Jean 13, 12
Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ?
Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ?
1769. L'ordre voulu par le Seigneur pour cette exhortation consiste à enseigner par la parole ce qu'il a fait tout d'abord par une œuvre. Et quant à cela, l'Évangéliste dit : APRÈS DONC AVOIR LAVÉ LEURS PIEDS - Tout ce que Jésus a commencé à faire et à enseigner. - Celui qui les fera et les enseignera, celui-là sera appelé grand dans le royaume des deux.
1770. La condition de celui qui donne l'exhortation est indiquée par son habit (habitus) et par sa position.
Par son habit, parce qu'à différentes personnes conviennent des habits différents selon la diversité de leurs actes propres - Le vêtement d'un homme parle de lui. Donc, autre est l'habit qui convient au serviteur, autre celui qui convient à celui qui enseigne. Parce qu'il doit être libre pour servir, il convient au serviteur de déposer les vêtements qui le gênent. Et c'est pourquoi le Christ, lorsqu'il voulut servir, se lève du repas et dépose ses vêtements. À celui qui enseigne, qui doit être grave et éminent par son autorité, il convient d'être bien habillé et élégant. Et c'est pourquoi le Seigneur voulant enseigner REPRIT SES VÊTEMENTS.
La condition de celui qui exhorte est indiquée aussi par sa position : parce qu'il voulait servir, il se leva ; c'est pourquoi l’Évangéliste dit : il se lève du repas. Et maintenant, voulant enseigner, le Christ se remet à table, et c'est pourquoi il est dit : ET S'ÉTANT ALLONGÉ DE NOUVEAU, IL LEUR DIT. Et cela parce que la doctrine doit être enseignée dans la tranquillité. En effet, en s'asseyant et en se reposant, l'âme devient sage et prudente.
1771. Ces trois choses sont porteuses d'un mystère. En effet, le Christ a donné à ses disciples une doctrine parfaite quand il leur envoya l'Esprit Saint - Mais le Paraclet, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui-même3 vous enseignera tout.
Trois choses ont précédé la mission même de l'Esprit Saint. D'abord le lavement des péchés par la Passion - Il nous a lavés de nos péchés par son sang ; et quant à cela il dit : APRÈS DONC AVOIR LAVÉ LEURS PIEDS, c'est-à-dire la purification étant accomplie par son sang.
Ensuite la Résurrection : en effet le Christ, avant sa Passion, eut un corps mortel, et certes cette mortalité ne lui convenait pas selon sa personne de Fils de Dieu, mais selon la nature humaine qu'il a assumée ; mais après qu'il fût ressuscité par la puissance de sa divinité, il reçut l'immortalité du corps. Et quant à cela il dit : IL REPRIT SES VÊTEMENTS, c'est-à-dire qu'en ressuscitant il a été rendu immorte. Et il dit SES, parce qu'il a reçu l'immortalité par sa propre puissance - Sa vie est une vie pour Dieu -, c'est-à-dire qu'il vit par la puissance de Dieu. Au sujet de ces vêtements, il est dit dans l'Apocalypse : Le vainqueur sera revêtu de vêtements blancs.
Enfin la session à la droite du Père, et cela dans l'Ascension, comme il est dit plus bas : Si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous. Et quant à cela il dit : S'ÉTANT ALLONGÉ DE NOUVEAU, c'est-à-dire siégeant à la droite du Père - Or le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et il s'assit à la droite de Dieu. Et il dit DE NOUVEAU, non pas qu'en tant que Fils de Dieu il ait jamais manqué de siéger - bien au contraire, de toute éternité il est dans le sein du Père -, mais parce que, en tant qu'homme, il a été élevé jusqu'aux biens les plus excellents du Père - Aussi Dieu l’α-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom.
Ainsi donc, avant d'envoyer le Saint-Esprit qui enseigne parfaitement, il lava par son sang versé ; il reprit ses vêtements en ressuscitant ; il se remit à table en montant dans la gloire.
1770. La condition de celui qui donne l'exhortation est indiquée par son habit (habitus) et par sa position.
Par son habit, parce qu'à différentes personnes conviennent des habits différents selon la diversité de leurs actes propres - Le vêtement d'un homme parle de lui. Donc, autre est l'habit qui convient au serviteur, autre celui qui convient à celui qui enseigne. Parce qu'il doit être libre pour servir, il convient au serviteur de déposer les vêtements qui le gênent. Et c'est pourquoi le Christ, lorsqu'il voulut servir, se lève du repas et dépose ses vêtements. À celui qui enseigne, qui doit être grave et éminent par son autorité, il convient d'être bien habillé et élégant. Et c'est pourquoi le Seigneur voulant enseigner REPRIT SES VÊTEMENTS.
La condition de celui qui exhorte est indiquée aussi par sa position : parce qu'il voulait servir, il se leva ; c'est pourquoi l’Évangéliste dit : il se lève du repas. Et maintenant, voulant enseigner, le Christ se remet à table, et c'est pourquoi il est dit : ET S'ÉTANT ALLONGÉ DE NOUVEAU, IL LEUR DIT. Et cela parce que la doctrine doit être enseignée dans la tranquillité. En effet, en s'asseyant et en se reposant, l'âme devient sage et prudente.
1771. Ces trois choses sont porteuses d'un mystère. En effet, le Christ a donné à ses disciples une doctrine parfaite quand il leur envoya l'Esprit Saint - Mais le Paraclet, l'Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui-même3 vous enseignera tout.
Trois choses ont précédé la mission même de l'Esprit Saint. D'abord le lavement des péchés par la Passion - Il nous a lavés de nos péchés par son sang ; et quant à cela il dit : APRÈS DONC AVOIR LAVÉ LEURS PIEDS, c'est-à-dire la purification étant accomplie par son sang.
Ensuite la Résurrection : en effet le Christ, avant sa Passion, eut un corps mortel, et certes cette mortalité ne lui convenait pas selon sa personne de Fils de Dieu, mais selon la nature humaine qu'il a assumée ; mais après qu'il fût ressuscité par la puissance de sa divinité, il reçut l'immortalité du corps. Et quant à cela il dit : IL REPRIT SES VÊTEMENTS, c'est-à-dire qu'en ressuscitant il a été rendu immorte. Et il dit SES, parce qu'il a reçu l'immortalité par sa propre puissance - Sa vie est une vie pour Dieu -, c'est-à-dire qu'il vit par la puissance de Dieu. Au sujet de ces vêtements, il est dit dans l'Apocalypse : Le vainqueur sera revêtu de vêtements blancs.
Enfin la session à la droite du Père, et cela dans l'Ascension, comme il est dit plus bas : Si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous. Et quant à cela il dit : S'ÉTANT ALLONGÉ DE NOUVEAU, c'est-à-dire siégeant à la droite du Père - Or le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et il s'assit à la droite de Dieu. Et il dit DE NOUVEAU, non pas qu'en tant que Fils de Dieu il ait jamais manqué de siéger - bien au contraire, de toute éternité il est dans le sein du Père -, mais parce que, en tant qu'homme, il a été élevé jusqu'aux biens les plus excellents du Père - Aussi Dieu l’α-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom.
