Matthieu 3, 10
Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu.
Remarquez encore que la pierre est dure à travailler ; mais lorsqu'on a su en tirer parti, l'ouvrage qui en résulte est indestructible : ainsi les Gentils n'ont embrassé la foi qu'avec difficulté, mais depuis ils n'ont cessé d'y persévérer.
Il ne veut par leur défendre de se dire enfants d'Abraham, mais de mettre toute leur confiance dans ce titre, sans s'appliquer aux vertus solides de l'âme.
Tel qu'un médecin habile qui voyant un malade, connaît à la couleur seule de son visage la nature de sa maladie ; ainsi Jean-Baptiste découvre aussitôt les pensées mauvaises des Pharisiens qui s'approchent de lui ; ils disaient probablement en eux-mêmes : Allons, confessons nos pêchés ; il ne nous impose aucune oeuvre difficile, faisons-nous baptiser, et nos péchés nous seront pardonnés. Insensé, lorsque l'estomac a digéré une nourriture corrompue, peut-il se passer de médecine ? Ainsi après la conversion, après le baptême, faut-il prendre les plus grands soins pour l'entière guérison des blessures que le péché a faites à l'âme. " Race de vipères, " leur dit-il : en effet les morsures des vipères ont ce caractère particulier que celui qui en est atteint court aussitôt chercher de l'eau, et s'il n'en trouve pas, il meurt de sa blessure. Or saint Jean les appelle race de vipères, parce qu'après s'être rendus coupables de fautes mortelles, ils accouraient à son baptême pour échapper par l'eau, comme des vipères, au danger de mort qu'ils portaient en eux. Il les appelle encore race de vipères, parce que les vipères déchirent en naissant le sein de leurs mères, et que les Juifs, en ne cessant de persécuter les prophètes, ont aussi déchiré le sein de la Synagogue leur mère. Enfin les vipères ont un extérieur brillant et nuancé de diverses couleurs, tandis qu'au dedans elles sont remplies de venin ; et c'est ainsi qu'eux-mêmes offraient comme peinte sur leur visage toute la beauté de la vertu.
" Qui vous a enseigné ? " Est-ce le prophète Isaïe ? Non : s'il avait été votre maître, vous ne placeriez pas votre espérance dans l'eau seule du baptême, mais encore dans les bonnes oeuvres, car c'est lui qui a dit : " Lavez-vous, purifiez-vous, faites disparaître le mal de vos âmes, apprenez à bien faire. " Est-ce David qui a dit aussi : " Lavez-moi, et je serai plus blanc que la neige ? " Non, car il ajoute ensuite : " Le sacrifice que Dieu demande, c'est un coeur contrit. " Si donc vous étiez les disciples de David, vous approcheriez du baptême en gémissant.
A quoi sert un sang illustre à celui dont les moeurs sont dépravées, et en quoi peut nuire une naissance obscure à celui dont les vertus sont le plus bel ornement ? Il vaut mieux pour un homme être la gloire de ses parents qui seront fiers d'avoir un tel fils, que de tirer sa propre gloire de ceux qui lui ont donné le jour. Ne vous glorifiez donc pas en disant : Nous avons Abraham pour père, mais rougissez plutôt d'être ses descendants, sans être les héritiers de ses vertus ; car celui qui ne ressemble pas à son père passe pour être le fruit de l'adultère. Par ces paroles : " Et ne dites pas, "il condamne donc la vaine gloire qu'on veut tirer de son origine.
La cognée est cette colère si aiguisée de la fin des temps, qui doit opérer de si grands retranchements dans le monde entier. Mais si elle est déjà placée à la racine de l'arbre, pourquoi ne coupe-t-elle pas ? Parce que les arbres dont il s'agit sont doués de raison et qu'il est à leur pouvoir de faire le bien ou de ne pas le faire ; en voyant la cognée appliquée à leur racine, ils peuvent craindre d'être coupés et se hâtent de porter des fruits. La menace de la colère qui est la cognée placée à la racine, bien qu'elle ne fasse rien aux méchants, sert donc au moins à séparer les bons des méchants.
