Jean 4, 6
Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi.
Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi.
Il le fit aussi, et pour calmer leur jalousie et pour ne pas affaiblir la foi au mystère de son incarnation, car la vérité de sa chair eût pu paraître douteuse, si on l'eût vu échapper visiblement aux mains de ses ennemis.
Ainsi, ce n'est ni sur un trône, ni sur des coussins qu'il est assis, mais simplement sur la terre, comme cela se rencontrait. Il s'assied et pour attendre ses disciples, et pour reposer et rafraîchir près de cette fontaine son corps fatigué de la route et des ardeurs du soleil : « Or, il était environ la sixième heure. »
Le fait est que Jésus-Christ ne baptisait pas lui-même, mais ceux qui firent ce rapport affirmèrent que Jésus en baptisait un plus grand nombre que Jean, pour exciter la jalousie des pharisiens. Jean-Baptiste nous donne du reste la raison pour laquelle le Sauveur ne baptisait pas, lorsqu'il dit : « il vous baptisera lui-même dans l'Esprit saint et dans le feu. » Or, comme il ne donnait pas encore l'Esprit saint, il était convenable qu'il ne baptisât pas encore. Quant à ses disciples, il les laissait baptiser pour en amener un plus grand nombre à la doctrine du salut.
C'est afin de n'être pas obligés de parcourir la Judée pour réunir ceux qui devaient embrasser la foi, comme Jésus avait fait pour Simon et son frère, qu'ils adoptèrent l'usage du baptême, car le baptême des disciples n'avait rien de plus que le baptême de Jean, l'un et l'autre étaient dépourvus de la grâce qui vient de l'Esprit, et tous deux avaient un seul et même but, celui d'amener à Jésus-Christ ceux qui étaient baptisés.
C'était le lieu où Lévi et Siméon se vengèrent d'une manière sanglante de l'outrage fait à Dina, leur sœur. (Gn 34) Après que les fils de Jacob eurent rendu cette ville déserte par le meurtre des Sichimites, le patriarche la donna par la suite en héritage à son fils Joseph ; c'est à cette donation qu'il faisait allusion lorsqu'il lui dit : « Je te donnerai de plus qu'à tes frères la part de mon héritage que j'ai conquise par mon glaive et par mon arc de la main des Amorrhéens, » (Gn 48) et que l'Evangéliste rappelle en ces termes : « Près de l'héritage que Jacob donna à son fils Joseph. »
En s'éloignant de la Judée, Nôtre-Seigneur reprenait la suite de ses premiers desseins : « Et il s'en alla de nouveau en Galilée. » Jésus vient chez les Samaritains, pour le même motif que les Apôtres, repoussés par les Juifs, allèrent chez les Gentils ; cependant, pour ôter toute excuse aux Juifs, les Samaritains ne sont point le but principal de son voyage, et il ne vient chez eux qu'en passant, c'est ce que l'Evangéliste exprime en disant : « Or, il lui fallait passer par la Samarie. » Cette contrée fut ainsi appelée, parce que la montagne de Samarie, qui donna son nom à la ville qu'on y bâtit, s'appelait Somer, du nom de son ancien possesseur. Les premiers habitants de cette ville et de cette contrée ne s'appelaient pas autrefois Samaritains, mais Israélites. Dans la suite des temps, ils transgressèrent les lois de Dieu, le roi d'Assyrie ne voulut plus les laisser dans leur pays, il les emmena à Babylone et dans la Médie, et le repeupla de colons tirés de diverses provinces assyriennes. Mais Dieu voulant prouver que ce n'était point par impuissance qu'il avait livré les Juifs aux mains de leurs ennemis, mais pour les punir de leurs crimes, envoya contre ces peuples barbares et idolâtres des lions qui dévastaient le pays. Le roi d'Assyrie, en ayant été instruit, leur envoya un prêtre Israélite pour leur enseigner le culte et les lois du Dieu des Juifs. Toutefois ils ne renoncèrent pas entièrement à leur impiété, et ils revinrent insensiblement au culte des idoles, ils y mêlaient cependant le culte du vrai Dieu. Ils prirent le nom de Samaritains, de la montagne même de Samarie.
Nôtre-Seigneur Jésus-Christ en se rendant dans la Samarie, ne fait usage d'aucune des commodités de la vie, il choisit ce qu'il y a de plus pénible, il ne se sert point de monture, et entreprend à pied un voyage si difficile qu'il en éprouve une grande fatigue ; ainsi nous apprend-il à renoncer à toutes les superfluités et à nous priver même de beaucoup de choses nécessaires : C'est ce que veut exprimer l'Evangéliste par ces paroles : « Jésus, fatigué de la route, s'assit sur le bord du puits. »
n sera peut-être surpris de voir l'Evangéliste s'exprimer de la sorte : « Jésus en baptisait un plus grand nombre, » et ajouter aussitôt : « Quoique Jésus ne baptisât point lui-même. » Quoi donc ? Est-ce que la première proposition était fausse et avait besoin d'être rectifiée ?
