Matthieu 28, 19
Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
2958. ALLEZ DONC ENSEIGNER À TOUTES LES NATIONS. Ici, [le Seigneur] confie une charge, et il confie une triple charge : premièrement, celle d’enseigner ; deuxièmement, celle de baptiser ; troisièmement, la charge de former les mœurs.
2959. [Le Seigneur] dit donc : ALLEZ DONC ENSEIGNER À TOUTES LES NATIONS. Ceci s’enchaîne de la manière suivante, comme s’il disait : «Tout pouvoir m’a été donné par Dieu, afin que, non seulement les Juifs, mais aussi les Gentils soient convertis à moi. Puisque c’est maintenant le moment, ALLEZ DONC ENSEIGNER À TOUTES LES NATIONS.» Jn 20, 21 : Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Et Lc 22, 29 : Moi, je dispose pour vous du royaume comme mon Père en a disposé pour moi. Il dit : ALLEZ ENSEIGNER, car c’est la première chose dont nous devons être instruits, à savoir, la foi : en effet, sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu, He 11, 6. De là vient que, dans l’Église, on catéchise d’abord ceux qui doivent être baptisés, c’est-à-dire qu’on les instruit de la foi. Après avoir reçu tout pouvoir, [le Seigneur] envoie [ses disciples] vers toutes les nations. C’est ce qu’il dit : ENSEIGNEZ TOUTES LES NATIONS. Is 49, 6 : Je t’ai donné comme lumière des nations, afin que tu sois mon salut jusqu’aux extrémités de la terre.
2960. Et après qu’ils ont été instruits de la foi, il donne la charge de les baptiser : EN LES BAPTISANT, etc., comme s’il disait : «Celui qui est promu à [cette dignité], il faut d’abord qu’on lui fasse connaître cette dignité, afin que, par la suite, il ait du respect à son endroit.» Ga 3, 27 : Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, revêtez le Christ. Mais quelle est la forme du baptême ? AU NOM DU PÈRE ET DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT. Dans le Christ, il y a deux choses : l’humanité et la divinité. L’humanité est le chemin, et non la fin. Jn 14, 6 : Je suis le chemin, la vérité et la vie, la vérité, comme fin de la vie contemplative, la vie, comme fin de la vie active. «Je ne veux pas que vous vous arrêtiez en route, c’est-à-dire à l’humanité, mais que vous poursuiviez jusqu’à la divinité.» Il fallait donc que deux choses soient indiquées : l’humanité et la divinité. Par le baptême, l’humanité [était signifiée]. Rm 6, 4 : En effet, nous sommes ensevelis avec lui dans la mort par le baptême. Et par la forme des paroles, la divinité [est signifiée], en sorte que la sanctification se réalise par la divinité. C’est pourquoi il dit : «AU NOM DU PÈRE ET DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT ».
2961. La raison en est que, par le baptême, s’opère une régénération et que, pour une régénération, trois choses sont nécessaires. Premièrement, pour qui elle se réalise ; deuxièmement, par qui [elle se réalise] ; troisièmement, comment [elle se réalise].
Pour qui ? Pour Dieu le Père, comme le dit l’Apôtre, Rm 8, 29 : Ceux qu’il a prédestinés, il a prédestiné qu’ils seraient conformes à l’image de son Fils. Et Jn 1, 12 : Il a donné le pouvoir de devenir fils de Dieu à ceux qui croient en son nom. Par qui ? Par le Fils. Ga 4, 4 : Il a envoyé son Fils…afin que nous recevions l’adoption des fils, car, par l’adoption, nous sommes fils à l’image de celui qui est Fils par nature. Comment ? Nous avons reçu le don de l’Esprit Saint. Rm 8, 15 : Nous n’avez pas reçu un Esprit de servitude pour retomber dans la crainte, mais vous avez reçu l’Esprit d’adoption des fils de Dieu. Il fallait donc que soient mentionnés le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ceux-ci se trouvaient au baptême du Christ, car le Fils était celui par qui, le Père celui de qui, et le Saint-Esprit était [représenté] par la colombe.
