Jean 20, 21
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »
2534. On rapporte ici l'effet de l'apparition qui est la joie dans les cœurs des disciples à la vue du Seigneur, joie qu'il leur avait promise plus haut : Mais à nouveau je vous verrai, et votre cœur se réjouira . Mais, pour les bons, cette joie sera plénière dans la Patrie par la claire vision de Dieu - Vous verrez et votre cœur se réjouira, et vos os comme l'herbe verdiront.
2535. Il confie aux Apôtres un ministère. D'abord il leur annonce une alliance de paix, puis il leur remet le ministère [n° 2537].
2536. Il leur dit cela pour chasser deux troubles. En effet, contre la perturbation présente venant des Juifs, il leur a dit d'abord : « PAIX À VOUS » ; mais contre la perturbation venant des Gentils, IL LEUR DIT DE NOUVEAU : « PAIX À VOUS » - Dans le monde vous aurez à souffrir, mais en moi vous aurez la paix. Car c'est aux Gentils qu'ils devaient être envoyés.
2537. Et c'est pourquoi nous est aussitôt rapporté le don du ministère, et par là il montre qu'il est médiateur entre Dieu et les hommes - Un homme, le Christ Jésus, est médiateur entre Dieu et les hommes. C'était pour consoler les disciples qui, reconnaissant l'autorité du Christ, savaient qu'il les envoyait en vertu d'une autorité divine ; et pour qu'ils considèrent leur dignité propre, à savoir qu'ils auraient un ministère proprement apostolique : apôtre, en effet, est la même chose qu'envoyé.
Il dit donc COMME MON PÈRE M'A ENVOYÉ, MOI AUSSI JE VOUS ENVOIE ; c'est-à-dire, comme le Père qui m'aime m'a envoyé dans le monde afin d'y souffrir la Passion pour le salut des fidèles - Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui -, ainsi moi qui vous aime, je vous envoie endurer des tribulations pour mon nom - Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups.
2535. Il confie aux Apôtres un ministère. D'abord il leur annonce une alliance de paix, puis il leur remet le ministère [n° 2537].
2536. Il leur dit cela pour chasser deux troubles. En effet, contre la perturbation présente venant des Juifs, il leur a dit d'abord : « PAIX À VOUS » ; mais contre la perturbation venant des Gentils, IL LEUR DIT DE NOUVEAU : « PAIX À VOUS » - Dans le monde vous aurez à souffrir, mais en moi vous aurez la paix. Car c'est aux Gentils qu'ils devaient être envoyés.
2537. Et c'est pourquoi nous est aussitôt rapporté le don du ministère, et par là il montre qu'il est médiateur entre Dieu et les hommes - Un homme, le Christ Jésus, est médiateur entre Dieu et les hommes. C'était pour consoler les disciples qui, reconnaissant l'autorité du Christ, savaient qu'il les envoyait en vertu d'une autorité divine ; et pour qu'ils considèrent leur dignité propre, à savoir qu'ils auraient un ministère proprement apostolique : apôtre, en effet, est la même chose qu'envoyé.
Il dit donc COMME MON PÈRE M'A ENVOYÉ, MOI AUSSI JE VOUS ENVOIE ; c'est-à-dire, comme le Père qui m'aime m'a envoyé dans le monde afin d'y souffrir la Passion pour le salut des fidèles - Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui -, ainsi moi qui vous aime, je vous envoie endurer des tribulations pour mon nom - Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu des loups.
Et il leur dit de nouveau. À présent qu'ils sont calmés et rassurés,
certains de sa résurrection, ils peuvent entendre le grand message que le Seigneur leur apporte. On lit dans la
Recepta : Jésus leur dit de nouveau ; mais Jésus est omis par א, D, L, O, X, l'Itala, le copte, etc. - La paix
soit avec vous. Plus haut, v. 19, le souhait de paix concernait surtout le passé et le présent ; il regarde
maintenant l'avenir des disciples. En effet, Jésus le réitère non comme un adieu aux disciples, ainsi qu'on l'a
pensé quelquefois, mais comme une transition solennelle à la mission qu'il va leur donner. - Comme mon
Père m'a envoyé. « Comme » attire l’attention sur la correspondance étroite qui existait entre les deux
missions et les deux autorités qui les conféraient. Cf. 17, 18. Les apôtres n'auront donc pas à commencer une
nouvelle œuvre ; ils devaient continuer celle de Jésus. - Moi aussi : conjonction et pronom très emphatiques.
