Jean 18, 29
Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? »
Pilate sortit donc à leur rencontre et demanda : « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? »
Pilate vint donc à eux dehors. Les Juifs refusant d’entrer dans le prétoire, Pilate fait
cette concession à leurs scrupules religieux, et il vient lui-même au devant d’eux. Voyez dans Josèphe,
Ant. 16, 2, 3, et Bell. Jud. 6, 6, 2, d’autres accommodations analogues des Romains aux usages des pays
conquis. S. Jean introduit brusquement Pilate sur la scène, ainsi qu’il avait agi pour Marthe et Marie (11,
1), sans le caractériser en aucune façon : il le suppose connu de ses lecteurs. Voyez l’Évangile selon S.
Matth. p. 529 et suiv. Le nom complet du « procurator » était Pontius Pilatus. Pilate appartenait à l’ « ordo
equester » ; c’est à l’influence de Séjan qu’il devait l’honneur de gouverner alors la Judée. Tacite rattache
à son nom (Ann. 15, 44) l’acte lâche et criminel dont nous étudions en ce moment le détail : « Jésus, par le
procurateur Ponce Pilate, avait été condamné à un supplice ». - L’adverbe dehors, qui manque dans un
certain nombre de manuscrits, semble suffisamment garanti par d’autres témoins anciens ; il désigne le
perron extérieur du prétoire. - Quelle accusation portez-vous… Cette question préalable était parfaitement
conforme au Droit romain, qui requérait une accusation positive et formelle. « Que personne ne soit
condamné sans qu’on en ait indiqué la cause » ; ou encore : « S’il n’a pas été accusé un coupable ne peut
pas être condamné ». Rome s’est toujours vantée de professer un grand respect pour la loi, et ses
fonctionnaires, fussent-ils sceptiques, arbitraires et cruels comme Pilate, partageaient d’ordinaire ce sentiment. Cf. Act. 17, 6 ; 18, 12 ; 25, 6 ; Jos., Bell. Jud. 2, 9, 3 et 14, 8. - Pilate, depuis la veille au soir,
avait pu prendre des informations au sujet de Jésus, et il ne lui avait pas été difficile de connaître que ce
prétendu révolutionnaire était victime de la jalousie des hiérarques. Il procède donc froidement, comme un
juge officiel auquel la cause était dévolue en dernier ressort. La conversation qu’il tint, soit avec les
sanhédristes et la foule, soit avec le divin accusé, dut avoir lieu en grec, langue assez généralement connue
en Palestine.