement, les bonnes oeuvres.
Ou bien ces serviteurs qui sont envoyés pour appeler aux noces ceux qui étaient invités, sont les prophètes qui parleurs pro phéties en convertirent un grand nombre parmi le peuple à la joie de voir l'Église rentrer sous la possession du Christ. Ceux qui, parmi ces premiers invités, refusèrent de venir, sont ceux qui ne voulaient pas écou ter les paroles des prophètes. Les serviteurs qui furent envoyés une seconde fois sont un nou veau choix de prophètes.
Ou bien encore, comme ce festin qui est préparé c'est la parole de Dieu, on peut dire que les boeufs sont les parties les plus fortes de la prédication de l'Évangile, et les animaux engraissés celles où règne la douceur et l'onction. Lorsqu'un discours sur une matière quelconque, manque de corps et de solidité, nous disons qu'il est maigre; le s discours substantiels, au contraire, sont ceux où chaque proposition se trouve appuyée d'un grand nombre de preuves et d'exemples. C'est ainsi que nous comparons avec raison à la tourterelle le discours de celui qui traite de la chasteté; mais si son discours sur cette vertu surabonde de preuves de raison et de témoignages de l'Écriture, qui plaisent à l'esprit des auditeurs en même temps qu'ils l'instruisent, il devient semblable à ces animaux engraissés.
Que ceux qui blasphèment le Dieu de la loi, des prophètes et de toute la création, nous disent si celui qui nous est présenté ici comme un homme et comme un homme irrité est le Père de jésus-Christ. S'ils avouent qu'il l'est en effet, ils doivent reconnaître qu'on lui prête un grand nombre de sentiments propres à la nature humaine, bien qu'il n'en soit pas susceptible, mais parce qu'il veut s'accommoder à notre nature, sujette à ces impressions. C'est d'après cette explication qu'il faut entendre les sentiments de colère, de repentir et autres semblables que les prophètes prêtent à Dieu dans leurs écrits.
Ou bien la cité des impies est, dans l'une ou dans l'autre opinion, la réunion de ceux qui s'assemblent sous l'inspiration de la sagesse des princes de ce monde. Le roi livre cette cité aux flammes et la détruit comme un assemblage d'habitations vendues au mal.
C'est-à-dire aux Apôtres, ou aux anges à qui Dieu a confié la vocation des Gentils. «Le festin des noces est tout prêt».
Ou bien dans un autre sens, je pense que la première invitation a été adressée à certaines âmes aux sentiments plus élevés; car Dieu invite de préférence au banquet de la parole divine ceux dont l'intelligence est mieux disposée. Mais ils refusent de se rendre à son invitation; il leur envoie donc d'autres serviteurs pour faire de nouvelles instan ces, en leur promettant, s'ils consentent à venir, de s'asseoir au banquet que le roi leur a prépa ré. Il faut remarquer, en effet, que de même que dans les choses extérieures, l'épouse est diffé rente de ceux qui invitent, et ces derniers différents de ceux qui sont invités; ainsi Dieu, qui connaît rang qu'occupent les âmes, leurs vertus, et les motifs qui les font agir, choisit les unes comme pour en faire autant d'épouses, les autres pour convier aux noces, les autres enfin pour être du nombre de ceux qui sont invités au festin. Or, ceux qui avaient été invités de préférence à tous les autres, se mirent peu en peine de ceux qui les invitèrent, parce qu'ils étaient pauvres d'intelligence, et ils aimèrent mieux suivre leurs idées où ils trouvaient plus de charmes que dans les promesses qui leur étaient faites au nom du roi. Toutefois ils sont moins coupables que ceux qui ont chargé d'outrages et mis à mort les serviteurs qui leur étaient envoyés, c'est-à-dire qui ont embarrassé dans des difficultés et dans des disputes préparées de longue main les envoyés qui n'étaient point prêts à résoudre leurs objections artificieuses, et qui les ont ensuite accablés d'injures et quelquefois mis à mort.
Ces serviteurs sont ou les Apôtres qui sortent de Jérusalem et de la Judée, ou les anges qui viennent des profondeurs des cieux. Ils se répandent dans tous les chemins, figure des divers genres de vie, et ils assem blent tous ceux qu'ils trouvèrent, sans se préoccuper s'ils étaient bons ou mauvais avant leur vocation. Par les bons, nous pouvons entendre simplement ceux qui ont embrassé le culte du vrai Dieu en toute humilité et en toute droiture, et à qui s'appliquent ces paroles de l'Apôtre: «Lorsque les Gentils, qui n'ont pas reçu la loi, font naturellement ce que la loi commande, sans avoir la loi, ils sont à eux-mêmes la loi».
