Jean 14, 16

Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :

Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :
Louis-Claude Fillion
Et moi... Moi de mon côté. « Acquittez-vous de vos fonctions ici-bas, et moi je remplirai mon rôle dans le ciel. » Plummer. - Je prierai le Père. Jésus n'emploie plus le verbe αιτειν, « demander », maintenant qu'il est question de sa propre prière (voyez les versets 13 et 14) ; il se sert de l'expression plus relevée ερωταν, qui ne marque pas autant la supplication. Cf. 11, 9,2 et le commentaire ; 16, 26 ; 17, 9, 15, 20. - La conjonction et introduit le résultat de cette puissante intercession. - Il vous donnera un autre Consolateur. Dans un instant (v. 17) le Sauveur nous dira lui-même quel est cet « autre Paraclet » ; nous n'avons donc qu'à expliquer ce nom, calqué par la Vulgate (et aussi par le syriaque, l'arabe, l'éthiopien, etc.) sur le grec παρακλητος. S. Jean est le seul écrivain du Nouveau Testament qui en fasse usage : quatre fois dans son évangile (ici, au v. 26, 15, 26 et 16, 7, et c'est toujours Jésus qui le prononce), une fois dans sa première épître, 2, 1. La racine consiste dans les deux mots παρα, καλεω, j'appelle auprès ; la signification littérale et classique est donc avocat (Cf. I Joan. II, 1, dans la Vulgate), l’avocat, un homme qui est appelé auprès d'un autre pour lui venir en aide, principalement devant une cour de justice. Et tel est le sens que lui donnent non seulement un certain nombre de Pères, entre autres Tertullien, S. Augustin, S. Hilaire, etc., mais aussi les Rabbins, car ils l'emploient assez fréquemment dans leurs écrits sous la forme à peine modifiée de מילכרפ (Paraklît). Voyez Buxtorf, Lexic. talmud., p. 1843. Et cette acception cadre pour le mieux avec les cinq passages bibliques cités plus haut. Il est vrai qu'un certain nombre d'auteurs anciens (en particulier les Pères grecs) traduisent παρακλητος par Consolateur ; mais c'est là restreindre un peu trop la pensée, car la consolation n'est qu'un des rôles multiples de l'avocat. Du reste, il faudrait la forme active παρακλητωρ pour que cette interprétation fût exacte. - Jésus dit « un autre Consolateur », un second Paraclet ; il avait été en effet lui-même le premier. Philon donne également au λογοσ le titre de παρακλητος. - Il vous donnera est une locution beaucoup plus expressive que « il vous enverra ». Je vous donnerai en propre ce divin avocat. - Pour qu’il demeure éternellement avec vous. Les manuscrits א, L, Q, X et. l'Itala (a, c, f) lisent « soit », au lieu de « demeure ». Cette deuxième leçon est la mieux garantie (A, D, Γ, Δ, Λ, Π, Vulgate, etc.). - Éternellement : à tout jamais, car on a besoin d'avoir toujours son avocat auprès de soi. Jésus était obligé de quitter ses apôtres ; l'Esprit saint demeurera à côté d'eux et de leurs successeurs pour les assister. Voyez plus bas, 16, 8-11, des détails plus complets sur son divin concours.
Fulcran Vigouroux
Paraclet ; c’est-à-dire avocat, comme l’explique la Vulgate elle-même dans 1 Jean, 2, 1. ― Eternellement avec vous. Ce qui prouve que l’Esprit-Saint a été promis non seulement aux apôtres, mais encore à leur successeurs dans la suite des générations.
Concile œcuménique
Mais pour obtenir pleinement le résultat, le Christ a envoyé d’auprès du Père le Saint Esprit, qui accomplirait son œuvre de salut à l’intérieur des âmes et pousserait l’Église à s’étendre. Sans l’ombre d’un doute le Saint-Esprit était déjà à l’œuvre avant la glorification du Christ. Pourtant, le jour de la Pentecôte, il descendit sur les disciples pour demeurer avec eux à jamais (cf. Jn 14, 16) ; l’Église se manifesta publiquement devant la multitude, la diffusion de l’Évangile parmi les nations commença avec la prédication ; enfin fut préfigurée l’union des peuples dans la catholicité de la foi, par l’Église de la Nouvelle Alliance, qui parle toutes les langues, comprend et embrasse dans sa charité toutes les langues, et triomphe ainsi de la dispersion de Babel. Car c’est à la Pentecôte que commencèrent « les Actes des Apôtres », tout comme c’est lorsque le Saint-Esprit vint sur la Vierge Marie que le Christ fut conçu, et lorsque le même Esprit Saint descendit sur le Christ pendant sa prière que le Christ fut poussé à commencer son ministère. Le Christ Jésus lui-même, avant de donner librement sa vie pour le monde, a de telle sorte organisé le ministère apostolique et promis d’envoyer le Saint-Esprit, que ce ministère et cette mission sont tous deux associés pour mener à bien, toujours et partout, l’œuvre du salut. À travers toutes les époques, c’est le Saint-Esprit qui « unifie l’Église tout entière dans la communion et le ministère, qui la munit des divers dons hiérarchiques et charismatiques », vivifiant à la façon d’une âme les institutions ecclésiastiques et insufflant dans le cœur des fidèles le même esprit missionnaire, qui avait poussé le Christ lui-même. Parfois même il devance visiblement l’action apostolique, tout comme il ne cesse de l’accompagner et de la diriger de diverses manières.
Catéchisme de l'Église catholique
Jésus, lorsqu’il annonce et promet la venue de l’Esprit Saint, le nomme le " Paraclet ", littéralement : " celui qui est appelé auprès ", ad-vocatus (Jn 14, 16. 26 ; 15, 26 ; 16, 7). " Paraclet " est traduit habituellement par " Consolateur ", Jésus étant le premier consolateur (cf. 1 Jn 2, 1). Le Seigneur lui-même appelle l’Esprit Saint " l’Esprit de Vérité " (Jn 16, 13).

