Jean 11, 26
quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »
quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »
1512. L’Évangéliste montre ensuite le progrès de l’instruction de Marthe. Parce que jusqu’alors elle connaissait imparfaitement, le Seigneur, en l’instruisant, la fait progresser vers des choses plus élevées.
D’abord il annonce la résurrection de son frère : il annonce le miracle futur; puis il montre l’intelligence que Marthe avait de la résurrection ; ensuite il montre son pouvoir de ressusciter .
1513. Le miracle que le Seigneur annonce est la résurrection de Lazare. C’est pourquoi il dit : TON FRÈRE RESSUSCITERA — Tes morts vivront, et ceux qui t’ont été tués ressusciteront .
Or il faut savoir que le Christ a ressuscité trois morts : la fille du chef de la synagogue, comme Matthieu le rapporte , le fils de la veuve qu’on emportait hors de la porte [de la ville], comme Luc le rapporte , et Lazare qui était depuis quatre jours dans le tombeau. La jeune fille dans la maison, le jeune homme hors de la porte, Lazare dans le tombeau. Il ressuscita la jeune fille ayant avec lui un petit nombre de témoins, les parents de la jeune fille et trois de ses disciples, Pierre, Jacques et Jean; le jeune homme, une grande foule étant présente; et Lazare, une multitude y assistant, et avec quels gémissements!
Par ces trois ressuscités, on entend trois genres de pécheurs. Certains en effet pèchent par consentement au péché mortel dans leur cœur; et ceux-ci sont désignés par la jeune fille morte dans la maison. D’autres sont ceux qui pèchent par des actes et des signes extérieurs; eux sont désignés par le mort qu’on emporte hors de la porte [de la ville]. Mais quand on est établi dans le péché par l’habitude, alors on est enfermé dans le tombeau. Et cependant le Seigneur les ressuscite tous. Mais ceux qui pèchent par le seul consentement, et meurent ainsi en péchant mortellement, sont plus facilement relevés; et parce qu’un tel péché est secret, il est guéri par une correction secrète. Quand le péché paraît à l’extérieur, alors il réclame un remède public .
1514. L’Évangéliste montre l’intelligence qu’avait Marthe de la résurrection promise lorsqu’il dit : MARTHE LUI DIT : "JE SAIS QU’IL RESSUSCITERA À LA RÉSURRECTION, AU DERNIER JOUR." En effet, on n’a jamais entendu dire que quelqu’un ait ressuscité un mort datant de quatre jours et sentant dans le tombeau. C’est pourquoi il ne pouvait pas venir au cœur de Marthe qu’aussitôt il le relèverait d’entre les morts. Mais elle croyait que ce serait à la résurrection commune. C’est pourquoi elle dit JE SAIS, c’est-à-dire je tiens très certainement QU’IL RESSUSCITERA AU DERNIER JOUR Moi je le ressusciterai au dernier jour
1515. Ensuite le Seigneur, élevant Marthe à des choses plus hautes, montre d’abord sa puissance et son pouvoir de ressusciter puis il ajoute l’effet de son pouvoir ; enfin, il sollicite vivement la foi [de Marthe] .
1516. Sa puissance est une puissance vivificatrice : c’est pourquoi il dit cela, comme s’il disait : tu crois que ton frère ressuscitera au dernier jour? Que les hommes ressuscitent, ce sera entièrement par ma puissance; et c’est pourquoi, moi, par la puissance de qui tous ressusciteront alors, je peux même relever ton frère à l’instant.
Mais il dit deux choses : qu’il est LA RÉSURRECTION et qu’il est LA VIE. Il faut savoir en effet que quelques-uns réclament de participer à l’effet de la vie. Certains parce qu’ils ont perdu la vie; et certains, non parce qu’ils l’ont perdue mais pour la conserver alors qu’ils l’ont déjà. Ainsi il dit : MOI, JE SUIS LA RÉSURRECTION, par laquelle ceux qui ont perdu la vie par la mort reviennent à la vie, ET LA VIE, par laquelle ceux qui sont vivants sont conservés.
