Jean 1, 27

c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »

c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »
Louis-Claude Fillion
Jean leur répondit : Les rationalistes prétendent que cette réponse du Précurseur est obscure, et qu’elle ne cadre point avec la question des délégués. Ils ne font que renouveler une vieille objection d’Héracléon, réfutée par Origène, et qu’il est facile de réfuter encore. On demandait à S. Jean de justifier son baptême, et c’est précisément ce qu’il fait ici en indiquant la nature, le caractère de cette cérémonie, et en décrivant son propre rôle par rapport au Messie. - 1° Moi, je baptise dans l’eau. Le Précurseur dut appuyer sur les mots « dans l’eau », montrant par là que ce baptême, qui inquiétait si fort les députés du Sanhédrin, n’était qu’un rite extérieur et rien de plus. - 2° Après ce début déjà très net, il poursuit son apologie indirecte en disant que le Messie a fait son apparition, et qu’il est lui-même le serviteur, l’avant-coureur du Christ, ce qui lui confère évidemment le droit de baptiser. Dans la proposition « quelqu'un que vous ne connaissez pas », il y a emphase sur le pronom « vous » : à l’ignorance des délégués Jean oppose tacitement les lumières personnelles qu’il a reçues. Vous, vous ne le connaissez point, mais moi je le connais ! C’est au baptême de Jésus que le Précurseur avait été éclairé d’une manière toute merveilleuse sur le rôle du fils de Marie, son parent. Cf. versets 31-34 et Matth. 3, 13-17. D’où il suit, comme il a été dit plus haut, qu’un certain temps s’était écoulé depuis ce mystère, quand la députation du Sanhédrin arriva sur les bords du Jourdain. Une comparaison établie entre le verset 29, Matth. 4, 2 et Luc 4, 2, permet d’évaluer ce temps à quarante jours environ. - C’est lui qui doit... Jean-Baptiste relève très fortement la dignité supérieure du Messie, d’abord en termes positifs (qui a été placé au-dessus de moi : voyez le v. 15 et le commentaire), puis en termes négatifs : et je ne suis pas digne… Mais les mots « C’est lui » et « qui a été placé au-dessus de moi », omis par divers témoins importants, pourraient bien avoir été interpolés, ainsi que l’admettent les meilleurs critiques. Voir dans l’Evang. Selon S. Matth., p. 74, l’explication de la formule expressive : Je ne suis pas digne de dénouer le lacet de sa chaussure.