Jean 18, 3
Judas, avec un détachement de soldats ainsi que des gardes envoyés par les grands prêtres et les pharisiens, arrive à cet endroit. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes.
Judas, avec un détachement de soldats ainsi que des gardes envoyés par les grands prêtres et les pharisiens, arrive à cet endroit. Ils avaient des lanternes, des torches et des armes.
2278. Ici sont exposés les préparatifs du traître. Notons que, comme il est dit en Luc, après avoir comploté la trahison avec les princes du peuple, Judas cherchait une opportunité pour livrer le Christ sans provoquer un tumulte des foules. Et c'est pourquoi il voulut le trouver en secret et durant la nuit, parce que pendant le jour il était toujours pris par l'instruction des foules. Mais durant la nuit le traître pouvait être gêné, soit par un soudain afflux des foules, soit par les ténèbres, grâce auxquelles le Christ pourrait être arraché ou s'échapper de leurs mains ; c'est pourquoi Judas se munit d'armes contre la foule, et de lanternes et torches contre les ténèbres. Cependant, dans la foule, certains pourraient lui résister par la puissance du peuple ; c'est pourquoi, pour éviter cela, il prit une cohorte, non de Juifs, mais de soldats auprès du gouverneur, pour qu'ainsi, l'ordre du pouvoir légitime ayant été observé, personne n'osât s'opposer à lui. De même, certains des Juifs conduits par le zèle de la Loi auraient peut-être voulu leur résister, surtout parce que le Seigneur allait être pris par les Gentils ; c'est pourquoi Judas prit aussi DES GARDES AUPRÈS DES GRANDS PRÊTRES ET DES PHARISIENS, et VINT LÀ – Il a couru contre Dieu le cou tendu . - Comme pour un brigand vous êtes sortis avec des glaives et des bâtons.
Donc : précisément parce qu’il connaissait la retraite accoutumée de Jésus. Après des préliminaires
généraux, nous avons le fait même de la trahison et de l’arrestation, exposé avec une assez longue série de
traits nouveaux. - Un détachement de soldats. Ce mot technique est déjà une particularité de S. Jean ; les
autres parlent seulement d’une multitude. Il désigne « la cohorte » que le procurateur romain conduisait
toujours à Jérusalem pour la Pâque, afin de maintenir l’ordre. Elle était casernée dans la citadelle Antonia,
qui occupait l’angle N.O. de l’esplanade du temple. Une cohorte, dans le sens strict, formait la dixième
partie d’une légion et comprenait environ 600 hommes ; mais il ne saurait être question en cet endroit que
d’un détachement plus ou moins considérable, à la tête duquel s’était d’ailleurs placé en personne le chef
de la cohorte. C’étaient assurément les princes des prêtres eux-mêmes qui avaient prié Pilate de leur prêter
ainsi main forte. Il suffisait, pour le succès d’une semblable requête, de représenter Jésus comme un
homme dangereux ; les Romains, en effet, vivaient au temps des fêtes dans une anxiété perpétuelle, à
cause des émeutes renouvelées sans cesse, et ils ne demandaient pas mieux que d’en faire disparaître les
auteurs possibles. Nous verrons plus loin que Pilate avait déjà reçu des informations au sujet de Jésus
quand il le fit comparaître à sa barre. Voilà, dès cet instant, les païens associés aux Juifs comme
instruments dans la passion de N.-S. Jésus-Christ. - Des gardes fournis par les princes des prêtres et les
pharisiens : les huissiers du Sanhédrin ou des hommes pris dans la police du temple n’étaient pas munis
d’armes proprement dites, ni exercés militairement ; les Romains ne l’eussent point permis. - Judas… vint
là. Il est le chef sinistre de l’expédition. Il a directement les gardes sous ses ordres pour arrêter Jésus ;
quant à la cohorte, elle n’est là que pour les assister en cas de besoin. - Des lanternes et des torches. Les
lanternes étaient bien connues des anciens, et ressemblaient à peu près aux nôtres sous leurs différentes
formes. Les torches étaient des torches ordinaires. Malgré la pleine lune de Pâque, ces luminaires étaient
indispensables pour fouiller l’oliveraie et y découvrir Jésus ; ils faisaient au reste parti de l’équipement des
soldats romains pendant la nuit. - Et des armes. Ces armes consistaient, d’après les synoptiques, en glaives
(pour les Romains) et en bâtons (pour les valets du Sanhédrin). Quel étonnant déploiement de forces contre l’auguste et douce victime ! Mais les ennemis de Notre-Seigneur s’attendaient à une vive résistance
de la part de ses disciples, alors si nombreux à Jérusalem : ils prennent tous les moyens capables de
s’assurer le succès.
La cohorte romaine était composée de six cent vingt-cinq hommes. ― Le procurateur romain conduisait tous les ans à Jérusalem une cohorte à l’époque de la fête de Pâque pour maintenir l’ordre au milieu de la multitude qu’attirait cette solennité. Les soldats romains étaient logés dans la forteresse Antonia au nord-ouest du temple.