Jean 21, 14
C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
Nous ne voyons pas ici qu'il ait mangé avec eux, mais saint Luc le dit expressément. Il le fit du reste, non pas que sa nature eût encore besoin d'aliments, mais pour s'accommoder à la faiblesse de ses disciples et leur donner ainsi une nouvelle preuve de sa résurrection.
Le Sauveur ne restait pas longtemps avec ses disciples, et n'avait plus avec eux les mêmes rapports que précédemment, c'est pour cela que l'Évangéliste ajoute: «Ce fut la troisième fois que Jésus apparut à ses disciples, depuis qu'il était ressuscité des morts.
Ou bien l'Évangéliste fait celle réflexion, parce que les disciples n'osaient plus lui parler avec la même liberté qu'auparavant; ils étaient assis en silence et dans l'attitude du plus grand respect, les yeux fixés sur lui, et à la vue des propriétés différentes de son corps, ravis d'admiration et d'étonnement, ils auraient voulu l'interroger. Mais comme ils savaient que c'était le Seigneur, la crainte les arrêtait, et ils se contentaient de manger ce qu'il leur distribuait avec une autorité souveraine. Il ne lève point ici les yeux au ciel, et il n'agit plus comme un homme, pour leur apprendre que ce qu'il faisait autrefois était la suite de ses abaissements volontaires: «Et Jésus vint, prit le pain, et le leur donna», etc.
La pêche étant terminée, le Seigneur invite ses disciples à manger: «Jésus leur dit: Venez, mangez».
C'est-à-dire, nul d'entre eux n'osait élever des doutes sur la réalité de la personne du Sauveur, car l'évidence de la vérité était si grande, qu'aucun d'eux n'osait, non-seulement nier, mais même douter que ce fût lui, car s'ils avaient eu quelque doute, ils l'auraient interrogé.
Quant aux corps des justes, tels qu'ils seront après la résurrection, ils n'auront plus besoin de l'arbre de vie pour se garantir des maladies et de la décrépitude qui conduisent à la mort, ni des aliments matériels qui apaisent le besoin si souvent pénible de la faim et de la soif, parce qu'ils seront revêtus du don assuré d'une immortalité qu'ils ne pourront plus perdre, immortalité qui, en les affranchissant de la nécessité de se nourrir, leur en laissera la faculté. En effet, les corps ressuscites seront affranchis, non de la faculté, mais du besoin de boire et de manger. C'est ainsi que Notre Seigneur, après sa résurrection, voulut boire et manger avec ses disciples dans une chair toute spirituelle, quoique très-véritable, non par le besoin qu'il avait de nourriture, mais en vertu de la faculté qui lui en était restée.
Dans le sens mystique, le poisson rôti représente Jésus-Christ dans sa passion. Il est le pain descendu du ciel, et l'Eglise lui est incorporée pour avoir part au bonheur éternel. Il leur dit: «Apportez quelques-uns des poissons que vous venez de prendre, afin que nous tous qui avons cette espérance, nous sachions que nous entrons en participation d'un si grand mystère dans la personne de ces sept disciples (nombre où l'on peut voir l'universalité des fidèles), et que nous sommes associés à leur félicité.
Ce nombre de trois doit s'entendre, non de l'ordre des apparitions elles-mêmes, m ais des jours où elles eurent lieu. Ainsi il leur apparut le jour même de sa résurrection, puis huit jours après, lorsque Thomas crut après l'avoir vu de ses yeux, et encore le jour de cette pêche miraculeuse, et ensuite aussi souvent qu'il le voulut jusqu'au quarantième jour où il monta au ciel.
Nous trouvons dans les quatre évangélistes, dix apparitions du Seigneur après sa résurrection. Il apparut la première fois aux saintes femmes, près du sépulcre; la seconde, lorsqu'elles revenaient du sépulcre; la troisième fois à Pierre; la quatrième aux deux disciples qui allaient à Emmaüs; la cinquième à plusieurs disciples dans Jérusalem; la sixième aux onze Apôtres et à Thomas; la septième sur les bords de la mer de Tibériade; la huitième aux onze Apôtres, sur une montagne de Galilée, selon saint Matthieu; la neuvième, comme le rapporte saint Marc, à ce dernier repas après lequel ils ne devaient plus manger avec lui sur la terre; la dixième fois enfin; le jour même de son ascension, alors qu'il n'était déjà plus sur la terre, mais qu'il s'élevait dans les cieux.
Ce dernier repas que Jésus fait avec sept de ses disciples, nous enseigne que ceux-là seuls qui sont remplis des sept dons de l'Esprit saint, auront part avec lui à l'éternel festin. Le cours du temps s'accomplit et se mesure par espaces de sept jours, et ce nombre est souvent pris pour le symbole de la perfection. Ceux donc qui, dans ce dernier et éternel festin, se nourriront de la présence de la vérité, sont ceux que le zèle pour leur perfection élève au-dessus des choses de la terre.
Cf. v. 1. Évidemment, il ne s'agit ici que des apparitions qui avaient eu lieu en faveur du collège des apôtres : 20, 19-23 formait la première, et 20, 24-27, la seconde.
Toutes les manifestations particulières de Jésus ressuscité sont donc exclues pour le moment.