Jean 13, 8
Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. »
Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. »
En ce qui concerne le premier point, il expose d'abord ce qui occasionna ces paroles du Christ, puis il ajoute les paroles mêmes du Christ [n° 1756].
1752. L'occasion des paroles du Christ fut l'attitude de Pierre, qui refusa de recevoir cet exemple d'humilité. Cela s'explique de trois manières. Premièrement, selon Origène \ parce que le Seigneur commença à laver les pieds en partant des derniers. Et cela précisément parce que, de même que le médecin désirant soigner de très nombreux malades commence ses traitements particuliers par ceux qui en ont le plus besoin, de même aussi le Christ, pour laver les pieds sales des disciples, commence par ceux qui étaient les plus sales, et ainsi à la fin il vient vers Pierre comme s'il en avait moins besoin que les autres - En commençant par les derniers jusqu'aux premiers. Et c'est bien ce que semblent faire entendre ces paroles de l'Évangile : [IL] COMMENÇA À LAVER LES PIEDS DES DISCIPLES, et ce qui vient ensuite : IL VIENT DONC VERS SIMON-PIERRE. À partir de là il semble que le Christ ait lavé d'abord les pieds des autres.
1753. Mais si on cherche pourquoi Pierre refusa cela devant les autres, Origène répond qu'il le fit à cause de la trop grande ferveur de son amour pour le Christ. Les autres disciples révéraient le Christ avec une certaine crainte, et c'est pourquoi ils recevaient son acte sans discuter sur sa cause. Mais Pierre était plus fervent qu'eux, selon ce que saint Jean rapporte plus tard : Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ?*, et tirant sa confiance de l'amour il refuse de supporter cet acte et en cherche la cause - L'ami, s'il demeure constant, sera pour toi comme un égal et il agira avec confiance à l'égard de ceux de ta maison.
Et c'est pourquoi, dans l'Écriture, on trouve fréquemment Pierre en train d'interroger et de faire connaître avec vivacité ce qui lui semble meilleur.
1754. La deuxième explication est celle de Chrysostome, à savoir que le Christ a commencé à laver les pieds des Apôtres à partir des premiers. Mais parce que le traître, c'est-à-dire Judas, était sot et orgueilleux, il s'étendit le premier pour l'ablution des pieds, avant Pierre. En effet, aucun des autres n'aurait osé passer devant Pierre. L'Évangéliste parle donc de Judas quand il dit : [IL] COMMENÇA À LAVER LES PIEDS DES DISCIPLES, c'est-à-dire de Judas qui, parce qu'il était orgueilleux et sot, fut sans aucune résistance, et ne refusa pas de recevoir ce que le Seigneur faisait. Mais quand Jésus vient vers Pierre, qui révérait et aimait le Maître, Pierre refuse avec frayeur et cherche la cause de cet acte ; n'importe lequel des autres aurait fait la même chose.
1755. Selon la troisième explication, celle d'Augustin, nous ne devons pas comprendre, à partir des paroles de l'Évan-géliste, que le Seigneur a lavé d'abord les pieds des autres disciples, et ensuite est venu vers Pierre, mais que l'Évangéliste, selon son habitude, montre d'abord l'acte du Christ, et ensuite expose son ordre, comme il le fait aussi plus haut. C'est pourquoi il présente en premier lieu le fait dans son ensemble, à savoir que le Christ a lavé les pieds de ses disciples.
Et par la suite, si on cherche comment cela eut lieu, il dit que Jésus vint d'abord vers Simon-Pierre. Et c'est pourquoi d'abord Pierre refusa en disant : SEIGNEUR, TOI, TU ME LAVES LES PIEDS ? Ces paroles ont un grand poids. SEIGNEUR, dit-il, TOI, qui es le Fils du Dieu vivant, TU ME LAVES LES PIEDS, à moi qui suis Simon Bariona, c'est-à-dire Simon Iona, à savoir Simon, fils de Jean ? De même, SEIGNEUR, TOI qui es l'Agneau sans souillure 3 le miroir sans tache, l’éclat de la lumière éternelle, TU ME LAVES LES PIEDS, à moi qui suis un homme pécheur ? Comme Pierre l'avait dit dans ce passage de Luc : Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. SEIGNEUR, TOI qui es le Créateur, TU ME LAVES LES PIEDS, à moi qui suis une créature, et de peu de foi ? Pierre disait cela effrayé en considérant la majesté du Christ - J'ai considéré tes œuvres, et j'ai craint.