Les noces, c'est-à-dire celles du Christ et de son Église, furent au complet lorsque les Apôtres rappelèrent à Dieu tous ceux qu'ils trouvè rent, et les firent asseoir au banquet nuptial. Mais comme il avait fallu appeler indistinctement les bons et les mauvais, non pas sans doute que les méchants dussent rester méchants, mais pour leur faire échanger contre les vêtements indignes de la solennité des noces, la robe nup tiale (c'est-à-dire les entrailles de miséricorde, de bonté), etc. ( Col 3,12 ). Le roi entre, pour voir ceux qui étaient réunis dans la salle du festin, avant que le repas soit servi, pour rete nir ceux qui ont l'habit nuptial qui lui est si agréable, et renvoyer ceux qui ne le portent pas. «Le roi entra ensuite pour voir ceux qui étaient à table».
En entrant, il découvrit un homme qui n'avait pas changé de vie, ce que le Sauveur exprime en disant: «Et il aperçut un homme qui n'était point revêtu de la robe nuptiale». Il ne parle que d'un seul au singulier, parce que tous ceux qui, après avoir embrassé la foi, persé vèrent dans la vie mauvaise qu'ils menaient avant leur baptême, sont tous de la même espèce.
Et comme tout homme qui pèche et ne se revêt pas de Notre-Seigneur Jé sus-Christ est sans excuse, il est dit de cet homme: «Et il demeura muet».
Non seulement celui qui avait fait cet outrage à la solennité des noces en fut honteusement chassé, mais les gens du roi qui avaient le soin des prisons le chargèrent de chaînes, et le privè rent de l'usage de ses pieds dont il ne s'était point servi pour marcher dans la voie du bien, et de l'usage de ses mains qui n'avaient fait aucune bonne oeuvre, et il fut condamné à être jeté dans un lieu obscur appelé ténèbres extérieures. «Alors le roi dit à ses serviteurs: Liez-lui les mains et les pieds, et jetez-le dans les ténèbres extérieures».
Dans l'invitation qui est adressée à tous sans exception, il faut voir la preuve de cette bonté qui voudrait embrasser tous les hommes; dans ceux qui répondent à cette invitation ou à cet appel, nous devons reconnaître le choix plein de justice qui suit l'appréciation des mérites.
Nous avons raison de considérer ces noces comme étant accomplies déjà par le Père; car cette so ciété, qui doit durer éternellement, e t cette union avec un corps nouveau, ont déjà reçu leur parfait accomplissement en Jésus-Christ.
Ou bien, les serviteurs envoyés en premier lieu vers les invités sont les Apôtres; ceux qu'ils appellent à répondre à l'invitation qui leur a été faite, c'est le peuple d'Israël; car il a été appelé par la loi à la gloire de l'éternité. Or, le but de la mission des Apôtres était d'avertir ceux que les prophètes avaient invités. Quant à ceux qui sont en voyés de nouveau pour intimer l'ordre positif de répondre à cette invitation, ce sont les hom mes apostoliques qui ont succédé aux Apôtres.
Ou bien encore, les boeufs sont la glorieuse phalange des martyrs qui ont été im molés à la gloire de Dieu comme des victimes de choix; les animaux engraissés sont les hom mes spirituels, semblables à des oiseaux qui, nourris du pain du ciel, sont devenus capables de prendre leur essor, et de remplir les autres de la surabondance de cette nourriture divine.
Les hommes sont absorbés tout entiers par les soucis de l'ambition du monde, comme cet homme par les soins de sa maison des champs, et un plus grand nombre encore sont retenus dans les embarras du commerce par le désir de l'argent.
On peut aussi entendre par le chemin le temps de la vie présente. Le roi ordonne donc d'aller à toutes les issues des chemins, parce que la vie éternelle se donne à tous comme dans un ordre inverse.
Ou bien, le vêtement nuptial c'est la grâce de l'Esprit et la blancheur du vêtement céleste que nous avons reçu après profession de foi parfaite, et qu'il nous faut conserver sans tache sans souillure jusqu'au jour de la grande réunion dans le royaume des cieux.
Jésus venait de déclarer que la vigne du Seigneur serait confiée à une nation qui lui ferait produire des fruits; il fait ici connaître quelle serait cette nation: «Et Jésus, répondant», etc.
Vous voyez donc qu'ils étaient déjà invités lors qu'il envoya ses serviteurs; car Dieu avait invité les hommes dès le temps d'Abraham, à qui l'incarnation du Christ était promise.
Le Seigneur les envoya lorsqu'il leur dit: «Vous n'irez pas dans la voie des nations; mais allez plutôt vers les brebis égarées de la maison d'israël».
