Jean 13, 34
Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.
Je vous donne un commandement nouveau : c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres.
Je vous donne un
commandement nouveau. Ainsi séparés de leur Maître, les disciples devront se soutenir mutuellement, en
redoublant d'amour les uns pour les autres. Jésus leur laisse donc ce magnifique précepte de la charité fraternelle comme une sorte de compensation (vv. 34 et 35). Il insiste d'une manière étonnante,
commençant par intimer l'ordre (v. 34a), puis le répétant pour en préciser le mode (v. 34b), et le réitérant
encore pour en faire remarquer l'extrême importance (v. 35). - Que vous vous aimiez les uns les autres.
Voilà le commandement nouveau ! Non qu'il fût absolument neuf en lui-même ; car il faisait partie
intégrante de la loi mosaïque, et on le trouve en toutes lettres au Lévitique, 19, 18 (Cf. Matth. 22, 37 et
ss.). Mais, dans la pratique et la réalité de la vie juive, il ne dépassa guère les limites d'une bienveillance
restreinte, tandis qu'il est ici élargi, complété, par conséquent tout à fait renouvelé. Voyez le beau
commentaire de Jésus lui-même dans la parabole du bon Samaritain, Luc. 10, 30 et ss. Surtout, et c'est en
cela véritablement que consiste la nouveauté mise en relief par le législateur de la Nouvelle Alliance,
Notre-Seigneur y ajoute un motif et un mode d'accomplissement inconnus jusqu'alors, lorsqu'il dit :
comme je vous (avec emphase) ai aimés. Nous entr'aimer parce qu'il nous a aimés, et comme il nous a
aimés : sublime idéal de la charité fraternelle. « Puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous
aussi, nous aimer les uns les autres », 1 Joan. 4, 11. « Non pas de la manière dont s’aiment ceux qui se
corrompent, non pas de la manière dont s’aiment les hommes, parce qu’ils sont hommes ; mais de cet
amour qu’ils doivent avoir parce qu’ils sont tous des dieux et les fils du Très-Haut, et qu’ils veulent être
les frères de son Fils unique ». S. Aug., Traité sur S. Jean, 65, 1. Voyez d'autres explications du mot
nouveau dans Maldonat, Tolet, Meyer, etc. Elles sont recherchées pour la plupart. Remarquez l'emploi du
passé : je vous ai aimés. Jésus, comme en d'autres nombreux passages de ce discours, parle au point de vue
de sa carrière terrestre, qu'il regardait comme terminée.
« L’Ancien Testament disait : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (voir Lévitique, 19, 18) ; l’amour de soi était donc la mesure du prochain. Mais le type et la règle de la charité chrétienne, c’est l’amour même que Jésus a eu pour les hommes, un amour généreux, désintéressé, qui affronte le mépris et la souffrance, et va jusqu’à donner même sa vie. C’est donc là un commandement nouveau, si l’on considère la mesure et le degré de charité. Ces paroles du Sauveur ont eu leur réalisation. « Voyez comme ils s’aiment », disaient les païens à la vue des premières communautés chrétiennes (Tertullien). » (CRAMPON)
Ce peuple messianique a pour chef le Christ, « livré pour nos péchés, ressuscité pour notre justification » (Rm 4, 25), possesseur désormais du Nom qui est au-dessus de tout nom et glorieusement régnant dans les cieux. Le statut de ce peuple, c’est la dignité et la liberté des fils de Dieu, dans le cœur de qui, comme dans un temple, habite l’Esprit Saint. Sa loi, c’est le commandement nouveau d’aimer comme le Christ lui-même nous a aimés (cf. Jn 13, 34). Sa destinée enfin, c’est le Royaume de Dieu, inauguré sur la terre par Dieu même, qui doit se dilater encore plus loin jusqu’à ce que, à la fin des siècles, il reçoive enfin de Dieu son achèvement, lorsque le Christ notre vie sera apparu (cf. Col 3, 4) et que « la création elle-même sera affranchie de l’esclavage de la corruption pour connaître la glorieuse liberté des enfants de Dieu » (Rm 8, 21). C’est pourquoi ce peuple messianique, bien qu’il ne comprenne pas encore effectivement l’universalité des hommes et qu’il garde souvent les apparences d’un petit troupeau, constitue cependant pour tout l’ensemble du genre humain le germe le plus sûr d’unité, d’espérance et de salut. Établi par le Christ pour communier à la vie, à la charité et à la vérité, il est entre ses mains l’instrument de la Rédemption de tous les hommes ; au monde entier il est envoyé comme lumière du monde et sel de la terre (cf. Mt 5, 13-16).
