Jean 1, 45

Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. »

Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. »
Louis-Claude Fillion
Philippe rencontra… Les frères ont conduit leurs frères à Jésus ; l’ami lui conduit son ami. Cette nouvelle scène eut lieu probablement au début du voyage ; mais le texte ne détermine rien à ce sujet. Notez le fréquent emploi du verbe « rencontrer » dans ce passage (versets 41-45). Jésus trouve des disciples, ceux-ci se trouvent mutuellement et trouvent le Messie. - Nathanaël est une dénomination toute juive, qu’on rencontre plusieurs fois dans l’Ancien Testament. Cf. Num. 1, 8 ; 1 Par. 2, 14 ; Esdr. 1, 9 ; 9, 22. Elle signifie « don de Dieu » et correspond au grec Théodore. On a toujours cru communément depuis Rupert de Deutz (douzième siècle) que le Nathanaël mentionné en cet endroit et vers la fin de notre évangile (21, 2), ne diffère pas de l’apôtre S. Barthélemy. Voyez Salmeron, Cornelius Jansenius, Cornelius a Lap., Calmet, etc. Ce sentiment est rendu pour le moins très vraisemblable par les raisons suivantes : 1° tous les personnages cités à partir du verset 37 devinrent apôtres ; 2° 21, 2, nous voyons encore Nathanaël dans une société qui se compose exclusivement d’apôtres : l’analogie demande qu’il le fût aussi ; or, dans le cercle apostolique, S. Barthélemy peut seul s’identifier avec Nathanaël ; dans les listes des apôtres, S. Barthélemy est d’ordinaire rapproché de S. Philippe, de même qu’ici Nathanaël ; 4° Barthélemy, en hébreu Bar-tholmaï, est un nom patronymique, qui suppose généralement la coexistence d’un autre nom, personnel et privé. On peut ajouter 5° que plusieurs d’entre les apôtres et les disciples eurent deux noms distincts : Matthieu-Lévi, Jude-Thaddée, Jean-Marc, etc. Voyez Trench, Studies on the Gospels, 3è édit. p. 83 et s. ; J. H. Newman, Sermons on the Festivals of the Church, Serm. 237 ; Keim, Jesus von Nazara, t. 2, p. 311. Les Pères ne s’occupent pas directement de cette question ; quand ils parlent de Nathanaël, ils semblent ne le pas mettre au nombre des Douze. Cf. S. August., Tract. 7 in Joan, 17 ; Enarrat. In Ps. 65, 2 ; s. Greg. M., Moral. 33, 1 - Celui de qui Moïse a écrit. Paraphrase solennelle du nom de Messie, avec une inversion pleine d’emphase. Les principaux oracles messianiques contenus dans la Loi, c’est-à-dire dans le Pentateuque, sont relatifs à la « descendance de la femme », Gen. 3, 15, au lion de Juda, Gen. 49, 10, à l’étoile de Jacob, Num, 24, 17, et, Deut. 17, 15-19, au prophète semblable à Moïse. Ceux des livres prophétiques sont : Is. 7, 14 ; 9, 6 ; 53 ; Jer. 23, 5 ; Ezéch. 34, 23-31 ; Mich. 5, 2 ; Zach. 13, 7, etc. - Nous l’avons trouvé. En parlant au pluriel, Philippe montre que d’autres partagent sa croyance et qu’il n’a pas été seul à découvrir le Christ. Cf. verset 41. - Jésus, fils de Joseph, de Nazareth. On voit par ces dernières paroles que S. Philippe était encore dans l’erreur sur plusieurs points très graves relativement à Jésus. Il ignore sa nature, il le croit fils de l’humble charpentier Joseph, et originaire de Nazareth. Mais la lumière se fera peu à peu. Que penser toutefois des rationalistes (de Wette, Strauss, etc, ), qui osent inférer de ce passage que l’évangéliste lui-même ne connaissait pas le mystère de la conception surnaturelle de N.-S. Jésus-Christ ? Rien de plus arbitraire et de moins scientifique qu’une telle assertion ; car il est bien évident que l’écrivain parle ici comme un simple rapporteur, se bornant à relater, sans les apprécier, les paroles de Philippe. La seule conclusion légitime est que le secret de Dieu avait été admirablement gardé.
Fulcran Vigouroux
Nathanaël, c’est-à-dire Dieudonné. On croit communément que c’est celui qui devint l’apôtre saint Barthélémy, Nathanaël étant son nom propre et Barthélémy étant un surnom qui veut dire fils de Tolmaï.
Pape Saint Jean-Paul II
La maternité spirituelle de l'Eglise ne se réalise toutefois — et l'Eglise en a également conscience — qu'au milieu des douleurs et du « travail de l'enfantement » (Ap 12, 2), c'est-à-dire dans la tension constante avec les forces du mal qui continuent à pénétrer le monde et à marquer le cœur des hommes, opposant leur résistance au Christ: « Ce qui fut en lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes; et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont pas saisie » (Jn 1, 45).