Jean 4, 16

Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »

Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »
Louis-Claude Fillion
Ici commence la seconde partie du dialogue. Après avoir attiré l'attention de la Samaritaine sur la chose mystérieuse qu'il se proposait de lui faire gagner, après lui avoir fait pressentir sa propre dignité, Jésus donne tout à coup à l'entretien une direction inattendue, surprenante : Va, appelle ton mari. Faut-il dire avec Rosenmüller, pour expliquer cette brusque transition : « peut-être manque-t-il une partie du dialogue » (Scholia in h. l.) ? Faut-il se demander avec certains interprètes quelles pouvaient bien être les intentions de Notre-Seigneur à l'égard de cet homme ? Supposer, par exemple, qu'il désirait se révéler aux deux conjoints en même temps ? Ou bien, qu'il ne voulait pas violer davantage les lois de la bienséance telles que ses compatriotes les entendaient (voyez la note du v. 27)? Tout cela est peu naturel. En réalité, Jésus ne se proposait point de faire venir immédiatement le mari, sachant bien, du reste, qu'il ne méritait pas ce nom (v. 18) : il employait cette sorte de stratagème pour « éveiller une conscience endormie », et, en même temps, pour manifester de plus en plus son caractère supérieur. Voilà dans quel but il frappe ce grand coup.