Jean 17, 12

Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.

Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné. J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Louis-Claude Fillion
Lorsque j’étais avec eux : Jésus continue de parler comme s’il avait déjà réellement quitté les siens : sa prière n’en est que plus pressante. - Je (emphatique) les gardais en votre nom. L’imparfait marque une vigilance de tous les instants. - Ceux que vous m’avez donnés. Même variante qu’au v. 11 dans les manuscrits B, C, L. - Je les ai gardés : le verbe garder indique ici la protection qui résulte d’une garde vigilante. - Et aucun d’eux ne s’est perdu. C’est la conséquence heureuse de la garde, Jésus ayant une force divine pour défendre ce précieux dépôt. - Sauf le fils de perdition. Triste exception pourtant, que le Sauveur mentionne avec une parfaite délicatesse, car il tait le nom du coupable. L’expression grecque n’est usitée que deux fois dans le Nouveau Testament : ici pour désigner Judas, et 2 Thess. 2, 3, pour désigner l’Antéchrist. C’est un hébraïsme, qui correspond à « celui qui s’est perdu ». - Afin que l’Écriture fût accomplie : Notre-Seigneur fait allusion au Ps. 108, 8 « Qu’un autre prenne sa charge » (Cf. Act. 1, 20) ; ou mieux encore, au Ps. 11, 10 : « Même l'ami, qui avait ma confiance et partageait mon pain, m'a frappé du talon ». Cette parole, prononcée tout d’abord par David au sujet de la trahison d’Achitophel, devait se réaliser surtout, d’après un sens supérieur et voulu par Dieu, dans la trahison de Judas. Jésus cite l’Écriture comme une sorte d’excuse : la ruine du traître n’est point sa faute ; elle rentrait dans le plan divin.
Fulcran Vigouroux
Le fils de la perdition ; hébraïsme, pour : celui qui aime, qui recherche la perdition. Judas, en effet, s’est perdu volontairement par sa propre malice et par l’abus qu’il a fait de tous les services qu’il pouvait tirer de la présence du Sauveur, de ses instructions et de ses miracles, pour s’affermir dans la foi et dans la charité, comme les autres apôtres. Comparer à une locution semblable à Luc, 16, 8.