Ou bien, dans un autre sens, lorsque la résurrection des saints sera consommée, alors la vie, qui est le Christ, s'unira intimement à l'homme en absor bant dans son immortalité tout ce qu'il a de mortel ( 1Co 15,54 ). Maintenant nous avons déjà reçu l'Esprit saint comme les arrhes de cette union future, mais alors nous recevrons Jésus-Christ lui-même dans toute sa plénitude.
Lorsque Notre-Seigneur dit à ses disciples: «Allez et prêchez, en disant que le royaume des cieux est proche», il ne leur donne pas d'autre mission que par ces paroles: «Dites que j'ai préparé mon festin, c'est-à-dire j'ai couvert les tables des Écritures des mets de la loi et des prophètes. «Mes boeufs»
Ou bien, selon un autre sens, il dit: «Les boeufs et les animaux que j'ai fait engraisser»,non pas que les boeufs n'eussent été eux-mêmes engraissés, mais parce que tous les animaux qui étaient engraissés n'étaient pas des boeufs Ces animaux engraissés représentent donc les prophètes qui furent remplis de l'Esprit saint, et les boeufs, ceux qui furent à la fois prophètes et prêtres; car de même que les boeufs marchent à la tête du troupeau, ainsi les prêtres sont les chefs et les guides du peuple de Dieu.
Ces paroles: «Le festin est préparé», signifient que tout ce qui doit contribuer à notre salut se trouve contenu et préparé dans les Écritures. C'est là, en effet, que l'ignorant trouve l'instruction dont il a besoin; le rebelle, des motifs de crainte; et celui qui est dans la peine, des promesses qui l'encouragent à supporter le travail et l'épreuve.
Ou bien enfin, tout ce qui a rapport au mystère de la passion du Seigneur et à notre résurrection, est préparé. Il dit: «Venez aux noces», non pas en marchant extérieurement, mais par votre foi et la pureté de vos moeurs.
«Mais ils ne s'en mirent point en peine». Et quelle fut la cause de leur indifférence? La voici: «Ils s'en allèrent l'un à la maison des champs», etc.
Ces prétextes paraissent légitimes, mais nous devons apprendre de là que, lors même que les occupations qui nous retiennent sont nécessaires, nous devons les subordonner toutes aux choses spirituelles. Je crois cependant qu'ils avaient recours à ces prétextes pour couvrir leur négligence.
Ou bien dans un autre sens, lorsque nous sommes appliqués à quelque travail manuel, par exemple à la culture d'un champ ou d'une vigne, ou à un travail sur le bois ou sur le fer, nous sommes comme cet homme qui travaillait à sa maison des champs; toute oeuvre, au contraire, qui tend à réaliser pour nous un gain quelconque en dehors de ces travaux manuels, porte le nom géné ral de commerce. O monde que tu es misérable, et qu'ils sont aussi misérables ceux qui le suivent; car toujours ce sont les oeuvres du monde qui ont exclu les hommes de la véritable vie.
Ou bien, par les occupations de la maison des champs, Notre-Seigneur a voulu désigner les gens du peuple parmi les Juifs que les plaisirs du monde ont éloignés de Jésus-Christ; et, par les soins du négoce, les prêtres et les autres ministres du tem ple qui ne se sont consacrés au ministère du sacerdoce de la loi que dans des vues toutes d'intérêt, et que l'avarice a détournés de la foi. Aussi le Sauveur ne dit point d'eux qu'ils ont répondu à cette invitation par la méchanceté, mais par la négligence. Ceux qui ont répondu par la méchanceté sont ceux qui, par haine ou par envie, ont crucifié Jésus-Christ. Quant à ceux que les préoccupations des affaires ont empêchés de croire, ils ont fait preuve de négligence, mais non de malice. Cependant le Seigneur ne parle pas ici de sa mort, parce qu'il en avait parlé dans la première parabole, mais seulement de la mort de ses disciples, à qui les Juifs firent souffrir le martyre après son ascension, c'est-à-dire d'Etienne qu'ils lapidèrent, et de Jacques, fils d'Alphée, qu'ils firent périr par le glaive, crimes qui furent la cause de la destruction de Jérusalem par les Romains. Remarquons aussi que ce n'est pas au littéral, mais dans un sens métaphorique, qu'on dit de Dieu qu'il se met en colère; la colère de Dieu, c'est l'exercice de sa justice. Voilà pourquoi il est dit: «Le roi, l'ayant appris, en fut irrité».
L'armée romaine est appe lée ici l'armée de Dieu, parce que «c'est au Seigneur qu'appartient la terre et tout ce qu'elle renferme»,et que les Romains ne seraient pas venus à Jérusalem si le Seigneur ne les y avait excités lui-même.