Il faut savoir que ce qu’il dit : MOI, JE SUIS LA RÉSURRECTION, est une locution causale; c’est comme s’il disait : moi je suis cause de la résurrection. Cette manière de parler n’est habituellement employée que pour les réalités qui sont cause d’une autre réalité. Or le Christ est la cause tout entière de notre résurrection, autant des âmes que des corps, et c’est pourquoi ce qu’il dit : MOI, JE SUIS LA RÉSURRECTION est une locution causale, comme s’il disait : qu’ils ressuscitent dans leurs âmes et dans leurs corps sera entièrement par moi — Puisque par un homme est venue la mort, par un homme aussi la résurrection des morts .
Et le fait même que JE SUIS LA RÉSURRECTION est mien du fait même que je suis LA VIE . Car il appartient à la vie de faire revenir certains à la vie, de même qu’il appartient au feu que quelque chose qui est éteint brûle à nouveau — En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes .
1517. L’effet correspond à la puissance. D’abord il parle de l’effet qui correspond à la première puissance; puis de l’effet qui correspond à la seconde.
Ce qu’il avait dit d’abord de sa puissance est que lui-même est la Résurrection. Et à cela correspond l’effet, que lui-même vivifie les morts; quant à cela il dit : CELUI QUI CROIT EN MOI, MÊME S’IL MEURT, VIVRA.
La raison en est que moi je suis cause de la résurrection, et quelqu’un obtient l’effet de cette cause en croyant en moi. C’est pourquoi il dit : CELUI QUI CROIT EN MOI, MÊME S’IL MEURT, VIVRA, car par le fait qu’il croit, il m’a en lui — Que le Christ habite en vos cœurs par la foi .
Celui qui m’a, a la cause de la résurrection. Donc, CELUI QUI CROIT EN MOI, VIVRA. Que quelques-uns ressuscitent par la foi, on le tient de ce qui est dit plus haut : Elle vient l’heure, et c’est maintenant, où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront de la vie spirituelle, ressuscitant de la mort de la faute, et aussi de la vie naturelle, ressuscitant de la mort comme peine .
Ce qu’il avait dit ensuite de sa puissance est que lui-même est la Vie. Et à cela correspond l’effet de conservation dans la vie; c’est pourquoi il dit : ET QUICONQUE VIT de la vie de la justice, au sujet de laquelle il est dit : Mon juste vivra par sa foi , NE MOURRA JAMAIS, c’est-à-dire de la mort éternelle. Mais il aura la vie éternelle : Telle est la volonté de mon Père, que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle . Et il ne faut pas l’entendre comme si on ne mourait pas, pour un temps, de la mort de la chair. Mais il faut comprendre qu’un jour on mourra ainsi, de sorte que, ce pendant, ressuscité, on vive pour l’éternité dans son âme, jusqu’à ce que la chair ressuscite, désormais destinée à ne plus jamais mourir. C’est pourquoi il ajoute au même endroit : Et moi je le ressusciterai au dernier jour .
1518. Le Seigneur sollicite vivement la foi de Marthe, afin de la rendre plus parfaite. C’est pourquoi il lui dit : CROIS-TU CELA?
Et d’abord est exposée l’interrogation du Seigneur. Il n’interroge pas comme s’il ignorait, mais en connaissant sa foi, lui qui certes avait répandu en elle la foi elle-même : croire, en effet, vient de Dieu. Mais il demande que la foi qu’elle avait dans le cœur, elle la confesse de sa bouche — On croit avec le cœur en vue de la justice, et on confesse la foi de sa bouche en vue du salut .
1519. L’Évangéliste montre ensuite la réponse de la femme. Cette réponse semble n’avoir pas de rapport avec ce que le Seigneur avait dit. Il a dit en effet : MOI JE SUIS LA RÉSURRECTION ET LA VIE et ensuite il a demandé si elle croyait cela. Or la femme ne répondit pas : je crois que tu es la Résurrection et la Vie, mais : MOI J’AI CRU QUE TU ES LE CHRIST, LE FILS DU DIEU VIVANT, QUI EST VENU DANS CE MONDE.
