Matthieu 22, 33

Les foules qui l’avaient entendu étaient frappées par son enseignement.

Les foules qui l’avaient entendu étaient frappées par son enseignement.
Origène
Ils niaient, non-seulement la résurrection de la chair, mais encore l'immortalité de l'âme.

Il leur reproche d'ignorer deux choses: premièrement les Écritures; secondement la puissance de Dieu, qui est le principe de la résurrection et de la vie nouvelle qui doit la suivre. Ou bien le Sauveur, en reprochant aux sadducéens de ne pas connaître la puissance de Dieu, leur reproche de ne pas le connaître lui-même, car il était la puissance de Dieu, et ils ne le connaissaient point, parce qu'ils ignoraient les Écritures qui lui rendent témoignage. Ils ne pouvaient, par conséquent, croire la résurrection dont il devait être l'auteur. On peut demander si le Sau veur, en adressant ces reproches aux sadducéens: «Vous êtes dans l'erreur en ne comprenant point les Écritures», veut dire qu'on lit dans l'Écriture les paroles suivantes: «Après la résurrection les hommes n'auront point de femmes», etc. On ne trouve point ces paroles dans l'Ancien Testament; mais nous répondons qu'elles s'y trouvent, sinon en termes exprès, du moins au sens moral, en termes figuratifs, car la loi étant l'ombre des biens à venir ( He 10,1 ), on doit entendre surtout des noces spirituelles ce qu'elle dit des maris et de leurs femmes. Je ne trouve nulle part non plus dans l'Écriture ces autres paroles: «Après leur mort, les saints seront comme les anges de Dieu», à moins toutefois qu'on ne les prenne dans un sens figuré, d'après ces autres passages: «Vous irez vers vos pères», ( Gn 15,15 ) et encore «Il fut réuni à son peuple». ( Gn 25,8 Gn 25,17 Gn 35,29 Gn 49,32 ). D'autres disent que Jésus leur reprochait de ne pas lire les Écritures différentes de la loi, et d'être pour cela dans l'erreur; d'autres enfin prétendent qu'ils ne connaissaient pas les Écritu res que contienne la loi de Moïse, parce qu'ils n'en cherchaient pas le sens divin.

C'est Dieu encore qui dit: «Je suis celui qui suis». Il est donc impossible que Dieu se dise le Dieu de ceux qui n'existent pas. Et remarquez qu'il ne dit pas Je suis le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, mais «le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Ja cob». Dans un autre endroit, il est écrit: «Le Dieu des Hébreux m'a envoyé vers vous» ( Ex 7,16 ). Ceux qui sont d'une perfection accomplie aux yeux de Dieu, possèdent Dieu tout entier en eux-mêmes, par comparaison avec les. autres hommes, et c'est pourquoi Dieu se déclare leur Dieu, non d'une manière collective, mais individuelle. Ainsi lorsque nous disons: Ce champ leur appartient, nous voulons dire qu'aucun d'eux ne le possède en entier; si nous disons, au contraire: ce champ appartient à cet homme, nous exprimons qu'il en est seul possesseur. Cette expression: «Le Dieu des Hébreux», prouve donc que les Hébreux étaient encore imparfaits, et que chacun d'eux aussi ne possédait Dieu que d'une manière im parfaite. Dieu, au contraire, se déclare le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob, parce que chacun d'eux possédait Dieu tout entier. Or, c'est un des plus beaux titres de gloire des saints patriarches que de vivre ainsi aux yeux de Dieu.
Saint Hilaire de Poitiers
Il en est beaucoup qui renouvellent la difficulté que soulevaient à tort les sadducéens à propos du mariage, et qui demandent quelle forme la femme doit avoir à sa résur rection; or, tout ce que les Écritures nous autorisent à penser des anges, nous pouvons l'appliquer à la résurrection de la na ture humaine en ce qui concerne les femmes.

Il suffisait, pour imposer silence aux sadducéens, d'avoir détruit la fausse idée qu'ils avaient des plaisirs des sens après la résurrection, et de leur avoir démontré l'inutilité de ces joies matérielles, alors que les devoirs qu'elles supposaient n'existaient plus. Cependant Notre-Seigneur ajoute: «Ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel».

