Jean 11, 21
Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.
Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.
1511. L’Évangéliste montre que l’amour de dévotion , en Marthe, devance tout. Avec dévotion elle expose ici deux choses au Christ l’une qui regarde le passé, l’autre qui regarde le futur.
Ce qu’elle dit : SEIGNEUR, SI TU AVAIS ÉTÉ LÀ, MON FRÈRE NE SERAIT PAS MORT, regarde le passé. Elle croyait en effet que, le Christ étant présent, la mort n’aurait pas lieu, puisqu’elle avait vu une femme guérie au seul toucher de la frange [du manteau] de Jésus . Et certes elle s’émouvait à bon droit, car la vie s’oppose à la mort. Or le Christ est la vie et l’arbre de la vie — Elle est un arbre de vie pour tous ceux qui la saisissent . Si donc l’arbre de la vie pouvait préserver de la mort, combien plus le Christ. Néanmoins elle avait une foi imparfaite, estimant que le Christ pouvait moins absent que présent. C’est pourquoi elle disait : SEIGNEUR, SI TU AVAIS ÉTÉ LÀ, MON FRÈRE NE SERAIT PAS MORT. Et certes, on peut dire cela d’une puissance limitée et créée; mais de la puissance infinie et incréée qui est Dieu, il ne faut pas le dire, parce qu’elle se rapporte également aux réalités présentes et aux absentes; ou mieux, toutes choses lui sont présentes — Penses-tu que je sois Dieu de près, dit le Seigneur, et non Dieu de loin ?
Ce qu’elle dit ensuite regarde le futur ET MAINTENANT JE SAIS QUE TOUT CE QUE TU DEMANDERAS À DIEU, DIEU TE LE DONNERA. En cela, bien que d’une certaine manière elle ait dit vrai — car au Christ, en tant qu’il est homme, il appartenait de demander à Dieu, c’est pourquoi on lit qu’il a souvent prié, et l’Evangéliste dit plus haut : Si quelqu’un adore Dieu […] celui-là, il l’exauce —, cependant elle dit moins [que la vérité], car par ces paroles on semble estimer le Christ comme un homme saint qui pourrait, en priant, supprimer la mort passée, comme Elisée releva un mort en priant .
Ce qu’elle dit : SEIGNEUR, SI TU AVAIS ÉTÉ LÀ, MON FRÈRE NE SERAIT PAS MORT, regarde le passé. Elle croyait en effet que, le Christ étant présent, la mort n’aurait pas lieu, puisqu’elle avait vu une femme guérie au seul toucher de la frange [du manteau] de Jésus . Et certes elle s’émouvait à bon droit, car la vie s’oppose à la mort. Or le Christ est la vie et l’arbre de la vie — Elle est un arbre de vie pour tous ceux qui la saisissent . Si donc l’arbre de la vie pouvait préserver de la mort, combien plus le Christ. Néanmoins elle avait une foi imparfaite, estimant que le Christ pouvait moins absent que présent. C’est pourquoi elle disait : SEIGNEUR, SI TU AVAIS ÉTÉ LÀ, MON FRÈRE NE SERAIT PAS MORT. Et certes, on peut dire cela d’une puissance limitée et créée; mais de la puissance infinie et incréée qui est Dieu, il ne faut pas le dire, parce qu’elle se rapporte également aux réalités présentes et aux absentes; ou mieux, toutes choses lui sont présentes — Penses-tu que je sois Dieu de près, dit le Seigneur, et non Dieu de loin ?
Ce qu’elle dit ensuite regarde le futur ET MAINTENANT JE SAIS QUE TOUT CE QUE TU DEMANDERAS À DIEU, DIEU TE LE DONNERA. En cela, bien que d’une certaine manière elle ait dit vrai — car au Christ, en tant qu’il est homme, il appartenait de demander à Dieu, c’est pourquoi on lit qu’il a souvent prié, et l’Evangéliste dit plus haut : Si quelqu’un adore Dieu […] celui-là, il l’exauce —, cependant elle dit moins [que la vérité], car par ces paroles on semble estimer le Christ comme un homme saint qui pourrait, en priant, supprimer la mort passée, comme Elisée releva un mort en priant .
Marthe prononce la première parole, trait si naturel dans une pareille rencontre, et
parfaitement conforme au caractère de Marthe. - Seigneur, si vous aviez été ici. Ce n’est pas une plainte, c’est
la simple constatation d’un fait, un retour douloureux sans doute, mais plein de délicatesse, sur ce qui
certainement n’aurait pu avoir lieu en présence de Jésus. Voyez au verset 15 une supposition semblable de
Notre-Seigneur. De plus, Marthe ne dit pas : Si vous étiez venu plus tôt, ce qui eût ressemblé à un reproche,
mais : Si vous aviez été ici. Le P. Patrizi, expliquant cette parole, dit excellemment : « Elle se comportait
comme une personne modeste, simple, spontanée, capable d’exprimer le sentiment qu’elle éprouvait à ce
moment-là, et en y mettant toute son âme ». - Mon frère ne serait pas mort. Les manuscrits varient entre
l’aoriste, οὐκ ἂν ἀπέθανεν (N, B, C, D, K, L, X, etc.), et le plus-que-parfait, οὐκ ἂν ἐτεθνήκει (A, E, F, G,
H, etc. ) ; la première de ces leçons est peut-être une correction d’après le verset 32.