2962. [Le Seigneur] dit : AU NOM, c’est-à-dire par l’invocation du nom et par la puissance du nom, car [celui-ci possède une puissance]. Jr 14, 9 : Car tu es en nous, Seigneur, et ton nom a été invoqué sur nous pour que tu ne nous abandonnes pas. Il dit aussi : AU NOM, et non : «Aux noms.» Sont ainsi confondues les hérésies qui n’accordent pas d’importance au fait qu’il dise : AU NOM DU PÈRE ET DU FILS. Or, Arius est confondu par le fait qu’il dise au singulier : AU NOM. Il faut noter que, dans l’Église primitive, on était baptisé au nom du Christ, et cela afin de rendre le nom vénérable. Mais est-ce que maintenant cela suffirait ? Je crois que non, car l’invocation expresse de la Trinité est requise. Dans le Christ, la Trinité est contenue implicitement. Il a ainsi introduit [cette formule] pour les instruire en vue du baptême.
2963. Mais l’Apôtre dit à l’encontre de cela que Dieu ne l’a pas envoyé baptiser, mais évangéliser, en baptisant par l’intermédiaire d’autres, comme le Christ ne baptisait pas [lui-même], mais [par] ses disciples.
2959. [Le Seigneur] dit donc : ALLEZ DONC ENSEIGNER À TOUTES LES NATIONS. Ceci s’enchaîne de la manière suivante, comme s’il disait : «Tout pouvoir m’a été donné par Dieu, afin que, non seulement les Juifs, mais aussi les Gentils soient convertis à moi. Puisque c’est maintenant le moment, ALLEZ DONC ENSEIGNER À TOUTES LES NATIONS.» Jn 20, 21 : Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Et Lc 22, 29 : Moi, je dispose pour vous du royaume comme mon Père en a disposé pour moi. Il dit : ALLEZ ENSEIGNER, car c’est la première chose dont nous devons être instruits, à savoir, la foi : en effet, sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu, He 11, 6. De là vient que, dans l’Église, on catéchise d’abord ceux qui doivent être baptisés, c’est-à-dire qu’on les instruit de la foi. Après avoir reçu tout pouvoir, [le Seigneur] envoie [ses disciples] vers toutes les nations. C’est ce qu’il dit : ENSEIGNEZ TOUTES LES NATIONS. Is 49, 6 : Je t’ai donné comme lumière des nations, afin que tu sois mon salut jusqu’aux extrémités de la terre.
2960. Et après qu’ils ont été instruits de la foi, il donne la charge de les baptiser : EN LES BAPTISANT, etc., comme s’il disait : «Celui qui est promu à [cette dignité], il faut d’abord qu’on lui fasse connaître cette dignité, afin que, par la suite, il ait du respect à son endroit.» Ga 3, 27 : Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, revêtez le Christ. Mais quelle est la forme du baptême ? AU NOM DU PÈRE ET DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT. Dans le Christ, il y a deux choses : l’humanité et la divinité. L’humanité est le chemin, et non la fin. Jn 14, 6 : Je suis le chemin, la vérité et la vie, la vérité, comme fin de la vie contemplative, la vie, comme fin de la vie active. «Je ne veux pas que vous vous arrêtiez en route, c’est-à-dire à l’humanité, mais que vous poursuiviez jusqu’à la divinité.» Il fallait donc que deux choses soient indiquées : l’humanité et la divinité. Par le baptême, l’humanité [était signifiée]. Rm 6, 4 : En effet, nous sommes ensevelis avec lui dans la mort par le baptême. Et par la forme des paroles, la divinité [est signifiée], en sorte que la sanctification se réalise par la divinité. C’est pourquoi il dit : «AU NOM DU PÈRE ET DU FILS ET DU SAINT-ESPRIT ».
2961. La raison en est que, par le baptême, s’opère une régénération et que, pour une régénération, trois choses sont nécessaires. Premièrement, pour qui elle se réalise ; deuxièmement, par qui [elle se réalise] ; troisièmement, comment [elle se réalise].
Pour qui ? Pour Dieu le Père, comme le dit l’Apôtre, Rm 8, 29 : Ceux qu’il a prédestinés, il a prédestiné qu’ils seraient conformes à l’image de son Fils. Et Jn 1, 12 : Il a donné le pouvoir de devenir fils de Dieu à ceux qui croient en son nom. Par qui ? Par le Fils. Ga 4, 4 : Il a envoyé son Fils…afin que nous recevions l’adoption des fils, car, par l’adoption, nous sommes fils à l’image de celui qui est Fils par nature. Comment ? Nous avons reçu le don de l’Esprit Saint. Rm 8, 15 : Nous n’avez pas reçu un Esprit de servitude pour retomber dans la crainte, mais vous avez reçu l’Esprit d’adoption des fils de Dieu. Il fallait donc que soient mentionnés le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ceux-ci se trouvaient au baptême du Christ, car le Fils était celui par qui, le Père celui de qui, et le Saint-Esprit était [représenté] par la colombe.