Il faut encore observer que ces paroles avaient été adressées à Moïse, alors que les pa triarches étaient morts depuis longtemps; ils existaient donc cependant, puisque Dieu était leur Dieu, car ils ne pouvaient rien avoir s'ils n'existaient pas. Il est, en effet, dans la nature d'une chose qu'elle existe pour qu'une autre chose lui appartienne. Donc il n'y a que ceux qui sont vivants qui puissent posséder Dieu, puisque Dieu est l'éternité même, et qu'il n'est pas possible aux morts de posséder ce qui est éternel. Et comment donc pourrait-on nier qu'ils existent et qu'ils existeront éternellement alors que celui qui est l'éternité déclare leur appartenir?
Saint Jean Chrysostome
Après que les disciples des pharisiens eurent été ainsi confondus ainsi que les hérodiens, les sadducéens se présentèrent. La confusion dont venaient d'être couverts ceux qui les avaient précédés aurait dû les rendre moins empressés; mais la présomption est un vice qui ne sait plus rougir, qui est opiniâtre, et qui tente l'impossible. Aussi l'Évangéliste s'étonne lui-même de leur démarche insensée et la fait remarquer en ces termes: «Ce jour, les saddu céens vinrent le trouver», etc.

A peine les pharisiens se sont reti rés que les sadducéens s'approchent, probablement après avoir lutté entre eux à qui le surpren drait le premier, ou bien s'ils ne pouvaient triompher de lui par la force de la raison, dans le dessein au moins de le déconcerter par leurs seules instances.

Le démon voyant qu'il ne pouvait entièrement éteindre la connaissance de Dieu parmi les hommes fit naître la secte des sadducéens, qui niaient la résurrection des morts. Or une semblable négation détruit par avance tout dessein de pratiquer la justice, car qui pour rait trouver sa satisfaction dans les combats qu'il soutient chaque jour contre lui-même, s'il n'avait devant les yeux l'espérance de la résurrection ?

Ils s'étaient appuyés dans la question qu'ils firent à Jésus du nom de Moïse. C'est donc par l'autorité de Moïse qu'il va les confondre: «Et, pour ce qui est de la. résurrection des morts, vous n'avez donc pas lu ces paroles que Dieu vous a dites: Je suis le Dieu d'Abraham», etc.

Or les sadducéens croyaient avoir trouvé une raison très-ingénieuse pour soutenir leur erreur: «Et ils lui proposèrent cette question: Maître, Moïse a ordonné», etc.

Comme la mort était pour les Juifs un mal sans adoucissement, parce qu'ils concentraient toutes leurs espérances dans cette vie, Moïse avait établi dans la loi que, si un homme venait fi mourir sans enfants, son frère fût tenu d'épouser sa veuve, pour lui donner des enfants et ne pas laisser périr son nom ( Dt 25,5-9 ), ce qui était comme un adoucissement à l'amertume de la mort. Mais ce n'était qu'au frère ou au plus proche parent qu'il était enjoint d'épouser la veuve du défunt; car, si c'eût été un étranger qui l'épousât, l'enfant qui serait né de cette union n'aurait pu être considéré comme le fils du défunt, et, d'ailleurs l'obligation d'affermir et de perpétuer la maison du défunt ne pouvait être la même pour un étranger que pour le frère à qui la parenté en faisait une espèce de loi, «Or il y avait parmi nous sept frères», etc.

Il leur reproche d'abord avec raison leur folie, parce qu'ils ne lisaient pas, et en second lieu leur ignorance, parce qu'ils ne connaissaient pas Dieu, car c'est de la lec ture assidue que vient la science de Dieu, et l'ignorance est toujours fille de la négligence et de la paresse.