Ainsi donc, avant d'envoyer le Saint-Esprit qui enseigne parfaitement, il lava par son sang versé ; il reprit ses vêtements en ressuscitant ; il se remit à table en montant dans la gloire.
1772. Le Seigneur donne ensuite son exhortation ; d'abord il interroge, ensuite il rappelle leur confession qu'il met en lumière [n° 1774], puis il conclut [n° 1778], et enfin il confirme la conclusion [n° 1780].
Selon Origène , SAVEZ-VOUS CE QUE JE VOUS AI FAIT ? peut être pris d'une manière impérative. Autrement dit : VOUS SAVEZ CE QUE JE VOUS AI FAIT. Et le Seigneur dit alors cela pour éveiller leur intelligence.
1773. Il interroge quand il dit : SAVEZ-VOUS CE QUE JE VOUS AI FAIT ? Autrement dit : vous avez vu les faits, mais la cause pour laquelle j'ai fait cela, vous ne la comprenez pas. Et c'est pourquoi il cherche ainsi à montrer la grandeur de cet acte, et il conduit à la considérer.
En effet les œuvres de Dieu doivent être considérées parce qu'elles sont profondes - Qu'elles sont magnifiques tes œuvres, Seigneur ! Tes pensées extrêmement profondes \ À peine en effet pouvons-nous connaître d'une façon suffisante la raison (ratio) des œuvres de Dieu - J'ai compris que la raison des œuvres de Dieu, l'homme ne pouvait en trouver aucune. Elles sont aussi délectables à considérer - Tu m'as réjoui, Seigneur, dans tes actes. De plus elles sont utiles car elles conduisent à la connaissance de leur Auteur - Ils n'ont pas, en considérant les œuvres, connu quel était l'ouvrier*. Et plus haut : Les œuvres que le Père m'a données pour que je les accomplisse, ces œuvres mêmes que je fais rendent témoignage de moi.
1774. Il approuve leur confession ; d'abord il la présente, puis il la loue [n° 1776].
1775. Il faut savoir que l'Apôtre, dans la première épître aux Corinthiens, dit deux choses du Christ, à savoir qu'il est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. En tant qu'il est puissance de Dieu, il domine sur toutes choses, comme le dit Ambroisele Seigneur est un nom de puissance. En tant qu'il est sagesse de Dieu il les instruit tous, et c'est pourquoi les disciples l'appelaient Seigneur - Seigneur, à qui irons-nous ? - et Maître - Rabbi, mange . Et ceci à juste titre. En effet, le Seigneur lui-même est le seul qui crée et recrée - Sachez que lui-même est Dieu -, et lui seul est le Maître qui enseigne de l'intérieur - Votre Maître unique, c'est le Christ.
1776. Il loue ensuite leur confession. Là il faut savoir que quelque chose est rendu louable de deux manières. D'une première manière si ce qui est dit correspond à la réalité dont on parle, ce qui se fait par la vérité, parce que si c'est faux, cela ne correspond pas à la réalité \ C'est pourquoi on dit bien : Rejetant le mensonge, dites la vérité. En effet on doit à ce point éviter les mensonges que même s'ils semblent tourner à la louange de Dieu, ils ne doivent pas être dits. Quant à cela donc, il dit : VOUS DITES BIEN, ce que vous dites est vrai, parce que cela se rapporte à moi : DE FAIT, JE LE SUIS, MAÎTRE ET SEIGNEUR. MAÎTRE, dis-je, à cause de la sagesse que j'enseigne par des paroles ; SEIGNEUR, à cause de la puissance que je manifeste par des miracles.
D'une autre manière, quelque chose est rendu louable si ce qui est dit correspond à la personne qui le dit. Certains, en effet, appellent le Christ MAÎTRE ET SEIGNEUR sans que cela leur convienne puisqu'ils ne se soumettent pas à la discipline et au commandement de Dieu. Et ceux-là ne le disent pas bien. C'est pourquoi à ceux qui disent : Seigneur, ouvre-nous', il répond : Amen, Amen, je vous le dis, je ne vous connais pas, parce qu'ils ne disent pas cela avec leur cœur, mais seulement avec leur bouche. MAÎTRE ET SEIGNEUR : cela, les Apôtres le disaient bien, parce qu'il leur revenait de le dire. C'est pourquoi il leur dit : ET VOUS DITES BIEN, à savoir : vous dites vrai, DE FAIT, JE LE SUIS, c'est-à-dire, pour vous, Maître et Seigneur, car vous m'écoutez comme Maître - A qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle -, et vous me suivez comme Seigneur - Voici que nous avons tout laissé et nous t'avons suivi.
1777. Mais contrairement à cela, il est dit dans le livre des Proverbes : Qu'un étranger te loue, et non ta bouche. Il semble donc que le Seigneur n'ait pas bien agi en se recommandant. Mais à cela Augustinrépond de deux manières.
D'une première manière, en disant qu'il est blâmable que quelqu'un se recommande lui-même, à cause du danger de s'enorgueillir. Car se plaire à soi-même est dangereux pour celui qui veille à ne pas s'enorgueillir. Par conséquent, quand le danger de s'enorgueillir ne menace pas, se recommander soi-même n'est pas blâmable. Or chez le Christ ce danger n'était pas à craindre ; lui en effet qui est au-dessus de tout, aussi grandement qu'il se loue, ne s'élève pas trop haut.
D'une autre manière, en disant que parfois il est louable que l'homme se mette en avant quand cela sert à l'utilité des fidèles. Et c'est ainsi que l'Apôtre se met en avant. Mais il nous est fort utile et nécessaire de toute manière de connaître Dieu parce qu'en cela consiste toute notre perfection. C'est pourquoi il nous est utile qu'il nous révèle sa grandeur ; du reste nous ne pourrions d'aucune façon la connaître s'il ne se révélait pas, lui qui la connaît. Et c'est pourquoi il faut que lui-même se loue pour nous, parce que, comme le dit Augustin \ si en ne se louant pas il veut éviter une sorte d'arrogance, il nous refusera la sagesse - La Sagesse louera son âme.
1778. Il conclut, et ici il argumente à partir de ce qui semble être moindre vers ce qui semble être davantage. En effet, il semble moins [évident] que le plus grand doive faire quelque chose d'humble plutôt que le plus petit. Et selon cela, il conclut : SI DONC MOI, qui suis plus grand, parce que je suis LE SEIGNEUR ET LE MAÎTRE, JE VOUS AI LAVÉ LES PIEDS, VOUS AUSSI, qui êtes plus petits, qui êtes disciples et serviteurs, devez d'autant plus VOUS LAVER LES PIEDS LES UNS AUX AUTRES - Celui qui est plus grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur (...)· Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir'.
