Jean 16, 8
Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde en matière de péché, de justice et de jugement.
Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde en matière de péché, de justice et de jugement.
A partir de cet endroit, nous apprenons quel sera le rôle de l'Esprit saint, soit par
rapport au monde si coupable, soit par rapport aux apôtres et à leurs successeurs. - 1° Le monde et le
Paraclet, vv. 8-11. Beau et profond passage, quoiqu'il paraisse de prime abord un peu énigmatique. Il résume
admirablement, dans le mot Victoire, l'action de l'Esprit saint au milieu du monde incrédule. - Et lorsqu’il
sera venu, il convaincra... Expression très significative. On la traduit ordinairement par « rendre manifeste
quelque chose à quelqu’un par des raisons : convaincre » ; mais il faut en outre le prendre en mauvaise part,
car il s'y ajoute une idée de blâme : convaincre quelqu'un de ses torts, lui donner sur tel ou tel point une
démonstration si forte de la vérité, qu'il soit obligé de reconnaître qu'il est dans l'erreur. Ce rôle convient à
merveille au Paraclet, à l'avocat céleste (voyez la note de 14, 16). Comparez aussi 1 Tim. 5, 20 ; 2 Tim. 4, 2 ;
Tit. 1, 9, 13 ; 11, 15, où le verbe « convaincre » sert à décrire le rôle des évêques à l'égard des fidèles
imparfaits et des ennemis déclarés de l’Église. - La réfutation du Saint-Esprit aura un triple objet : le péché,
la justice et le jugement. Trois choses si graves, dont le monde corrompu refusait d'admettre l'existence, du
moins dans sa conduite pratique. Aucun des substantifs n'est précédé de l'article dans le texte grec, ce qui
laisse chaque fois à l'idée sa généralité. « Il convaincra le monde de péché, de justice, de jugement. » - Dans
les trois versets suivants (9-11) Jésus reprend solennellement chacune de ces expressions, pour la commenter
lui-même. Remarquez encore la cadence et le parallélisme des périodes :
En ce qui concerne le péché,
parce qu'ils n'ont pas cru en moi ;
En ce qui concerne la justice,
parce que je m'en vais à mon Père, et que vous ne me reverrez plus ;
En ce qui concerne le jugement,
parce que le prince de ce monde est déjà jugé.
On a dit à juste titre que le quatrième évangile, agissant à la façon du S. Esprit, convainc alternativement le
monde de péché (3, 19-21 ; 5, 28-29, 38-47 ; 8, 21 et ss., 34-47 ; 9, 41 ; 14, 27 ; 15, 18-24), de justice (5, 30 ;
7, 18, 24 ; 8, 28, 46, 50, 54 ; 12, 32 ; 14, 31 ; 18, 37), de jugement (12, 31 ; 14, 30 ; 17, 15). Voyez Kœstlin,
Lehrbegriff, p. 205. La lecture de ces divers passages serait une excellente explication des vv. 9-11.
Avec la progression de la Révélation est éclairée aussi la réalité du péché. Bien que le Peuple de Dieu de l’Ancien Testament ait connu d’une certaine manière la condition humaine à la lumière de l’histoire de la chute narrée dans la Genèse, il ne pouvait pas atteindre la signification ultime de cette histoire, qui se manifeste seulement à la lumière de la Mort et de la Résurrection de Jésus-Christ (cf. Rm 5, 12-21). Il faut connaître le Christ comme source de la grâce pour connaître Adam comme source du péché. C’est l’Esprit-Paraclet, envoyé par le Christ ressuscité, qui est venu " confondre le monde en matière de péché " (Jn 16, 8) en révélant Celui qui en est le Rédempteur.
Depuis Pâques, c’est l’Esprit Saint qui " confond " le monde en matière de péché " (Jn 16, 8-9), à savoir que le monde n’a pas cru en Celui que le Père a envoyé. Mais ce même Esprit, qui dévoile le péché, est le Consolateur (cf. Jn 15, 26) qui donne au cœur de l’homme la grâce du repentir et de la conversion (cf. Ac 2, 36-38 ; cf. Jean-Paul II, DeV 27-48).