Ou bien ces paroles: «Au jour de la résurrection, les hommes n'auront point de femmes, ni les femmes de maris», etc., se rapportent à celles-ci «Vous ne connaissez pas la puissance de Dieu», et celles qui suivent: «Je suis le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob», à celles-là: «Vous ne savez pas les Écritures». Or, Si nous avons à discuter avec des hommes qui calomnient, la vérité, opposons-leur d'abord l'autorité de l'Écriture avant de leur donner les preuves de raison; si, au contraire, ils nous interrogent parce qu'ils ignorent, commen çons par donner les preuves de raison et appuyons-les ensuite de l'autorité des Écritures, car il faut convaincre les calomniateurs et instruire les ignorants. C'est pour cela que le Sauveur ré pond à cette question qui lui est faite par ignorance «Au jour de la résurrection, a etc.

Dans la vie présente, les hommes ne cessent de naître et de prendre des épouses, parce qu'ils ne cessent de mourir, afin que ces naissances successives viennent combler les vides faits par la mort; dans la vie future, au. contraire, il n'y a plus de raison de naître, parce que la nécessité de mourir n'existe plus.

Il répond ainsi directement à la question qui lui était faite, car la raison pour laquelle les sadducéens n'admettaient pas la résurrection, c'est qu'ils croyaient que l'état des corps ressuscités serait le même que pendant cette vie; or, Notre-Seigneur détruit cette suppo sition en montrant que cet état sera tout différent.

Il est à remarquer que, lorsque le Sauveur a parlé du jeûne, de l'aumône et des autres vertus morales, il ne s'est point servi de cette comparaison des anges, et il ne l'emploie que lorsqu'il s'agit de l'affranchissement des devoirs des époux. C'est qu'en effet, de même que toutes les actions qui ont la chair pour principe nous sont communes avec les animaux, mais surtout les oeuvres de la volupté; ainsi toutes les vertus nous font entrer en société avec les anges, mais principalement la chasteté, qui est le triomphe de la vertu sur la nature.

Mais comment est-il écrit ailleurs: «Afin qu'il règne sur les vivants et les morts ?» ( Rm 14,9 ) Ce passage n'est nullement en opposition avec les paro les de Notre-Seigneur, car nous y voyons que le Seigneur régnera sur les morts, c'est-à-dire sur ceux qui doivent revivre, et non pas sur ceux qui ont disparu à jamais pour ne plus ressus citer.

Or, remarquez combien sont faibles les attaques que les Juifs dirigent contre Jésus-Christ, dans la première, ils cherchent à l'effrayer: «Par quelle autorité faites-vous ces choses ?» Le Sauveur leur oppose une grande fermeté. Dans la seconde, ils ont re cours à la ruse, et il fallut pour la déjouer une sagesse pleine d'habileté; mais cette dernière attaque fut plus facile à repousser, car elle était accompagnée de présomption et d'ignorance. Or, il est facile à un homme qui est fort de ce qu'il sait, de confondre celui qui s'imagine savoir lorsqu'il ne sait rien; ainsi le premier choc de l'ennemi peut être redoutable, mais si on le sou tient avec courage, on lui sera bientôt supérieur.
Saint Jérôme
Il y avait deux grandes sectes parmi les Juifs: celle des pharisiens et celle des sad ducéens. Les pharisiens étaient sectateurs outrés de la justice qui venait des traditions et des observances légales, et le peuple leur donnait le nom de séparée; les sadducéens au contraire, dont le nom signifie juste, s'attribuaient une justice qu'ils n'avaient certainement pas et niaient tous les dogmes crus et professés par les pharisiens comme la résurrection du corps, l'immortalité de l'âme, l'existence des anges et de l'esprit. C'est pour cela que l'Évangéliste ajoute: «qui soutiennent qu'il n'y a point de résurrection».

Comme ils n'admettaient pas la résur rection des corps et qu'ils croyaient que l'âme mourait avec le Corps, il ont recours à cette histoire fabuleuse, pour convaincre d'absurdité ceux qui affirment que les morts doivent res susciter. Ils objectent donc l'inconvenance de ce fait imaginaire pour détruire la vérité de la résurrection, et ils concluent par cette question; «Lors donc que la résurrection arrivera, du quel de ces sept sera-t-elle femme ?» Cependant ce fait a pu réellement avoir lieu dans leur pays.

Il sont donc dans l'erreur, parce qu'ils ne connaissent pas les Écritures, et cette igno rance est cause qu'ils ne comp rennent pas la puissance de Dieu.

