Jean 18, 37
Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »
Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi. Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »
Écoutez donc, Juifs et Gentils; écoutez, circoncis et incirconcis; écoutez, tous les royaumes de la terre. Je ne m'oppose pas à votre exercice du pouvoir en ce monde, mon royaume n'est pas de ce monde (Jn 18,36).
Ne vous laissez pas égarer par la peur, comme Hérode le Grand, qui fut frappé d'épouvanté quand on lui annonça la naissance du Christ. La peur, plus encore que la colère, déchaîna sa cruauté et, pour faire mourir Jésus, il ordonna le massacre de nombreux enfants (cf. Mt 2,3.16). Mon royaume, dit le Christ, n'est pas de ce monde. Que voulez-vous savoir de plus? Venez dans le royaume qui n'est pas de ce monde; venez-y par la foi, et que la peur ne vous rende pas cruels!
Le Christ, il est vrai, dit dans un psaume prophétique, en parlant de son Père: Il m'a sacré roi sur Sion, sa sainte montagne (cf. ps 2,6). Mais cette ville et cette montagne ne sont pas de ce monde. Qu'est-ce, en effet, que le royaume du Christ? Simplement ceux qui croient en lui, ceux à qui il dit: Vous n'êtes pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde (Jn 17,16). Il veut pourtant qu'ils soient dans le monde. Aussi prie-t-il le Père pour eux: Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais (Jn 17,15). Voilà pourquoi il ne dit pas: "Mon royaume n'est pas dans ce monde", mais: Mon royaume n'est pas de ce monde. Il le confirme ensuite en ajoutant: Si mon royaume était de ce monde, j'aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs (Jn 18,36).
Il ne dit donc pas: "Mon royaume n'est pas ici", mais: Mon royaume n'est pas d'ici (Jn 18,36). Car son royaume est établi ici-bas et il durera jusqu'à la fin des temps; il contiendra un mélange d'ivraie jusqu'à la moisson, qui est la fin du monde. Alors viendront les moissonneurs, qui sont les anges, et ils enlèveront tous ceux qui font tomber les autres. Ce qui serait impossible si son royaume n'existait pas ici-bas (cf. Mt 13,38-41).
Pourtant, comme il est exilé dans le monde, il n'est pas d'ici. Le Christ dit en effet à ceux qui font partie de son royaume: Vous n'appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde (Jn 15,19). Ils étaient donc du monde, quand ils n'étaient pas encore sujets du royaume, mais du prince de ce monde. Aussi, tous les hommes, bien que créés par le Dieu véritable, sont du monde en tant qu'issus de la race d'Adam, race corrompue et condamnée. Mais ceux d'entre eux qui sont régénérés dans le Christ forment le royaume qui n'est plus de ce monde.
Voilà comment Dieu nous a arrachés au pouvoir des ténèbres et nous a fait entrer dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1,13), ce royaume dont le Christ dit: Mon royaume n'est pas de ce monde, ou bien: Mon royaume n'est pas d'ici (Jn 18,36).
Ne vous laissez pas égarer par la peur, comme Hérode le Grand, qui fut frappé d'épouvanté quand on lui annonça la naissance du Christ. La peur, plus encore que la colère, déchaîna sa cruauté et, pour faire mourir Jésus, il ordonna le massacre de nombreux enfants (cf. Mt 2,3.16). Mon royaume, dit le Christ, n'est pas de ce monde. Que voulez-vous savoir de plus? Venez dans le royaume qui n'est pas de ce monde; venez-y par la foi, et que la peur ne vous rende pas cruels!
Le Christ, il est vrai, dit dans un psaume prophétique, en parlant de son Père: Il m'a sacré roi sur Sion, sa sainte montagne (cf. ps 2,6). Mais cette ville et cette montagne ne sont pas de ce monde. Qu'est-ce, en effet, que le royaume du Christ? Simplement ceux qui croient en lui, ceux à qui il dit: Vous n'êtes pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde (Jn 17,16). Il veut pourtant qu'ils soient dans le monde. Aussi prie-t-il le Père pour eux: Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais (Jn 17,15). Voilà pourquoi il ne dit pas: "Mon royaume n'est pas dans ce monde", mais: Mon royaume n'est pas de ce monde. Il le confirme ensuite en ajoutant: Si mon royaume était de ce monde, j'aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs (Jn 18,36).
Il ne dit donc pas: "Mon royaume n'est pas ici", mais: Mon royaume n'est pas d'ici (Jn 18,36). Car son royaume est établi ici-bas et il durera jusqu'à la fin des temps; il contiendra un mélange d'ivraie jusqu'à la moisson, qui est la fin du monde. Alors viendront les moissonneurs, qui sont les anges, et ils enlèveront tous ceux qui font tomber les autres. Ce qui serait impossible si son royaume n'existait pas ici-bas (cf. Mt 13,38-41).
Pourtant, comme il est exilé dans le monde, il n'est pas d'ici. Le Christ dit en effet à ceux qui font partie de son royaume: Vous n'appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde (Jn 15,19). Ils étaient donc du monde, quand ils n'étaient pas encore sujets du royaume, mais du prince de ce monde. Aussi, tous les hommes, bien que créés par le Dieu véritable, sont du monde en tant qu'issus de la race d'Adam, race corrompue et condamnée. Mais ceux d'entre eux qui sont régénérés dans le Christ forment le royaume qui n'est plus de ce monde.
Voilà comment Dieu nous a arrachés au pouvoir des ténèbres et nous a fait entrer dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1,13), ce royaume dont le Christ dit: Mon royaume n'est pas de ce monde, ou bien: Mon royaume n'est pas d'ici (Jn 18,36).