En disant tout arbre, Jean-Baptiste exclut la supériorité qui vient de la noblesse, de l'origine, et il semble dire : Quand vous seriez descendant d'Abraham, vous n'échapperez pas au châtiment, si vous demeurez stérile.
Lisez Ezéchiel (Ez 11, 49) : " Je vous ôterai votre coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair. " La pierre signifie ce qui est dur, la chair ce qui est tendre.
Par là il montre la puissance de Dieu, qui après avoir tiré le monde du néant pouvait encore se créer un peuple en donnant la vie aux pierres les plus dures. Car les premiers éléments de la foi consistent à croire que la puissance de Dieu n'a point de bornes. Or que des pierres donnent naissance à des hommes, c'est un prodige semblable à celui qui fit naître Isaac de Sara, naissance à laquelle le prophète fait allusion en ces termes : " Rappelez dans votre esprit la roche dont vous avez été tirés. " En rappelant cette prophétie aux Juifs, saint Jean leur apprend qu'il peut encore maintenant opérer un semblable prodige.
Ou bien encore cette hache est la prédication de l'Évangile, d'après le prophète Jérémie, qui compare la parole du Seigneur à une hache qui coupe la pierre (Jr 23, 29).
Lorsque l'Écriture nous dit que Dieu se met en colère, ce n'est point qu'il soit soumis à la faiblesse de nos passions, et qu'elles excitent le trouble dans son âme, c'est uniquement à cause d'une certaine ressemblance de ses actions avec les nôtres, et le mot exprime simplement l'effet de la vengeance, et non pas le mouvement violent qui l'accompagne ordinairement.
Si on lit au futur : " Qui vous apprendra, " le sens sera : Quel sera le docteur, quel sera le prédicateur qui vous enseignera le moyen d'échapper à la colère de la damnation éternelle ?
C'est la coutume des écrivains sacrés de donner aux hommes le nom de ceux dont ils imitent les oeuvres, comme on le voit en ce passage : " Ton père est Amorrhéen. " Ainsi les Pharisiens sont appelés race de vipères, parce qu'ils imitent les moeurs des vipères.
Lorsque saint Jean dit : " Qui vous a enseigné à fuir la colère qui doit venir ? ", il faut donc entendre si ce n'est Dieu.
Le discours de ceux qui enseignent doit varier suivant les auditeurs ; il faut qu'il réponde aux dispositions de chacun d'eux, sans s'écarter cependant des règles de l'édification commune. — La Glose. Il était donc nécessaire que l'Évangéliste, après nous avoir rapporté les enseignements que saint Jean donnait à la multitude, nous fît connaître les instructions qu'il adressait à ceux qui paraissaient plus avancés, et c'est pour cela qu'il ajoute : " Or voyant beaucoup de Pharisiens, " etc.
Remarquons que saint Jean n'exige pas seulement des fruits de pénitence, mais de dignes fruits de pénitence. En effet celui qui n'a fait aucune chose défendue peut légitimement jouir des choses permises, mais celui qui est tombé dans le péché doit d'autant plus se retrancher ce qui est permis qu'il se souvient de s'être livré plus entièrement aux choses défendues. C'est donc à la conscience de chacun qu'il s'adresse pour qu'on cherche d'autant plus à s'enrichir de bonnes oeuvres par la pénitence qu'on a subi de plus grandes pertes par les fautes qu'on a commises. Mais les Juifs, tout fiers de la noblesse de leur origine, ne voulaient pas s'avouer pécheurs, parce qu'ils descendaient de la race d'Abraham.