Ou bien, les chemins sont les diverses professions de ce monde, comme l'enseignement de la philoso phie, la carrière des armes, et autres semblables. Le roi dit à ses serviteurs «Allez dans les car refours», c'est-à-dire appelez à la foi les hommes de toute condition. De même que la chasteté est une voie qui conduit à Dieu, la fornication conduit au démon, et l'on peut raisonner de même de toutes les autr es vertus et de tous les autres vices. Il leur est donc ordonné d'appeler à la foi tous les hommes, quels que soient leur condition, ou leur genre de vie.
Ce n'est pas que Dieu ne soit présent partout, mais nous disons qu'il est présent spécialement là où il fait sentir l'action de son jugement, taudis qu'il paraît absent des lieux où il ne l'exerce pas pour le moment. Or, le jour de la visite est le jour du jugement où il visitera les chrétiens qui sont assis au banquet des Écritures.
Ou bien le Sauveur veut par là marquer la différence des tourments que souffriront les pécheurs; car il y a en premier lieu les ténèbres moins fortes, puis les ténèbres extérieures, et enfin les abîmes couverts d'une nuit profonde.
Ou bien dans un autre sens, Dieu entre pour voir quels sont les invités, toutes les fois qu'il éprouve son Église, et s'il s'en trouve un parmi eux qui n'ait point la robe nuptiale, il lui fait cette question: «Pourquoi avez-vous embrassé le christianisme, si vous aimez encore de telles oeuvres ?» Jésus-Christ le livre donc à ses serviteurs, c'est-à-dire à des maîtres de sé duction, et ils lui lient les mains, c'est-à-dire les oeuvres, et les pieds, c'est-à-dire les mouve ments de l'âme, et ils le précipitent dans les ténèbres, c'est-à-dire dans les erreurs soit des Gentils, soit des Juifs, soit des hérétiques. En effet, les ténèbres des Gentils sont plus rappro chées, car ils n'ont jamais entendu parler de la vérité qu'ils méprisent; les ténèbres des Juifs sont extérieures, parce qu'ils n'ont pas cru à la vérité qui leur était annoncée; mais les ténèbres des hérétiques sont bien plus extérieures, parce qu'ils persécutent la vérité qu'ils ont connue et profes sée.
Et comme dans un festin nuptial ce n'est pas le commencement, mais la fin, que l'on recherche, il ajoute: «Car il y en a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus».
«Il envoya son serviteur».Ce fut probable ment Moïse, par qui Dieu donna la loi à ceux qui étaient invités. Si nous lisons: «Ses servi teurs» au pluriel, comme le portent la plupart des exemplaires, nous devrons entendre cette expression des prophètes; car ceux qu'ils invitèrent ne répondirent point à leur invitation. «Et il envoya de nouveau d'autres serviteurs, en leur disant: Dites aux invités». Si le mot serviteur est au singulier, il est plus naturel de voir dans ceux qui ont été envoyés une seconde fois les prophètes que les Apôtres. Si, au contraire, nous lisons «ses serviteurs» au pluriel, ces servi teurs envoyés la seconde fois sont nécessairement les Apôtres.
Lorsque ce roi invitait aux noces, et donnait ainsi des preuves de sa bonté, on lui donne le nom d'homme; mais maintenant qu'il en vient à l'exercice de sa justice, l'homme disparaît, et il n'est plus question que du roi.
Ces armées sont les armées romaines, qui, sous la conduite de Vespasien et de Tite, firent périr les Juifs, et livrèrent aux flammes leur ville prévaricatrice.
Car les Gentils n'étaient pas dans la voie, sur la route, mais dans les carrefours
Parmi les infidèles eux-mêmes, il y a une variété infinie, car les uns ont un penchant plus déclaré pour le vice, tandis que les autres, par la pureté de leurs moeurs, semblent acquis par avance à la vertu.
Ou bien encore, le vêtement nuptial, ce sont Ies préceptes du Seigneur et les oeuvres conformes à la loi et à l'Évangile, et qui deviennent comme le vêtement du nouvel homme. Or, tout homme qui porte le nom de chrétien et qui au jour du jugement sera trouvé sans ce vêtement nuptial, sera aussitôt repris: «Et il lui dit: Mon ami, comment êtes-vous entré ici sans avoir le vêtement nuptial ?» Il lui donne le nom d'ami, parce qu'il a été invité aux noces (il est comme ami par la foi); mais il lui reproche son impudence de déshonorer, par des vêtements souillés, l'éclat de la solennité nuptiale.
Car il n'y aura plus alors de place ni pour l'audace effrontée, ni pour les dénégations impudentes, alors que tous les anges et le monde entier seront autant de témoins contre les pécheurs.