2962. [Le Seigneur] dit : AU NOM, c’est-à-dire par l’invocation du nom et par la puissance du nom, car [celui-ci possède une puissance]. Jr 14, 9 : Car tu es en nous, Seigneur, et ton nom a été invoqué sur nous pour que tu ne nous abandonnes pas. Il dit aussi : AU NOM, et non : «Aux noms.» Sont ainsi confondues les hérésies qui n’accordent pas d’importance au fait qu’il dise : AU NOM DU PÈRE ET DU FILS. Or, Arius est confondu par le fait qu’il dise au singulier : AU NOM. Il faut noter que, dans l’Église primitive, on était baptisé au nom du Christ, et cela afin de rendre le nom vénérable. Mais est-ce que maintenant cela suffirait ? Je crois que non, car l’invocation expresse de la Trinité est requise. Dans le Christ, la Trinité est contenue implicitement. Il a ainsi introduit [cette formule] pour les instruire en vue du baptême.
2963. Mais l’Apôtre dit à l’encontre de cela que Dieu ne l’a pas envoyé baptiser, mais évangéliser, en baptisant par l’intermédiaire d’autres, comme le Christ ne baptisait pas [lui-même], mais [par] ses disciples.
Après avoir posé la base de la puissance surhumaine qu'il allait conférer aux
Apôtres, Jésus en décrit tout à la fois la nature et l'exercice. C'est en Galilée qu'il leur avait conféré leurs
premiers privilèges ; Cf. 10, 1 et ss. : c'est en Galilée qu'il confirme et qu'il complète leurs titres, achevant
par ce grand acte son œuvre messianique sur la terre. Muni lui-même de pleins pouvoirs, il nomme les
Apôtres ses délégués, ses représentants. - Enseignez est une traduction inexacte d'un verbe grec qui signifie à
proprement parler « transformez en disciples ». Sans doute, comme l'a dit S. Paul, il n'y a pas de disciples
sans enseignement ; mais cette idée est exprimée plus bas, v. 20. Ce que le Sauveur indique tout d'abord par
ce verbe, c'est la conversion en général, qu'il décomposera ensuite en ses deux éléments principaux. - Toutes
les nations. Autrefois, Cf. 10, 5, Jésus avait fixé des limites assez étroites au ministère de ses apôtres ;
actuellement il les envoie à la conquête du monde entier. Toutes les nations appartiennent à la sphère dans
laquelle ils devront déployer leur activité. L'histoire du Christianisme et de sa diffusion à travers le monde
prouve jusqu'à quel point il s'adapte à toutes les contrées sans exception, indépendamment du caractère
national, des mœurs, de la civilisation. - Les baptisant. Deux choses sont nécessaires pour faire des
disciples : il faut d'abord initier les individus, puis les instruire ; elles sont successivement marquées par
Jésus. La première consiste dans le baptême, cette condition nécessaire de l'entrée dans le royaume des
cieux ; Cf. Joan. 3, 3. - Au nom. Le texte grec implique un mouvement ; les anglais traduisent « dans le
nom », les allemands « sur le nom », ce qui exprime mieux la communion qui est établie par le baptême entre
le baptisé et la saint Trinité, la participation du baptisé à la nature divine, grâce à l'adoption filiale dont il
devient l'objet, son incorporation à Jésus-Christ. Cf. Gal. 3, 27 ; 1 Cor. 12, 13 ; Rom. 6, 3. Il est vrai que, d'après plusieurs auteurs, telle ne serait pas la signification des mots, qui indiqueraient plutôt l'obligation de
croire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. C'est ainsi que les Corinthiens, Cf. 1 Cor. 1, 17, n'avaient point été
baptisés au nom de Paul, parce que leur foi n'avait pas pour objet l'Apôtre, mais le Christ. D'autres
commentateurs s'arrêtent à l'interprétation suivante de Maldonat : « Le sens des paroles est : les baptisant non
en votre nom, mais au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. C’est-à-dire qu’elles déclarent et qu’elles
attestent que ce que vous faites, vous ne faites pas en votre personne, mais en la personne du Père, du Fils et
du Saint-Esprit ». Jésus désignerait ainsi l'autorité au nom de laquelle le ministre du sacrement de baptême
ouvre aux hommes la porte de l'Église. Mais nous nous en tenons au premier sens, qui est le plus beau et le
plus obvie. - du Père et du Fils… A propos des mots « les baptisant au nom du... », Tertullien disait dans son
Traité du Baptême, c. 13, qu'on y trouve tout ensemble « la loi qui oblige tous les hommes à recevoir le
baptême, et la formule par laquelle on doit l'administrer ». D'autres témoignages non moins anciens et non
moins graves nous apprennent de même que, dès les premiers du temps du Christianisme, on prononçait sur
les baptisés, lorsqu'on les lavait avec l'eau régénératrice, les noms des trois personnes divines ; cf. Just. Mart.