1779. Or il semble que cela ait raison de précepte ; mais celui qui néglige un précepte pèche mortellement. Donc celui qui ne lave pas les pieds des autres pèche mortellement.
Il faut répondre, selon Augustin, que tout homme doit laver les pieds de l'autre soit corporellement, soit spirituellement. Et il est bien meilleur, et plus vrai sans controverse, qu'il le fasse aussi de ses mains, afin que le chrétien ne dédaigne pas de faire ce que fit le Christ. En effet, quand le corps est incliné vers les pieds du frère, en son cœur aussi le sentiment d'humilité est éveillé ou, si déjà il était présent, il est confirmé. Et si cela ne se fait pas par une œuvre, nous devons du moins le faire par le cœur.
Dans le lavement des pieds est donné à entendre le lavement des taches. Donc, spirituellement, tu laves les pieds de ton frère toutes les fois que tu laves ses taches, dans la mesure de tes moyens. Et cela se fait de trois manières. En lui remettant son offense - Pardonnez-vous mutuellement, si l'un a contre l'autre quelque sujet de plainte ; le Seigneur vous a pardonnes, faites de même à votre tour. De même en priant pour ses péchés - Priez les uns pour les autres, afin que vous soyez sauvés. Et cette double manière de laver les fautes est commune à tous les fidèles. Une troisième manière appartient aux prêtres, qui doivent laver en remettant les péchés par le pouvoir des clefs- Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis.
Nous pouvons dire aussi que, dans cet acte, le Seigneur montre toutes les œuvres de la miséricorde. Car celui qui donne du pain à l'affamé lave ses pieds, et de même celui qui l'accueille en son logement et celui qui couvre celui qui est nu, et de même pour les autres choses - Prenez part aux besoins des saints.
1780. Il confirme maintenant la conclusion, et cela de quatre manières : en soulignant son intention [n° 1781], par son autorité [n° 1782], en rappelant la récompense qui est due à cette œuvre [n° 1784], et à cause de la dignité de ceux auxquels il lave les pieds [n° 1793].
L'intention du Christ
1781. Il dit donc : cela, je l'ai fait précisément pour vous donner un exemple. Et c'est pourquoi vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres, parce que c'était mon intention à travers cet acte. Car pour les actions des hommes, les exemples touchent plus que les paroles. En effet, un homme fait et choisit ce qui lui semble bon. C'est pourquoi il montre que ce qu'il a lui-même choisi est bon, plus qu'il ne montre qu'il faut choisir ce qu'il enseigne. Et de là vient que quand quelqu'un dit quelque chose et cependant fait autre chose, ce qu'il fait influence plus les autres que ce qu'il enseigne. Et c'est pourquoi il est grandement nécessaire de donner l'exemple à partir d'un acte même.
Mais l'exemple de l'homme purement homme dans le genre humain n'était pas suffisant à imiter, soit parce que la raison humaine ne possède pas toute la connaissance, soit parce que dans la considération même des réalités elle se trompe. Et c'est pourquoi nous est donné l'exemple du Fils de Dieu, exemple qui est infaillible et qui suffit à tout. Augustin dit : « L'orgueil n'est pas guéri s'il n'est pas guéri par l'humilité divine », et semblablement l'avarice, et ainsi les autres défauts.
Remarque que le Fils de Dieu nous est donné comme exemple de vertu d'une manière très convenable. En effet il est lui-même l'art du Père, de sorte que, comme il fut l'exemplaire de la création, il devait être aussi l'exemplaire de la justification - Le Christ a souffert pour vous, en vous laissant un exemple. - Mon pied a suivi ses traces*.
L'autorité du Christ
1782. Ensuite, le Seigneur confirme la conclusion en vertu de son autorité ; et d'abord il montre la condition des disciples, puis leur office.
La condition des disciples est d'être des serviteurs - Lorsque vous aurez fait tout ce qui vous a été commandé, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles ; leur office est d'être des apôtres, c'est-à-dire des envoyés - Il en choisit douze, qu'il nomma Apôtres. Ainsi donc, il dit : Je dis que vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres, comme moi je vous ai lavé les pieds, parce que LE SERVITEUR N'EST PAS PLUS GRAND QUE SON SEIGNEUR quant à sa condition, NI l'apôtre, c'est-à-dire L'ENVOYÉ, PLUS GRAND QUE CELUI QUI L'A ENVOYÉ. Bien que le Fils de Dieu lui-même, qui est l'Apôtre de notre profession de foi, comme le dit l'épître aux Hébreux, soit égal à celui qui l'a envoyé, à savoir au Père, il est vrai cependant pour tous les autres que
1783. Mais plus bas, le Seigneur dit à ses disciples : Désormais, je ne vous appellerai plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître .
Il faut répondre qu'il existe deux servitudesl'une qui procède d'une crainte filiale, et qui fait un bon serviteur - C'est bien, serviteur bon et fidèle -, et c'est de cette manière que le Seigneur les appelle serviteurs. L'autre est la servitude qu'entraîne la crainte servile, au sujet de laquelle Matthieu dit : Serviteur mauvais, je t'ai remis toute cette somme parce que tu m'as supplié. Et de cette servitude, le Seigneur dit : Je ne vous appellerai plus serviteurs.
La récompense
1784. Ensuite, il confirme la conclusion en exposant la récompense. D'abord il présente la récompense, puis il en écarte un de cette récompense [n° 1786].
1785. Il dit donc : SACHANT CELA, autrement dit : tu nous dis ce qu'assurément nous n'ignorons pas. Pourquoi donc nous le dis-tu ? Parce que, dis-je, SACHANT CELA, ce qui est certes le propre de tous, cependant HEUREUX SEREZ-VOUS, SI VOUS LE FAITES, ce qui est le propre d'un petit nombre.
Et il dit SACHANT et SI VOUS LE FAITES parce que, comme il est dit dans Luc : Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent. - Une bonne intelligence à tous ceux qui la pratiquent. Et à l'opposé : Celui qui sait faire le bien et qui ne le fait pas, il y a péché pour lui.
1786. Là il en écarte un en disant : CE N'EST PAS DE VOUS TOUS QUE JE PARLE.
D'abord il indique cette exception en la montrant [n° 1787], puis en répondant à une question tacite [n° 1788]. Ensuite il donne la raison de cette exception [n° 1790] et enfin la raison pour laquelle il montre l'exception [n° 1792].
1787. Ici, il montre l'exception. Autrement dit : HEUREUX SEREZ-VOUS, cependant non pas tous, parce que CE N'EST PAS DE VOUS TOUS QUE JE PARLE quand je dis que vous parviendrez à la béatitude - Tous courent, mais un seul remporte le ρήχ. Il y a en effet parmi vous quelqu'un, Judas, qui ne sera pas heureux, qui ne le fera pas.
