Jean 17, 19
Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.
Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.
Notre-Seigneur donne une seconde raison qui rend ses disciples dignes de la protection toute spéciale de son Père: «Je leur ai donné votre parole, et le monde les a eus en haine», etc., c'est-à-dire, ils ont été un objet de haine à cause de vous et à cause de votre parole.
Pourquoi donc a-t-il dit précédemment: «Que vous m'avez donnés du monde ?» Il parlait alors de la nature, et sous rapport ils étaient du monde, tandis qu'ici il veut parler des actions mauvaises. Sous ce rapport, ils ne sont point du monde, parce qu'ils n'ont rien de commun avec la terre, et qu'ils sont par avance citoyens des cieux; il leur montre ainsi son amour pour eux on faisant leur éloge à son Père. Lorsqu'on parlant de son Père et de lui, il emploie la particule comme, il veut exprimer l'égalité absolue qui résulte de l'unité de nature, mais lorsqu'il emploie ce même mot on parlant de nous et de lui, il laisse une grande distance entre les deux termes de comparaison. La prière qu'il adresse précédemment à son Père: «Sauvez-les du mal», a pour objet de leur obtenir, non-seulement d'être délivrés de tous les dangers, mais aussi la persévérance dans la foi, c'est pour cela qu'il ajoute: «Sanctifiez-les dans la vérité».
Ou bien encore: «Sanctifiez-les dans la vérité», c'est-à-dire, sanctifiez-les en leur donnant l'Esprit saint, et la saine doctrine, car la saine doctrine sur Dieu contribue à la sanctification de l'âme, et comme preuve qu'il est ici question de doctrine, il ajoute: «Votre parole est vérité, c'est-à-dire, elle ne renferme point de mensonge, il n'y a rien en elle de simplement figuratif ou de corporel. Cette prière: «Sanctifiez-les dans la vérité», a encore, ce me semble, une autre signification, c'est-à-dire, séparez-les pour le ministère de la parole et de la prédication. Aussi ajoute-t-il: «Comme vous m'avez envoyé dans le monde, je les ai envoyés moi-même».
Ou bien encore: «Je me sanctifie moi-même pour eux»; c'est-à-dire, je m'offre à vous comme victime; car toutes les victimes sont saintes, aussi bien que tout ce qui est consacré à Dieu. Sous l'ancienne loi, cette sanctification n'existait qu'en figure (comme par exemple dans les brebis qu'on immolait), mais maintenant elle existe dans la vérité, c'est pour cela qu'il ajoute: «Afin qu'ils soient sanctifiés en vérité»; car je veux aussi vous les offrir on sacrifice. Il s'exprime de la sorte, ou parce que lui, qui s'offre, est notre chef, ou parce qu'ils sont eux-mêmes appelés à s'immoler comme victimes: «Offrez vos corps, dit l'Apôtre, comme une hostie vivante, sainte, et agréable à ses yeux», etc. ( Rm 13, 1)
Il répète la même pensée qu'il vient d'exprimer: «Ils ne sont pas du monde, comme moi-même je ne suis pas du monde.
Ils n'avaient pas encore éprouvé cette haine par les persécutions auxquelles ils furent en butte dans la suite, mais le Sauveur, suivant sa coutume, annonce les événements qui doivent avoir lieu, en termes qui semblent signifier qu'ils sont déjà arrivés. Il fait connaître ensuite la cause de la haine du monde contre eux: «Parce qu'ils ne sont pas du monde». C'est par la régénération que cette grâce de séparation leur a été donnée; car par leur naissance naturelle, ils étaient du monde. Dieu leur a donné de n'être plus du monde, comme lui-même n'est plus du monde: «Comme moi-même, ajoute-t-il, je ne suis point du monde». Le Sauveur n'a jamais été du monde, car même dans sa nature de serviteur, il est né de l'Esprit saint, qui a été le principe de la régénération des autres. Cependant bien qu'ils ne fussent plus du monde, il était nécessaire qu'ils restassent encore dans le monde; aussi Notre-Seigneur ajoute: «Je ne demande pas que vous les ôtiez du monde».
