Jean 4, 29

« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? »

« Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? »
Louis-Claude Fillion
Comp. 1, 46, où nous avons vu S. Philippe conduire Nathanaël au Sauveur par les mêmes expressions. - Un homme qui m'a dit… Elle décrit Jésus par la circonstance qui l'avait le plus frappée, c'est-à- dire par son intuition prophétique. - Tout ce que j'ai fait. En mauvaise part : toutes mes fautes. En réalité, Jésus n'avait touché qu'à un point de la conduite de cette femme ; mais c'était un point essentiel, qui comprenait presque tout le reste. D'ailleurs l'hyperbole est bien naturelle en pareil cas. La confession publique de la Samaritaine a un caractère naïf et touchant ; elle est en conformité parfaite avec l'ensemble de l'entretien, durant lequel Photina nous est apparue vive, alerte, ayant toujours, selon le mot de Stier, « « « sa pensée sur les lèvres ». - Ne serait-t-il pas le Christ ? Elle n'éprouve personnellement aucun doute ; si elle présente sa pensée comme une simple conjecture, c'est par délicatesse, « pour que l'ignorance d'une femme ne risque pas de porter préjudice à une chose si importante », Maldonat ; voyez Euthymius. Elle ne veut point affirmer d'une manière trop positive en face d'hommes qui n'ont pas encore vu et entendu comme elle ; toutefois, elle forme d'avance leur jugement par cette interrogation non moins habile que polie (placé en tête d'une question, ne suppose pas toujours une réponse négative. Cf. Schegg, t. 1, p. 581).