Matthieu 7, 27
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet. »
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé, ils sont venus battre cette maison ; la maison s’est écroulée, et son écroulement a été complet. »
Ou bien les pluies sont une figure des séductions flatteuses des voluptés qui se glissent insensiblement par toutes les fentes ouvertes, et commencent par rendre la foi moins ferme ; puis vient le choc impétueux des fleuves ou des torrents, c'est-à-dire des passions plus criminelles ; puis enfin les vents se déchaînent dans toute leur violence, c'est-à-dire que le souffle de la puissance du démon entre tout entier dans l'âme.
Il devait s'en trouver qui tout en admirant la doctrine du Sauveur refuseraient de se déclarer ses disciples par les oeuvres ; il leur inspire donc par avance une salutaire frayeur par ces paroles : « Tout homme donc qui entend mes paroles, et les pratique, sera comparé à l'homme sage. »
Il ne dit pas : Je tiendrai pour un homme sage celui qui entend ces paroles et les pratique, mais il sera comparé à un homme sage. Donc celui qui est comparé, c'est l'homme. A qui est-il comparé ? Au Christ. Le Christ est donc cet homme sage qui a bâti sa maison, son Église, sur la pierre, c'est-à-dire sur la force de la foi. L'insensé, c'est le démon, qui a bâti sa maison, l'assemblée des impies, sur le sable, c'est-à-dire sur la terre sans consistance de l'infidélité, ou sur les hommes charnels, qu'il a comparés au sable à cause de leur stérilité, de leur défaut d'union entre eux, de la diversité des opinions qui les divisent, comme aussi de leur multitude innombrable. La pluie, c'est la doctrine dont l'esprit de l'homme est comme arrosé ; les nuages sont les sources qui répandent la pluie. Ces nuages sont souvent poussés par l'Esprit saint comme les apôtres et les prophètes ; d'autres suivent l'impulsion du démon, ce sont les hérétiques. Les vents favorables sont les esprits qui inspirent les différentes vertus, ou bien les anges qui agissent d'une manière invisible sur les sens de l'homme pour les amener à faire le bien. Les vents mauvais sont les esprits impurs, les fleuves salutaires sont les évangélistes et les docteurs, et les fleuves dont les eaux sont désastreuses, ceux qui sont remplis de l'esprit immonde, dont toute la science consiste dans des discours sans fin, comme les philosophes et les maîtres de la science profane, du sein desquels coulent des fleuves d'une eau morte. Or l'Église que le Christ a fondée n'est ni corrompue par la pluie d'une doctrine de mensonge, ni ébranlée par le souffle du démon, ni agitée par la violence des fleuves impétueux. On ne peut pas opposer à cette doctrine que plusieurs de ceux qui sont dans l'Église s'en séparent et tombent : car tous ceux qui portent le nom de chrétiens n'appartiennent pas à Jésus-Christ, mais le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent (cf. 2 Tm 2, 19). Quant à la maison bâtie par le démon, la pluie de la vraie doctrine est tombée sur elle ; les vents, c'est-à-dire les anges ou les grâces spirituelles ; les fleuves, c'est-à-dire les quatre évangélistes et les autres sages sont venus fondre sur elle, et cette maison, c'est-à-dire la gentilité, est tombée pour faire place à Jésus-Christ qui s'est élevé sur ses ruines ; et sa ruine a été grande, toutes les erreurs ayant été dissipées, le mensonge confondu, et les idoles détruites sur toute la face de la terre. Celui donc qui écoute les paroles de Jésus-Christ et les met en pratique est semblable au Christ, car il bâtit sur la pierre, c'est-à-dire sur le Christ, qui est le principe de tout bien ; de manière que tout homme qui construit sur le bien de quelque nature qu'il soit, construit sur Jésus-Christ. Or de même que l'Église bâtie par Jésus-Christ ne peut être renversée, de même le chrétien dont nous parlons qui a construit sur Jésus-Christ ne peut être renversé par aucune adversité d'après ces paroles : « Qui nous séparera de la charité de Jésus-Christ. » Au contraire, celui qui entend les paroles du Sauveur et ne les met pas en pratique, est semblable au démon. Les paroles qu'on écoute sans les mettre en pratique sont bientôt séparées et dispersées, et c'est pour cela qu'on les compare au sable. Le sable, c'est toute espèce de malice, ou encore tous les biens de la terre ; or de même que la maison du démon est bientôt renversée, ainsi tombent et sont détruits ceux qui ont assis les fondements de leur édifice sur le sable. La ruine est grande si elle atteint les fondements de la foi ; elle est moins grande si on s'est rendu coupable de fornication et d'homicide, car on peut alors se relever par la pénitence, à l'exemple de David.
