Jean 18, 39
Mais, chez vous, c’est la coutume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque : voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? »
Mais, chez vous, c’est la coutume que je vous relâche quelqu’un pour la Pâque : voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? »
Ce que Pilate venait de dire était un
acquittement réel. Si le gouverneur avait été conséquent avec lui-même, il ne lui restait plus qu’à mettre
immédiatement Jésus en liberté ; mais il n’eut pas le courage, parce que, tout en traitant les Juifs avec
dédain, il craignait d’en faire des ennemis personnels trop ardents. Sa conviction de l’innocence de Jésus
et ce sentiment d’effroi produisirent dans son âme un singulier mélange de force et de faiblesse, qui se
traduisit en expédients multiples, mais stériles, pour sauver l’accusé. C’est la seconde de ces tentatives qui
est racontée dans les vv. 39-40 ; la première avait consisté dans le renvoi de Notre-Seigneur au tribunal du
tétrarque Hérode. Luc 23, 6-12. Voyez notre Synopsis evangelica, p. 124, pour le raccordement des faits. -
C’est la coutume… L’amnistie ne pouvait s’étendre qu’à un seul prisonnier, choisi par le peuple. - Que je
vous délivre quelqu’un à la fête de Pâque. Les synoptiques ont l’expression générale « pour la fête » ; S.
Jean seul mentionne le nom spécial. - Voulez-vous donc… Pilate s’efforce visiblement de peser sur le
choix de la foule, proposant lui-même Jésus comme le prisonnier qui méritait le mieux de jouir du
privilège en question ; car il comprenait très bien l’intrigue du Sanhédrin. Cf. Matth. 27, 18. - Que je vous
délivre le roi des Juifs ? Votre roi ! Cf. Marc 15, 9, où le langage de Pilate est identiquement le même.
Est-ce par dérision que le « procurator » appliquait un tel titre à Jésus ? Assurément ; mais il voulait se
moquer du peuple, non de son prisonnier : sarcasme peu habile toutefois dans la circonstance, car, en
agissant ainsi, « Dans une fournaise déjà brûlante, Pilate a comme jeté, sciemment, une goutte d’huile »,
Rupert de Deutz, h. l.