Jean 13, 22
Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait.
Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait.
Magnifique tableau, propre à S. Jean. Il décrit l'effet produit sur les Douze par cette parole qui,
sans désigner directement la personne du traître, était d'une précision beaucoup plus nette que les allusions
des versets 10 et 18. - Se regardaient. Notez l'imparfait : ils regardaient et regardaient encore. - Donc : en
conséquence de cette lugubre nouvelle jetée parmi eux. - Les uns les autres : comme pour s'interroger
mutuellement du regard. Rien de plus vrai sous le rapport psychologique. Les apôtres, plongés dans une
morne stupéfaction, manquent d'abord de paroles pour exprimer leurs sentiments. Ce n'est qu'un peu plus
tard qu'ils durent poser à Jésus la question réitérée dont parlent les synoptiques : Est-ce moi, Seigneur ? La
« cène » de Léonard de Vinci rend à merveille ce muet et douloureux étonnement des disciples. Ils sont là, se
regardant mutuellement, marquant par des poses aussi belles que variées leur inquiétude, leur tristesse, leur
indicible ébranlement moral : ne sachant de qui il parlait. Dans le texte grec, le verbe exprime moins
l'hésitation et le doute que l’étonnement. On trouve ce même verbe Luc. 24, 4 ; Act. 25, 20 ; 2 Cor. 4, 5 ; Gal.
4, 20.