Cette parole est explicitée de deux manières. Chrysostome en effet dit que cette femme n’ayant pas l’intelligence des paroles élevées du Seigneur, répondit, comme stupéfaite, en disant : Seigneur, moi je ne comprends pas ce que tu dis, c’est-à-dire que tu es la Résurrection et la Vie, mais J’AI CRU QUE TU ES LE CHRIST, LE FILS DU DIEU VIVANT.
Mais Augustin dit que la femme répondit cela parce que ce qu’elle dit est la raison de toutes les choses dites auparavant par le Seigneur. Comme si elle disait : tout ce que tu dis de ta puissance et de l’effet du salut, je le crois entièrement, parce que moi je crois ce qui est plus et qui est la racine de tout, c’est-à-dire QUE TU ES LE CHRIST, LE FILS DU DIEU VIVANT.
D’abord il annonce la résurrection de son frère : il annonce le miracle futur; puis il montre l’intelligence que Marthe avait de la résurrection ; ensuite il montre son pouvoir de ressusciter .
1513. Le miracle que le Seigneur annonce est la résurrection de Lazare. C’est pourquoi il dit : TON FRÈRE RESSUSCITERA — Tes morts vivront, et ceux qui t’ont été tués ressusciteront .
Or il faut savoir que le Christ a ressuscité trois morts : la fille du chef de la synagogue, comme Matthieu le rapporte , le fils de la veuve qu’on emportait hors de la porte [de la ville], comme Luc le rapporte , et Lazare qui était depuis quatre jours dans le tombeau. La jeune fille dans la maison, le jeune homme hors de la porte, Lazare dans le tombeau. Il ressuscita la jeune fille ayant avec lui un petit nombre de témoins, les parents de la jeune fille et trois de ses disciples, Pierre, Jacques et Jean; le jeune homme, une grande foule étant présente; et Lazare, une multitude y assistant, et avec quels gémissements!
Par ces trois ressuscités, on entend trois genres de pécheurs. Certains en effet pèchent par consentement au péché mortel dans leur cœur; et ceux-ci sont désignés par la jeune fille morte dans la maison. D’autres sont ceux qui pèchent par des actes et des signes extérieurs; eux sont désignés par le mort qu’on emporte hors de la porte [de la ville]. Mais quand on est établi dans le péché par l’habitude, alors on est enfermé dans le tombeau. Et cependant le Seigneur les ressuscite tous. Mais ceux qui pèchent par le seul consentement, et meurent ainsi en péchant mortellement, sont plus facilement relevés; et parce qu’un tel péché est secret, il est guéri par une correction secrète. Quand le péché paraît à l’extérieur, alors il réclame un remède public .
1514. L’Évangéliste montre l’intelligence qu’avait Marthe de la résurrection promise lorsqu’il dit : MARTHE LUI DIT : "JE SAIS QU’IL RESSUSCITERA À LA RÉSURRECTION, AU DERNIER JOUR." En effet, on n’a jamais entendu dire que quelqu’un ait ressuscité un mort datant de quatre jours et sentant dans le tombeau. C’est pourquoi il ne pouvait pas venir au cœur de Marthe qu’aussitôt il le relèverait d’entre les morts. Mais elle croyait que ce serait à la résurrection commune. C’est pourquoi elle dit JE SAIS, c’est-à-dire je tiens très certainement QU’IL RESSUSCITERA AU DERNIER JOUR Moi je le ressusciterai au dernier jour
1515. Ensuite le Seigneur, élevant Marthe à des choses plus hautes, montre d’abord sa puissance et son pouvoir de ressusciter puis il ajoute l’effet de son pouvoir ; enfin, il sollicite vivement la foi [de Marthe] .
1516. Sa puissance est une puissance vivificatrice : c’est pourquoi il dit cela, comme s’il disait : tu crois que ton frère ressuscitera au dernier jour? Que les hommes ressuscitent, ce sera entièrement par ma puissance; et c’est pourquoi, moi, par la puissance de qui tous ressusciteront alors, je peux même relever ton frère à l’instant.