Car c'est ainsi qu'ils sont sauvés de tout mal, ce qui vient de faire l'objet de sa prière. On peut demander comment ils n'étaient plus du monde, s'ils n'étaient pas encore sanctifiés dans la vérité; est-ce parce que tout sanctifiés qu'ils sont, ils font des progrès dans cette même sainteté avec le secours de la grâce de Dieu? Ces héritiers du Nouveau Testament sont sanctifiés dans la vérité, vérité dont les sanctifications légales de l'Ancien Testament n'étaient que l'ombre, et lorsqu'ils sont sanctifiés dans la vérité, ils sont sanctifiés en Jésus-Christ, qui a dit: «Je suis la voie, la vérité et la vie» ( Jn 14). Aussi le Sauveur ajoute: «Votre parole est vérité, le texte de l'Évangile grec porte üãïò, c'est-a -dire, le Verbe. Le Père a donc sanctifié dans la vérité (c'est-à-dire, dans son Verbe unique), ses héritiers et ses cohéritiers.
Nous avons ici eu une preuve évidente que le Sauveur veut parler des apôtres; car le nom d'apôtres, qui vient du grec, veut dire en latin,
envoyés.
Or, comme ils sont les membres du corps de l'Eglise, dont Jésus-Christ est le chef, il continue ainsi sa prière: «Et je me sanctifie moi-même pour eux», c'est-à-dire je les sanctifie en moi-même, puisqu'ils font partie du corps dont je suis le chef. Et pour nous faire mieux comprendre que ces paroles: «Je me sanctifie moi-même pour eux», veulent dire qu'il les sanctifie en lui-même, il ajoute: «Afin qu'ils soient eux-mêmes sanctifiés en vérité», c'est-à-dire en moi, puisque le Verbe est la vérité; c'est dans ce Verbe que le Fils de l'homme a été sanctifié dès le commencement de son existence, lorsque le Verbe s'est fait chair. Il s'est alors sanctifié lui-même en lui-même, c'est-à-dire qu'il s'est sanctifié comme homme en lui-même, comme Verbe, parce que le Verbe et l'homme ne font qu'un seul Christ. Et c'est à cause de ses membres qu'il ajoute: «Et je me sanctifie moi-même pour eux», (c'est-à-dire je les sanctifie eux-mêmes eu moi, parce qu'ils ne font qu'un avec moi), afin qu'ils soient eux-mêmes sanctifiés en vérité. Que signifie cette expression: «Eux-mêmes ?» c'est-à-dire comme moi, et dans la vérité, qui n'est autre que moi-même.
Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom, que tu m'as donné en partage (Jn 17,11). Le Christ veut garder ses disciples dans l'unité d'esprit et de volonté, en sorte qu'ils soient comme fondus les uns dans les autres, quant à l'âme et à l'esprit, par le lien de la paix et de l'amour mutuel, qu'ils soient unis par la chaîne infrangible de la charité. Ils progresseront ainsi vers une unité si parfaite que cette union, librement choisie, de leurs volontés soit le reflet de l'unité de nature que nous reconnaissons entre le Père et le Fils.
C'est donc une unité qui ne doit pas être ébranlée par aucun des assauts des forces ou des plaisirs de ce monde, ni être brisée par le désaccord des volontés, mais qui doit plutôt garder intacte la puissance de l'amour dans l'unité du culte et de la sainteté.
Or, c'est bien ce qu'ils firent. Car nous lisons dans les Actes des Apôtres: La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul coeur et une seule âme (Ac 4,32) dans l'unité qui vient de l'Esprit. C'est encore ce que dit saint Paul: Un seul Corps et un seul Esprit (Ep 4,4), car la multitude que nous sommes est un seul corps (1Co 10,17) dans le Christ, car tous nous participons à un même pain, et tous nous avons reçu l'onction d'un même Esprit, celui du Christ.
Donc, puisque les disciples devaient former un seul corps et participer à un seul et même Esprit pour que s'accomplisse l'unité spirituelle, Jésus veut qu'ils réalisent un accord indestructible dans une concorde parfaite.
Si l'on pense que cette unité des disciples est conforme à celle du Père et du Fils, qui n'est pas seulement l'unité de leur nature divine, mais l'unité parfaite de leur volonté, les disciples - il est permis de le croire - n'ont qu'une seule nature sainte et une même volonté. Car il est juste de constater chez les chrétiens une même volonté, bien qu'il n'y ait pas chez nous la même notion de consubstantialité qu'il y a entre le Père et le Verbe de Dieu, lequel procède du Père et demeure en lui.