Lui, muni de divins pouvoirs ; lui, l'envoyé, le chargé de mission par excellence. Cf. Hebr. 3, 1. - Je vous
envoie. Dans le grec, πεμπω, verbe moins relevé que « charger de mission », et marquant un simple envoi. La
mission du Christ était un fait depuis longtemps accompli, de là le parfait ; celle des apôtres allait
commencer, de là le temps présent. Avant tout ils seront les hérauts de la résurrection, ce prodige des
prodiges, dont ils venaient d'acquérir une entière certitude. Cf. Act. 1, 22 ; 2, 32 ; 4, 2, 33, etc. - Remarquez,
dans cette parole de Jésus, le parallélisme des mots, qui est aussi complet que celui des idées : « Le Père,
moi ; a envoyé, envoie ; moi, vous. »
Nathanaël, l’apôtre saint Barthélémy. Voir Jean, 1, 45. ― Les fils de Zébédée, saint Jacques le Majeur et saint Jean l’Evangéliste.
En effet tout comme il a été envoyé par le Père, le Fils lui-même a envoyé ses Apôtres (cf. Jn 20, 21) en disant : « Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la consommation des temps » (Mt 28, 19-20). Ce solennel commandement du Christ d’annoncer la vérité du salut, l’Église l’a reçu des Apôtres pour en poursuivre l’accomplissement jusqu’aux extrémités de la terre (cf. Ac 1, 8). C’est pourquoi elle fait siennes les paroles de l’Apôtre : « Malheur à moi si je ne prêchais pas l’Évangile » (1 Co 9, 16) : elle continue donc inlassablement à envoyer les hérauts de l’Évangile jusqu’à ce que les jeunes Églises soient pleinement établies et en état de poursuivre elles aussi l’œuvre de l’évangélisation. L’Esprit Saint la pousse à coopérer à la réalisation totale du dessein de Dieu qui a fait du Christ le principe du salut pour le monde tout entier. En prêchant l’Évangile, l’Église dispose ceux qui l’entendent à croire et à confesser la foi, elle les prépare au baptême, les arrache à l’esclavage de l’erreur et les incorpore au Christ pour croître en lui par la charité jusqu’à ce que soit atteinte la plénitude. Son activité a le résultat non seulement de ne pas se laisser perdre tout ce qu’il y a de germe de bien dans le cœur et la pensée des hommes ou de leurs rites propres et leur culture ; mais de le guérir, l’élever, l’achever pour la gloire de Dieu, la confusion du démon et le bonheur de l’homme. À tout disciple du Christ incombe pour sa part la charge de l’expansion de la foi. Mais si le baptême peut être donné aux croyants par n’importe qui, c’est aux prêtres cependant qu’il revient de procurer l’édification du Corps par le sacrifice eucharistique en accomplissant les paroles de Dieu quand il dit par la voix du prophète : « De l’Orient jusqu’au couchant, mon Nom est grand parmi les nations, et en tous lieux est offert à mon Nom un sacrifice et une offrande pure » (Ml 1, 11). Ainsi, l’Église unit prière et travail pour que le monde entier dans tout son être soit transformé en Peuple de Dieu, en Corps du Seigneur et temple du Saint-Esprit, et que soient rendus dans le Christ, chef de tous, au Créateur et Père de l’univers, tout honneur et toute gloire.
Ce saint Concile, s’engageant sur les traces du premier Concile du Vatican, enseigne et déclare avec lui que Jésus Christ, Pasteur éternel, a édifié la sainte Église en envoyant ses Apôtres, comme lui-même avait été envoyé par le Père (cf. Jn 20, 21) ; il a voulu que les successeurs de ces Apôtres, c’est-à-dire les évêques, soient dans l’Église, pasteurs jusqu’à la consommation des siècles. Mais, pour que l’épiscopat lui-même fût un et indivis, il a mis saint Pierre à la tête des autres Apôtres, instituant, dans sa personne, un principe et un fondement perpétuels et visibles d’unité de la foi et de communion. Cette doctrine du primat du Pontife romain et de son infaillible magistère, quant à son institution, à sa perpétuité, à sa force et à sa conception, le saint Concile à nouveau la propose à tous les fidèles comme objet certain de foi. De plus, poursuivant la tâche commencée, il veut, devant tous, énoncer et expliciter la doctrine en ce qui concerne les évêques, successeurs des Apôtres qui, avec le successeur de Pierre, vicaire du Christ, et chef visible de toute l’Église, ont charge de diriger la maison du Dieu vivant.