Mais il dit deux choses : qu’il est LA RÉSURRECTION et qu’il est LA VIE. Il faut savoir en effet que quelques-uns réclament de participer à l’effet de la vie. Certains parce qu’ils ont perdu la vie; et certains, non parce qu’ils l’ont perdue mais pour la conserver alors qu’ils l’ont déjà. Ainsi il dit : MOI, JE SUIS LA RÉSURRECTION, par laquelle ceux qui ont perdu la vie par la mort reviennent à la vie, ET LA VIE, par laquelle ceux qui sont vivants sont conservés.
Il faut savoir que ce qu’il dit : MOI, JE SUIS LA RÉSURRECTION, est une locution causale; c’est comme s’il disait : moi je suis cause de la résurrection. Cette manière de parler n’est habituellement employée que pour les réalités qui sont cause d’une autre réalité. Or le Christ est la cause tout entière de notre résurrection, autant des âmes que des corps, et c’est pourquoi ce qu’il dit : MOI, JE SUIS LA RÉSURRECTION est une locution causale, comme s’il disait : qu’ils ressuscitent dans leurs âmes et dans leurs corps sera entièrement par moi — Puisque par un homme est venue la mort, par un homme aussi la résurrection des morts .
Et le fait même que JE SUIS LA RÉSURRECTION est mien du fait même que je suis LA VIE . Car il appartient à la vie de faire revenir certains à la vie, de même qu’il appartient au feu que quelque chose qui est éteint brûle à nouveau — En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes .
1517. L’effet correspond à la puissance. D’abord il parle de l’effet qui correspond à la première puissance; puis de l’effet qui correspond à la seconde.
Ce qu’il avait dit d’abord de sa puissance est que lui-même est la Résurrection. Et à cela correspond l’effet, que lui-même vivifie les morts; quant à cela il dit : CELUI QUI CROIT EN MOI, MÊME S’IL MEURT, VIVRA.
La raison en est que moi je suis cause de la résurrection, et quelqu’un obtient l’effet de cette cause en croyant en moi. C’est pourquoi il dit : CELUI QUI CROIT EN MOI, MÊME S’IL MEURT, VIVRA, car par le fait qu’il croit, il m’a en lui — Que le Christ habite en vos cœurs par la foi .
Celui qui m’a, a la cause de la résurrection. Donc, CELUI QUI CROIT EN MOI, VIVRA. Que quelques-uns ressuscitent par la foi, on le tient de ce qui est dit plus haut : Elle vient l’heure, et c’est maintenant, où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront de la vie spirituelle, ressuscitant de la mort de la faute, et aussi de la vie naturelle, ressuscitant de la mort comme peine .
Ce qu’il avait dit ensuite de sa puissance est que lui-même est la Vie. Et à cela correspond l’effet de conservation dans la vie; c’est pourquoi il dit : ET QUICONQUE VIT de la vie de la justice, au sujet de laquelle il est dit : Mon juste vivra par sa foi , NE MOURRA JAMAIS, c’est-à-dire de la mort éternelle. Mais il aura la vie éternelle : Telle est la volonté de mon Père, que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle . Et il ne faut pas l’entendre comme si on ne mourait pas, pour un temps, de la mort de la chair. Mais il faut comprendre qu’un jour on mourra ainsi, de sorte que, ce pendant, ressuscité, on vive pour l’éternité dans son âme, jusqu’à ce que la chair ressuscite, désormais destinée à ne plus jamais mourir. C’est pourquoi il ajoute au même endroit : Et moi je le ressusciterai au dernier jour .
1518. Le Seigneur sollicite vivement la foi de Marthe, afin de la rendre plus parfaite. C’est pourquoi il lui dit : CROIS-TU CELA?
Et d’abord est exposée l’interrogation du Seigneur. Il n’interroge pas comme s’il ignorait, mais en connaissant sa foi, lui qui certes avait répandu en elle la foi elle-même : croire, en effet, vient de Dieu. Mais il demande que la foi qu’elle avait dans le cœur, elle la confesse de sa bouche — On croit avec le cœur en vue de la justice, et on confesse la foi de sa bouche en vue du salut .