Ces pleurs et ces grince ments de dents sont une figure empruntée aux souffrances du corps, pour nous montrer la grandeur des supplices de l'enfer; les mains et les pieds liés, aussi bien que les pleurs et les grincements de dents, sont pour nous une preuve de la vérité de la résurrection.
Saint Matthieu est le seul qui raconte cette parabole; nous trouvons bien dans saint Luc une parabole analogue, mais ce n'est pas la même, comme le prouve la suite du récit.
Ou bien, celui qui vient aux noces sans le vêtement nuptial, c'est celui qui cherche, non la gloire de l'époux, mais la sienne propre.
Les embarras inextricables, qui naissent d'une volonté perverse et dé pravée, sont comme les liens qui enchaînent celui qui mérite, par ses oeuvres, d'être jeté dans les ténèbres extérieures.
Tous les fidèles connaissent les noces du fils du roi, et le banquet qui les suivit. Ils savent que le Seigneur les invite tous, s'ils le veulent, à sa table somptueuse.
Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce, et lui dit: "Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir le vêtement de noce?" L'autre garda le silence (Mt 22,11-12).
Que signifie donc cette parabole? <> Mes frères, tâchons de trouver ce qui appartient à certains fidèles et qui manque aux méchants: c'est précisément cela qui sera le vêtement de noce. Seraient-ce les sacrements? Vous pouvez voir qu'ils sont communs aux méchants et aux bons. Serait-ce le baptême? Personne, il est vrai, n'arrive à Dieu sans le baptême, mais tous ceux qui le reçoivent n'arrivent pas jusqu'à Dieu. Je ne puis donc penser que le baptême, j'entends le sacrement seul, soit le vêtement de noce, car je vois qu'il est porté par les méchants comme par les bons. Serait-ce l'autel, ou ce que nous recevons à l'autel? Nous voyons que beaucoup viennent y prendre leur nourriture, et pourtant ils mangent et boivent leur condamnation. Qu'est-ce donc? Le jeûne? Les méchants jeûnent aussi. La fréquentation de l'église? Les méchants y vont aussi.
Dès lors, quel est ce vêtement de noce? Voici ce que l'Apôtre nous en dit: Le but de cette prescription, c'est l'amour qui vient d'un coeur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sincère (1Tm 1,5). Tel est le vêtement de noce. Il n'est pas n'importe quel amour, car on voit très souvent des hommes malhonnêtes en aimer d'autres, malhonnêtes comme eux <>, mais on ne trouve pas chez eux l'amour qui vient d'un coeur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sincère. Cet amour, c'est le vêtement de noce.
J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, dit l'Apôtre, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. <> J'aurais beau être prophète, connaître tous les mystères et toute la science, et avoir la foi jusqu'à transporter les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne suis rien (1Co 13,1-2). <> J'aurais beau avoir tout cela, dit-il, sans le Christ je ne suis rien. <> Donc, la prophétie n'est-elle rien? Et la science des mystères n'est-elle rien? Si, elles ont de la valeur; mais quand bien même je les posséderais, sans l'amour je ne suis rien.
Que de biens sont inutiles, si un seul bien vient à manquer! Si je n'ai pas l'amour, <> j'aurais beau confesser le nom du Christ jusqu'à verser mon sang, jusqu'à livrer mon corps aux flammes, cela ne servirait à rien, puisque je puis agir ainsi par amour de la gloire. Il peut donc arriver, en effet, que ces oeuvres soient privées de l'amour et de la piété, qui les auraient rendues fécondes, et qu'elles soient frappées de stérilité par le désir de la gloire. Aussi l'Apôtre les mentionne-t-il avec les autres. Ecoute ce qu'il en dit: J'aurais beau distribuer toute ma fortune en aumônes, j'aurais beau me faire brûler vif, s'il me manque l'amour, cela ne sert à rien (1Co 13,3).
Voilà le vêtement de noce. Examinez-vous: si vous l'avez, vous prendrez place avec confiance au banquet du Seigneur.
Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce, et lui dit: "Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir le vêtement de noce?" L'autre garda le silence (Mt 22,11-12).
Que signifie donc cette parabole? <> Mes frères, tâchons de trouver ce qui appartient à certains fidèles et qui manque aux méchants: c'est précisément cela qui sera le vêtement de noce. Seraient-ce les sacrements? Vous pouvez voir qu'ils sont communs aux méchants et aux bons. Serait-ce le baptême? Personne, il est vrai, n'arrive à Dieu sans le baptême, mais tous ceux qui le reçoivent n'arrivent pas jusqu'à Dieu. Je ne puis donc penser que le baptême, j'entends le sacrement seul, soit le vêtement de noce, car je vois qu'il est porté par les méchants comme par les bons. Serait-ce l'autel, ou ce que nous recevons à l'autel? Nous voyons que beaucoup viennent y prendre leur nourriture, et pourtant ils mangent et boivent leur condamnation. Qu'est-ce donc? Le jeûne? Les méchants jeûnent aussi. La fréquentation de l'église? Les méchants y vont aussi.