Les mots grecs que nous avons rendus par les mots latins neque nubent, neque nu bentur, c'est-à-dire ni les hommes n'épouseront de femmes, ni les femmes de maris, ne sont pas conformes à l'usage de la langue latine, car le mot nubere, en latin, ne se dit proprement que des femmes; mais nous appliquerons ici le mot nubere aux hommes qui se marient et le mot nubi aux femmes qu'ils épousent.

Ces paroles: «Ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel», sont une promesse de la vie toute spirituelle qui doit suivre la résurrection.

Personne ne dit ni d'un arbre, ni d'une pierre, ni des choses qui n'ont pas les membres distinctifs des sexes, qu'ils ne se marient ni ne sont mariés; mais on ne parle ainsi que de ceux qui pourraient se marier et qui ne se marient point pour une raison quelconque. Ce que le Sauveur vient de dire des conditions de la résurrection répond directement à la question qui lui a été adressée, il aborde maintenant le dogme lui-même de la résurrection, et l'établit soli dement contre l'incrédulité des sadducéens.

Notre-Seigneur aurait pu sans doute, pour établir la vérité de la résurrection, apporter beaucoup d'autres témoignages plus décisifs, tels que ce passage d'Isaïe: «Les morts ressusciteront, et ceux qui sont dans le tombeau revivront ( Is 26,19 ) », et cet autre de Daniel ( Da 12,2 ) : «Plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière ressusciteront», etc. On se demande donc pourquoi il cite de préférence ce passage qui paraît assez peu décisif, ou qui, du moins, ne se rapporte pas directement au fait même de la résurrection, et pourquoi il conclut aussitôt comme si cette preuve était péremptoire: «Or Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants». Nous avons dit plus haut que les sadducéens n'admettaient ni l'existence des anges, ni celle des esprits, ni la résurrection des morts, et qu'ils soutenaient que les âmes elles-mêmes étaient sujettes à la mort. Ils ne reconnaissaient d'ailleurs que les cinq livres de Moïse, et rejetaient les oracles des prophètes. Il eût donc été absurde de leur citer des témoignages puisés dans des livres dont ils ne reconnaissaient point l'autorité. C'est donc à Moïse ( Ex 3,6 ) qu'il emprunte cette citation pour prouver l'immortalité de l'âme, et il conclut aussitôt «Or Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants». C'est ainsi qu'ayant prouvé que les âmes survivent à la mort du corps (car Dieu ne pourrait pas être le Dieu de ceux qui n'existeraient en aucune façon), il conclut de là par une conséquence naturelle à la résurrection des corps, qui ont été associés au bien comme au mal que les âmes ont pu faire sur la terre.
Saint Augustin
Le même témoignage qui servit à confondre les sadducéens, peut servir également à confondre les manichéens, car ils nient aussi la résurrection, quoique d'une manière différente.

Mais non elle ne périt pas pour Dieu cette matière terrestre, qui a servi à former la chair des mortels; et quand elle aurait été réduite en cendre et en poussière, quand elle aurait été transportée au loin par le souffle des vents, quand elle aurait servi à form er la substance d'autres corps, ou qu'elle aurait été réduite aux éléments primitifs, quand elle serait devenue la nourriture et comme la chair des animaux ou des hommes, elle sera réunie en un instant à cette âme qui l'a autrefois animée pour former l'homme, lui donner la vie et l'accroissement.

Dans le sens mystique, ces sept frères représentent les impies, qui n'ont produit aucun fruit de justice pendant les sept âges du monde. Ces sept âges forment la durée de la terre, qui passera elle-même après les sept âges de son existence, comme les impies ont passé sur la terre sans rien produire, à l'exemple des sept maris de cette femme.