C'est donc une unité qui ne doit pas être ébranlée par aucun des assauts des forces ou des plaisirs de ce monde, ni être brisée par le désaccord des volontés, mais qui doit plutôt garder intacte la puissance de l'amour dans l'unité du culte et de la sainteté.
Or, c'est bien ce qu'ils firent. Car nous lisons dans les Actes des Apôtres: La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul coeur et une seule âme (Ac 4,32) dans l'unité qui vient de l'Esprit. C'est encore ce que dit saint Paul: Un seul Corps et un seul Esprit (Ep 4,4), car la multitude que nous sommes est un seul corps (1Co 10,17) dans le Christ, car tous nous participons à un même pain, et tous nous avons reçu l'onction d'un même Esprit, celui du Christ.
Donc, puisque les disciples devaient former un seul corps et participer à un seul et même Esprit pour que s'accomplisse l'unité spirituelle, Jésus veut qu'ils réalisent un accord indestructible dans une concorde parfaite.
Si l'on pense que cette unité des disciples est conforme à celle du Père et du Fils, qui n'est pas seulement l'unité de leur nature divine, mais l'unité parfaite de leur volonté, les disciples - il est permis de le croire - n'ont qu'une seule nature sainte et une même volonté. Car il est juste de constater chez les chrétiens une même volonté, bien qu'il n'y ait pas chez nous la même notion de consubstantialité qu'il y a entre le Père et le Verbe de Dieu, lequel procède du Père et demeure en lui.
C'est-à-dire, le temps approche où je disparaîtrai du monde, il est donc nécessaire qu'ils n'en soient pas enlevés eux-mêmes: «Mais je vous prie de les sauver du mal». Quoiqu'on puisse l'entendre de toute sorte de mal, Notre-Seigneur a surtout en vue le mal qui doit résulter de son éloignement.
La Glose
Les Apôtres ont été envoyés pour remplir la même mission que Jésus-Christ, voilà pourquoi saint Paul dit: «Dieu était dans le Christ, se réconciliant le monde, et il a placé en nous la parole de réconciliation». ( 2Co 5,19 ). L'expression comme n'a pas la même signification pour lui et pour les Apôtres, elle n'établit la parité qu'autant qu'elle est possible en parlant du Fils de Dieu et des hommes. Notre-Seigneur dit qu'il les a envoyés dans le monde, en employant, selon sa coutume le passé, pour le futur.
Père, quand j'étais avec eux... (Jn 17,11-12). Le Seigneur a prononcé cette prière la veille de sa passion, mais il n'est pas absurde de l'appliquer au jour de l'Ascension, c'est-à-dire au moment où il allait s'éloigner définitivement de ses petits enfants, qu'il recommandait à son Père. Car celui qui dans les cieux a créé la multitude des anges, qui les enseigne et les gouverne, s'était attaché sur la terre un petit troupeau (Lc 12,32) de disciples qu'il formerait par sa présence dans la chair jusqu'à ce que, leur connaissance ayant quelque peu progressé, ils soient devenus capables de recevoir l'enseignement de l'Esprit Saint.
Dans sa grandeur, il aimait ces petits d'un grand amour. En effet, il les avait détachés de l'amour du monde et il voyait que, leur ayant fait abandonner toute espérance d'ici-bas, ses disciples dépendraient uniquement de lui. Cependant, aussi longtemps qu'il voulut vivre avec eux corporellement, il ne leur donna pas facilement de nombreuses marques d'affection, se montrant envers eux plutôt grave que tendre, comme il convenait à un maître et à un père. Mais lorsqu'arriva le moment de les quitter, il sembla comme vaincu par sa tendre affection pour eux, et il ne put leur dissimuler l'immensité de sa douceur, qu'il leur avait cachée jusque-là.
C'est ainsi que, comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'au bout (Jn 13,1). Alors, en effet, il répandit sur ses amis presque toute l'immensité de son amour, avant que lui-même se répandît comme de l'eau (Ps 21,15) pour eux. Alors il leur remit le sacrement de son corps et de son sang, et il leur prescrivit de le célébrer. Je ne sais ce qui est plus étonnant, de sa puissance ou de son amour! Pour les consoler de son départ, il inventait ce nouveau mode de présence: ainsi, tout en s'éloignant d'eux quant à la présence visible de son corps, il serait non seulement avec eux, mais aussi en eux par la vertu de ce sacrement.