Dès lors, quel est ce vêtement de noce? Voici ce que l'Apôtre nous en dit: Le but de cette prescription, c'est l'amour qui vient d'un coeur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sincère (1Tm 1,5). Tel est le vêtement de noce. Il n'est pas n'importe quel amour, car on voit très souvent des hommes malhonnêtes en aimer d'autres, malhonnêtes comme eux <>, mais on ne trouve pas chez eux l'amour qui vient d'un coeur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sincère. Cet amour, c'est le vêtement de noce.
J'aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, dit l'Apôtre, s'il me manque l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. <> J'aurais beau être prophète, connaître tous les mystères et toute la science, et avoir la foi jusqu'à transporter les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne suis rien (1Co 13,1-2). <> J'aurais beau avoir tout cela, dit-il, sans le Christ je ne suis rien. <> Donc, la prophétie n'est-elle rien? Et la science des mystères n'est-elle rien? Si, elles ont de la valeur; mais quand bien même je les posséderais, sans l'amour je ne suis rien.
Que de biens sont inutiles, si un seul bien vient à manquer! Si je n'ai pas l'amour, <> j'aurais beau confesser le nom du Christ jusqu'à verser mon sang, jusqu'à livrer mon corps aux flammes, cela ne servirait à rien, puisque je puis agir ainsi par amour de la gloire. Il peut donc arriver, en effet, que ces oeuvres soient privées de l'amour et de la piété, qui les auraient rendues fécondes, et qu'elles soient frappées de stérilité par le désir de la gloire. Aussi l'Apôtre les mentionne-t-il avec les autres. Ecoute ce qu'il en dit: J'aurais beau distribuer toute ma fortune en aumônes, j'aurais beau me faire brûler vif, s'il me manque l'amour, cela ne sert à rien (1Co 13,3).
Voilà le vêtement de noce. Examinez-vous: si vous l'avez, vous prendrez place avec confiance au banquet du Seigneur.
C'est-à-dire le mystère de la réparation du genre humain est accompli et consommé. Mais ceux qui avaient été invités, c'est-à-dire les Juifs, n'en sont pas dignes; car, ne connaissant point la justice de Dieu et s'efforçant d'établir leur propre justice, ils se sont jugés eux-mêmes indignes de la vie éternelle ( Rm 10,3 Ac 13,46 ). Or, le peuple juif ayant été ainsi réprouvé, le peuple des Gentils est invité aux noces pour le remplacer. «Allez donc, est-il dit, dans les carrefours», etc.
Les carrefours sont une figure des erreurs des Gentils.
Par un juste jugement, ceux-là grincent des dents qui mettaient ici-bas toute leur joie dans les plaisir de la table; ceux-là versent des larmes, dont les yeux se repaissaient de convoitises cri minelles, et c'est ainsi que tous les membres du corps sont soumis à autant de supplices qu'ils étaient es claves ici-bas de vices différents.
Car il en est qui n'essaient même pas de faire le bien, et il en est d'autres qui ne savent persévérer dans le bien qu'ils ont commencé. Que chacun de nous ait donc d'autant plus de sollicitude et de crainte, qu'il ignore ce qui lui reste encore à faire.
Ces noces représentent l'Église de la terre, et le souper dont il est question dans saint Luc, le festin éternel qui doit avoir lieu à la fin des temps; car plusieurs de ceux qui entrent dans la salle des noces doivent en sortir, mais aucun de ceux qui seront admis à ce festin n'en sera exclu. Si l'on veut soutenir cependant qu'il s'agit du même fait dans les deux Évangélistes, il faudra dire que saint Mat thieu seul a parlé de celui qui fut renvoyé pour être entré sans la robe nuptiale. Que l'un, d'ailleurs, donne le nom de souper à ce que l'autre appelle dîner, ce n'est pas une difficulté; car comme les anciens dî naient à la neuvième heure, le dîner s'appelait aussi cène ou souper.
Dieu le Père a célébré les noces de Dieu son Fils lorsqu'il l'a uni à la na ture humaine dans le sein d'une vierge; mais gardons-nous de croire, parce que toute union conjugale suppose deux personnes, que la personne du Rédempteur a été formée par l'union de deux personnalités distinctes. Nous disons que la personne de Jésus-Christ est composée de deux natures, et qu'il existe en deux natures, mais nous évitons comme un crime de dire qu'il y avait en lui deux personnes. Nous sommes certains d'éviter toute erreur eu disant que ce Père, qui est roi, a fait des noces à son Fils qui est également roi, en l'unissant parle mystère de l'incarnation à la sainte Église, et ce fut le sein de la Vierge qui fut le lit nuptial de ce divin époux.