Apol. 1 ; Hom. Clem. 11, 26, etc. Preuve que Jésus, en proférant ces noms sacrés dans la circonstance
présente, faisait dépendre de leur citation explicite l'efficacité du sacrement de baptême.
Pour obéir au précepte divin : « Enseignez toutes les nations » (Mt 28, 19), l’Église catholique doit s’employer, sans mesurer sa peine, à ce « que la Parole de Dieu accomplisse sa course et soit glorifiée » (2 Th 3, 1).
Pour que cet appel retentisse par toute la terre, le Christ a envoyé les apôtres qu’Il avait choisis en leur donnant mandat d’annoncer l’Évangile : " Allez, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde " (Mt 28, 19-20). Forts de cette mission, les apôtres " s’en allèrent prêcher en tout lieu, le Seigneur agissant avec eux et confirmant la Parole par les signes qui l’accompagnaient " (Mc 16, 20).
La première " profession de foi " se fait lors du Baptême. Le " symbole de la foi " est d’abord le symbole baptismal. Puisque le Baptême est donné " au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit " (Mt 28, 19), les vérités de foi professées lors du Baptême sont articulées selon leur référence aux trois personnes de la Sainte Trinité.
Les chrétiens sont baptisés " au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit " (Mt 28, 19). Auparavant ils répondent " Je crois " à la triple interrogation qui leur demande de confesser leur foi au Père, au Fils et à l’Esprit : " La foi de tous les chrétiens repose sur la Trinité " (S. Césaire d’Arles, symb. : CCL 103, 48).
" Saint-Esprit ", tel est le nom propre de Celui que nous adorons et glorifions avec le Père et le Fils. L’Église l’a reçu du Seigneur et le professe dans le Baptême de ses nouveaux enfants (cf. Mt 28, 19).
Enfin vient l’Heure de Jésus (cf. Jn 13, 1 ; 17, 1) : Jésus remet son esprit entre les mains du Père (cf. Lc 23, 46 ; Jn 19, 30) au moment où par sa Mort il est vainqueur de la mort, de sorte que, " ressuscité des morts par la Gloire du Père " (Rm 6, 4), il donne aussitôt l’Esprit Saint en " soufflant " sur ses disciples (cf. Jn 20, 22). A partir de cette Heure, la mission du Christ et de l’Esprit devient la mission de l’Église : " Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie " (Jn 20, 21 ; cf. Mt 28, 19 ; Lc 24, 47-48 ; Ac 1, 8).
" Une fois achevée l’œuvre que le Père avait chargé son Fils d’accomplir sur la terre, le jour de Pentecôte, l’Esprit Saint fut envoyé pour sanctifier l’Église en permanence " (LG 4). C’est alors que " l’Église se manifesta publiquement devant la multitude et que commença la diffusion de l’Évangile avec la prédication " (AG 4). Parce qu’elle est " convocation " de tous les hommes au salut, l’Église est, par sa nature même, missionnaire envoyée par le Christ à toutes les nations pour en faire des disciples (cf. Mt 28, 19-20 ; AG 2 ; 5-6).
Elle est catholique parce qu’elle est envoyée en mission par le Christ à l’universalité du genre humain (cf. Mt 28, 19) :
Le mandat missionnaire. " Envoyée par Dieu aux nations pour être le sacrement universel du salut, l’Église, en vertu des exigences intimes de sa propre catholicité et obéissant au commandement de son fondateur est tendue de tout son effort vers la prédication de l’Évangile à tous les hommes " (AG 1) : " Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde " (Mt 28, 19-20).