Mais, selon Origène, le Seigneur ne dit pas HEUREUX SEREZ-VOUS d'une manière absolue ; il pose une condition en disant : SI VOUS LE FAITES. Et cela assurément est vrai pour tous, même pour Judas. Si en effet Judas l'avait fait, il aurait été heureux. C'est pourquoi il veut restreindre plus ce qu'il dit : LE SERVITEUR N'EST PAS PLUS GRAND QUE SON SEIGNEUR, autrement dit : je dis que vous êtes serviteurs et apôtres, cependant CE N'EST PAS DE VOUS TOUS QUE JE PARLE. Judas, en effet, étant donné qu'il était serviteur du péché, n'était pas serviteur du Verbe divin ni Apôtre, le diable étant entré dans son cœur.
1788. Mais on pourrait dire : du fait qu'il ne dit pas de tous qu'ils doivent être heureux, ou être ses apôtres, c'est donc par imprévu que quelqu'un de son collège va périr. C'est pourquoi le Seigneur, répondant à cela, dit : MOI, JE CONNAIS CEUX QUE J'AI CHOISIS, autrement dit : ceux qui ont été choisis ne périront pas.
Mais tous n'ont pas été choisis. Celui-là donc périra qui n'a pas été choisi, c'est-à-dire Judas - Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis.
1789. Mais à cela s'oppose ce qui est dit plus haut : N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les Douze ? Donc, puisque Judas était l'un des Douze, il semble qu'il ait été choisi.
Il faut dire qu'il y a deux choix. L'un est pour la justice présente, et selon celui-là Judas fut choisi. L'autre choix est en vue de la grâce finale, et selon celui-là Judas ne fut pas choisi.
1790. La raison de cette exception est POUR QUE L'ÉCRITURE S'ACCOMPLISSE. Et ici l'Écriture annonce à l'avance non parce qu'elle oblige, mais parce que ce qui devait arriver, elle ne l'a pas tu - Il faut que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. - Pas un i, pas un point sur l'i, ne passera de la Loi, jusqu'à ce que tout cela arrive. Ici l'Écriture dit : CELUI QUI MANGE LE PAIN AVEC MOI, LÈVERA CONTRE MOI SON TALON. Il existe de ce verset une autre traduction où nous lisons : Même l'homme de ma paix, en qui j'espérais, lui qui mangeait mon pain, a levé contre moi le talon.
Là est montrée la familiarité de Judas à l'égard du Christ, quand il dit : CELUI QUI MANGE LE PAIN AVEC MOI – Judas en effet, avec les autres disciples, a mangé le pain avec le Christ, même le pain consacré.
De même nous est montrée sa tentative maligne contre le Christ : LÈVERA CONTRE MOI SON TALON, c'est-à-dire qu'il essaiera de me fouler aux pieds. En effet, c'est avec le talon que nous écrasons nos ennemis - Celle-ci te brisera la tête, et toi, tu la viseras au talon. On dit donc que quelqu'un lève son talon contre un autre quand il essaie de l'écraser. Mais cela Judas ne le pourra pas ; parce que là où il croit m'écraser, de là je serai exalté. Plus haut : Et moi, quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout à moi.
1791. En regardant l'exemple de Judas qui, devenu possesseur de biens infinis, récompensa son bienfaiteur dans le sens contraire, nous avons un exemple pour ne pas être scandalisés si parfois nous souffrons quelques maux de la part de serviteurs ou de gens de très peu de valeur. Le Seigneur a choisi Judas, sachant qu'il serait mauvais, pour faire comprendre qu'aucune société humaine n'existerait sans quelque mélange de mal - Comme le lis entre les épines, ainsi est ma bien-aimée entre les jeunes femmes". C'est pourquoi Augustin dit dans une lettre« Je n'ose pas prétendre que ma maison soit meilleure que l'assemblée des Apôtres. »
L'exemple nous est encore donné pour que, s'il arrive que quelqu'un admis par un prélat dans la société de l'Église devienne mauvais, cela ne soit par pour la condamnation de ce prélat. Voilà en effet que Judas, choisi par le Christ, est devenu le traître. Ainsi aussi Philippe prit Simon le magicien - Rend-on le mal pour le bien, puisqu'ils ont creusé une fosse pour mon âme ? - Les ennemis de l'homme, les gens de sa maison (...)
1792. Il poursuit en indiquant la cause pour laquelle il a fait cette exception. Autrement dit : longtemps, j'ai tu sa malice, mais parce que c'est le moment de la faire paraître en public, DÈS À PRÉSENT JE VOUS LE DIS, c'est-à-dire je le manifeste, AVANT QUE CELA N'ARRIVE : POUR QUE QUAND CELA ARRIVERA VOUS CROYIEZ QUE MOI JE SUIS, moi qui prédis ce qui doit arriver et manifeste les secrets du cœur, ce qui est le propre de Dieu - Pervers est le cœur de l'homme, et insondable : qui peut le pénétrer ? Moi, le Seigneur, je scrute le cœur et je sonde les reins. - Annoncez-nous ce qui arrivera, et nous saurons que vous êtes des dieux . - Moi je suis celui qui suis.
La dignité de ceux auxquels il lave les pieds
1793. La conclusion qu'il a donnée, il la confirme ensuite à partir de la dignité de ceux auxquels il a lavé les pieds. Leur dignité est si grande que les gestes de service empressés à leur égard semblent en quelque sorte rejaillir sur Dieu, mais cependant selon un certain degré, c'est-à-dire parce que ce qui est fait aux fidèles du Christ rejaillit sur Dieu le Père.
En premier lieu, il montre comment ce qui est fait aux disciples du Christ rejaillit sur le Christ. Et quant à cela il dit : AMEN, AMEN, JE VOUS LE DIS. Autrement dit : vraiment vous devez vous laver les pieds, parce que QUI REÇOIT QUELQU'UN QUE J'AURAI ENVOYÉ, C'EST MOI QU'IL REÇOIT. Le service qui est prodigué à ceux que moi j'envoie, je me l'attribue - Qui vous accueille, m'accueille.
En second lieu, il montre comment le service prodigué au Christ rejaillit sur le Père, en disant : QUI ME REÇOIT, REÇOIT CELUI QUI M'A ENVOYÉ. Plus haut il avait dit : Afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père.
Selon Origène , on peut comprendre cela de deux manières. D'une première manière en unissant, et alors voici le sens : QUI REÇOIT QUELQU'UN QUE J'AURAI ENVOYÉ, C'EST MOI QU'IL REÇOIT ; ET QUI ME REÇOIT, REÇOIT CELUI QUI M'A ENVOYÉ ; c'est-à-dire : qui reçoit ceux que j'ai envoyés, reçoit aussi le Père. Qui donc reçoit quelqu'un que j'aurai envoyé, reçoit le Père.