1519. L’Évangéliste montre ensuite la réponse de la femme. Cette réponse semble n’avoir pas de rapport avec ce que le Seigneur avait dit. Il a dit en effet : MOI JE SUIS LA RÉSURRECTION ET LA VIE et ensuite il a demandé si elle croyait cela. Or la femme ne répondit pas : je crois que tu es la Résurrection et la Vie, mais : MOI J’AI CRU QUE TU ES LE CHRIST, LE FILS DU DIEU VIVANT, QUI EST VENU DANS CE MONDE.
Cette parole est explicitée de deux manières. Chrysostome en effet dit que cette femme n’ayant pas l’intelligence des paroles élevées du Seigneur, répondit, comme stupéfaite, en disant : Seigneur, moi je ne comprends pas ce que tu dis, c’est-à-dire que tu es la Résurrection et la Vie, mais J’AI CRU QUE TU ES LE CHRIST, LE FILS DU DIEU VIVANT.
Mais Augustin dit que la femme répondit cela parce que ce qu’elle dit est la raison de toutes les choses dites auparavant par le Seigneur. Comme si elle disait : tout ce que tu dis de ta puissance et de l’effet du salut, je le crois entièrement, parce que moi je crois ce qui est plus et qui est la racine de tout, c’est-à-dire QUE TU ES LE CHRIST, LE FILS DU DIEU VIVANT.
Deuxième hypothèse : Et quiconque vit (physiquement) et croit… « Quiconque » manquait dans la phrase
précédente, quoiqu’il fût bien dans la pensée ; il ajoute ici « de l’ampleur à la promesse », Westcott. - Ne
mourra jamais. Grande énergie d’assertion ! Le redoublement de la particule négative l’accroît encore dans
le texte original. C’est ainsi que la foi devient l’élément d’une vie perpétuelle, laquelle ne saurait être lésée
par la mort même. On voit de quelle manière forte et délicate Jésus élève jusqu’aux régions supérieures de la
vie l’esprit et le cœur de Marthe, qui retombaient trop vers la terre. - Crois-tu cela ? Par cette interpellation
soudaine, il la provoque à faire un aveu de foi explicite sur l’imposante vérité qu’il vient de lui révéler.
C'est alors que le peuple de Dieu, et en lui tout croyant, est appelé à professer, avec humilité et courage, sa foi en Jésus Christ, « le Verbe de vie » (1 Jn 1, 1). L'Evangile de la vie n'est pas une simple réflexion, même originale et profonde, sur la vie humaine; ce n'est pas non plus seulement un commandement destiné à alerter la conscience et à susciter d'importants changements dans la société; c'est encore moins la promesse illusoire d'un avenir meilleur. L'Evangile de la vie est une réalité concrète et personnelle, car il consiste à annoncer la personne même de Jésus. A l'Apôtre Thomas et, en lui, à tout homme, Jésus se présente par ces paroles: « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6). C'est la même identité qu'il affirme devant Marthe, sœur de Lazare: « Je suis la résurrection et la vie. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11, 25-26). Jésus est le Fils qui, de toute éternité, reçoit la vie du Père (cf. Jn 5, 26) et qui est venu parmi les hommes pour les faire participer à ce don: « Je suis venu pour qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient en abondance » (Jn 10, 10).
« Quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11, 26): le don de la vie éternelle
Il en résulte des conséquences immédiates pour la vie humaine dans sa condition terrestre même, où a déjà germé et où croît la vie éternelle. Si l'homme aime instinctivement la vie parce qu'elle est un bien, cet amour trouve une autre motivation et une autre force, une ampleur et une profondeur nouvelles, dans les dimensions divines de ce bien. Dans une telle perspective, l'amour de tout être humain pour la vie ne se réduit pas à la seule recherche d'un espace d'expression de soi et de relation avec les autres, mais il se développe dans la conscience joyeuse de pouvoir faire de son existence le « lieu » de la manifestation de Dieu, de la rencontre et de la communion avec lui. La vie que Jésus nous donne ne retire pas sa valeur à notre existence dans le temps, mais elle l'assume et la conduit à son destin final: « Je suis la résurrection et la vie...; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » (Jn 11, 25.26).