Dès le début de son ministère, le Seigneur Jésus « appela à lui ceux qu’il voulut, et en institua douze pour être ses compagnons et pour les envoyer prêcher » (Mc 3, 13 ; cf. Mt 10, 1-42). Les Apôtres furent ainsi les germes du Nouvel Israël et en même temps l’origine de la hiérarchie sacrée. Puis, une fois qu’il eut par sa mort et sa résurrection accompli en lui-même les mystères de notre salut et de la rénovation de toutes choses, le Seigneur, qui avait reçu tout pouvoir au ciel et sur la terre (cf. Mt 28, 18), fonda son Église comme sacrement du salut, avant d’être enlevé au ciel (cf. Ac 1, 11) ; tout comme il avait été lui-même envoyé par le Père (cf. Jn 20, 21), il envoya ses Apôtres dans le monde entier en leur donnant cet ordre : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19 s.) ; « Allez par le monde entier proclamer la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné » (Mc 16, 15 s.). C’est de là que découle pour l’Église le devoir de propager la foi et le salut apportés par le Christ, d’une part en vertu du mandat exprès qu’a hérité des Apôtres l’ordre des évêques, assisté par les prêtres en union avec le successeur de Pierre, pasteur suprême de l’Église, et d’autre part en vertu de l’influx vital que le Christ communique à ses membres : le Christ « dont le Corps tout entier reçoit concorde et cohésion, par toutes sortes de jointures qui le nourrissent et l’actionnent selon le rôle de chaque partie, opérant ainsi sa croissance et se construisant lui-même dans la charité » (Ep 4, 16). La mission de l’Église s’accomplit donc par l’opération au moyen de laquelle, obéissant à l’ordre du Christ et mue par la grâce de l’Esprit Saint et la charité, elle devient effectivement présente à tous les hommes et à tous les peuples, pour les amener par l’exemple de sa vie, par la prédication, par les sacrements et les autres moyens de grâce, à la foi, à la liberté, à la paix du Christ, de telle sorte qu’elle leur soit ouverte comme la voie libre et sûre pour participer pleinement au mystère du Christ.
Enfin vient l’Heure de Jésus (cf. Jn 13, 1 ; 17, 1) : Jésus remet son esprit entre les mains du Père (cf. Lc 23, 46 ; Jn 19, 30) au moment où par sa Mort il est vainqueur de la mort, de sorte que, " ressuscité des morts par la Gloire du Père " (Rm 6, 4), il donne aussitôt l’Esprit Saint en " soufflant " sur ses disciples (cf. Jn 20, 22). A partir de cette Heure, la mission du Christ et de l’Esprit devient la mission de l’Église : " Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie " (Jn 20, 21 ; cf. Mt 28, 19 ; Lc 24, 47-48 ; Ac 1, 8).
Jésus est l’Envoyé du Père. Dès le début de son ministère, il " appela à lui ceux qu’il voulut, et il en institua Douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher " (Mc 3, 13-14). Dès lors, ils seront ses " envoyés " (ce que signifie le mot grec apostoloi). En eux continue sa propre mission : " Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie " (Jn 20, 21 ; cf. 13, 20 ; 17, 18). Leur ministère est donc la continuation de sa propre mission : " Qui vous accueille, M’accueille ", dit-il aux Douze (Mt 10, 40 ; cf. Lc 10, 16).
Ainsi, le Christ ressuscité, en donnant l’Esprit Saint aux Apôtres, leur confie son pouvoir de sanctification (cf. Jn 20, 21-23) : ils deviennent signes sacramentels du Christ. Par la puissance du même Esprit Saint, ils confient ce pouvoir à leurs successeurs. Cette " succession apostolique " structure toute la vie liturgique de l’Église ; elle est elle-même sacramentelle, transmise par le sacrement de l’Ordre.
