Jean 11, 31

Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.

Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.
Saint Thomas d'Aquin
1524. L’Évangéliste expose ensuite la venue de Marie au-devant [du Christ].

Il commence par montrer la promptitude de Marie à aller au-devant du Christ, puis le lieu vers lequel elle accourut vers lui , enfin ceux qui la suivent pour l’accompagner .

1525. La promptitude de Marie à aller au-devant du Christ est décrite [pour souligner] qu’elle ne différa pas cela à cause de son chagrin et ne tarda pas à cause de ceux qui se tenaient là, mais aussitôt, QUAND ELLE ENTENDIT, elle SE LEVA RAPIDEMENT, [quittant] la maison dans laquelle elle était, ET ELLE VINT VERS LUI, Jésus. De là il ressort avec évidence que Marthe ne l’aurait pas prévenue si l’arrivée de Jésus lui avait été connue dès le début .

Par là nous est donné l’exemple qu’il ne faut pas tarder lorsque nous sommes appelés [à nous tourner] vers le Christ — Ne tarde pas à te tourner vers le Seigneur, et ne diffère pas de jour en jour — Que je l’écoute comme un maître .

1526. Le lieu où Marie rencontra le Christ est le même que celui où Marthe avait parlé avec Jésus. L’Evangéliste montre cela pour qu’on ne croie pas que la venue de Marie au-devant de lui est superflue — puisque le Christ aurait pu venir au village bien plus rapidement, de même que Marthe. Si le Seigneur demeura dans ce lieu, c’est pour qu’il ne semble pas s’imposer par un miracle mais que, lorsque prié et supplié il opèrerait le miracle , les Juifs confessent que Lazare était mort, et qu’ainsi le miracle ne souffre aucune calomnie.

Par là est donné aussi à entendre que lorsque nous voulons jouir de la présence du Christ, il nous faut anticiper sa venue sans attendre que lui-même descende jusqu’à nous; il faut plutôt que nous-mêmes nous rendions à lui — Eux-mêmes se tourneront vers toi, mais toi tu ne te tourneras pas vers eux .

1527. L’Évangéliste décrit ici ceux qui suivent Marie pour l’accompagner. Il montre la raison pour laquelle ils la suivaient, en disant ELLE VA AU TOMBEAU POUR Y PLEURER. Car ils croyaient qu’elle faisait cela sous l’impulsion de la douleur en effet, ils n’avaient pas entendu les paroles que Marthe avait dites à Marie. En cela les Juifs sont louables — Ne manque pas de consoler ceux qui pleurent . Néanmoins, la divine Providence fit qu’ils la suivirent, pour que, du fait de leur présence nombreuse, quand Lazare fut relevé, "ce si grand miracle de la résurrection d’un mort de quatre jours trouve de très nombreux témoins", comme le dit Augustin .
Louis-Claude Fillion
Les Juifs… Cf. verset 19. - L’ayant vue se lever rapidement et sortir. L’évangéliste répète ce trait, pour mieux montrer combien les visiteurs furent frappés de l’émotion subite de Marie et de son départ précipité. - La suivirent, en disant... (N, B, C, D, L, X, etc., ont « ayant supposé »)… Croyant que, saisie par un paroxysme de douleur, elle allait pleurer auprès du sépulcre de son frère, ils la suivirent pour lui adresser là quelques paroles de sympathie. - Elle va au tombeau… La visite des tombeaux, surtout aux premiers jours de deuil, n’était pas moins dans les mœurs des anciens Juifs que dans les nôtres. Ce sont plus ordinairement les femmes qui la pratiquent en Orient. Elles passent parfois de longues heures au cimetière, et s’abandonnent sur la tombe de leurs proches à toutes les manifestations qu’inspire une violente douleur. Voyez notre Atlas archéologique de la Bible, pl. 19, fig. 11, et pl. 20, fig. 9 ; nos Essais d’exégèse, Lyon 1884, p. 302 et ss. ; Thomson, The Land and the Book, Londres 1876, p. 102-104, etc. - Pour y pleurer : expression qui désigne des pleurs à haute voix, des sanglots. Cf. 16, 20 ; 20, 11 et ss ; Matth. 2, 18 ; Marc. 5, 38 ; Luc. 7, 13 ; Act. 9, 39, etc. Nous aurons un autre verbe au verset 35. - Les Juifs n’avaient pas songé à faire la même supposition quand Marthe les avait quittés ; elle leur vient immédiatement à l’esprit pour Marie : cela encore est caractéristique.