D'une autre manière, en distinguant, et voici le sens : QUI REÇOIT QUELQU'UN QUE J'AURAI ENVOYÉ, C'EST MOI QU'IL REÇOIT. C'est vrai d'une manière sensible, mais QUI ME REÇOIT, c'est-à-dire en tant que je viens spirituellement dans les âmes - Que le Christ habite en vos cœurs par la foi -, REÇOIT CELUI QUI M'A ENVOYÉ, c'est-à-dire le Père. Non seulement moi je demeurerai en lui, mais aussi le Père - Nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure.
1794. Mais à partir de cela, Arius s'efforce de confirmer son erreur : le Seigneur dit que celui qui reçoit celui que lui-même envoie, le reçoit lui-même, et que celui qui le reçoit lui-même, reçoit le Père. Donc le rapport est le même entre le Père qui envoie et son Fils, et entre le Fils qui envoie et ses disciples. Mais le Christ qui envoie est plus grand que les disciples qui sont envoyés. Donc le Père est plus grand que le Fils.
À cela il faut répondre, selon Augustin, que dans le Christ il y eut deux natures : la nature humaine et la nature divine. Il parle donc d'une part selon la nature humaine, en disant : QUI REÇOIT QUELQU'UN QUE J'AURAI ENVOYÉ, C'EST MOI, en tant qu'homme, QU'IL REÇOIT, moi qui partage avec eux une même nature ; et, d'autre part, selon la divinité : QUI ME REÇOIT, comme Dieu, REÇOIT CELUI QUI M'A ENVOYÉ, moi qui suis avec lui une seule nature. Ou bien : QUI REÇOIT celui que moi j'envoie, ME REÇOIT, moi dont l'autorité est en eux ; et QUI ME REÇOIT, reçoit le Père dont l'autorité est en moi. Ainsi dans ces paroles est contenue comme la médiation du Christ entre Dieu et l'homme - Le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même (…)
II – LA DÉFAILLANCE DES DISCIPLES QUI N'ÉTAIENT PAS CAPABLES DE SUIVRE LE CHRIST
1795. Plus haut l'Évangéliste montre l'exemple que le Christ donna à ses disciples. Ici il montre cette défaillance des disciples que Jésus leur annonce, à eux qui n'étaient pas encore capables de le suivre. Il montre d'abord la défaillance du disciple qui le trahit, puis la défaillance du disciple qui le renia [n° 1840].
A. LA DÉFAILLANCE DU DISCIPLE QUI TRAHIT LE CHRIST
L'Évangéliste annonce la trahison du disciple, puis sa séparation d'avec eux, ou son départ [n° 1825].
Selon Origène , SAVEZ-VOUS CE QUE JE VOUS AI FAIT ? peut être pris d'une manière impérative. Autrement dit : VOUS SAVEZ CE QUE JE VOUS AI FAIT. Et le Seigneur dit alors cela pour éveiller leur intelligence.
1773. Il interroge quand il dit : SAVEZ-VOUS CE QUE JE VOUS AI FAIT ? Autrement dit : vous avez vu les faits, mais la cause pour laquelle j'ai fait cela, vous ne la comprenez pas. Et c'est pourquoi il cherche ainsi à montrer la grandeur de cet acte, et il conduit à la considérer.
En effet les œuvres de Dieu doivent être considérées parce qu'elles sont profondes - Qu'elles sont magnifiques tes œuvres, Seigneur ! Tes pensées extrêmement profondes \ À peine en effet pouvons-nous connaître d'une façon suffisante la raison (ratio) des œuvres de Dieu - J'ai compris que la raison des œuvres de Dieu, l'homme ne pouvait en trouver aucune. Elles sont aussi délectables à considérer - Tu m'as réjoui, Seigneur, dans tes actes. De plus elles sont utiles car elles conduisent à la connaissance de leur Auteur - Ils n'ont pas, en considérant les œuvres, connu quel était l'ouvrier*. Et plus haut : Les œuvres que le Père m'a données pour que je les accomplisse, ces œuvres mêmes que je fais rendent témoignage de moi.
1774. Il approuve leur confession ; d'abord il la présente, puis il la loue [n° 1776].
1775. Il faut savoir que l'Apôtre, dans la première épître aux Corinthiens, dit deux choses du Christ, à savoir qu'il est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. En tant qu'il est puissance de Dieu, il domine sur toutes choses, comme le dit Ambroisele Seigneur est un nom de puissance. En tant qu'il est sagesse de Dieu il les instruit tous, et c'est pourquoi les disciples l'appelaient Seigneur - Seigneur, à qui irons-nous ? - et Maître - Rabbi, mange . Et ceci à juste titre. En effet, le Seigneur lui-même est le seul qui crée et recrée - Sachez que lui-même est Dieu -, et lui seul est le Maître qui enseigne de l'intérieur - Votre Maître unique, c'est le Christ.
1776. Il loue ensuite leur confession. Là il faut savoir que quelque chose est rendu louable de deux manières. D'une première manière si ce qui est dit correspond à la réalité dont on parle, ce qui se fait par la vérité, parce que si c'est faux, cela ne correspond pas à la réalité \ C'est pourquoi on dit bien : Rejetant le mensonge, dites la vérité. En effet on doit à ce point éviter les mensonges que même s'ils semblent tourner à la louange de Dieu, ils ne doivent pas être dits. Quant à cela donc, il dit : VOUS DITES BIEN, ce que vous dites est vrai, parce que cela se rapporte à moi : DE FAIT, JE LE SUIS, MAÎTRE ET SEIGNEUR. MAÎTRE, dis-je, à cause de la sagesse que j'enseigne par des paroles ; SEIGNEUR, à cause de la puissance que je manifeste par des miracles.
D'une autre manière, quelque chose est rendu louable si ce qui est dit correspond à la personne qui le dit. Certains, en effet, appellent le Christ MAÎTRE ET SEIGNEUR sans que cela leur convienne puisqu'ils ne se soumettent pas à la discipline et au commandement de Dieu. Et ceux-là ne le disent pas bien. C'est pourquoi à ceux qui disent : Seigneur, ouvre-nous', il répond : Amen, Amen, je vous le dis, je ne vous connais pas, parce qu'ils ne disent pas cela avec leur cœur, mais seulement avec leur bouche. MAÎTRE ET SEIGNEUR : cela, les Apôtres le disaient bien, parce qu'il leur revenait de le dire. C'est pourquoi il leur dit : ET VOUS DITES BIEN, à savoir : vous dites vrai, DE FAIT, JE LE SUIS, c'est-à-dire, pour vous, Maître et Seigneur, car vous m'écoutez comme Maître - A qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle -, et vous me suivez comme Seigneur - Voici que nous avons tout laissé et nous t'avons suivi.
