Jean 17, 9

Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi.

Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi.
Louis-Claude Fillion
Après cette « recherche de la bienveillance de l’auditoire », destinée en quelque sorte à intéresser Dieu le Père aux apôtres, Jésus passe à l’intercession proprement dite, vv. 9-19. Il expose en termes tout à la fois bien délicats et bien vigoureux le grand besoin qu’ils ont des divins secours. - Je : Ce majestueux pronom revient fréquemment dans les chapitres 14-17. - Prie pour eux. « eux » est aussi accentué. « C’est comme s’il disait : je prie pour ceux qui sont semblables à ceux que je viens de décrire », Maldonat. - Ce n’est pas pour le monde que je prie. Pour eux, et non pour le monde incrédule. Évidemment, on ne saurait entendre ces paroles d’un refus absolu de prier pour le monde, et leur sens a été souvent exagéré dans les applications mystiques qu’on en a faites. N. - S. Jésus-Christ n’exclut pas le monde de ses supplications, pas plus qu’il ne l’exclut des mérites de sa mort. Il nous a recommandé de prier pour nos ennemis, Matth, 5, 44-45, et il n’a pas manqué de joindre l’exemple au précepte, Luc. 23, 34. Et même, dans un instant, il priera directement pour le monde (v. 23). Il emploie donc cette forme de langage afin de mieux caractériser, de mieux mettre sous les regards et sous l’affection du Père, ses disciples qui étaient l’objet spécial, exclusif, de sa supplication au moment actuel. Mon Père, regardez-les ; c’est uniquement sur eux que j’attire votre attention à l’heure présente. - Mais pour ceux que vous m’avez donnés. Ces mots encore sont fortement accentués. - Parce qu’ils sont à vous. Cf. v. 6 et le commentaire. Quoique donnés à Jésus-Christ, ils demeurent la propriété du Père, qui ne pourra moins faire que de bénir et protéger « les siens ».