1756. Par ces paroles, le Seigneur montre que ce geste a un sens mystique. C'est pourquoi il dit à Pierre : CE QUE MOI JE FAIS, TU NE LE SAIS PAS À PRÉSENT ; MAIS TU SAURAS PLUS TARD. Et ce qu'il a fait est assurément un exemple et un mystère. Un exemple comme témoignage d'humilité - C'est un exemple que je vous a donné, pour que, comme moi je vous ai fait ainsi vous aussi vous fassiez - et un mystère de purification intérieure - Celui qui s'es baigné n'a besoin que de se laver les pieds.
On peut donc comprendre de deux manières ce qu'il dit : CE QUE MOI JE FAIS D'une première manière, CE QUE MOI JE FAIS, c'est-à-dire la manière dont j'agis en donnant l'exemple, TU NE LE SAIS PAS À PRÉSENT, c'est-à-dire tu ne le comprend : pas. MAIS TU SAURAS PLUS TARD, à savoir quand il leur aura expliqué en disant Savez-vous ce que je vous ai fait ?
D'une autre manière, CE QUE MOI JE FAIS, TU NE LE SAIS PAS À PRÉSENT veut dire que c'est un mystère et un secret et que cela signifie une purification intérieure qu ne peut se faire que par moi, et que tu ne peux pas comprendre à présent. MAIS TU SAURAS PLUS TARD, quand tu recevra : l'Esprit Saint -J'ai beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter main tenant. Mais quand il viendra, lui, l'Esprit d vérité, il vous enseignera la vérité tout entière
1752. L'occasion des paroles du Christ fut l'attitude de Pierre, qui refusa de recevoir cet exemple d'humilité. Cela s'explique de trois manières. Premièrement, selon Origène \ parce que le Seigneur commença à laver les pieds en partant des derniers. Et cela précisément parce que, de même que le médecin désirant soigner de très nombreux malades commence ses traitements particuliers par ceux qui en ont le plus besoin, de même aussi le Christ, pour laver les pieds sales des disciples, commence par ceux qui étaient les plus sales, et ainsi à la fin il vient vers Pierre comme s'il en avait moins besoin que les autres - En commençant par les derniers jusqu'aux premiers. Et c'est bien ce que semblent faire entendre ces paroles de l'Évangile : [IL] COMMENÇA À LAVER LES PIEDS DES DISCIPLES, et ce qui vient ensuite : IL VIENT DONC VERS SIMON-PIERRE. À partir de là il semble que le Christ ait lavé d'abord les pieds des autres.
1753. Mais si on cherche pourquoi Pierre refusa cela devant les autres, Origène répond qu'il le fit à cause de la trop grande ferveur de son amour pour le Christ. Les autres disciples révéraient le Christ avec une certaine crainte, et c'est pourquoi ils recevaient son acte sans discuter sur sa cause. Mais Pierre était plus fervent qu'eux, selon ce que saint Jean rapporte plus tard : Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci ?*, et tirant sa confiance de l'amour il refuse de supporter cet acte et en cherche la cause - L'ami, s'il demeure constant, sera pour toi comme un égal et il agira avec confiance à l'égard de ceux de ta maison.
Et c'est pourquoi, dans l'Écriture, on trouve fréquemment Pierre en train d'interroger et de faire connaître avec vivacité ce qui lui semble meilleur.
1754. La deuxième explication est celle de Chrysostome, à savoir que le Christ a commencé à laver les pieds des Apôtres à partir des premiers. Mais parce que le traître, c'est-à-dire Judas, était sot et orgueilleux, il s'étendit le premier pour l'ablution des pieds, avant Pierre. En effet, aucun des autres n'aurait osé passer devant Pierre. L'Évangéliste parle donc de Judas quand il dit : [IL] COMMENÇA À LAVER LES PIEDS DES DISCIPLES, c'est-à-dire de Judas qui, parce qu'il était orgueilleux et sot, fut sans aucune résistance, et ne refusa pas de recevoir ce que le Seigneur faisait. Mais quand Jésus vient vers Pierre, qui révérait et aimait le Maître, Pierre refuse avec frayeur et cherche la cause de cet acte ; n'importe lequel des autres aurait fait la même chose.