1777. Mais contrairement à cela, il est dit dans le livre des Proverbes : Qu'un étranger te loue, et non ta bouche. Il semble donc que le Seigneur n'ait pas bien agi en se recommandant. Mais à cela Augustinrépond de deux manières.
D'une première manière, en disant qu'il est blâmable que quelqu'un se recommande lui-même, à cause du danger de s'enorgueillir. Car se plaire à soi-même est dangereux pour celui qui veille à ne pas s'enorgueillir. Par conséquent, quand le danger de s'enorgueillir ne menace pas, se recommander soi-même n'est pas blâmable. Or chez le Christ ce danger n'était pas à craindre ; lui en effet qui est au-dessus de tout, aussi grandement qu'il se loue, ne s'élève pas trop haut.
D'une autre manière, en disant que parfois il est louable que l'homme se mette en avant quand cela sert à l'utilité des fidèles. Et c'est ainsi que l'Apôtre se met en avant. Mais il nous est fort utile et nécessaire de toute manière de connaître Dieu parce qu'en cela consiste toute notre perfection. C'est pourquoi il nous est utile qu'il nous révèle sa grandeur ; du reste nous ne pourrions d'aucune façon la connaître s'il ne se révélait pas, lui qui la connaît. Et c'est pourquoi il faut que lui-même se loue pour nous, parce que, comme le dit Augustin \ si en ne se louant pas il veut éviter une sorte d'arrogance, il nous refusera la sagesse - La Sagesse louera son âme.
1778. Il conclut, et ici il argumente à partir de ce qui semble être moindre vers ce qui semble être davantage. En effet, il semble moins [évident] que le plus grand doive faire quelque chose d'humble plutôt que le plus petit. Et selon cela, il conclut : SI DONC MOI, qui suis plus grand, parce que je suis LE SEIGNEUR ET LE MAÎTRE, JE VOUS AI LAVÉ LES PIEDS, VOUS AUSSI, qui êtes plus petits, qui êtes disciples et serviteurs, devez d'autant plus VOUS LAVER LES PIEDS LES UNS AUX AUTRES - Celui qui est plus grand parmi vous, qu'il soit votre serviteur (...)· Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi mais pour servir'.
1779. Or il semble que cela ait raison de précepte ; mais celui qui néglige un précepte pèche mortellement. Donc celui qui ne lave pas les pieds des autres pèche mortellement.
Il faut répondre, selon Augustin, que tout homme doit laver les pieds de l'autre soit corporellement, soit spirituellement. Et il est bien meilleur, et plus vrai sans controverse, qu'il le fasse aussi de ses mains, afin que le chrétien ne dédaigne pas de faire ce que fit le Christ. En effet, quand le corps est incliné vers les pieds du frère, en son cœur aussi le sentiment d'humilité est éveillé ou, si déjà il était présent, il est confirmé. Et si cela ne se fait pas par une œuvre, nous devons du moins le faire par le cœur.
Dans le lavement des pieds est donné à entendre le lavement des taches. Donc, spirituellement, tu laves les pieds de ton frère toutes les fois que tu laves ses taches, dans la mesure de tes moyens. Et cela se fait de trois manières. En lui remettant son offense - Pardonnez-vous mutuellement, si l'un a contre l'autre quelque sujet de plainte ; le Seigneur vous a pardonnes, faites de même à votre tour. De même en priant pour ses péchés - Priez les uns pour les autres, afin que vous soyez sauvés. Et cette double manière de laver les fautes est commune à tous les fidèles. Une troisième manière appartient aux prêtres, qui doivent laver en remettant les péchés par le pouvoir des clefs- Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis.
Nous pouvons dire aussi que, dans cet acte, le Seigneur montre toutes les œuvres de la miséricorde. Car celui qui donne du pain à l'affamé lave ses pieds, et de même celui qui l'accueille en son logement et celui qui couvre celui qui est nu, et de même pour les autres choses - Prenez part aux besoins des saints.
1780. Il confirme maintenant la conclusion, et cela de quatre manières : en soulignant son intention [n° 1781], par son autorité [n° 1782], en rappelant la récompense qui est due à cette œuvre [n° 1784], et à cause de la dignité de ceux auxquels il lave les pieds [n° 1793].
L'intention du Christ
1781. Il dit donc : cela, je l'ai fait précisément pour vous donner un exemple. Et c'est pourquoi vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres, parce que c'était mon intention à travers cet acte. Car pour les actions des hommes, les exemples touchent plus que les paroles. En effet, un homme fait et choisit ce qui lui semble bon. C'est pourquoi il montre que ce qu'il a lui-même choisi est bon, plus qu'il ne montre qu'il faut choisir ce qu'il enseigne. Et de là vient que quand quelqu'un dit quelque chose et cependant fait autre chose, ce qu'il fait influence plus les autres que ce qu'il enseigne. Et c'est pourquoi il est grandement nécessaire de donner l'exemple à partir d'un acte même.
Mais l'exemple de l'homme purement homme dans le genre humain n'était pas suffisant à imiter, soit parce que la raison humaine ne possède pas toute la connaissance, soit parce que dans la considération même des réalités elle se trompe. Et c'est pourquoi nous est donné l'exemple du Fils de Dieu, exemple qui est infaillible et qui suffit à tout. Augustin dit : « L'orgueil n'est pas guéri s'il n'est pas guéri par l'humilité divine », et semblablement l'avarice, et ainsi les autres défauts.
Remarque que le Fils de Dieu nous est donné comme exemple de vertu d'une manière très convenable. En effet il est lui-même l'art du Père, de sorte que, comme il fut l'exemplaire de la création, il devait être aussi l'exemplaire de la justification - Le Christ a souffert pour vous, en vous laissant un exemple. - Mon pied a suivi ses traces*.
L'autorité du Christ
1782. Ensuite, le Seigneur confirme la conclusion en vertu de son autorité ; et d'abord il montre la condition des disciples, puis leur office.
La condition des disciples est d'être des serviteurs - Lorsque vous aurez fait tout ce qui vous a été commandé, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles ; leur office est d'être des apôtres, c'est-à-dire des envoyés - Il en choisit douze, qu'il nomma Apôtres. Ainsi donc, il dit : Je dis que vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres, comme moi je vous ai lavé les pieds, parce que LE SERVITEUR N'EST PAS PLUS GRAND QUE SON SEIGNEUR quant à sa condition, NI l'apôtre, c'est-à-dire L'ENVOYÉ, PLUS GRAND QUE CELUI QUI L'A ENVOYÉ. Bien que le Fils de Dieu lui-même, qui est l'Apôtre de notre profession de foi, comme le dit l'épître aux Hébreux, soit égal à celui qui l'a envoyé, à savoir au Père, il est vrai cependant pour tous les autres que
1783. Mais plus bas, le Seigneur dit à ses disciples : Désormais, je ne vous appellerai plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître .
Il faut répondre qu'il existe deux servitudesl'une qui procède d'une crainte filiale, et qui fait un bon serviteur - C'est bien, serviteur bon et fidèle -, et c'est de cette manière que le Seigneur les appelle serviteurs. L'autre est la servitude qu'entraîne la crainte servile, au sujet de laquelle Matthieu dit : Serviteur mauvais, je t'ai remis toute cette somme parce que tu m'as supplié. Et de cette servitude, le Seigneur dit : Je ne vous appellerai plus serviteurs.
La récompense
1784. Ensuite, il confirme la conclusion en exposant la récompense. D'abord il présente la récompense, puis il en écarte un de cette récompense [n° 1786].
1785. Il dit donc : SACHANT CELA, autrement dit : tu nous dis ce qu'assurément nous n'ignorons pas. Pourquoi donc nous le dis-tu ? Parce que, dis-je, SACHANT CELA, ce qui est certes le propre de tous, cependant HEUREUX SEREZ-VOUS, SI VOUS LE FAITES, ce qui est le propre d'un petit nombre.
Et il dit SACHANT et SI VOUS LE FAITES parce que, comme il est dit dans Luc : Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent. - Une bonne intelligence à tous ceux qui la pratiquent. Et à l'opposé : Celui qui sait faire le bien et qui ne le fait pas, il y a péché pour lui.
1786. Là il en écarte un en disant : CE N'EST PAS DE VOUS TOUS QUE JE PARLE.
D'abord il indique cette exception en la montrant [n° 1787], puis en répondant à une question tacite [n° 1788]. Ensuite il donne la raison de cette exception [n° 1790] et enfin la raison pour laquelle il montre l'exception [n° 1792].
1787. Ici, il montre l'exception. Autrement dit : HEUREUX SEREZ-VOUS, cependant non pas tous, parce que CE N'EST PAS DE VOUS TOUS QUE JE PARLE quand je dis que vous parviendrez à la béatitude - Tous courent, mais un seul remporte le ρήχ. Il y a en effet parmi vous quelqu'un, Judas, qui ne sera pas heureux, qui ne le fera pas.
Mais, selon Origène, le Seigneur ne dit pas HEUREUX SEREZ-VOUS d'une manière absolue ; il pose une condition en disant : SI VOUS LE FAITES. Et cela assurément est vrai pour tous, même pour Judas. Si en effet Judas l'avait fait, il aurait été heureux. C'est pourquoi il veut restreindre plus ce qu'il dit : LE SERVITEUR N'EST PAS PLUS GRAND QUE SON SEIGNEUR, autrement dit : je dis que vous êtes serviteurs et apôtres, cependant CE N'EST PAS DE VOUS TOUS QUE JE PARLE. Judas, en effet, étant donné qu'il était serviteur du péché, n'était pas serviteur du Verbe divin ni Apôtre, le diable étant entré dans son cœur.
1788. Mais on pourrait dire : du fait qu'il ne dit pas de tous qu'ils doivent être heureux, ou être ses apôtres, c'est donc par imprévu que quelqu'un de son collège va périr. C'est pourquoi le Seigneur, répondant à cela, dit : MOI, JE CONNAIS CEUX QUE J'AI CHOISIS, autrement dit : ceux qui ont été choisis ne périront pas.
Mais tous n'ont pas été choisis. Celui-là donc périra qui n'a pas été choisi, c'est-à-dire Judas - Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, mais c'est moi qui vous ai choisis.
1789. Mais à cela s'oppose ce qui est dit plus haut : N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les Douze ? Donc, puisque Judas était l'un des Douze, il semble qu'il ait été choisi.
Il faut dire qu'il y a deux choix. L'un est pour la justice présente, et selon celui-là Judas fut choisi. L'autre choix est en vue de la grâce finale, et selon celui-là Judas ne fut pas choisi.
1790. La raison de cette exception est POUR QUE L'ÉCRITURE S'ACCOMPLISSE. Et ici l'Écriture annonce à l'avance non parce qu'elle oblige, mais parce que ce qui devait arriver, elle ne l'a pas tu - Il faut que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la Loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. - Pas un i, pas un point sur l'i, ne passera de la Loi, jusqu'à ce que tout cela arrive. Ici l'Écriture dit : CELUI QUI MANGE LE PAIN AVEC MOI, LÈVERA CONTRE MOI SON TALON. Il existe de ce verset une autre traduction où nous lisons : Même l'homme de ma paix, en qui j'espérais, lui qui mangeait mon pain, a levé contre moi le talon.
Là est montrée la familiarité de Judas à l'égard du Christ, quand il dit : CELUI QUI MANGE LE PAIN AVEC MOI – Judas en effet, avec les autres disciples, a mangé le pain avec le Christ, même le pain consacré.
De même nous est montrée sa tentative maligne contre le Christ : LÈVERA CONTRE MOI SON TALON, c'est-à-dire qu'il essaiera de me fouler aux pieds. En effet, c'est avec le talon que nous écrasons nos ennemis - Celle-ci te brisera la tête, et toi, tu la viseras au talon. On dit donc que quelqu'un lève son talon contre un autre quand il essaie de l'écraser. Mais cela Judas ne le pourra pas ; parce que là où il croit m'écraser, de là je serai exalté. Plus haut : Et moi, quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout à moi.
1791. En regardant l'exemple de Judas qui, devenu possesseur de biens infinis, récompensa son bienfaiteur dans le sens contraire, nous avons un exemple pour ne pas être scandalisés si parfois nous souffrons quelques maux de la part de serviteurs ou de gens de très peu de valeur. Le Seigneur a choisi Judas, sachant qu'il serait mauvais, pour faire comprendre qu'aucune société humaine n'existerait sans quelque mélange de mal - Comme le lis entre les épines, ainsi est ma bien-aimée entre les jeunes femmes". C'est pourquoi Augustin dit dans une lettre« Je n'ose pas prétendre que ma maison soit meilleure que l'assemblée des Apôtres. »
L'exemple nous est encore donné pour que, s'il arrive que quelqu'un admis par un prélat dans la société de l'Église devienne mauvais, cela ne soit par pour la condamnation de ce prélat. Voilà en effet que Judas, choisi par le Christ, est devenu le traître. Ainsi aussi Philippe prit Simon le magicien - Rend-on le mal pour le bien, puisqu'ils ont creusé une fosse pour mon âme ? - Les ennemis de l'homme, les gens de sa maison (...)
1792. Il poursuit en indiquant la cause pour laquelle il a fait cette exception. Autrement dit : longtemps, j'ai tu sa malice, mais parce que c'est le moment de la faire paraître en public, DÈS À PRÉSENT JE VOUS LE DIS, c'est-à-dire je le manifeste, AVANT QUE CELA N'ARRIVE : POUR QUE QUAND CELA ARRIVERA VOUS CROYIEZ QUE MOI JE SUIS, moi qui prédis ce qui doit arriver et manifeste les secrets du cœur, ce qui est le propre de Dieu - Pervers est le cœur de l'homme, et insondable : qui peut le pénétrer ? Moi, le Seigneur, je scrute le cœur et je sonde les reins. - Annoncez-nous ce qui arrivera, et nous saurons que vous êtes des dieux . - Moi je suis celui qui suis.