Tu es donc roi ? Sur le ton d’une vive surprise,
en appuyant sur le pronom. Toi ! roi ? De ce que tu dis, il résulte que tu es roi. Ou bien : Tu avoues donc
que tu es roi. En accentuant d’une autre manière on obtiendrait cette nuance : Tu n’es certainement pas
roi ? - Jésus répondit : avec une majesté de plus en plus incomparable. - Tu le dis, je suis roi. A son tour
Jésus appuie sur le pronom. Oui, moi-même tel que tu me vois, je suis roi. Il revendique clairement et
virilement la dignité royale, quoique d’après une signification supérieure. La formule « tu le dis » revient
souvent dans le Talmud comme une affirmation très expressive ; c’est contredire l’usage reçu et le
contexte, que d’en faire ici une négation indirecte, comme si la pensée de Notre-Seigneur eût été la
suivante : C’est toi qui dis que je suis roi, pour moi je ne dis rien de semblable. - Jésus continue
maintenant de caractériser la nature de sa royauté. Il est né, directement pour régner, et son règne a pour
but la diffusion de la vérité. - Voici pourquoi je suis né. Cette seconde expression est fréquente dans le
quatrième évangile. Cf. 1, 9 ; 9, 39 ; 11, 27 ; 16, 28. Appliquée à N.-S. Jésus-Christ elle implique sa
préexistence éternelle et sa mission divine. Je suis né se rapporte au fait de l’Incarnation, de la naissance
humaine du Verbe ; je suis venu désigne des manifestations extérieures. - Pour rendre témoignage. Tel
était donc le rôle royal de Jésus : être le témoin, c’est-à-dire le « martyr » de la vérité. Il y fut constamment
fidèle, et l’on a pas manqué de l’en féliciter en divers endroits du Nouveau Testament. Cf. 2 Cor. 1, 20 ;
Apoc. 3, 14, et surtout 1 Tim. 6, 13, où S. Paul vante expressément la « bonne confession » que le Sauveur
fit de la vérité au tribunal de Pilate. - A la vérité. Le Christ ne se contente pas de rendre témoignage
concernant la vérité, il la maintient et la défend. Nous avons vu dans la Préface que les expressions
« témoignage, vérité » sont chères à notre évangéliste. Voyez surtout les chap. 1, 3, 5, 8. - Quiconque est
de la vérité. De quelle manière se recrute le royaume de Jésus ? Quels en sont les véritables sujets ? Tous
les hommes, sans exception, peuvent en faire partie, car c’est un royaume universel ; à une condition
toutefois, qu’ils tirent de la vérité leur vie et leur vigueur, condition qui est en harmonie intime avec le rôle
de monarque lui-même. Cf. 3, 21 ; 7, 17 ; 8, 47, etc. - Nous pouvons rapprocher de ce passage une
anecdote rabbinique : « Après que les membres de la grande synagogue eurent longtemps pleuré, prié,
jeûné, un petit rouleau leur tomba du ciel, sur lequel on lisait : Vérité. Rabbi Chananieh dit alors :
Apprenez par là que la vérité est le sceau du Seigneur ». Bab. Sanhed. f. 64, 1.
Dieu est vrai aussi quand Il se révèle : l’enseignement qui vient de Dieu est " une doctrine de vérité " (Ml 2, 6). Quand Il enverra son Fils dans le monde ce sera " pour rendre témoignage à la Vérité " (Jn 18, 37) : " Nous savons que le Fils de Dieu est venu et qu’Il nous a donné l’intelligence afin que nous connaissions le Véritable " (1 Jn 5, 20 ; cf. Jn 17, 3).
Devant Pilate le Christ proclame qu’il est " venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité " (Jn 18, 37). Le chrétien n’a pas à " rougir de rendre témoignage au Seigneur " (2 Tm 1, 8). Dans les situations qui demandent l’attestation de la foi, le chrétien doit la professer sans équivoque, à l’exemple de S. Paul en face de ses juges. Il lui faut garder " une conscience irréprochable devant Dieu et devant les hommes " (Ac 24, 16).
L'Eucharistie étant la plus haute manifestation sacramentelle de la communion dans l'Église, elle exige d'être célébrée aussi dans un contexte de respect des liens extérieurs de communion. De manière spéciale, parce qu'elle est « comme la consommation de la vie spirituelle et la fin de tous les sacrements », elle exige que soient réels les liens de la communion dans les sacrements, particulièrement le Baptême et l'Ordre sacerdotal. Il n'est pas possible de donner la communion à une personne qui n'est pas baptisée ou qui refuse la vérité intégrale de la foi sur le Mystère eucharistique. Le Christ est la vérité et rend témoignage à la vérité (cf. Jn 14, 6; 18, 37); le Sacrement de son corps et de son sang n'admet pas de mensonge.
Le Christ nous révèle avant tout que la condition de la liberté authentique est de reconnaître la vérité honnêtement et avec ouverture d'esprit : « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libérera » (Jn 8, 32) C'est la vérité qui rend libre face au pouvoir et qui donne la force du martyre. Il en est ainsi pour Jésus devant Pilate : « Je ne suis né, et je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité » (Jn 18, 37). De même, les vrais adorateurs de Dieu doivent l'adorer « en esprit et en vérité » (Jn 4, 23) : ils deviennent libres par cette adoration. En Jésus Christ, l'attachement à la vérité et l'adoration de Dieu se présentent comme les racines les plus intimes de la liberté.