Le Christ a envoyé ses Apôtres afin que " en son Nom, ils proclament à toutes les nations la conversion en vue de la rémission des péchés " (Lc 24, 47). " De toutes les nations faîtes des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit " (Mt 28, 19). La mission de baptiser, donc la mission sacramentelle, est impliquée dans la mission d’évangéliser, parce que le sacrement est préparé par la Parole de Dieu et par la foi qui est consentement à cette Parole :
" Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit " (Mt 28, 19-20).
Le sacrement de Baptême est conféré " au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit " (Mt 28, 19). Dans le baptême, le nom du Seigneur sanctifie l’homme, et le chrétien reçoit son nom dans l’Église. Ce peut être celui d’un saint, c’est-à-dire d’un disciple qui a vécu une vie de fidélité exemplaire à son Seigneur. Le patronage du saint offre un modèle de charité et assure de son intercession. Le " nom de baptême " peut encore exprimer un mystère chrétien ou une vertu chrétienne. " Les parents, les parrains et le curé veilleront à ce que ne soit pas donné de prénom étranger au sens chrétien " (CIC, can. 855).
Les diverses formes de l'«envoi en mission» comportent des points communs et chacune a des traits caractéristiques; mais deux éléments se retrouvent dans toutes les versions. D'abord, la dimension universelle de la tâche confiée aux Apôtres: «Toutes les nations» (Mt 28, 19); «dans le monde entier ..., à toute la création» (Mc 16, 15); «toutes les nations» (Lc 24, 47); «jusqu'aux extrémités de la terre» (Ac 1, 8). En second lieu, l'assurance donnée par le Seigneur qu'ils ne resteront pas seuls pour accomplir cette tâche, mais qu'ils recevront la force et les moyens de remplir leur mission. Ainsi se manifestent la présence et la puissance de l'Esprit, de même que l'aide de Jésus: «Ils s'en allèrent prêcher en tout lieu, le Seigneur agissant avec eux» (Mc 16, 20).
La conversion au Christ est liée au baptême, non seulement dans la pratique de l'Eglise mais parce que c'est la volonté du Christ, qui a demandé de faire des disciples de toutes les nations et de les baptiser (cf. Mt 28, 19), et aussi en raison de l'exigence intrinsèque de recevoir la plénitude de la vie en lui: « En vérité, en vérité, je te le dis - déclare Jésus à Nicodème -, à moins de naître d'eau et d'Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu » (Jn 3, 5). Le baptême en effet nous fait naître à la vie d'enfants de Dieu; il nous unit à Jésus Christ; il nous confère l'onction dans l'Esprit Saint. Le baptême n'est pas seulement le sceau de la conversion, un signe extérieur qui la fait voir et l'atteste, c'est le sacrement qui signifie et opère cette nouvelle naissance dans l'Esprit crée des liens réels et indissolubles avec la Trinité, rend membres du Corps du Christ qui est l'Eglise.
Marie n'a pas reçu directement cette mission apostolique. Elle n'était pas parmi ceux que Jésus envoya pour «faire des disciples de toutes les nations» (cf. Mt 28, 19), lorsqu'il leur conféra cette mission. Mais elle était dans le Cénacle où les Apôtres se préparaient à assumer cette mission grâce à la venue de l'Esprit de Vérité: elle était avec eux. Au milieu d'eux, Marie était «assidue à la prière» en tant que «Mère de Jésus» (cf. Ac 1, 13-14), c'est-à-dire du Christ crucifié et ressuscité. Et le premier noyau de ceux qui regardaient «avec la foi vers Jésus auteur du salut» 62 savait bien que Jésus était le Fils de Marie et qu'elle était sa Mère, et que, comme telle, elle était depuis le moment de la conception et de la naissance, un témoin unique du mystère de Jésus, de ce mystère qui s'était dévoilé et confirmé sous leurs yeux par la Croix et la Résurrection. Dès le premier moment, l'Eglise «regardait» donc Marie à travers Jésus, comme elle «regardait» Jésus à travers Marie. Celle-ci fut pour l'Eglise d'alors et de toujours un témoin unique des années de l'enfance de Jésus et de sa vie cachée à Nazareth, alors qu'«elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant en son cœur» (Lc 2, 19; cf. Lc 2, 51).