Ou bien la hache figure notre Rédempteur, car de même qu'elle se compose d'un manche et d'un fer, ainsi le Sauveur est un composé de la divinité et de l'humanité ; on peut le toucher et le tenir par son humanité, mais sa divinité est comme le fer tranchant de la hache. Cette hache est placée à la racine de l'arbre, car, bien qu'il attende avec patience, on voit ce qu'elle doit faire, et que tout arbre qui ne porte pas de bon fruit sera coupé et jeté au feu. Eu effet, tout homme pervers qui refuse de produire ici-bas les fruits des bonnes oeuvres, trouve déjà préparé pour lui le feu de l'enfer qui doit le consumer. Saint Jean nous dit que la cognée est appliquée à la racine de l'arbre, et non pas aux branches. En effet, lorsque les enfants des méchants disparaissent, ce sont les branches de l'arbre stérile qui sont retranchées ; mais, lorsque toute la famille disparaît avec le père, l'arbre infructueux est coupé à la racine de manière que cette race dépravée ne puisse plus pousser le moindre rejeton.
Donc tout arbre qui ne porte pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu, parce que celui qui a négligé de produire le fruit des bonnes oeuvres est réservé au feu de l'enfer, qui doit le réduire en cendres.
Les Pharisiens et les Sadducéens sont divisés entre eux. Le nom de Pharisiens, d'étymologie hébraïque, signifie divisé, parce que les Pharisiens mettent au-dessus de tout la justice qui vient des traditions et des observances légales ; ils sont donc regardés comme divisés du reste du peuple par cette manière d'entendre la justice. Le nom de Sadducéen veut dire juste et ils se donnent ainsi un nom qu'ils ne méritent pas, eux qui nient la résurrection des morts et qui prétendent que l'âme meurt avec le corps. Ils n'admettent que les cinq livres de la loi, et rejettent les oracles des prophètes.
Ou bien dans un autre sens on peut dire que ces pierres figurent les Gentils qui adoraient des idoles de pierre.
Dieu a donc tiré de ces pierres des enfants d'Abraham, car les Gentils en croyant en Jésus-Christ fils d'Abraham, sont devenus eux-mêmes les enfants d'Abraham par cette union avec son Fils.
Comme ce héraut de la vérité venait appeler les hommes à la pénitence, il les exhorte à l'humilité, sans laquelle il n'y a point de repentir possible, et il ajoute : " Je vous le déclare, Dieu pourrait de ces pierres susciter des enfants d'Abraham. "
L'histoire rapporte que Jean prêchait dans cet endroit du Jourdain où douze pierres tirées du lit de ce fleuve furent dressées par l'ordre du Seigneur (Jos 4, 2.8). Or on peut supposer que Jean-Baptiste indiqua ces pierres lorsqu'il dit ces paroles : " Dieu est assez puissant pour susciter de ces pierres mêmes des enfants d'Abraham. "
On distingue quatre espèces d'arbres : l'arbre complètement stérile et qui est la figure des païens ; celui qui porte des feuilles, mais pas de fruits, image de l'hypocrite ; celui qui a des feuilles, qui porte des fruits, mais des fruits vénéneux, symbole de l'hérétique ; enfin, celui qui est couvert de feuilles et produit de bons fruits, et qui représente les vrais catholiques.
La Glose
Si donc vous voulez éviter cette colère, faites de dignes fruits de pénitence.
Jean voyant venir à son baptême ces hommes qui étaient les premiers d'entre les Juifs, leur dit : " Race de vipères, qui vous a montré à fuir la colère qui doit tomber sur vous ? "
327. DÉJÀ LA HACHE EST MISE À LA RACINE DES ARBRES. Ils pourraient dire : «Nous ne croyons pas qu’une colère quelconque survienne contre nous», et c’est pourquoi [Jean] écarte cet [argument] en disant : DÉJÀ, etc. Ainsi, il aborde en premier le jugement ; deuxièmement, il aborde la sentence du jugement.
328. Il dit donc : DÉJÀ [LA HACHE EST MISE À LA RACINE DES ARBRES]. Certains refusent de se repentir, de deux manières : en désespérant du jugement, parce qu’ils ne croient pas à l’existence du jugement, Si 5, 1 : Ne dis pas : «La vie me suffit !» Jb 19, 29 : Fuyez la face de l’épée, parce que le vengeur des iniquités est une épée, et sachez qu’il y a un jugement. Pour certains autres, c’est à cause du retard, 2 P 3, 9 : Dieu ne retarde pas sa promesse, comme certains le pensent, mais il agit patiemment avec nous, ne voulant pas que certains périssent, mais que tous se tournent vers la pénitence.