Mais, ceux qui ont été invités en premier lieu ayant refusé de venir au festin des noces, le roi fait dire dans la seconde invitation: «Mon festin est préparé».
Les boeufs représentent les patriarches de l'Ancien Testament, à qui la loi permettait de frapper leurs ennemis à l'aide de la force matérielle ( Dt 33,17 ); le mot latin altilia signifie les animaux qu'on engra isse, on les appelle en latin altilia ou quasi alita, du verbe alere, nourrir. Or, ces animaux engraissés figurent les patriarches du Nouveau Testament qui, nourris de l'abondance des douceurs inté rieures, élèvent leurs désirs de la terre au ciel sur les ailes de la contemplation intérieure. Ces paroles: «J'ai fait tuer mes boeufs et les animaux que j'avais fait engraisser»,reviennent à celles-ci: «Considérez la mort des patriarches qui vous ont précédés, et pensez aux moyens qui peuvent préserver votre vie».
Il faut remarquer que dans la première invitation il n'est point fait mention des boeufs ni des autres animaux qui ont été engraissés, tandis que dans la seconde invitation il est dit qu'ils sont tués et préparés, parce que, en effet, le Dieu tout-puissant, lorsque nous refusons d'écouter sa parole, a recours aux exemples pour faire disparaître toutes nos prétendues im possibilités, et nous rendre faciles les difficultés qui nous paraissent insurmontables par l'exem ple de ceux qui en ont triomphé avant nous.
Celui donc qui, livré tout entier aux travaux de la terre, ou aux oeuvres du monde, néglige de méditer le mystère de l'incarnation et d'y conformer sa vie, est cet homme qui refuse de venir aux noces du roi, sous le prétexte d'aller à sa maison des champs où à ses affaires; et souvent, ce qui est plus grave, plusieurs de ceux qui sont appelés, non-contents de rejeter la grâce qui leur est offerte, la persécutent. «Les autres se saisirent de ses serviteurs», etc.
Ou bien, ce sont les légions des anges qui sont les armées de notre roi. Le Sauveur dit que le roi envoya ses troupes pour exterminer les homicides, parce qu'il se sert des anges pour exécuter tous ses jugements sur les hommes. Il fait mettre à mort ces homicides, parce que sa justice anéantit les persécuteurs; et il livre aux flammes leur cité, parce que non-seulement les âmes, mais aussi les corps qu'elles ont habités, seront livrés aux flammes.
Mais ce roi qui a vu mépriser ses avances ne laissera pas sans invités les noces de son fils, car la parole de Dieu a trouvé où se reposer: «Alors il dit à ses serviteurs».
Ou bien encore, la sainte Écriture prenant ordinairement les voies pour les oeuvres, nous pouvons entendre par les carrefours le défaut et l'absence des oeuvres; car bien souvent ceux qui reviennent à Dieu sont ceux qui n'ont point réussi dans les entreprises de la terre.
Ou bien le Sauveur s'exprime ainsi, parce que dans l'Église de la terre les méchants sont nécessairement mêlés aux bons, et les bons aux méchants. Or, on ne peut se flatter d'être bon lorsqu'on ne veut point tolérer les méchants.
Or, que devons-nous entendre par le vêtement nuptial, si ce n'est la charité dont Notre-Seigneur était rempli lorsqu'il vint célébrer son union avec l'Église par des noces toutes divines? Celui donc qui vient aux noces sans la robe nuptiale, c'est celui qui fait partie de l'Église par la foi sans avoir la charité.
La sévérité de la sentence divine lie les pieds et les mains de ceux que leurs mauvaises actions tenaient déjà cap tifs, et qui n'ont point voulu changer de vie; ou bien ceux que leurs fautes ont enchaînés et empêchés de faire le bien sont alors enchaînés par le châtiment qui leur est infligé.
Nous appelons ténèbres intérieures l'aveuglement du coeur, et ténèbres extérieures la nuit éternelle de la damnation.
Ce festin préparé, ces boeufs et tous ces animaux engraissés sont une figure des richesses de ce roi, destinée à nous faire comprendre les biens spirituels sous le voile des objets matériels; ou bien on peut y voir la grandeur des vérités divines, et la doctrine toute pleine de la loi de Dieu.
La Glose
L'Évangéliste se sert de l'expression «répondant» pour montrer que Jésus allait au-devant de la pensée criminelle qu'ils avaient de le mettre à mort ( Jn 11,45-54 ).