Plus encore, ce que le Père nous donne lorsque notre prière est unie à celle de Jésus, c’est " l’autre Paraclet, pour être avec vous à jamais, l’Esprit de Vérité " (Jn 14, 16-17). Cette nouveauté de la prière et de ses conditions apparaît à travers le Discours d’adieu (cf. Jn 14, 23-26 ; 15, 7. 16 ; 16, 13-15 ; 16, 23-27). Dans l’Esprit Saint, la prière chrétienne est communion d’amour avec le Père, non seulement par le Christ, mais aussi en Lui : " Jusqu’ici vous n’avez rien demandé en mon Nom. Demandez et vous recevrez, et votre joie sera parfaite " (Jn 16, 24).

C’est seulement quand l’Heure est venue où Il va être glorifié que Jésus promet la venue de l’Esprit Saint, puisque sa Mort et sa Résurrection seront l’accomplissement de la promesse faite aux Pères (cf. Jn 14, 16-17. 26 ; 15, 26 ; 16, 7-15 ; 17, 26) : l’Esprit de Vérité, l’autre Paraclet, sera donné par le Père à la prière de Jésus ; il sera envoyé par le Père au nom de Jésus ; Jésus l’enverra d’auprès du Père car il est issu du Père. L’Esprit Saint viendra, nous le connaîtrons, Il sera avec nous à jamais, Il demeurera avec nous ; Il nous enseignera tout et nous rappellera tout ce que le Christ nous a dit et lui rendra témoignage ; Il nous conduira vers la vérité tout entière et glorifiera le Christ. Quant au monde, Il le confondra en matière de péché, de justice et de jugement.
Pape Saint Jean-Paul II
Les Souverains Pontifes n'ont pas manqué, par ces interventions, de mettre en relief également des aspects nouveaux de la doctrine sociale de l'Eglise. Ainsi, en commençant par l'apport remarquable de Léon XIII, enrichi par les contributions successives du Magistère, s'est constitué un corps de doctrine actualisé qui s'articule à mesure que l'Eglise interprète les événements dans leur déroulement au cours de l'histoire à la lumière De l'ensemble de la Parole révélée par le Christ Jésus et avec l'assistance de l'Esprit Saint (cf Jn 14, 16 26; 16, 13-15). Elle cherche de cette façon à guider les hommes pour qu'ils répondent, en s'appuyant sur la réflexion rationnelle et l'apport des sciences humaines, à leur vocation de bâtisseurs responsables de la société terrestre.