Jean 11, 25
Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ;
Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ;
Le Sauveur réplique cette fois par une révélation toute divine, qui
forme vraiment le point central du récit (Stier). C’est un grand et solennel témoignage qu’il se rend à
lui-même, et dont il attestera la vérité par son prochain miracle. - Je suis la résurrection et la vie… Moi, moi
personnellement. L’emphase du pronom est visible. Jésus attire ainsi l’attention de Marthe sur lui-même, sur sa nature, sur ses propres pouvoirs. Non, il ne s’agit pas seulement d’une espérance lointaine ; non, la
résurrection n’est point une faveur pour laquelle je dépendrais d’un autre : en effet, je ne suis pas seulement
capable de l’opérer, de la donner aux morts, ainsi je suis vraiment la résurrection personnifiée (ἡ ἀνάστασις)
et la vie (καὶ ἡ ζωή, la vie par excellence). Ceci dit plus encore ; car la résurrection ou vie restituée suppose
une mort transitoire, tandis que la vie simple, absolue ne connaît pas de défaillance, et triomphe
constamment de la mort et du tombeau. Jésus se manifeste très nettement ici comme le Dieu vivant. Cf. 1, 4.
Comparez aussi les titres analogues qu’il reçoit et d’autres passages du Nouveau Testament : Rom. 4, 17,
Col. 3, 4, 1 Tim. 6, 16, Apoc. 1, 8), etc. - Les deux mots qui précèdent étaient comme un thème magnifique ;
Jésus va maintenant les développer tout à tour, en faire l’application de la manière la plus consolante. Deux
hypothèses pouvaient en effet se présenter : parmi ceux qui avaient le bonheur de croire en N.-S.
Jésus-Christ, les uns étaient morts comme Lazare, les autres étaient encore vivants. Le Sauveur examine,
relativement à sa personne sacrée, le cas des unes et des autres : pour les premiers il est la résurrection, pour
les seconds il est la vie. En résumé, telle sera sa pensée : la mort n’a pas de véritable empire sur ceux qui
croient en moi ; quiconque a perdu la vie la retrouvera grâce à moi, quiconque la possède ne la perdra jamais.
- Première hypothèse : celui qui croit en moi… La foi au Christ est évidemment la condition sans laquelle on
ne saurait avoir part aux précieux avantages signalés ensuite. - quand même il serait mort (physiquement,
d’une mort extérieure), vivra (spirituellement et à tout jamais). La mort ne disparaît donc pas d’une manière
absolue ; mais, là même où elle se manifeste, elle n’est que relative, grâce au Messie. Les blessures faites
par elle sont aussitôt réparées ; la vie des fidèles, qui semblait interrompue, brisée, refleurit soudain dans un
monde meilleur, et elle est plus vie que jamais : « la vie est changée, mais pas enlevée ». Cf. Is. 25, 8 ; 26,
19.
C’est moi qui suis, etc. ; c’est-à-dire c’est moi qui ressuscite et qui vivifie. Pour donner plus d’énergie au discours, les Hébreux employaient souvent les noms abstraits pour les noms concrets.
Mais il y a plus : Jésus lie la foi en la résurrection à sa propre personne : " Je suis la Résurrection et la vie " (Jn 11, 25). C’est Jésus lui-même qui ressuscitera au dernier jour ceux qui auront cru en lui (cf. Jn 5, 24-25 ; 6, 40) et qui auront mangé son corps et bu son sang (cf. Jn 6, 54). Il en donne dès maintenant un signe et un gage en rendant la vie à certains morts (cf. Mc 5, 21-42 ; Lc 7, 11-17 ; Jn 11), annonçant par là sa propre Résurrection qui sera cependant d’un autre ordre. De cet événement unique Il parle comme du " signe de Jonas " (Mt 12, 40), du signe du Temple (cf. Jn 2, 19-22) : il annonce sa Résurrection le troisième jour après sa mise à mort (cf. Mc 10, 34).