La Glose
Ou bien encore, tout est prêt, c'est-à-dire la porte du royaume, fermée jusqu'alors, est ouverte par la foi en mon incarnation.
2241. Ensuite, il conclut : BEAUCOUP SONT APPELÉS, MAIS PEU SONT ÉLUS, car certains ne veulent pas venir et certains n’ont pas la tenue nuptiale. Ainsi, plus haut, 7, 14 : Le chemin qui conduit à la vie est étroit et peu le trouvent.
Beaucoup d'appelés...
par cette formule, Jésus conclut la parabole du festin des noces et indique la morale que ses auditeurs en
doivent tirer pour eux-mêmes. Nous la connaissons, du reste, pour l’avoir récemment étudiée à la fin d’une
autre parabole ; Cf. 20, 16. Beaucoup d’appelés : tous les Juifs, en effet, vv. 3-4, puis après eux tous les
Gentils, vv. 9-10, avaient reçu le divin appel. Mais peu d’élus : et pourtant, dirons-nous avec S. Augustin, ne
semble-t-il pas qu’il n’y ait eu qu’un seul damné parmi tant de convives ? « Quel était cet homme? Quelle
place tenait-il, quel nombre représentait-il au milieu de cette foule de convives ? » Voici la réponse : « Le
Seigneur a voulu nous faire comprendre que cet homme représentait à lui seul un corps composé d’un grand
nombre de membres ; après nous avoir dit que le roi donna ordre de jeter cet homme hors de la salle, et de le
précipiter dans les tourments qu’il avait mérités, il a, en effet, immédiatement ajouté : Car il y a beaucoup
d’appelés, et peu d’élus. Comment? ... L’homme réprouvé a été chassé, les élus sont restés : il y a peu d’élus,
parce que ce malheureux réprouvé en représente, dans sa personne, une multitude d’autres », Enarrat in Ps
61, 6. L’adjectif « peu » retombe du reste sur toute la parabole et fait allusion par conséquent à l’exclusion de
l’immense majorité des Juifs. - Ainsi donc, les Juifs rejetés parce qu’ils sont incrédules ; les païens appelés à
leur place, mais rejetés, eux aussi, du salut messianique, s’ils se montrent indignes des grâces de Dieu : tel est l’abrégé de cette belle instruction du Sauveur. - Nous trouvons, dans le Talmud, Schabbath f. 153, 1, une
parabole qui a plus d’un point de contact avec celle que nous venons d’expliquer, bien qu’elle soit loin de
l’égaler en richesse et en profondeur. Un certain Rabbi Eliézer fait à ses disciples cette singulière
recommandation : Revenez à résipiscence un jour avant votre mort. Mais, observent-ils justement, l’homme
peut-il connaître le jour où il doit mourir ? Eh bien ! répond Eliézer, puisqu’il en est ainsi, il faut donc faire
pénitence aujourd’hui même, afin que vos vêtements soient blancs tous les jours, comme l’a dit Salomon,
Eccl. 9, 8, c’est-à-dire afin que votre âme soit toujours innocente et pure. Là-dessus, un autre Rabbin,
Jochanan ben-Zachaï, prend la parole et dit : Cette chose est semblable à un homme qui avait invité ses
serviteurs à un festin, mais sans leur indiquer le temps précis du repas. Les plus sages d’entre eux se parèrent
et s’établirent auprès de la porte du roi, disant : manquerait-il quelque chose au palais du roi ? Tout n’est-il
point préparé ? Les autres en vrais insensés qu’ils étaient, se livrèrent comme d’ordinaire à leurs occupations
en disant : Quel est le repas qui ne demande un certain temps et du travail pour être préparé ? Nous avons
donc plus de temps qu’il n’en faut pour nous orner. Mais voici que le roi ayant appelé tout à coup ses
convives, les plus sages serviteurs entrèrent en sa présence en vêtements de gala, tandis que les serviteurs
insensés se présentèrent couverts d’habits malpropres. Le roi alla plein de joie au devant des sages
serviteurs ; mais, enflammé de colère contre les serviteurs insensés, il s’écria : Que ceux qui se sont ornés
pour le festin prennent place et qu’ils mangent et qu’ils boivent ! Que les autres au contraire se tiennent
debout en face des premiers et qu’ils se contentent de regarder ! Cf. Meuschen, Novum Testam. ex Talmude
et antiquit. Hebr. illustratum, p. 106.
Car beaucoup sont appelés, etc. Ces paroles sont la conclusion naturelle de la parabole d’après laquelle beaucoup de ceux qui avaient été invités au festin de noces ne s’y rendirent pas.