Ou bien encore, tout enseignement des hérétiques qui ne s'élève que pour tomber, est bâti sur le sable, qui est mouvant et n'est point capable de cohésion.
Ou bien encore la pluie, lorsqu'elle est prise au figuré, en mauvaise part, représente la superstition couverte de ténèbres ; les bruits confus du monde sont comparés aux vents ; et les fleuves aux passions charnelles qui s'écoulent aussi sur la terre ; et celui qui se laisse entraîner par la prospérité, se laisse aussi briser par le malheur. Au contraire rien de tout cela n'est à craindre pour celui dont la maison est bâtie sur la pierre, c'est-à-dire qui, non content d'écouter les préceptes du Seigneur, se fait un devoir de les accomplir. Dans toutes ces circonstances on s'expose à de grands dangers lorsqu'on écoute la parole de Dieu sans la pratiquer, car on ne peut affermir dans son âme les vérités que Dieu nous fait connaître, ou les préceptes qu'il nous donne que par la pratique. Or remarquez qu'en disant : « Celui qui entend ces paroles que je viens de dire, » Jésus-Christ nous fait suffisamment entendre que ce discours comprend tous les préceptes destinés à former à la vie chrétienne, à toute perfection, de manière que ceux qui voudront en faire la règle de leur vie sont comparés avec raison à celui qui bâtit sur la pierre.
Tout homme qui écoute ce que je dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abatt ue sur cette maison; la maison ne s'est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc (Mt 7,24-25).
Il faut donc, selon ce que dit notre Maître, que nous nous appliquions non seulement à écouter la parole de Dieu, mais encore à nous y conformer. L'écoute de la loi est une bonne chose, car elle nous incite aux actions vertueuses. Nous avons raison de lire et de méditer les Écritures, car c'est ainsi que nous purifions l'intime de notre âme des pensées mauvaises.
Mais lire, écouter et méditer assidûment la parole de Dieu sans la mettre en pratique, est une faute que l'Esprit de Dieu a condamnée à l'avance. <> Il a même interdit à celui qui se trouve dans de telles dispositions de prendre le livre saint dans ses mains impures. Mais à l'impie, Dieu déclare: "Qu'as-tu à réciter mes lois, à garder mon alliance à la bouche, toi qui n'aimes pas les reproches et rejettes loin de toi mes paroles?" (Ps 49,16-17).
Celui qui lit assidûment les Écritures sans les mettre en pratique, trouve son accusation dans sa lecture; il mérite une condamnation d'autant plus grave qu'il méprise et dédaigne chaque jour ce qu'il entend chaque jour. Il est comme un mort, un cadavre sans âme. Des milliers de trompettes et de cors peuvent bien sonner aux oreilles d'un mort, il ne les entendra pas. De même, l'âme qui est morte dans le péché, le coeur qui a perdu le souvenir de Dieu, n'entend pas le son ni les cris des paroles divines, et la trompette de la parole spirituelle ne l'impressionne pas: cette âme est plongée dans le sommeil de la mort et le trouve agréable.
Il faut donc que le disciple de Dieu porte ancré dans son âme le souvenir de son Maître, Jésus Christ, et qu'il pense à lui jour et nuit. Il lui faut apprendre par où il commencera, comment et où il construira les pièces de son bâtiment et comment il l'achèvera. C'est ainsi qu'il évitera d'être ridiculisé par tous les passants, comme notre Seigneur l'a dit de celui qui a commencé à bâtir une tour et n'a pas pu l'achever.
Selon la parole de Paul, les fondations sont déjà posées: ces fondations, c'est Jésus Christ, notre Dieu. <> Si sur ces fondations on bâtit avec de l'or, de l'argent ou de la belle pierre, avec du bois, de la terre ou du chaume, le travail de chacun sera mis en pleine lumière, car le feu le fera connaître, et permettra d'apprécier la qualité du travail de chacun (cf. 1Co 3,12-13).
Ce sont les vertus et les beautés de la justice que Paul a comparées à l'or, à l'argent et à la belle pierre: la foi est comme l'or; la tempérance, le jeûne, la sobriété et les autres bonnes actions sont comme l'argent; l'amour, la paix, l'espérance, les pensées pures et saintes, sont comme les belles pierres, ainsi que l'intelligence spirituelle qui contemple Dieu et la grandeur de son être,
et garde le silence, en tremblant devant les mystères divins que nul ne peut comprendre ni exprimer.