Alors, levant les yeux au ciel, il les recommanda à son Père, en parlant ainsi: Père, quand j'étais avec eux, je les gardais dans la fidélité à ton nom, et aucun ne s'est perdu, sauf celui qui s'en va à sa perte. Maintenant je viens à toi. Garde-les dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné. Je ne te demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais (cf. Jn 17,12-13.11.15).
L'ensemble de cette prière tient en trois points, où l'on trouve l'essentiel du salut. Qu'ils soient préservés du mal et sanctifiés dans la vérité, afin qu'ils soient glorifiés avec lui, Jésus. Père, dit-il, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu'ils contemplent ma gloire (Jn 17,24).
Heureux disciples, qui ont pour juge leur avocat en personne, et pour intercesseur celui qu'on doit adorer au même titre que le Père auquel il adresse sa prière. Ce Père avec qui le Christ n'a qu'une seule volonté et une seule puissance, car Dieu est unique (Mc 12,32). Toute prière du Christ doit nécessairement s'accomplir, car sa parole est puissance, et sa volonté efficacité. Pour toutes les choses qui existent, il parla, et ce qu'il dit exista; il commanda, et ce qu'il dit survint (Ps 32,9). Je veux, dit-il, que là où je suis, eux aussi soient avec moi. Quelle sécurité pour ceux qui ont la foi! Car cette sécurité ne fut pas seulement offerte aux Apôtres, et à ceux qui furent disciples en même temps qu'eux, mais à tous ceux qui, par leur parole, croiraient au Verbe de Dieu. Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, dit-il, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi (Jn 17,20).
Dans sa grandeur, il aimait ces petits d'un grand amour. En effet, il les avait détachés de l'amour du monde et il voyait que, leur ayant fait abandonner toute espérance d'ici-bas, ses disciples dépendraient uniquement de lui. Cependant, aussi longtemps qu'il voulut vivre avec eux corporellement, il ne leur donna pas facilement de nombreuses marques d'affection, se montrant envers eux plutôt grave que tendre, comme il convenait à un maître et à un père. Mais lorsqu'arriva le moment de les quitter, il sembla comme vaincu par sa tendre affection pour eux, et il ne put leur dissimuler l'immensité de sa douceur, qu'il leur avait cachée jusque-là.
C'est ainsi que, comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'au bout (Jn 13,1). Alors, en effet, il répandit sur ses amis presque toute l'immensité de son amour, avant que lui-même se répandît comme de l'eau (Ps 21,15) pour eux. Alors il leur remit le sacrement de son corps et de son sang, et il leur prescrivit de le célébrer. Je ne sais ce qui est plus étonnant, de sa puissance ou de son amour! Pour les consoler de son départ, il inventait ce nouveau mode de présence: ainsi, tout en s'éloignant d'eux quant à la présence visible de son corps, il serait non seulement avec eux, mais aussi en eux par la vertu de ce sacrement.
Alors, levant les yeux au ciel, il les recommanda à son Père, en parlant ainsi: Père, quand j'étais avec eux, je les gardais dans la fidélité à ton nom, et aucun ne s'est perdu, sauf celui qui s'en va à sa perte. Maintenant je viens à toi. Garde-les dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné. Je ne te demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais (cf. Jn 17,12-13.11.15).
L'ensemble de cette prière tient en trois points, où l'on trouve l'essentiel du salut. Qu'ils soient préservés du mal et sanctifiés dans la vérité, afin qu'ils soient glorifiés avec lui, Jésus. Père, dit-il, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu'ils contemplent ma gloire (Jn 17,24).
Heureux disciples, qui ont pour juge leur avocat en personne, et pour intercesseur celui qu'on doit adorer au même titre que le Père auquel il adresse sa prière. Ce Père avec qui le Christ n'a qu'une seule volonté et une seule puissance, car Dieu est unique (Mc 12,32). Toute prière du Christ doit nécessairement s'accomplir, car sa parole est puissance, et sa volonté efficacité. Pour toutes les choses qui existent, il parla, et ce qu'il dit exista; il commanda, et ce qu'il dit survint (Ps 32,9). Je veux, dit-il, que là où je suis, eux aussi soient avec moi. Quelle sécurité pour ceux qui ont la foi! Car cette sécurité ne fut pas seulement offerte aux Apôtres, et à ceux qui furent disciples en même temps qu'eux, mais à tous ceux qui, par leur parole, croiraient au Verbe de Dieu. Je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là, dit-il, mais encore pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi (Jn 17,20).
