Jean 13, 26
Jésus lui répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote.
Jésus lui répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote.
Jésus répondit. Le Sauveur n'a pas de
secrets pour son apôtre favori. Évidemment, d'après le contexte (v. 28), c'est à voix basse qu'il lui fit sa
réponse, puisque le reste du collège apostolique ne connaissait rien encore au moment où Judas quitta la
salle. - Celui à qui je présenterai du pain trempé. Le texte grec varie entre ᾧ ἐγὼ βάψω το ψωμίον καὶ
δώσω αὐτῷ (B, C, L), et ᾧ ἐγὼ βάψας τὸ ψωμίον ἐπιδώσω (la Recepta et la plupart des manuscrits) ;
mais, quelque leçon qu'on adopte, il n'y est pas directement question de pain. Le substantif ψωμίον désigne
un « morceau » en général (le Nouveau Testament ne l'emploie qu'ici et aux vv. 27 et 30). Néanmoins la
Vulgate a bien exprimé la pensée, comme le démontre d'une part le mot identique dont les Grecs modernes se
servent encore pour nommer le pain, d’autre part l'interprétation commune. Comp. Ruth II, 14, surtout dans
la traduction des Septante. C'est grandement à tort qu'on a vu dans le ψωμίον une petite tranche de l'agneau
pascal, ou même la sainte Eucharistie (S. Cyrille d'Alex., Tholuck). Jésus, ayant donc rompu un morceau de
pain azyme, dont la forme mince et malléable se prêtait fort bien à cette opération, le trempa, non dans du
vin, comme dit Nonnus, mais dans le charocelle, cette sauce complexe que nous avons décrite ailleurs
(Evang, selon S. Matth., p. 504). L'acte de Jésus était en soi une marque d'honneur et d'amitié : aujourd'hui
encore, les habitants de l'Orient biblique, quand ils veulent donner à l'un de leurs convives un témoignage
particulier de respect ou d'affection, recueillent sur une parcelle de pain quelques débris d'un plat et les lui
présentent directement. Le Talmud dit aussi que le père de famille agissait de la même manière vers la fin du
repas de la Pâque. Voyez Friedlieb, Archaeologie der Passionsgeschichte, ch. 6, § 3. - Ayant trempé le pain.
Le grec a de nouveau ψωμιον. Il emploie le temps présent au lieu du preterit ; de plus, quelques manuscrits
ajoutent λαμβανει avant ce verbe : Ayant donc trempé le pain, il le prend et le donne à Judas. De ces détails
graphiques il ressort que Judas n'était pas très éloigné de son Maître ; peut-être était-il sur le « triclinium »
voisin.
Du pain trempé. Les Orientaux mangent sans cuillers et sans fourchettes. Le pain leur tient lieu de cuiller pour prendre la sauce ou les légumes que tous les convives puisent directement pour chaque bouchée dans le plat. Jésus trempa un morceau de pain de cette manière dans le plat et l’offrit à Judas.