Jean 16, 32

Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi.

Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi.
Louis-Claude Fillion
Voici que, cette fois, est douloureusement solennel (voir la note du v. 29) et introduit une triste prophétie. - L’heure vient, au présent, comme au v. 25, mais pour désigner une heure plus prochaine encore, qui a pour ainsi dire déjà sonné : et elle est déjà venue, au parfait. Les manuscrits א, A, B, C, D, L, X, etc., omettent le νυν (maintenant) de la Recepta, qui correspond au « déjà » de la Vulgate. - Où vous serez dispersés. Expression très pittoresque, qui nous met sous les yeux un troupeau de brebis errant à l'aventure après avoir été complètement dispersé. Cf. Matth. 26, 31. - Chacun de son côté. Sur cette locution, voyez 1, 11 ; 13, 27. Chacun chez soi ; ou, chacun à ses occupations. Leur société va être brisée pour un temps. - Et vous me (avec emphase) laisserez seul : ils abandonneront lâchement Jésus entre les mains de ses ennemis. - Mais je ne suis pas seul. Notre-Seigneur se reprend aussitôt. Lui, il ne sera jamais seul, quand même le « faisceau d'unité » se rompra autour de lui (Godet) ; car il a conscience à tout instant de la sainte et douce présence de son Père : Le Père est avec moi. Quelle divine majesté dans cette parole ! N.-S. Jésus-Christ n'a besoin de personne ; la société du Père lui suffit. Et pourtant il nous aime, et il veut que nous l'aimions aussi ! Insondable mystère.