Jean 18, 13
Ils l’emmenèrent d’abord chez Hanne, beau-père de Caïphe qui était grand prêtre cette année-là.
Ils l’emmenèrent d’abord chez Hanne, beau-père de Caïphe qui était grand prêtre cette année-là.
Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne. Trait spécial,
d’une grande importance pour l’histoire de la Passion. Au dire des rationalistes, ce serait une
contradiction ; comme si S. Jean n’allait pas raconter, lui aussi, que Jésus eut à comparaître devant
Caïphe ! « D’abord » : par conséquent, au sortir de Gethsémani. Sur Anne, voyez l’Évangile selon S. Luc,
commentaire de ch. 1, v. 3. Peut-être, comme on l’a souvent conjecturé, habitait-il le même palais que son
gendre Caïphe, vers le sommet du mont Sion. Voyez R. Riess, Atlas de la Bible, pl. 6. - Car il était... S.
Jean expose le motif pour lequel Jésus ne fut pas conduit immédiatement à Caïphe, le grand-prêtre alors
régnant, mais à l’ancien pontife. - Le beau-père de Caïphe. Encore un trait propre au quatrième évangile.
Caïphe avait d’excellentes raisons pour soumettre à son beau-père l’affaire si grave qu’il voulait mener à
bonne fin. Anne, qui avait lui-même exercé de longues années le souverain pontificat, jouissait toujours
d’une influence énorme sur toutes les classes de la nation ; c’était en outre un vieillard astucieux,
intriguant, qui pouvait donner d’excellentes inspirations. - Sur l’expression qui était pontife cette année-là,
voyez 11, 49 et le commentaire.
Ils l’emmenèrent d’abord chez Anne. Saint Jean, qui est plus circonstancié sur cette partie de la passion que les autres évangélistes, nous apprend que Jésus fut conduit chez Anne avant d’être conduit chez Caïphe. La maison d’Anne, d’après la tradition, était sur le mon Sion, tout près et au nord-est de celle de Caïphe (voir Matthieu, 26, 57), à l’est du grand couvent des Arméniens et à peu de distance de la porte de Sion. Sur son emplacement s’élève aujourd’hui l’église du couvent des sœurs de charité arméniennes, appelé Deir Zéitoun. L’église se compose de deux oratoires séparés, mais communiquant ensemble. Dans l’un est une citerne à fleur de terre dont l’eau est fort bonne. Dans l’autre on montre aux pèlerins une chapelle latérale placée à gauche en entrant, où l’on suppose qu’eut lieu l’interrogatoire de Notre-Seigneur et où il fut souffleté. Hors de l’église, dans une petite cour située au nord, on voit plusieurs petits oliviers qu’on considère comme les rejetons d’un grand arbre auquel le Sauveur aurait été attaché pendant que les Juifs délibéraient sur son sort.