1755. Selon la troisième explication, celle d'Augustin, nous ne devons pas comprendre, à partir des paroles de l'Évan-géliste, que le Seigneur a lavé d'abord les pieds des autres disciples, et ensuite est venu vers Pierre, mais que l'Évangéliste, selon son habitude, montre d'abord l'acte du Christ, et ensuite expose son ordre, comme il le fait aussi plus haut. C'est pourquoi il présente en premier lieu le fait dans son ensemble, à savoir que le Christ a lavé les pieds de ses disciples.
Et par la suite, si on cherche comment cela eut lieu, il dit que Jésus vint d'abord vers Simon-Pierre. Et c'est pourquoi d'abord Pierre refusa en disant : SEIGNEUR, TOI, TU ME LAVES LES PIEDS ? Ces paroles ont un grand poids. SEIGNEUR, dit-il, TOI, qui es le Fils du Dieu vivant, TU ME LAVES LES PIEDS, à moi qui suis Simon Bariona, c'est-à-dire Simon Iona, à savoir Simon, fils de Jean ? De même, SEIGNEUR, TOI qui es l'Agneau sans souillure 3 le miroir sans tache, l’éclat de la lumière éternelle, TU ME LAVES LES PIEDS, à moi qui suis un homme pécheur ? Comme Pierre l'avait dit dans ce passage de Luc : Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. SEIGNEUR, TOI qui es le Créateur, TU ME LAVES LES PIEDS, à moi qui suis une créature, et de peu de foi ? Pierre disait cela effrayé en considérant la majesté du Christ - J'ai considéré tes œuvres, et j'ai craint.
1756. Par ces paroles, le Seigneur montre que ce geste a un sens mystique. C'est pourquoi il dit à Pierre : CE QUE MOI JE FAIS, TU NE LE SAIS PAS À PRÉSENT ; MAIS TU SAURAS PLUS TARD. Et ce qu'il a fait est assurément un exemple et un mystère. Un exemple comme témoignage d'humilité - C'est un exemple que je vous a donné, pour que, comme moi je vous ai fait ainsi vous aussi vous fassiez - et un mystère de purification intérieure - Celui qui s'es baigné n'a besoin que de se laver les pieds.
On peut donc comprendre de deux manières ce qu'il dit : CE QUE MOI JE FAIS D'une première manière, CE QUE MOI JE FAIS, c'est-à-dire la manière dont j'agis en donnant l'exemple, TU NE LE SAIS PAS À PRÉSENT, c'est-à-dire tu ne le comprend : pas. MAIS TU SAURAS PLUS TARD, à savoir quand il leur aura expliqué en disant Savez-vous ce que je vous ai fait ?
D'une autre manière, CE QUE MOI JE FAIS, TU NE LE SAIS PAS À PRÉSENT veut dire que c'est un mystère et un secret et que cela signifie une purification intérieure qu ne peut se faire que par moi, et que tu ne peux pas comprendre à présent. MAIS TU SAURAS PLUS TARD, quand tu recevra : l'Esprit Saint -J'ai beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter main tenant. Mais quand il viendra, lui, l'Esprit d vérité, il vous enseignera la vérité tout entière
L'apôtre s'opiniâtre dans la résistance, sans tenir
compte de la leçon du Maître. - Vous ne me laverez jamais les pieds. Quelle énergie de négation ! Jamais,
non, jamais, je ne souffrirai que vous me laviez les pieds. - Jésus lui répondit... Cette fois, Jésus prend un
ton sévère et menaçant : Si tu continues de t'opposer à ma démarche tu n’auras pas de part avec moi. La
locution « avoir part avec » est assez fréquente dans l'Ancien Testament (Cf. Jos. 22, 24-25 ; 4 Reg. 20, 1,
etc.) ; le Nouveau ne l'emploie que deux fois, ici et Apoc. 20, 6. Elle signifie : être en communion avec
quelqu'un. Jésus annonce donc catégoriquement à Pierre qu'il sera exclu de sa communion, de son amitié, s'il
continue de se montrer rebelle. Quels rapports d'intimité pourraient exister entre un disciple et son maître, les
volontés de celui-ci n'étant pas rigoureusement accomplies par celui-là ?