Maître divin et modèle de toute perfection, le Seigneur Jésus a prêché à tous et chacun de ses disciples, quelle que soit leur condition, cette sainteté de vie dont il est à la fois l’initiateur et le consommateur : « Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Et en effet à tous il a envoyé son Esprit pour les mouvoir de l’intérieur à aimer Dieu de tout leur cœur, de toute leur âme, de toute leur intelligence et de toutes leurs forces (cf. Mc 12, 30), et aussi à s’aimer mutuellement comme le Christ les a aimés (cf. Jn 13, 34 ; 15, 12). Appelés par Dieu, non au titre de leurs œuvres mais au titre de son dessein gracieux, justifiés en Jésus notre Seigneur, les disciples du Christ sont véritablement devenus par le baptême de la foi, fils de Dieu, participants de la nature divine et, par la même, réellement saints. Cette sanctification qu’ils ont reçue, il leur faut donc, avec la grâce de Dieu, la conserver et l’achever par leur vie. C’est l’apôtre qui les avertit de vivre « comme il convient à des saints » (Ep 5,3) , de revêtir « comme des élus de Dieu saints et bien-aimés, des sentiments de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité » (Col 3, 12), portant les fruits de l’Esprit pour leur sanctification (cf. Ga 5, 22 ; Rm 6, 22). Cependant comme nous nous rendons tous fautifs en bien des points (cf. Jc 3, 2), nous avons constamment besoin de la miséricorde de Dieu et nous devons tous les jours dire dans notre prière : « Pardonne-nous nos offenses » (Mt 6, 12).
Toute la Loi évangélique tient dans le " commandement nouveau " de Jésus (Jn 13, 34), de nous aimer les uns les autres comme Il nous a aimés (cf. Jn 15, 12).
Jésus dit à ses disciples : " Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés " (Jn 13, 34).
C’est la Volonté de notre Père " que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité " (1 Tm 2, 3-4). Il " use de patience, voulant que personne ne périsse " (2 P 3, 9 ; cf. Mt 18, 14). Son commandement, qui résume tous les autres, et qui nous dit toute sa volonté, c’est que " nous nous aimions les uns les autres, comme il nous a aimés " (Jn 13, 34 ; cf. 1 Jn 3 ; 4 ; Lc 10, 25-37).
Ce " comme " n’est pas unique dans l’enseignement de Jésus : " Vous serez parfaits ‘comme’ votre Père céleste est parfait " (Mt 5, 48) ; " Montrez-vous miséricordieux ‘comme’ votre Père est miséricordieux " (Lc 6, 36) ; " Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres ‘comme’ je vous ai aimés " (Jn 13, 34). Observer le commandement du Seigneur est impossible s’il s’agit d’imiter de l’extérieur le modèle divin. Il s’agit d’une participation vitale et venant " du fond du cœur ", à la Sainteté, à la Miséricorde, à l’Amour de notre Dieu. Seul l’Esprit qui est " notre Vie " (Ga 5, 25) peut faire " nôtres " les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus (cf. Ph 2, 1. 5). Alors l’unité du pardon devient possible, " nous pardonnant mutuellement ‘comme’ Dieu nous a pardonné dans le Christ " (Ep 4, 32).
– " Sa loi, c’est le commandement nouveau d’aimer comme le Christ lui-même nous a aimés (cf. Jn 13, 34) ". C’est la loi " nouvelle " de l’Esprit Saint (Rm 8, 2 ; Ga 5, 25).
Jésus fait de la charité le commandement nouveau (cf. Jn 13, 34). En aimant les siens " jusqu’à la fin " (Jn 13, 1), il manifeste l’amour du Père qu’il reçoit. En s’aimant les uns les autres, les disciples imitent l’amour de Jésus qu’ils reçoivent aussi en eux. C’est pourquoi Jésus dit : " Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez en mon amour " (Jn 15, 9). Et encore : " Voici mon commandement : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés " (Jn 15, 12).
Le Royaume doit transformer les rapports entre les hommes et se réalise progressivement, au fur et à mesure qu'ils apprennent à s'aimer, à se pardonner, à se mettre au service les uns des autres. Jésus reprend toute la Loi, en la centrant sur le commandement de l'amour (cf. Mt 22, 34-40; Lc 10, 25-28). Avant de quitter les siens, Jésus leur donne un « commandement nouveau »: « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34; cf. 15, 12). L'amour dont Jésus a aimé le monde trouve son expression la plus haute dans le don de sa vie pour les hommes (cf. Jn 15, 13) qui manifeste l'amour que le Père a pour le monde (cf. Jn 3, 16). C'est pourquoi la nature du Royaume est la communion de tous les êtres humains entre eux et avec Dieu.