Jean 14, 28
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
Vous avez entendu ce que je vous ai dit : Je m’en vais, et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi.
A sa paternelle exhortation Jésus ajoute un puissant motif de calme et de confiance. - Vous
avez entendu... Il fait allusion aux paroles des vv. 2-4, qu'il répète sous une forme abrégée : Je m’en vais, et
je reviens à vous. - Si vous m’aimiez. Si vous m'aimiez vraiment pour moi-même, sans songer à votre intérêt
personnel, mais seulement au mien. - Vous vous réjouiriez : Vous vous seriez réjoui à cette nouvelle, bien
loin de vous laisser attrister et troubler. - De ce que (raison pour laquelle ils auraient dû se réjouir) je vais
vers le Père. En réalité, tel est le véritable aspect sous lequel il faut envisager son départ : c'est un retour vers
son Père. Or, continue-t-il, son Père étant si grand, remonter vers lui est une gloire indicible et un bonheur
parfait. Que ses disciples se le disent, et ils s'en réjouiront pour leur Maître. - Parce que le Père est plus
grand que moi. Texte cher aux Ariens, et plus tard aux Sociniens, qui en déduisaient l'évidente infériorité du
Fils. Les Pères l'ont fréquemment et magnifiquement commenté pour réfuter l'hérésie d'Arius. Il leur a été
aisé de prouver qu'il ne s'agit que d'une infériorité improprement dite. Toutefois, ils ne présentent pas leur
démonstration de la même manière, et un double courant d'opinion s'est formé parmi eux sur ce point. 1°
D'après les uns, Jésus parle ici en tant que Fils de l'homme et Verbe fait chair ; rien d'étonnant à ce qu'il
proclame son Père bien plus grand que lui. « Ils sont un en ce sens que le « Verbe est Dieu »; le Père est plus
grand en ce sens que « le Verbe s'est « fait chair »... Infidèle, ingrat, oses-tu bien diminuer celui qui t'a créé,
parce qu'il te fait connaître ce qu'il est devenu à cause de toi ? En effet, le Fils de Dieu, par qui l'homme a été
fait, était l'égal du Père, et néanmoins il s'est fait homme pour devenir plus petit que le Père ; sans cela que
serait l'homme ? » S. Augustin, Traité 78 sur s. Jean, 2. Cette interprétation est celle qui paraît la plus obvie
et la plus simple. 2° La seconde est peut-être plus profonde, et elle a eu aussi de très illustres patrons dans
l'antiquité (S. Athanase, S. Basile, S. Grégoire de Nazianze, S. Epiphane, etc., chez les Grecs ; Tertullien et S.
Hilaire chez les Latins), quoiqu'elle soit à peu près abandonnée de nos jours. Elle fait consister la supériorité
relative du Père dans son attribut de « non engendré ». Ainsi que l'explique le Concile de Sardique, « le Père
est plus grand que le Fils,... parce que le nom même de Père est plus grand que celui de Fils ». Voyez les
commentaires de Tolet, de Maldonat et de Westcott (ce dernier cite de nombreux passages des SS. Pères sur
la question) ; Mgr Ginoulhiac, Histoire du dogme catholiq., t. 1, p. 467 et ss., et les grands théologiens au
traité de la Trinité ; Franzelin, Tract. de Deo trino, Rome 4869, p. 165 et ss.
Mon Père est plus grand que moi. Jésus-Christ, en tant qu’homme, est inférieur à son Père ; mais il lui est égal en tant que Dieu.