Le ministère ordonné ou sacerdoce ministériel (LG 10) est au service du sacerdoce baptismal . Il garantit que, dans les sacrements, c’est bien le Christ qui agit par l’Esprit Saint pour l’Église. La mission de salut confiée par le Père à son Fils incarné est confiée aux Apôtres et par eux à leurs successeurs : ils reçoivent l’Esprit de Jésus pour agir en son nom et en sa personne (cf. Jn 20, 21-23 ; Lc 24, 47 ; Mt 28, 18-20). Ainsi, le ministre ordonné est le lien sacramentel qui relie l’action liturgique à ce qu’ont dit et fait les Apôtres, et, par eux, à ce qu’a dit et fait le Christ, source et fondement des sacrements.
Dieu seul pardonne les péchés (cf. Mc 2, 7). Parce que Jésus est le Fils de Dieu, il dit de lui-même : " Le Fils de l’homme a le pouvoir de remettre les péchés sur la terre " (Mc 2, 10) et il exerce ce pouvoir divin : " Tes péchés sont pardonnés ! " (Mc 2, 5 ; Lc 7, 48). Plus encore : en vertu de sa divine autorité, il donne ce pouvoir aux hommes (cf. Jn 20, 21-23) pour qu’ils l’exercent en son nom.
En s'unissant au Christ, le peuple de la nouvelle Alliance, loin de se refermer sur lui-même, devient « sacrement » pour l'humanité, signe et instrument du salut opéré par le Christ, lumière du monde et sel de la terre (cf. Mt 5, 13-16) pour la rédemption de tous.La mission de l'Église est en continuité avec celle du Christ: « De même que le Père m'a envoyé, moi aussi, je vous envoie » (Jn 20, 21). C'est pourquoi, de la perpétuation du sacrifice du Christ dans l'Eucharistie et de la communion à son corps et à son sang, l'Église reçoit les forces spirituelles nécessaires à l'accomplissement de sa mission. Ainsi, l'Eucharistie apparaît en même temps comme la source et le sommet de toute l'évangélisation, puisque son but est la communion de tous les hommes avec le Christ et en lui avec le Père et l'Esprit Saint.
Jean est le seul à parler explicitement d'envoi—terme qui équivaut à «mission»—et il relie directement la mission que Jésus confie à ses disciples à celle qu'il a reçue du Père: «Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie» (Jn 20, 21). Jésus, se tournant vers son Père, dit: « Comme tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde» (Jn 17, 18). Toute la portée missionnaire de l'Evangile de Jean se trouve exprimée dans la «prière sacerdotale »: «La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ» (Jn 17, 3). Le but dernier de la mission est de faire participer à la communion qui existe entre le Père et le Fils: les disciples doivent vivre entre eux l'unité, demeurant dans le Père et le Fils, afin que le monde reconnaisse et croie (cf. Jn 17, 21-23). C'est là un texte missionnaire significatif! Il fait comprendre qu'on est missionnaire avant tout par ce que l'on est, en tant que membre de l'Eglise qui vit profondément l'unité dans l'amour, avant de l'être par ce que l'on dit ou par ce que l'on fait.
Parmi ceux qui étaient assidus à la prière au Cénacle, se préparant à aller «dans le monde entier» après avoir reçu l'Esprit Saint, certains avaient, les uns après les autres, été appelés par Jésus depuis le début de sa mission en Israël. Onze d'entre eux avaient été établis comme Apôtres, et Jésus leur avait confié la mission qu'il avait lui-même reçue du Père: «Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie» (Jn 20, 21), avait-il dit aux Apôtres après la Résurrection. Et quarante jours plus tard, avant de retourner vers le Père, il avait ajouté: quand «l'Esprit Saint descendra sur vous, vous serez mes témoins... jusqu'aux extrémités de la terre» (cf. .Ac 1, 8). Cette mission des Apôtres commence dès qu'ils sortent du Cénacle de Jérusalem. L'Eglise naît et grandit alors grâce au témoignage que Pierre et les autres Apôtres rendent au Christ crucifié et ressuscité (cf. Ac 2, 31-34; 3, 15-18; 4, 10-12; 5, 30-32).