2228. Auparavant le Seigneur a demandé la protection des disciples, ici il demande leur sanctification ; premièrement il la demande, deuxièmement il en donne la nécessité [n° 2230] et troisièmement il laisse entendre que cette sanctification est commencée [n° 2231].
2229. Il dit donc : Ainsi j'ai demandé qu'ils soient préservés du mal, mais cela ne suffit pas s'ils ne deviennent parfaits dans le bien - Détourne-toi du mal et fais le bien. C'est pourquoi, Père, SANCTIFIE-LES, c'est-à-dire rends-les parfaits et fais d'eux des saints. Et cela DANS LA VÉRITÉ, c'est-à-dire en moi, ton Fils, qui suis la Vérité, comme s'il disait : Fais-les participer à ma perfection et à ma sainteté. Et c'est pourquoi il ajoute : TA PAROLE, c'est-à-dire ton Verbe, EST VÉRITÉ, pour signifier : Sanctifie-les en moi, la Vérité, parce que moi, ton Verbe, je suis la Vérité.
Ou bien : SANCTIFIE-LES, en leur envoyant l'Esprit Saint ; et cela DANS LA VÉRITÉ, c'est-à-dire dans la connaissance de la vérité de la foi et de tes commandements - Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. Car c'est par la foi et la connaissance de la vérité que nous sommes sanctifiés - Justice de Dieu par la foi en Jésus Christ en tous et sur tous ceux qui croient en lui. Aussi ajoute-t-il : TA PAROLE EST VÉRITÉ, parce que la vérité des paroles de Dieu n'est mêlée d'aucune fausseté - Mes paroles sont droites et il n'y a en elles rien de faux ni de tortueux ; et aussi parce que sa parole enseigne la Vérité incréée.
On peut dire autre chose : dans l'Ancien Testament, on avait coutume de dire que tout ce qui était assigné au culte divin était sanctifié - Fais approcher vers moi Aaron, ton frère, avec ses fils, du milieu des fils d'Israël, pour qu'ils s'acquittent de mon sacerdoce. Il dit donc : SANCTIFIE-LES - c'est-à-dire assigne-les comme par mode de sanctification - DANS LA VÉRITÉ, c'est-à-dire à la prédication de ta vérité, parce que TA PAROLE, qu'ils doivent prêcher, EST VÉRITÉ.
2230. Le Seigneur ajoute ainsi la nécessité de la sanctification. Comme s'il disait : Moi c'est pour cela que je suis venu, pour prêcher la vérité - Je suis né dans ce monde pour rendre témoignage à la vérité -, et ainsi moi aussi j'ai envoyé mes disciples pour prêcher la vérité - Allez dans le monde entier, prêchez l'Évangile à toute créature. Il est donc nécessaire qu'ils soient sanctifiés dans la vérité - Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.
2231. Mais ils doivent être sanctifiés non seulement à cause du service auquel ils sont destinés, mais parce que cette sanctification a déjà été commencée par moi.
Selon Augustin , en effet, il faut savoir qu'il existe dans le Christ deux natures : quant à sa nature divine, le Christ est saint par essence et, quant à sa nature humaine, le Christ est saint par la grâce, qui découle de la nature divine. C'est donc selon sa divinité qu'il dit : JE ME SANCTIFIE MOI-MÊME, en assumant pour eux la chair, et cela, pour que la sainteté de la grâce qui, par moi en tant que Dieu, est en moi en tant qu'homme, découle de moi sur eux ; parce que de sa plénitude nous avons tous reçu. Comme l'huile qui est versée sur la tête, du Christ qui est Dieu, qui descend sur la barbe d'Aaron, c'est-à-dire sur l'humanité, et de là descend sur le bord de son vêtement, c'est-à-dire sur nous.
Ou encore, selon Chrysostome, il a demandé qu'ils soient sanctifiés d'une sanctification spirituelle. Dans l'Ancien Testament, il existait des justifications de la chair - Des règles pour la chair imposées jusqu'au temps de la réforme. Mais celles-ci étaient des préfigurations de la sanctification spirituelle, et cependant elles étaient réalisées par un certain sacrifice ; c'est pourquoi il convenait, pour la sanctification de ses disciples, que soit fait un sacrifice. Et c'est ce que dit le Christ : pour QU'EUX SOIENT SANCTIFIÉS, maintenant JE ME SANCTIFIE MOI-MÊME, c'est-à-dire je m'offre en sacrifice - Il s'est offert lui-même à Dieu . - C'est pourquoi Jésus, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Et cela en vérité, non pas par une préfiguration, comme dans l'Ancien Testament.
