Jean 14, 22
Jude – non pas Judas l’Iscariote – lui demanda : « Seigneur, que se passe-t-il ? Est-ce à nous que tu vas te manifester, et non pas au monde ? »
Jude – non pas Judas l’Iscariote – lui demanda : « Seigneur, que se passe-t-il ? Est-ce à nous que tu vas te manifester, et non pas au monde ? »
Le Sauveur est interrompu pour la quatrième fois. Cf. 13,
36 ; 14, 5, 8. S. Jude, ou Lebbée, ou Thaddée, « l'apôtre aux trois noms » (voyez l'Evang. selon S. Matthieu,
commentaire de 10, 3), n'est mentionné qu'en cet endroit par S. Jean. - Les mots significatifs non pas
l’Iscariote semblaient inutiles après la note 13, 30, qui avait annoncé le départ du traître : c'est comme un cri
de légitime horreur échappé au cœur du disciple bien-aimé. - D’où vient que... Que s'est-il donc passé pour
que ...? Quel événement vous a porté à modifier le plan messianique ? - Vous vous manifesterez à nous. Jude
se sert de la même expression que son Maître, ἐμφανιζειν. La promesse « je me manifesterai à lui » l'a
vivement frappé ; mais il a compris que Jésus parlait d'une manifestation restreinte, qu'il réservait à ses seuls
disciples, par opposition au monde ; or, rempli comme les autres de nombreux préjugés relativement au
Messie, il croyait que Notre-Seigneur devait se révéler au monde entier et de la manière la plus éclatante.
Pourquoi donc tout à coup des limites si étroites ? - A nous (avec emphase : à nous seuls), et non pas au
monde. Voyez les vv. 17 et 19, où Jésus avait lui-même établi cette antithèse. - Cette interruption aura ses
avantages aussi bien que les précédentes ; car elle nous obtiendra du Sauveur de précieux développements
sur la nature toute spirituelle de la manifestation promise.
Judas, non pas l’Iscariote. Ce Judas, frère de Jacques, est communément appelé Jude, précisément pour qu’on ne le confonde pas avec Judas l’Iscariote.
" O nuit, chante l’‘Exsultet’ de Pâques, toi seule as pu connaître le moment où le Christ est sorti vivant du séjour des morts " (MR, Vigile Pascale). En effet, personne n’a été le témoin oculaire de l’événement même de la Résurrection et aucun évangéliste ne le décrit. Personne n’a pu dire comment elle s’était faite physiquement. Moins encore son essence la plus intime, le passage à une autre vie, fut perceptible aux sens. Événement historique constatable par le signe du tombeau vide et par la réalité des rencontres des apôtres avec le Christ ressuscité, la Résurrection n’en demeure pas moins, en ce qu’elle transcende et dépasse l’histoire, au cœur du mystère de la foi. C’est pourquoi le Christ ressuscité ne se manifeste pas au monde (cf. Jn 14, 22) mais à ses disciples, " à ceux qui étaient montés avec lui de Galilée à Jérusalem, ceux-là mêmes qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple " (Ac 13, 31).