Jean 4, 25
La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. »
La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. »
Assurément, la Samaritaine n'avait pas compris
toute la portée des paroles de Jésus ; elle en sait du moins maintenant assez pour voir qu'elles annoncent de
grandes réformes au point de vue du culte, et naturellement elle rattache ces réformes à la personne du
Messie. Les Samaritains, en effet, attendaient comme les Juifs un Messie, qu'ils nommaient (ha-Schâheb),
(ha-Thâheb), « celui qui revient » (d'après d'autres, « celui qui convertit »). Leurs descendants de Naplouse
l'attendent encore sous l'appellation de El-Muhdi, « le Guide ». Ils se le représentent surtout comme un
prophète éminent, d'après Deut. 18, 15, et supposent qu'il rétablira en tous lieux la vraie foi. Voyez Sylvestre
de Sacy, Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque du roi, t. 12, p. 1 et ss., Paris 1831, et Mémoire
sur l'état actuel des Samaritains, Paris 1812 ; Friedrich, Discussionum de Christologia Samaritanorum liber,
Leipsig 1821 ; Gesenius, De Samaritanorum theologia, Halle 1824 ; Robinson, Palaestina, t. 3, p. 320 ;
Bargès, Les Samaritains de Naplouse, Paris 1855 ; Wilson, The Lands of the Bible, t. 2, p. 50 et ss. ;
Westcott, Introduction to the Study of the Gospels, 5è édit., p. 159-160. On trouvera dans ces divers ouvrages
d'intéressants détails sur la correspondance théologique engagée à plusieurs reprises par des savants d'Europe
avec les Samaritains. - Les mots c'est à dire le Christ sont une note explicative du narrateur. Cf. 1, 42. - Il
nous annoncera toutes choses. Toutes choses dans le sens populaire de cette expression : tout ce qu'il nous
importe de savoir sous le rapport religieux. Le verbe grec est fort bien employé ici, car il désigne proprement
les nouvelles apportées par une personne qui revient. Cf. Cramer, s.v.
Les Samaritains lisaient et vénéraient les livres de Moïse et attendaient le Messie.
De nombreux juifs et même certains païens qui partageaient leur espérance ont reconnu en Jésus les traits fondamentaux du " fils de David " messianique promis par Dieu à Israël (cf. Mt 2, 2 ; 9, 27 ; 12, 23 ; 15, 22 ; 20, 30 ; 21, 9. 15). Jésus a accepté le titre de Messie auquel il avait droit (cf. Jn 4, 25-26 ; 11, 27), mais non sans réserve parce que celui-ci était compris par une partie de ses contemporains selon une conception trop humaine (cf. Mt 22, 41-46), essentiellement politique (cf. Jn 6, 15 ; Lc 24, 21).