III – LE CHRIST INTERCÈDE POUR TOUS LES CROYANTS
2232. Après avoir prié pour ses disciples, le Seigneur intercède à présent de manière générale pour tous les croyants. D'abord il présente sa prière, puis il ajoute la raison qu'elle a d'être exaucée [n° 2263].
A. LE CHRIST PRÉSENTE SA PRIÈRE
Dans sa prière il demande au Père deux choses pour ses disciples : la perfection de l'unité et la vision de la gloire [n° 2252].
2229. Il dit donc : Ainsi j'ai demandé qu'ils soient préservés du mal, mais cela ne suffit pas s'ils ne deviennent parfaits dans le bien - Détourne-toi du mal et fais le bien. C'est pourquoi, Père, SANCTIFIE-LES, c'est-à-dire rends-les parfaits et fais d'eux des saints. Et cela DANS LA VÉRITÉ, c'est-à-dire en moi, ton Fils, qui suis la Vérité, comme s'il disait : Fais-les participer à ma perfection et à ma sainteté. Et c'est pourquoi il ajoute : TA PAROLE, c'est-à-dire ton Verbe, EST VÉRITÉ, pour signifier : Sanctifie-les en moi, la Vérité, parce que moi, ton Verbe, je suis la Vérité.
Ou bien : SANCTIFIE-LES, en leur envoyant l'Esprit Saint ; et cela DANS LA VÉRITÉ, c'est-à-dire dans la connaissance de la vérité de la foi et de tes commandements - Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. Car c'est par la foi et la connaissance de la vérité que nous sommes sanctifiés - Justice de Dieu par la foi en Jésus Christ en tous et sur tous ceux qui croient en lui. Aussi ajoute-t-il : TA PAROLE EST VÉRITÉ, parce que la vérité des paroles de Dieu n'est mêlée d'aucune fausseté - Mes paroles sont droites et il n'y a en elles rien de faux ni de tortueux ; et aussi parce que sa parole enseigne la Vérité incréée.
On peut dire autre chose : dans l'Ancien Testament, on avait coutume de dire que tout ce qui était assigné au culte divin était sanctifié - Fais approcher vers moi Aaron, ton frère, avec ses fils, du milieu des fils d'Israël, pour qu'ils s'acquittent de mon sacerdoce. Il dit donc : SANCTIFIE-LES - c'est-à-dire assigne-les comme par mode de sanctification - DANS LA VÉRITÉ, c'est-à-dire à la prédication de ta vérité, parce que TA PAROLE, qu'ils doivent prêcher, EST VÉRITÉ.
2230. Le Seigneur ajoute ainsi la nécessité de la sanctification. Comme s'il disait : Moi c'est pour cela que je suis venu, pour prêcher la vérité - Je suis né dans ce monde pour rendre témoignage à la vérité -, et ainsi moi aussi j'ai envoyé mes disciples pour prêcher la vérité - Allez dans le monde entier, prêchez l'Évangile à toute créature. Il est donc nécessaire qu'ils soient sanctifiés dans la vérité - Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie.
2231. Mais ils doivent être sanctifiés non seulement à cause du service auquel ils sont destinés, mais parce que cette sanctification a déjà été commencée par moi.
Selon Augustin , en effet, il faut savoir qu'il existe dans le Christ deux natures : quant à sa nature divine, le Christ est saint par essence et, quant à sa nature humaine, le Christ est saint par la grâce, qui découle de la nature divine. C'est donc selon sa divinité qu'il dit : JE ME SANCTIFIE MOI-MÊME, en assumant pour eux la chair, et cela, pour que la sainteté de la grâce qui, par moi en tant que Dieu, est en moi en tant qu'homme, découle de moi sur eux ; parce que de sa plénitude nous avons tous reçu. Comme l'huile qui est versée sur la tête, du Christ qui est Dieu, qui descend sur la barbe d'Aaron, c'est-à-dire sur l'humanité, et de là descend sur le bord de son vêtement, c'est-à-dire sur nous.