Mais Jean refuse ces deux idées, la première quand il dit : DÉJÀ LA HACHE ; la deuxième quand il dit : EST MISE, comme s’il disait : «Elle ne va pas tarder.»
329. Il y a à cela trois sens. Chrysostome dit que par la hache on entend l’exécution du jugement divin, qui est désigné tantôt par la hache, tantôt par l’arc et l’épée, Ps 7, 13 : Si vous ne changez pas, il brandira son épée, il a tendu son arc et l’a préparé. Jérôme [dit] que, par la hache, on entend la prédication de l’évangile, parce que, par la doctrine de l’évangile, certains sont conduits à la vie, et ceux qui le méprisent sont conduits à la mort.
Jr 23, 29 : Mes paroles ne sont-elles pas comme le feu, et comme un marteau qui broie la pierre ? Lc 2, 34 : Voici qu’il est mis pour la ruine et le relèvement de beaucoup en Israël, et en signe de contradiction etc. DÉJÀ LA HACHE EST MISE À LA RACINE DES ARBRES, c’est comme s’il disait : «Cela est évident qu’il vient.» Selon Grégoire, par la hache on entend notre rédempteur qui, comme la hache, est composé d’un manche et d’une lame, d’humanité et de divinité : humanité parce qu’il attend patiemment, comme quelque chose qu’on tient ; divinité, comme une lame qui coupe. Donc, LA HACHE EST MISE À LA RACINE parce que le jugement est fait par [le Christ] Dieu et homme.
330. Et [Jean] dit À LA RACINE, pour deux raisons : dans la racine on fait la coupure totale, même de ce qui est dans les branches. Et parce que ce qui est enlevé de la racine ne germe pas, c’est comme s’il disait : «L’extirpation du mal est totale.» Il continue donc, et indique d’abord l’universalité en disant TOUT ARBRE, comme s’il disait : «Tant juif que païen», Rm 2, 11 : Dieu ne fait pas acception des personnes. Deuxièmement, il aborde la faute. Parce que [la racine] ne produit pas de fruit, pour l’omission seule il y a punition, Mt 25, 42 : J’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger. Troisièmement, il aborde la double peine. La [peine] temporelle : IL SERA COUPÉ, à savoir, de cette vie, Lc 13, 7 : Voici trois ans que je viens chercher des fruits sur ce figuier et que je n’en trouve pas : coupe-le donc ; et plus loin : Pourquoi occupe-t-il la terre ? Ainsi, IL SERA COUPÉ du bonheur terrestre ; et la peine éternelle, c’est pourquoi il est dit : IL SERA MIS AU FEU, Is 66, 24 : Leur ver ne mourra pas et leur feu ne s’éteindra pas. Et Mt 25, 41 : Allez, maudits, dans le feu éternel.
328. Il dit donc : DÉJÀ [LA HACHE EST MISE À LA RACINE DES ARBRES]. Certains refusent de se repentir, de deux manières : en désespérant du jugement, parce qu’ils ne croient pas à l’existence du jugement, Si 5, 1 : Ne dis pas : «La vie me suffit !» Jb 19, 29 : Fuyez la face de l’épée, parce que le vengeur des iniquités est une épée, et sachez qu’il y a un jugement. Pour certains autres, c’est à cause du retard, 2 P 3, 9 : Dieu ne retarde pas sa promesse, comme certains le pensent, mais il agit patiemment avec nous, ne voulant pas que certains périssent, mais que tous se tournent vers la pénitence.
Mais Jean refuse ces deux idées, la première quand il dit : DÉJÀ LA HACHE ; la deuxième quand il dit : EST MISE, comme s’il disait : «Elle ne va pas tarder.»