Mais je préfère, comme plus fondé en raison, le sentiment de ceux qui ne doutent nullement que les deux sexes ne ressuscitent parfaitement distincts, car la concupis cence, qui produit la honte, n'existera plus alors, et c'est ainsi que le premier homme et la pre mière femme étaient nus avant leur péché et n'en rougissaient pas. Mais la nature particulière des deux sexes sera conservée, affranchie toutefois de l'union conjugale et de l'enfantement. Les membres de la femme recevront une destination différente de celle qu'ils avaient en cette vie et seront revêtus d'une beauté toute nouvelle, dont la vue n'excitera point la concupis cence, puisqu'elle n'existera plus, mais, au contraire, portera les hommes à louer la sagesse et la bonté de Dieu qui a donné la vie à ce qui n'existait plus, et a délivré de la corruption ce qu'il a créé.

Dieu est appelé spécialement le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, parce que chacun d'eux représente les différentes manières dont sont engendrés les enfants de Dieu. Le plus ordinairement, Dieu se sert d'un saint prédicateur pour engendrer un fils ver tueux, et c'est par les mauvais que sont engendrés les enfants vicieux; c'est ce que figure Abraham qui, de Sara, son épouse libre, eut un enfant qui fut fidèle, et un enfant infidèle d'Agar, sa servante. Quelquefois un saint prédicateur engendre un bon et un mauvais fils, comme Isaac qui, de Rebecca, son épouse légitime, eut deux enfants, l'un bon, l'autre mauvais, Jacob et Esaü. Quelquefois, enfin, Dieu se sert des prédicateurs bons et mauvais pour engendrer des enfants vertueux, ce qui est figuré par Jacob qui eut des enfants vertueux ( Gn 29,30 Gn 29,35 ) de ses deux épouses légitimes Lia et Rachel, et de ses servantes Zeipha et Bala.
Denys l'Aréopagite
Alors, en effet, devenus in corruptibles et immortels, nous serons remplis de la vue de Dieu, qui nous apparaîtra dans de chastes contemplations, et nous jouirons de la lumière spirituelle qu'il répandra sur nous dans une âme impassible et immatérielle, à l'exemple des intelligences qui habitent au-delà des cieux, et c'est pour cela que le Sauveur ajoute que nous serons égaux aux anges (cf. Lc 20,36 ).
Saint Rémi
Ce ne sont point les sadducéens, mais la foule qui est dans l'admiration, c'est ce qui arrive encore tous les jours dans l'Église, lorsque les ennemis de l'Église sont vaincus par l'inspiration divine, la multitude des fidèles se livre aux transports de la joie.
Saint Grégoire le Grand
Il en est qui, en considérant que l'âme se sépare du corps, que la chair tombe en pourriture, que la pourriture se réduit en poussière, et que la poussière elle-même se réduit jusqu'aux plus simples éléments que l'oeil de l'homme est incapable de discerner, désespèrent de la possibilité de la résurrection, et, à la vue de ces ossements arides, ils doutent qu'ils puissent un jour se revêtir de chair et reprendre toute la vigueur de la vie.
Saint Thomas d'Aquin
2268. Vient ensuite l’effet, car il furent étonnés : EN L’ENTENDANT, LES FOULES ÉTAIENT ÉTONNÉES DE SON ENSEIGNEMENT. Ps 118[119], 129 : Tes témoignages sont admirables, Seigneur, etc.
Louis-Claude Fillion
Ce verset décrit l’effet produit par le nouveau triomphe de Jésus. - Les foules : la foule nombreuse qui assistait à cette scène, Cf. 21, 23, est au comble de l’enthousiasme et de l’admiration. On s’était pourtant proposé de diminuer l’autorité, le prestige du divin Maître auprès du peuple ; mais c’est le contraire qui a lieu, et ce sont ses adversaires qui sont confondus. D’après S. Luc, 20, 39, des Docteurs de la Loi, présents à l’entretien, ne purent contenir leur ravissement et ils s’écrièrent : Maître vous avez bien dit. « Joignons-nous à ces Docteurs... Mais ce n’est pas de vains applaudissements que Jésus cherche. S’il a bien dit, profitons de sa doctrine. Vivons comme devant éternellement vivre : ne vivons pas comme devant mourir, pour terminer tous nos soins à cette vie... Vivons pour Dieu, aimons-le de tout notre cœur : c’est ce qu’il va nous enseigner dans la lecture suivante », Bossuet, Médit. Dern. Semaine, 41è jour.