Ou encore, selon Chrysostome, il a demandé qu'ils soient sanctifiés d'une sanctification spirituelle. Dans l'Ancien Testament, il existait des justifications de la chair - Des règles pour la chair imposées jusqu'au temps de la réforme. Mais celles-ci étaient des préfigurations de la sanctification spirituelle, et cependant elles étaient réalisées par un certain sacrifice ; c'est pourquoi il convenait, pour la sanctification de ses disciples, que soit fait un sacrifice. Et c'est ce que dit le Christ : pour QU'EUX SOIENT SANCTIFIÉS, maintenant JE ME SANCTIFIE MOI-MÊME, c'est-à-dire je m'offre en sacrifice - Il s'est offert lui-même à Dieu . - C'est pourquoi Jésus, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. Et cela en vérité, non pas par une préfiguration, comme dans l'Ancien Testament.
III – LE CHRIST INTERCÈDE POUR TOUS LES CROYANTS
2232. Après avoir prié pour ses disciples, le Seigneur intercède à présent de manière générale pour tous les croyants. D'abord il présente sa prière, puis il ajoute la raison qu'elle a d'être exaucée [n° 2263].
A. LE CHRIST PRÉSENTE SA PRIÈRE
Dans sa prière il demande au Père deux choses pour ses disciples : la perfection de l'unité et la vision de la gloire [n° 2252].
La sanctification personnelle de Jésus-Christ, autre motif qui exige celle des
disciples. C’est une révélation toute sublime que nous trouvons dans ce verset. Cf. 10, 6. - Et je me sanctifie
moi-même pour eux. Dans le texte grec, les pronoms « Je » et »moi-même » relèvent l’activité, la spontanéité
de la consécration de l’Homme-Dieu ; il s’est séparé de tout pour se dévouer entièrement à son œuvre de
rédemption. Bien plus, il s’est offert à son Père comme une victime d’agréable odeur, ce qui est la
sanctification par excellence. Cf. Hebr. 9, 14, S. Jean Chrysost., S. Cyrille, etc. Le verbe hébreu, employé si
souvent dans l’Ancien Testament pour désigner les sacrifices, exprime très bien cette idée. - Afin qu’ils
soient eux aussi... Nous avons ici un commentaire des mots « pour eux » : Jésus montre qu’en réalité c’est
pour les apôtres qu’il s’est sanctifié. Par sa généreuse oblation il voulait obtenir qu’ils fussent eux-mêmes
sanctifiés dans la vérité. Cette fois dans le texte grec « vérité » n’est pas précédé d’un article ; d’où beaucoup
d’exégètes ont conclu que le sens n’est pas tout à fait le même qu’au v. 17. Ils traduisent : vraiment,
véritablement ; par opposition à une sanctification apparente, extérieure. Mais c’est peut-être faire ici trop de
cas de l’omission de l’article.
En vérité ; véritablement, d’une véritable et parfaite sanctification, ou selon d’autres : Dans la vérité, c’est-à-dire en moi qui suis la vérité ; mais la première interprétation est plus conforme à la lettre du texte.
L’Eucharistie qu’il institue à ce moment sera le " mémorial " (1 Co 11, 25) de son sacrifice. Jésus inclut les apôtres dans sa propre offrande et leur demande de la perpétuer (cf. Lc 22, 19). Par là, Jésus institue ses apôtres prêtres de l’Alliance Nouvelle : " Pour eux Je me consacre afin qu’ils soient eux aussi consacrés dans la vérité " (Jn 17, 19 ; cf. Cc. Trente : DS 1752 ; 1764).
Finalement, c’est en Jésus que le Nom du Dieu Saint nous est révélé et donné, dans la chair, comme Sauveur (cf. Mt 1, 21 ; Lc 1, 31) : révélé par ce qu’il Est, par sa Parole et par son Sacrifice (cf. Jn 8, 28 ; 17, 8 ; 17, 17-19). C’est le cœur de sa prière sacerdotale : " Père saint ... pour eux je me consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi consacrés en vérité " (Jn 17, 19). C’est parce qu’il " sanctifie " lui-même son Nom (cf. Ez 20, 39 ; 36, 20-21) que Jésus nous " manifeste " le Nom du Père (Jn 17, 6). Au terme de sa Pâque, le Père lui donne alors le Nom qui est au-dessus de tout nom : Jésus est Seigneur à la gloire de Dieu le Père (cf. Ph 2, 9-11).