Jean 4, 1
Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et qu’il en baptisait davantage. Jésus lui-même en eut connaissance.
Les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait plus de disciples que Jean et qu’il en baptisait davantage. Jésus lui-même en eut connaissance.
Nous sommes ramenés vers le milieu du précédent chapitre, 3, 22-26.
Plusieurs interprètes (même protestants), alléguant l'opposition qui semble, de prime abord, avoir été établie
par l'écrivain sacré entre le verbe su et la locution avaient appris, pensent qu'il s'agit ici d'une connaissance
miraculeuse (Cf. 2, 25); toutefois, comme rien, dans le texte, ne signale directement un effet surnaturel, il est
possible aussi que Jésus ait été averti par ses amis des craintes qu'il inspirait aux Pharisiens. A la place des
mots ὁ Ἰησοῦς admis dans le texte par Tischendorf (dernière édition) sur le témoignage des manuscrits, de la
Vulgate, d'Origène, etc…, il est probable qu'il faut lire ὁ ϰύριος (Seigneur) avec la Recepta, d'après A, B, C,
L, T, etc. Ce noble titre est assez rarement donné à Jésus avant sa résurrection, si ce n'est dans le troisième
évangile (Luc 10, 1; 11, 39; 12, 42; 17, 5, 6 etc.). Comp. pourtant Joan 6, 23; 11, 2. - Le motif pour lequel
Notre-Seigneur va changer tout à coup de résidence est clairement indiqué dans ce passage. Les Pharisiens,
ce parti si remuant, si puissant du Judaïsme, ces farouches zélotes sous le rapport religieux, ont appris à leur
tour la nouvelle qui avait causé tant de peine aux disciples du Précurseur (3, 25-26) ; et voici que leur
jalousie contre Jésus est pareillement excitée de la façon la plus vive. Déjà ils s'étaient inquiétés de S. Jean et
de son baptême (1, 19 et ss.); à plus forte raison durent-ils se troubler de la popularité rapide de Jésus, soit
parce qu'ils le connaissaient moins, soit parce qu'ils redoutaient ses réformes (Cf. 2, 14 et ss.), soit parce qu'il
ajoutait l'autorité des miracles à celle de ses discours, etc. Ils manifestaient sans doute par de violentes
paroles leur haine et leur envie. - Plus de disciples. C'était beaucoup dire, vu le concours énorme qui s'était
fait durant des mois entiers autour de S. Jean-Baptiste. Cf. Matth. 3, 5 et les passages parallèles (Synopsis
évangel., p. 9 et 10). - Les verbes faisait et baptisait sont expressifs et pittoresques : ils indiquent des actions
réitérées. Peut-être faut-il, avec la plupart des interprètes contemporains, regarder la phrase comme une
reproduction littérale de la nouvelle, telle qu'elle fut apportée aux Pharisiens. La répétition du sujet (« Jésus ») est un fondement sérieux pour cette hypothèse. Voyez, Gal. 1, 23, une citation analogue.