329. Il y a à cela trois sens. Chrysostome dit que par la hache on entend l’exécution du jugement divin, qui est désigné tantôt par la hache, tantôt par l’arc et l’épée, Ps 7, 13 : Si vous ne changez pas, il brandira son épée, il a tendu son arc et l’a préparé. Jérôme [dit] que, par la hache, on entend la prédication de l’évangile, parce que, par la doctrine de l’évangile, certains sont conduits à la vie, et ceux qui le méprisent sont conduits à la mort.
Jr 23, 29 : Mes paroles ne sont-elles pas comme le feu, et comme un marteau qui broie la pierre ? Lc 2, 34 : Voici qu’il est mis pour la ruine et le relèvement de beaucoup en Israël, et en signe de contradiction etc. DÉJÀ LA HACHE EST MISE À LA RACINE DES ARBRES, c’est comme s’il disait : «Cela est évident qu’il vient.» Selon Grégoire, par la hache on entend notre rédempteur qui, comme la hache, est composé d’un manche et d’une lame, d’humanité et de divinité : humanité parce qu’il attend patiemment, comme quelque chose qu’on tient ; divinité, comme une lame qui coupe. Donc, LA HACHE EST MISE À LA RACINE parce que le jugement est fait par [le Christ] Dieu et homme.
330. Et [Jean] dit À LA RACINE, pour deux raisons : dans la racine on fait la coupure totale, même de ce qui est dans les branches. Et parce que ce qui est enlevé de la racine ne germe pas, c’est comme s’il disait : «L’extirpation du mal est totale.» Il continue donc, et indique d’abord l’universalité en disant TOUT ARBRE, comme s’il disait : «Tant juif que païen», Rm 2, 11 : Dieu ne fait pas acception des personnes. Deuxièmement, il aborde la faute. Parce que [la racine] ne produit pas de fruit, pour l’omission seule il y a punition, Mt 25, 42 : J’ai eu faim et vous ne m’avez pas donné à manger. Troisièmement, il aborde la double peine. La [peine] temporelle : IL SERA COUPÉ, à savoir, de cette vie, Lc 13, 7 : Voici trois ans que je viens chercher des fruits sur ce figuier et que je n’en trouve pas : coupe-le donc ; et plus loin : Pourquoi occupe-t-il la terre ? Ainsi, IL SERA COUPÉ du bonheur terrestre ; et la peine éternelle, c’est pourquoi il est dit : IL SERA MIS AU FEU, Is 66, 24 : Leur ver ne mourra pas et leur feu ne s’éteindra pas. Et Mt 25, 41 : Allez, maudits, dans le feu éternel.
Parole de terreur salutaire. « Pour nous ramener au
temps présent », Klotz. « Car la vengeance divine est imminente… elle ne peut subir de délai », Van
Steenkiste. D’après le verset précédent, les Gentils pourront devenir fils d’Abraham ; d’après celui-ci, les
Juifs peuvent être exclus du royaume messianique. Il y a gradation dans l’idée. Ce sont deux illusions que le
Baptême renverse tour à tour. - La cognée… à la racine. Belle et vivante image ! Un arbre au pied duquel est
placé la cognée du bûcheron n’a pas pour longtemps à rester debout ; or, les Pharisiens et les Sadducéens
sont cet arbre. Ils sont marqués, eux aussi, pour la ruine, dans le cas où ils refuseraient de s’améliorer. - Donc
tout arbre. Métaphore très fréquente dans les saints Livres, qui représente à chaque instant les hommes sous
la figure d’arbres bons ou mauvais, fertiles ou stériles ; Cf. Ps. 1 ; Is. 6, 13 ; Matth. 7, 17-20 ; Rom. 11, 17,
etc. - Sera coupé et jeté ; en grec ces verbes sont au présent et indiquent ainsi avec plus de force la proximité
des vengeances divines. - Au feu. Les Juifs croyaient qu’à la venue du Messie les païens, après d’horribles
châtiments, seraient finalement précipités dans un lac de feu ; et voici qu’on les menace eux-mêmes des
flammes dévorantes !