Il faut donc, selon ce que dit notre Maître, que nous nous appliquions non seulement à écouter la parole de Dieu, mais encore à nous y conformer. L'écoute de la loi est une bonne chose, car elle nous incite aux actions vertueuses. Nous avons raison de lire et de méditer les Écritures, car c'est ainsi que nous purifions l'intime de notre âme des pensées mauvaises.
Mais lire, écouter et méditer assidûment la parole de Dieu sans la mettre en pratique, est une faute que l'Esprit de Dieu a condamnée à l'avance. <> Il a même interdit à celui qui se trouve dans de telles dispositions de prendre le livre saint dans ses mains impures. Mais à l'impie, Dieu déclare: "Qu'as-tu à réciter mes lois, à garder mon alliance à la bouche, toi qui n'aimes pas les reproches et rejettes loin de toi mes paroles?" (Ps 49,16-17).
Celui qui lit assidûment les Écritures sans les mettre en pratique, trouve son accusation dans sa lecture; il mérite une condamnation d'autant plus grave qu'il méprise et dédaigne chaque jour ce qu'il entend chaque jour. Il est comme un mort, un cadavre sans âme. Des milliers de trompettes et de cors peuvent bien sonner aux oreilles d'un mort, il ne les entendra pas. De même, l'âme qui est morte dans le péché, le coeur qui a perdu le souvenir de Dieu, n'entend pas le son ni les cris des paroles divines, et la trompette de la parole spirituelle ne l'impressionne pas: cette âme est plongée dans le sommeil de la mort et le trouve agréable.
Il faut donc que le disciple de Dieu porte ancré dans son âme le souvenir de son Maître, Jésus Christ, et qu'il pense à lui jour et nuit. Il lui faut apprendre par où il commencera, comment et où il construira les pièces de son bâtiment et comment il l'achèvera. C'est ainsi qu'il évitera d'être ridiculisé par tous les passants, comme notre Seigneur l'a dit de celui qui a commencé à bâtir une tour et n'a pas pu l'achever.
Selon la parole de Paul, les fondations sont déjà posées: ces fondations, c'est Jésus Christ, notre Dieu. <> Si sur ces fondations on bâtit avec de l'or, de l'argent ou de la belle pierre, avec du bois, de la terre ou du chaume, le travail de chacun sera mis en pleine lumière, car le feu le fera connaître, et permettra d'apprécier la qualité du travail de chacun (cf. 1Co 3,12-13).
Ce sont les vertus et les beautés de la justice que Paul a comparées à l'or, à l'argent et à la belle pierre: la foi est comme l'or; la tempérance, le jeûne, la sobriété et les autres bonnes actions sont comme l'argent; l'amour, la paix, l'espérance, les pensées pures et saintes, sont comme les belles pierres, ainsi que l'intelligence spirituelle qui contemple Dieu et la grandeur de son être,
et garde le silence, en tremblant devant les mystères divins que nul ne peut comprendre ni exprimer.
Ou bien cette grande ruine c'est celle à laquelle Notre-Seigneur condamne ceux qui auront écouté ses enseignements sans les pratiquer, lorsqu'il leur dira : « Allez au feu éternel. » (Mt 25)
Seconde partie de la parabole. - Et quiconque... Quel contraste ! Ici
encore nous entendons l’orage qui gronde violemment ; mais au fracas de la pluie, des torrents, des vents,
s’ajoute celui de la maison qui s’écroule. - Elle s'est écroulée ! Pourquoi n’a-t-elle tenu bon comme la
première ? Parce que son constructeur insensé l’avait bâtie sur le sable, fondement mobile qui, cédant bientôt
aux chocs de la tempête, a entraîné dans sa ruine tout ce qu’il soutenait. - Sa ruine a été grande. Ce dernier
trait est d’un très bel effet : toute la maison gît misérablement sur le sol, il n’en reste pas pierre sur pierre. -
La ruine morale figurée par cette parabole est plus grande encore car, dit S. Jean Chrysostôme, « ce n’est pas
peu de chose qui est en danger, mais l’âme, le ciel et les biens éternels ». - Quelle impression durent
ressentir, en entendant ces comparaisons, les auditeurs de Jésus, accoutumés aux tempêtes de l’Orient et à
leurs terribles résultats !