Jean 18, 20
Jésus lui répondit : « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette.
Jésus lui répondit : « Moi, j’ai parlé au monde ouvertement. J’ai toujours enseigné à la synagogue et dans le Temple, là où tous les Juifs se réunissent, et je n’ai jamais parlé en cachette.
Noble et ferme réponse du Christ (vv. 20-21) qui va se montrer si supérieur à son juge. Voyez le
texte grec où l’énergie du langage a été mieux préservée. Le Sauveur néglige à dessein la partie de
l’interrogatoire relative aux disciples, et il ne s’occupe que de sa propre prédication. - Jésus relève le
caractère complètement public de sa doctrine : il n’a pas instruit seulement quelques disciples en
particulier, à la façon de presque tous les docteurs de ces temps, mais quiconque voulait l’entendre, sans
exception. Voyez dans l’Évangile selon S. Matth. ce que nous avons écrit sur l’universalité de
l’enseignement de N.-S. Jésus-Christ. - J’ai toujours enseigné… Le Sauveur réitère la même pensée, en y
ajoutant un nouveau détail. Sa prédication n’était pas moins publique et universelle sous le rapport des
lieux où il se faisait entendre, que sous celui des auditeurs auxquels il s’adressait. - Dans la synagogue et
dans le temple… Il n’y avait qu’un seul temple, celui de Jérusalem. Voyez la confirmation historique de
cette assertion aux passages suivants : 5, 14 et ss. ; 6, 60 ; 7, 14 et ss. ; 8, 20 et ss. ; 10, 23 et ss. ; Luc 4,
16, etc. Quand Jésus avait prêché ailleurs que dans les synagogues ou sous les galeries du temple, il l’avait
toujours fait au grand jour et ouvertement. - Où tous les Juifs s’assemblent. Les synagogues étaient alors
en effet les locaux les plus publics de toute la Palestine. - Je n’ai rien dit en secret. C’est encore la même
pensée, exprimée en termes négatifs : ce qui lui confère une plus grande force, en supprimant toute
exception possible. Pourquoi Jésus eût-il tenu sa doctrine cachée ? « La vérité ne rougit de rien sauf de la
dissimulation », Tertullien. « Même ce qui semblait dit secrètement, d'une certaine façon n'était pas dit en
secret ; car Jésus le disait, non pas afin que ceux à qui il parlait gardassent le silence, mais au contraire pour qu'ils le répandissent partout », S. Aug. Traité sur S. Jean 113, 3. Il n’était pas un conspirateur
occulte, ni le chef d’une société secrète. N’avait-il pas prescrit à ses disciples de crier sur tous les toits ce
qu’ils entendaient dans le secret de l’oreille ? Cf. Matth. 10, 27. Jésus était le premier Docteur qui
recherchait ainsi la publicité, au lieu de la fuir soigneusement comme tant d’autres.
Loin d’avoir été hostile au Temple (cf. Mt 8, 4 ; 23, 21 ; Lc 17, 14 ; Jn 4, 22) où il a donné l’essentiel de son enseignement (cf. Jn 18, 20), Jésus a voulu payer l’impôt du Temple en s’associant Pierre (cf. Mt 17, 24-27) qu’il venait de poser comme fondement pour son Église à venir (cf. Mt 16, 18). Plus encore, il s’est identifié au Temple en se présentant comme la demeure définitive de Dieu parmi les hommes (cf. Jn 2, 21 ; Mt 12, 6). C’est pourquoi sa mise à mort corporelle (cf. Jn 2, 18-22) annonce la destruction du Temple qui manifestera l’entrée dans un nouvel âge de l’histoire du salut : " L’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père " (Jn 4, 21 ; cf. Jn 4, 23-24 ; Mt 27, 51 ; He 9, 11 ; Ap 21, 22).