Jean 11, 50

vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. »

vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. »
Louis-Claude Fillion
Et vous ne réfléchissez pas. Poursuivant la phrase commencée, il leur suggère avec la même désinvolture un moyen sommaire et expéditif, mais brutal, qui conjurera tout péril. - Qu’il vaut mieux pour vous qu’un seul homme… L’assemblée comprit à demi-mot quel était cet homme qui, d’après la motion de Caïphe, devait servir de bouc émissaire. - Meure pour le peuple : c’est dans la Bible une dénomination spécifique des Juifs, en tant qu’ils formaient la nation théocratique ; le peuple par excellence. - La nation … tout entière. « toute » par opposition à « un seul » (ces deux expressions sont emphatiques). Le mot « gens » (nation) correspond à ἔθνος , qui représente simplement les Juifs comme un des peuples du monde. - Périsse : à la manière et pour le motif précédemment développé, verset 48. La mort d’un seul au lieu de la ruine universelle ! N’était-ce pas un expédient admirable ? C’était, indépendamment de la nature divine de Jésus, un abominable sophisme, pour légitimer un crime. Comme si la raison d’État pouvait tout justifier, tout permettre ! Mais Caïphe, avant et après tant d’autres, était un politique que ne gênait aucun scrupule.