Jean 11, 3
Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. »
Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. »
Ses sœurs envoyèrent donc... Les « donc » de ce chapitre ne sont ni moins
nombreux ni moins remarquables que ceux du chap. 9 (voyez le commentaire) : on en rencontre presque à
chaque verset, et toujours ils expriment une conséquence tout à fait logique. En ce moment d’angoisses
terribles, sur le point de perdre leur frère unique, Marthe et Marie pensent naturellement à Jésus. Elles
connaissaient le lieu de sa retraite au-delà du Jourdain. - dire est un hébraïsme (לאםר) ; le message est
d’ailleurs rapporté littéralement, tel que les deux sœurs le formulèrent à leur envoyé. - Voici que celui que
vous aimez est malade. Cette simple phrase est d’une exquise délicatesse à tous les points de vue. En premier
lieu, les suppliantes se contentent de transmettre à Jésus la douloureuse nouvelle. « Elles n’osèrent pas lui
dire : Venez et guérissez-le ; elles n’osèrent pas lui dire : Commandez du lieu où vous êtes, et il sera fait ici
comme vous l’ordonnerez... Elles ne lui dirent rien de pareil, mais seulement ceci : Seigneur, celui que vous
aimez est malade. Il suffit que vous le sachiez, car ceux que vous aimez vous ne les abandonnez pas ». S.
August., Traité sur S. Jean, 49. Et pourtant, quel appel énergique ne faisaient-elles pas tacitement à la bonté
toute puissante de leur divin ami ! Comparez, 2, 3, la conduite analogue de la Sainte Vierge. En outre, les
mots « celui que vous aimez » contenaient un pressant motif : que ne ferait-on pas, surtout de quoi n’était
point capable Jésus, pour un ami bien cher ? La particule « voici » relève d’une manière pittoresque le
double fait de l’amitié du Sauveur et de la maladie de son ami Lazare.
« Souvent, on dit à Jésus dans son Evangile : venez Seigneur, et guérissez ; imposez vos mains, touchez le malade, ici on dit simplement : Celui que vous aimez est malade. Jésus entend la voix du besoin d’autant plus que cette manière de le prier a quelque chose, non seulement de plus respectueux et de plus soumis, mais encore de plus tendre. Qu’elle est aimable cette prière ! Pratiquons-la, principalement pour les maladies de l’âme. » (BOSSUET.)