Jean 16, 31
Jésus leur répondit : « Maintenant vous croyez !
Jésus leur répondit : « Maintenant vous croyez !
2169. À présent il nous montre la condition des disciples, qui est une condition de faiblesse : le Seigneur leur fait un reproche à propos de la lenteur de leur foi, puis à propos de la tribulation à venir, imminente [n° 2171] ; enfin il montre qu'il n'est atteint par aucun dommage venant de la part de ses disciples [n° 2172].
2170. Cette phrase, si elle est prise au sens interrogatif, est un reproche concernant leur lenteur à croire, comme s'il disait : Vous avez attendu jusqu'à maintenant pour croire ? On lisait plus haut, au chapitre 14 – Depuis si longtemps je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! (...) Ne crois-tu pas que moi, je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Mais si la phrase est entendue avec une nuance d'indulgence, le Seigneur leur reproche l'instabilité de leur foi, comme s'il disait : C'est vrai que maintenant, vous croyez ; mais lorsque je serai livré, aussitôt vous m'abandonnerez - Ils croient pour un temps et, au moment de la tentation, ils s'écartent.
2171. Ce qui est présenté ici, c'est la tribulation et le scandale imminents [pour les disciples]. Il faut savoir qu'à la menace d'un tel scandale, ils perdaient ce qu'ils avaient acquis antérieurement grâce au Christ. En effet, ils avaient la compagnie du Christ, sa possession, et le fait d'être déchargés des réalités [du monde], ainsi que tout un mode de vie en commun. Aussi, ce sont ces trois aspects que Pierre énumère, dans l'Évangile selon Matthieu, lorsqu'il dit : Voici que nous, c'est-à-dire nous tous - voilà pour le troisième point -, nous avons tout laissé — pour le second - et nous t'avons suivi - voilà pour le premier. Et c'est tout cela qu'ils perdirent ; c'est pourquoi le Seigneur le leur a prédit, en disant : VOICI QU'ELLE VIENT, L'HEURE, ET ELLE EST DÉJÀ VENUE, OÙ VOUS SEREZ DISPERSÉS - il s'agit là du troisième point -en raison de la crainte qui vous dominera à tel point que vous ne pourrez même pas fuir ensemble - Frappe le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées.
CHACUN DE SON CÔTÉ : il s'agit là du second point, c'est-à-dire le fait de posséder des biens en propre. C'est pour cela que Pierre et les autres disciples sont revenus au bateau et à leurs biens propres - Ils sortirent, et montèrent dans le bateau. ET VOUS ME LAISSEREZ SEUL : il s'agit là du premier point - Mes proches m'ont abandonné, et ceux qui m'ont connu m'ont oublié. - Au pressoir j'ai foulé seul.
2172. Mais le Christ ne souffre aucun dommage du scandale de ses disciples ; aussi dit-il : ET CEPENDANT JE NE SUIS PAS SEUL, PARCE QUE LE PÈRE EST AVEC MOI – Autrement dit : Même si par l'unité d'essence je suis un avec le Père, par la distinction des personnes je ne suis pas seul ; c'est pourquoi je ne suis pas sorti du Père de sorte que je me serais éloigné de lui.
2170. Cette phrase, si elle est prise au sens interrogatif, est un reproche concernant leur lenteur à croire, comme s'il disait : Vous avez attendu jusqu'à maintenant pour croire ? On lisait plus haut, au chapitre 14 – Depuis si longtemps je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! (...) Ne crois-tu pas que moi, je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Mais si la phrase est entendue avec une nuance d'indulgence, le Seigneur leur reproche l'instabilité de leur foi, comme s'il disait : C'est vrai que maintenant, vous croyez ; mais lorsque je serai livré, aussitôt vous m'abandonnerez - Ils croient pour un temps et, au moment de la tentation, ils s'écartent.
2171. Ce qui est présenté ici, c'est la tribulation et le scandale imminents [pour les disciples]. Il faut savoir qu'à la menace d'un tel scandale, ils perdaient ce qu'ils avaient acquis antérieurement grâce au Christ. En effet, ils avaient la compagnie du Christ, sa possession, et le fait d'être déchargés des réalités [du monde], ainsi que tout un mode de vie en commun. Aussi, ce sont ces trois aspects que Pierre énumère, dans l'Évangile selon Matthieu, lorsqu'il dit : Voici que nous, c'est-à-dire nous tous - voilà pour le troisième point -, nous avons tout laissé — pour le second - et nous t'avons suivi - voilà pour le premier. Et c'est tout cela qu'ils perdirent ; c'est pourquoi le Seigneur le leur a prédit, en disant : VOICI QU'ELLE VIENT, L'HEURE, ET ELLE EST DÉJÀ VENUE, OÙ VOUS SEREZ DISPERSÉS - il s'agit là du troisième point -en raison de la crainte qui vous dominera à tel point que vous ne pourrez même pas fuir ensemble - Frappe le pasteur, et les brebis du troupeau seront dispersées.
CHACUN DE SON CÔTÉ : il s'agit là du second point, c'est-à-dire le fait de posséder des biens en propre. C'est pour cela que Pierre et les autres disciples sont revenus au bateau et à leurs biens propres - Ils sortirent, et montèrent dans le bateau. ET VOUS ME LAISSEREZ SEUL : il s'agit là du premier point - Mes proches m'ont abandonné, et ceux qui m'ont connu m'ont oublié. - Au pressoir j'ai foulé seul.
2172. Mais le Christ ne souffre aucun dommage du scandale de ses disciples ; aussi dit-il : ET CEPENDANT JE NE SUIS PAS SEUL, PARCE QUE LE PÈRE EST AVEC MOI – Autrement dit : Même si par l'unité d'essence je suis un avec le Père, par la distinction des personnes je ne suis pas seul ; c'est pourquoi je ne suis pas sorti du Père de sorte que je me serais éloigné de lui.
A présent marque le moment
actuel. Il y a peu de temps, v. 27, Jésus louait la foi de ses apôtres, afin de les remercier et de les
encourager ; et voici que tout à coup, quand ils la mentionnent à leur tour, il leur montre combien elle est
encore vacillante ! C'est qu'il veut, en face des terribles événements qui approchent, leur montrer combien il
faut qu'ils sachent se défier de leur faiblesse. Maldonat et d'autres commentateurs suppriment le point
d'interrogation (Vous croyez, il est vrai ; toutefois…) ; la plupart des interprètes le conservent à meilleur titre
(Est-il si sûr que vous croyiez actuellement ?).