Matthieu 8, 10

À ces mots, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi.

À ces mots, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi.
Saint Thomas d'Aquin
1051. ENTENDANT CELA, JÉSUS FUT DANS L’ADMIRATION, etc. Ici est abordée la bonté du Christ. Mais que veut dire : IL FUT DANS L’ADMIRATION ? Car l’admiration n’a pas sa place en Dieu. En effet, celle-ci n’existe qu’en raison de l’ignorance de la cause, ce qui ne peut exister en Dieu. De même, [l’admiration] est la perception de la grandeur d’un effet, ce qui se fait par l’imagination et la représentation d’un grand effet, et ainsi elle peut exister aussi dans le Christ. Ainsi, IL FUT DANS L’ADMIRATION, c’est-à-dire qu’il estima [cela] grand et le montra aux foules qui suivaient. Et il louangea [le centurion] ; ainsi, il dit à ceux qui le suivaient : JE N’AI PAS TROUVÉ UNE TELLE FOI EN ISRAËL. Mais qu’est-ce que cela [veut dire] ? Est-ce qu’il n’y eut pas une plus grande foi chez Abraham, Isaac et Jacob ? Ce fut certainement le cas ; mais ce qui est dit ici doit être entendu de l’époque. Mais alors, on pose la [même] question pour les apôtres, Marthe et Marie. Et il faut dire que [le centurion] eut une plus grande foi parce qu’il n’avait eu aucune préparation, comme ceux qui avaient vu les miracles. De même, Pierre vint à l’appel d’André, et André à l’appel de Jean. De même, il y eut un peu de doute dans la parole de Marthe, car elle dit : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort [Jn 11, 21], comme si [Jésus] ne pouvait pas [agir] en étant absent. Mais, dans la parole de celui-ci, il n’y eut aucun doute. Chrysostome l’interprète autrement, car «grand» et «petit» s’emploient parfois de manière non pas absolue, mais comparative, comme on dit qu’il y a beaucoup de gens dans la maison et peu de gens au théâtre. Ainsi, JE N’AI PAS TROUVÉ UNE TELLE FOI EN ISRAËL, à savoir, par comparaison avec la foi des Gentils, Dt 28, 43 : L’étranger qui demeurera dans ta terre s’élèvera au-dessus de toi et te sera supérieur.
Louis-Claude Fillion
Jésus fut dans l'admiration. Jésus s’étonne ! Les Évangiles ne mentionnent qu’à deux reprises, ici et Marc. 6, 6, à propos de l’incrédulité des habitants de Nazareth, ce genre d’émotion dans l’âme de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Dans ce que nous venons de lire il y avait un tel mélange de foi et d’humilité, que le Sauveur lui-même éprouve un sentiment d’admiration. Et cependant le « ne s'étonner de rien » est une règle de la perfection divine ; mais Jésus est homme en même temps qu’il est Dieu, et il peut s’étonner sans préjudice de sa science universelle, de même qu’un astronome contemple avec admiration une éclipse qu’il a depuis longtemps prévue et prophétisée, Cf. Thom. Aq. Summ. Theol. 3 p. q. 15, a. 18. - La foi du Centenier méritait un éloge public et une récompense : Jésus lui accorde successivement ces deux choses. Nous trouvons l’éloge dans la seconde partie du v. 10 : Et il dit... Je n'ai pas trouvé... Notre Seigneur y rattache un grave avertissement pour les Juifs. - En Israël, dans le grec « personne en Israël ». Les Israélites devaient être excellemment le peuple de la foi au Messie. Comme nation privilégiée, ils n’existaient qu’en vue du Christ ; leur histoire, leurs institutions théocratiques étaient, et dans l’ensemble et dans le détail, une perpétuelle préparation au Christ ; le Christ devait être un des leurs même selon la chair, et voici qu’un païen les devance !
Pape Francois
41. C’est justement parce qu’Il est attentif à nous qu’Il est capable de reconnaître chaque bonne intention, chaque bonne petite action que nous faisons. L’Évangile raconte qu’« Il vit une veuve indigente qui mettait [dans le Trésor du Temple] deux piécettes » (Lc 21, 2) et qu’Il en fit part immédiatement à ses apôtres. Jésus est attentif de telle sorte qu’Il admire les choses bonnes qu’Il reconnaît en nous. Jésus est dans l’admiration lorsqu’il entend le centurion le prier en toute confiance (cf. Mt 8, 10). Qu’il est beau de savoir que si les autres ignorent nos bonnes intentions ou les choses positives que nous faisons, Jésus ne les ignore pas, au contraire Il les admire.