Jean 18, 33
Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »
Alors Pilate rentra dans le Prétoire ; il appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? »
C’est à cet endroit qu’il faut placer le trait raconté par S. Luc, 23, 2 : « Et
ils commencèrent à l’accuser, en disant : Nous avons trouvé cet homme pervertissant notre nation,
empêchant de payer le tribut à César, et se disant le Christ-roi ». Persuadés maintenant que Pilate
n’accédera pas sans preuves à leurs désirs sanguinaires, les hiérarques multiplient les accusations contre
Jésus, en ayant soin de leur donner un air politique capable d’impressionner davantage le gouverneur. Plus
tard seulement, 19, 7, ils mentionneront le grief religieux. - Pilate entra donc de nouveau. A cause de ce
changement de tactique de la part des Juifs, Pilate va procéder à une enquête personnelle sur les faits qu’ils
imputent à l’accusé ; il rentre « donc » dans l’intérieur du prétoire (quoique il y rentrât pour la première
fois depuis le début de l’épisode), et il mande Jésus (cf 9, 18-24), que les soldats y avaient entraîné dès
l’arrivée du sinistre cortège, v. 28.- Es-tu le roi des Juifs ? Les quatre évangélistes signalent cette
interrogation comme la première de celles que le « procurator » adressa au Sauveur. Cf. Matth. 27, 11 ;
Marc 15, 2 ; Luc 23, 3. « Tu » est emphatique et marque un vif étonnement. Les apparences étaient à peu
près toutes contre la royauté de Jésus : son costume était celui des artisans galiléens, il portait sur son
visage les marques des récents outrages dont il avait été l’objet ; sa tenue majestueuse était pourtant celle
d’un roi. L’expression « roi des Juifs » est caractéristique dans la bouche du païen Pilate ; les Mages
l’avaient semblablement employée, Matth. 2, 1. Les juifs disaient : roi d’Israël. Cf. 1, 50, etc. De nos jours
encore, ils préfèrent le nom d’Israélite, qui est le plus usité parmi eux.