Jean 1, 12
Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.
Mais à tous ceux… Toutefois, l’insuccès du Logos ne fut pas absolu. Il trouva soit chez les Juifs, soit dans
le monde païen, des partisans fidèles qui adhérèrent à lui. La particule grecque établit un contraste entre ces
croyants et les incrédules des versets 10 et 11. « à tous ceux » relève le caractère individuel, isolé des
conversions. Le monde et Israël, en tant que masses, rejetèrent le Christ ; ce furent de simples particuliers qui
le reçurent. On ne fit nulle part à Jésus-Christ de réception officielle, pour ainsi dire. - Il a donné : A ses
amis, le Logos sut offrir la plus magnifique récompense en échange de leur dévouement : le pouvoir de
devenir enfants de Dieu. Le terme grec ne désigne pas seulement une possibilité mais un vrai droit, un
pouvoir réel. Et quel droit ! Le glorieux et ineffable privilège de la filiation divine, dont S. Paul exposera tout
au long les avantages. Remarquez pourtant la différence qui existe : le Fils unique de Dieu possède ce titre de
toute éternité ; il ne « devient » pas fils comme nous. - A ceux qui croient : L’évangéliste ajoute une
explication, pour dire à quelle condition les hommes pourront devenir enfants de Dieu, ou, en d’autres
termes, ce que c’est que recevoir le Verbe. L’une et l’autre de ces choses se résume dans la foi, ce mot si
important de l’évangile et du christianisme. - En son nom : Hébraïsme d’un usage très commun dans les deux
Testaments. Le nom est considéré comme une révélation de celui qui le porte, comme l’expression adéquate
de sa nature : croire au nom du verbe c’est donc croire à sa divinité. S. Jean construit le Verbe « croire »,
tantôt avec la préposition « en » et l’accusatif (trente-cinq fois dans son évangile), tantôt simplement avec le
datif : la première formule, employée dans ce passage, est beaucoup plus énergique, comme nous le redirons
de temps à autre.
Le Symbole de la foi a professé la grandeur des dons de Dieu à l’homme dans l’œuvre de sa création, et plus encore par la rédemption et la sanctification. Ce que la foi confesse, les sacrements le communiquent : par " les sacrements qui les ont fait renaître ", les chrétiens sont devenus " enfants de Dieu " (Jn 1, 12 ; 1 Jn 3, 1), " participants de la nature divine " (2 P 1, 4). En reconnaissant dans la foi leur dignité nouvelle, les chrétiens sont appelés à mener désormais une " vie digne de l’Evangile du Christ " (Ph 1, 27). Par les sacrements et la prière, ils reçoivent la grâce du Christ et les dons de son Esprit qui les en rendent capables.
Notre justification vient de la grâce de Dieu. La grâce est la faveur, le secours gratuit que Dieu nous donne pour répondre à son appel : devenir enfants de Dieu (cf. Jn 1, 12-18), fils adoptifs (cf. Rm 8, 14-17), participants de la divine nature (cf. 2 P 1, 3-4), de la vie éternelle (cf. Jn 17, 3).
L'Eglise est au service du Royaume effectivement et concrètement. Elle l'est, avant tout, par l'appel à la conversion: c'est le service premier et fondamental rendu à la venue du Royaume dans les personnes et dans la société humaine. Le salut eschatologique commence dès maintenant par la vie nouvelle dans le Christ: «A tous ceux qui l'ont accueilli, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom» (Jn 1, 12).