La dignité de ceux auxquels il lave les pieds
1793. La conclusion qu'il a donnée, il la confirme ensuite à partir de la dignité de ceux auxquels il a lavé les pieds. Leur dignité est si grande que les gestes de service empressés à leur égard semblent en quelque sorte rejaillir sur Dieu, mais cependant selon un certain degré, c'est-à-dire parce que ce qui est fait aux fidèles du Christ rejaillit sur Dieu le Père.
En premier lieu, il montre comment ce qui est fait aux disciples du Christ rejaillit sur le Christ. Et quant à cela il dit : AMEN, AMEN, JE VOUS LE DIS. Autrement dit : vraiment vous devez vous laver les pieds, parce que QUI REÇOIT QUELQU'UN QUE J'AURAI ENVOYÉ, C'EST MOI QU'IL REÇOIT. Le service qui est prodigué à ceux que moi j'envoie, je me l'attribue - Qui vous accueille, m'accueille.
En second lieu, il montre comment le service prodigué au Christ rejaillit sur le Père, en disant : QUI ME REÇOIT, REÇOIT CELUI QUI M'A ENVOYÉ. Plus haut il avait dit : Afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père.
Selon Origène , on peut comprendre cela de deux manières. D'une première manière en unissant, et alors voici le sens : QUI REÇOIT QUELQU'UN QUE J'AURAI ENVOYÉ, C'EST MOI QU'IL REÇOIT ; ET QUI ME REÇOIT, REÇOIT CELUI QUI M'A ENVOYÉ ; c'est-à-dire : qui reçoit ceux que j'ai envoyés, reçoit aussi le Père. Qui donc reçoit quelqu'un que j'aurai envoyé, reçoit le Père.
D'une autre manière, en distinguant, et voici le sens : QUI REÇOIT QUELQU'UN QUE J'AURAI ENVOYÉ, C'EST MOI QU'IL REÇOIT. C'est vrai d'une manière sensible, mais QUI ME REÇOIT, c'est-à-dire en tant que je viens spirituellement dans les âmes - Que le Christ habite en vos cœurs par la foi -, REÇOIT CELUI QUI M'A ENVOYÉ, c'est-à-dire le Père. Non seulement moi je demeurerai en lui, mais aussi le Père - Nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure.
1794. Mais à partir de cela, Arius s'efforce de confirmer son erreur : le Seigneur dit que celui qui reçoit celui que lui-même envoie, le reçoit lui-même, et que celui qui le reçoit lui-même, reçoit le Père. Donc le rapport est le même entre le Père qui envoie et son Fils, et entre le Fils qui envoie et ses disciples. Mais le Christ qui envoie est plus grand que les disciples qui sont envoyés. Donc le Père est plus grand que le Fils.
À cela il faut répondre, selon Augustin, que dans le Christ il y eut deux natures : la nature humaine et la nature divine. Il parle donc d'une part selon la nature humaine, en disant : QUI REÇOIT QUELQU'UN QUE J'AURAI ENVOYÉ, C'EST MOI, en tant qu'homme, QU'IL REÇOIT, moi qui partage avec eux une même nature ; et, d'autre part, selon la divinité : QUI ME REÇOIT, comme Dieu, REÇOIT CELUI QUI M'A ENVOYÉ, moi qui suis avec lui une seule nature. Ou bien : QUI REÇOIT celui que moi j'envoie, ME REÇOIT, moi dont l'autorité est en eux ; et QUI ME REÇOIT, reçoit le Père dont l'autorité est en moi. Ainsi dans ces paroles est contenue comme la médiation du Christ entre Dieu et l'homme - Le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même (…)
II – LA DÉFAILLANCE DES DISCIPLES QUI N'ÉTAIENT PAS CAPABLES DE SUIVRE LE CHRIST
1795. Plus haut l'Évangéliste montre l'exemple que le Christ donna à ses disciples. Ici il montre cette défaillance des disciples que Jésus leur annonce, à eux qui n'étaient pas encore capables de le suivre. Il montre d'abord la défaillance du disciple qui le trahit, puis la défaillance du disciple qui le renia [n° 1840].
A. LA DÉFAILLANCE DU DISCIPLE QUI TRAHIT LE CHRIST
L'Évangéliste annonce la trahison du disciple, puis sa séparation d'avec eux, ou son départ [n° 1825].
Nous abordons la deuxième
partie du récit (vv. 12-20), qui contient l'explication authentique du motif que le Sauveur s'était proposé en
lavant les pieds de ses apôtres. Il leur laissait, dit-il, un grand exemple à imiter. - Après qu’il eut lavé les
pieds. C'est encore, dans le grec, le verbe νίπτειν (laver), lequel est employé huit fois entre les versets 5 et 14.
Interrompu par l'incident qu'avait occasionné la protestation de S. Pierre, Jésus reprit et acheva son humble et
touchant ministère. - Il reprit ses vêtements : c'est-à-dire son manteau, conformément à la note du v. 4. De
nouveau le récit devient vivant et pittoresque. - S’étant remis à table (ανέπεσεν, le mot si souvent usité dans
les évangiles pour désigner l'attitude que les anciens prenaient à table).., il leur dit. Tous les disciples se
taisent, absorbés qu'ils sont par l'étonnement où les avait plongés l'action de leur Maître : celui-ci reprend la
parole pour leur donner le renseignement annoncé plus haut (v. 7). - Savez-vous ce que je vous ai fait ?
Phrase générale d'introduction, avec un tour interrogatif destiné à provoquer davantage l'attention de
l'auditoire. Jésus insistera sur la profonde humilité de son acte, afin de mieux porter ses apôtres à l'imiter, car
ce n'est pas sans peine que l'on consent à s'abaisser.
Devenu membre de l’Église, le baptisé n’appartient plus à lui-même (1 Co 6, 19), mais à Celui qui est mort et ressuscité pour nous (cf. 2 Co 5, 15). Dès lors il est appelé à se soumettre aux autres (cf. Ep 5, 21 ; 1 Co 16, 15-16), à les servir (cf. Jn 13, 12-15) dans la communion de l’Église, et à être " obéissant et docile " aux chefs de l’Église (He 13, 17) et à les considérer avec respect et affection (cf. 1 Th 5, 12-13). De même que le Baptême est la source de responsabilités et de devoirs, le baptisé jouit aussi de droits au sein de l’Église : à recevoir les sacrements, à être nourri avec la parole de Dieu et à être soutenu par les autres aides spirituelles de l’Église. (cf. LG 37 ; CIC, can. 208-223 ; CCEO, can. 675, 2).