Jean 17, 15
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde, mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Après avoir fait valoir les principales raisons de sa demande « gardez-les » (v. 11), le Sauveur la
réitère en la développant. - Je ne vous prie pas (Cf. v. 9) de les enlever du monde. Une prompte mort, qui
conduirait directement les apôtres au ciel, serait le plus simple et le plus sûr moyen de les préserver ; mais ce
serait l’anéantissement du plan divin. Leur rôle consiste au contraire à demeurer dans le monde pour en être
le sel et la lumière, pour le sauver. - Mais de les préserver du mal. Cf. 2 Thess. 3, 3 : « Le Seigneur, lui, est
fidèle : il vous affermira et vous protégera du Mal ». Ici, ce qui est plus fort : que les apôtres soient préservés
non seulement des attaques du monde, mais qu’ils ne mettent pas même le pied dans son domaine. « Mal »
est-il au neutre ou au masculin dans le texte grec ? Question difficile à résoudre et qui partage les
commentateurs. Au neutre, il désignera l’empire du mal, le péché. Au masculin, il représentera le démon :
interprétation plus conforme à l’usage que S. Jean fait de cette expression. Cf. 1 Joan. 2, 13 et ss. ; 3, 12 ; 5,
18, 19, etc.
La dernière demande à notre Père est aussi portée dans la prière de Jésus : " Je ne te prie pas de les retirer du monde mais de les garder du Mauvais " (Jn 17, 15). Elle nous concerne, chacun personnellement, mais c’est toujours " nous " qui prions, en communion avec toute l’Église et pour la délivrance de toute la famille humaine. La Prière du Seigneur ne cesse pas de nous ouvrir aux dimensions de l’Economie du salut. Notre interdépendance dans le drame du péché et de la mort est retournée en solidarité dans le Corps du Christ, en " communion des saints " (cf. RP 16).