Jean 11, 28

Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle. »

Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle. »
Saint Thomas d'Aquin
1522. Marie est appelée par Marthe; celle-ci, consolée et instruite par le Christ, ne voulant pas que sa sœur soit privée d’une telle consolation, AYANT DIT les paroles dites juste auparavant avec le Seigneur, PARTIT ET APPELA MARIE, SA SŒUR, EN SILENCE, EN DISANT : "LE MAÎTRE EST LÀ, ET IL T'APPELLE ."

Il y a là deux choses douteuses. D’abord au sujet du EN SILENCE. Car le silence n’est rien d’autre que la privation de la parole ou du son; elle n’aurait donc pas pu l’appeler en silence.

Je réponds : Augustin dit que l’Evangéliste a dénommé silence la voix contenue, comme s’il disait : elle l’appela tout bas, selon ce que dit l’Ecclésiaste : Les paroles des sages sont entendues dans le silence . Et si elle l’appelle silencieusement, c’est parce qu’une multitude de Juifs était avec elle, comme on l’a dit, et que peut-être il s’en trouvait parmi eux quelques-uns qui n’aimaient pas le Christ ou qui s’en seraient allés , ou qui, en entendant cela, n’auraient pas suivi Marie .

Au sens mystique, il est donné à entendre que celui qui crie vers le Christ seulement par la voix le fait d’une manière extérieure, mais [que celui qui appelle] dans le silence le fait d’une manière plus efficace. C’est pourquoi on dit : Dans le silence et l’espérance sera votre force.

1523. Le second point douteux est dans cette parole : LE MAÎTRE EST LÀ, ET IL T’APPELLE. Elle semble avoir dit quelque chose de faux, car le Seigneur n’a pas dit à Marthe qu’il appelait Marie.

Je réponds : Augustin dit que l’Evangéliste, pour être bref, donne à comprendre ce qu’il avait omis dans son récit. Car peut-être le Seigneur a-t-il dit à Marthe qu’il l’appelait. D’autres disent que Marthe regarda la présence même du Christ comme un appel; comme si elle disait : il est inexcusable que lui étant présent, toi tu ne sortes pas à sa rencontre.
Louis-Claude Fillion
Jésus et Marie, versets 28-32. - Lorsqu’elle eut dit ces choses, elle s’en alla. Après cette belle confession, Marthe n’avait plus rien à ajouter ; laissant donc un instant Jésus, elle s’en retourne à la maison pour avertir sa sœur. - Et appela Marie : en grec, secrètement, parlant à voix basse et à l’oreille. Ce mot n’est employé qu’en trois autres endroits du N. T. (Matth. 1, 19 ; 2, 7 ; Act. 16, 37), et il est toujours associé au verbe appeler. Marthe savait que, parmi les visiteurs venus de Jérusalem, plusieurs nourrissaient des sentiments hostiles à l’égard de Jésus ; elle ne voulut donc pas leur faire connaître sa présence. Ou bien, plus simplement, elle désirait que sa sœur et elle fussent seules avec lui. - Le Maître. Le Maître bien connu ! C’était l’appellation familière usitée dans la famille. - Il t’appelle. Jésus avait donc manifesté directement le désir de voir Marie, bien que l’évangéliste, dans son intention d’abréger, n’en eût encore rien dit.