Il semble dire : Nous avons trouvé Jésus à la fois plein de force et de faiblesse ; plein de force, parce qu'il est le Verbe qui était au commencement ; plein de faiblesse, parce que le Verbe s'est fait chair. C'est donc Jésus faible parce qu'il l'a voulu, qui, fatigué de la route, s'assied sur les bords du puits.
Si Nôtre-Seigneur avait prévu que les pharisiens, en apprenant qu'il faisait plus de disciples que Jean-Baptiste, et qu'il en baptisait un plus grand nombre, se détermineraient à marcher à sa suite pour sauver leur âme, il n'aurait point quitté la Judée, et il y serait resté dans leur intérêt. Mais comme il vit que cette connaissance ne produisait en eux que de l'envie, et leur inspirait le désir, non de le suivre, mais de le persécuter, il s'éloigna de la Judée. Il eut pu sans doute leur échapper s'il eût voulu, tout en restant au milieu d'eux, mais dans toutes les actions qu'il a faites comme homme, il s'est proposé de donner l'exemple à ceux qui devaient croire en lui, et de leur apprendre qu'un serviteur de Dieu ne pèche pas en se retirant dans un autre lieu pour se dérober à la fureur de ses persécuteurs. Ce n'est donc point par crainte que le bon maître agit ainsi, mais pour nous instruire.
On peut dire encore que ces deux propositions sont vraies, c'est-à-dire, que Jésus baptisait et ne baptisait pas ; il baptisait, parce que c'est lui qui purifiait les âmes, et il ne baptisait pas, parce qu'il ne plongeait pas lui-même dans l'eau. Les disciples prêtaient leur ministère extérieur, mais lui, dont Jean-Baptiste disait : « C'est lui qui baptise, » donnait à ce baptême l'appui d'une majesté toute divine.
Il faut admettre que les disciples de Jésus-Christ étaient déjà baptisés, soit du baptême de Jean, soit (ce qui est plus vraisemblable) du baptême de Jésus-Christ ; il n'est pas probable, en effet, que le Sauveur ait omis de baptiser ses disciples qui devaient baptiser les autres en son nom, lui qui remplit si exactement l'humble ministère de leur laver les pieds.
C'était un puits, or tout puits est une fontaine (ou une source), mais toute fontaine n'est pas un puits. L'eau qui jaillit des entrailles de la terre et satisfait aux besoins de ceux qui viennent y puiser, s'appelle une source ; si elle jaillit à la surface de la terre et qu'elle soit comme sous la main, ce n'est qu'une source, mais si l'eau est à une grande profondeur dans l'intérieur de la terre, c'est à la fois un puits et une source.
Le chemin qu'il fait, c'est la chair qu'il a prise pour notre salut, car pour celui qui est partout, venir à nous, c'est se revêtir d'une chair visible. Il est fatigué de la route, c'est-à-dire fatigué des infirmités naturelles à la chair. Que signifie la sixième heure ? Le sixième âge du monde. Comptez en effet comme la première heure, le premier âge d'Adam jusqu'à Noé ; le second, de Noé à Abraham ; le troisième d'Abraham jusqu'à David : le quatrième, de David jusqu'à la transmigration de Babylone ; le cinquième, de la transmigration de Babylone jusqu'au baptême de Jean où commence le sixième âge.
C'est donc à la sixième heure du jour que Nôtre-Seigneur vint s'asseoir sur le bord du puits. Je vois dans ce puits une profondeur ténébreuse, je suis autorisé à y reconnaître les parties inférieures de ce monde, c'est-à-dire la terre sur laquelle le Seigneur Jésus est venu à la sixième heure, c'est-à-dire au sixième âge du genre humain qui représente la vieillesse de l'homme ancien dont nous devons nous dépouiller pour nous revêtir du nouveau. La sixième heure en effet représente la vieillesse ; la première, l'âge le plus tendre ; la seconde, l'enfance ; la troisième, l'adolescence ; la quatrième, la jeunesse ; la cinquième, l'âge mûr. Nôtre-Seigneur vient encore s'asseoir sur le bord de ce puits, vers la sixième heure, c'est-à-dire au milieu du jour, alors que le soleil commence à descendre vers le couchant, parce qu'en effet lorsque Jésus-Christ nous appelle à lui, nous sentons le goût des biens visibles s'affaiblir en nous pour faire place à l'amour des choses invisibles et les yeux de notre âme se tourner vers cette lumière intérieure qui ne se couche jamais. Nôtre-Seigneur est assis, ce qui peut figurer son humilité, ou bien comme les docteurs ont coutume d'être assis, pour nous rappeler qu'il est notre véritable maître.
Il lui fallait passer par la Samarie, qui est située entre la Judée et la Galilée. Samarie est une des villes les plus remarquables de la Palestine, et tellement importante par sa population, qu'elle a donné son nom à toute la contrée qui l'entoure. Or, l'Evangéliste nous indique dans quel endroit de cette contrée Nôtre-Seigneur s'arrêta : « Il vint donc dans une ville de Samarie, nommé Sichar. »
On demande ordinairement si on recevait le Saint-Esprit dans le baptême du Christ, puisqu'il est dit dans l'Evangile selon saint Jean : « L'Esprit saint n'était pas encore donné, parce que Jésus n'était pas encore glorifié. » Nous répondons que l'Esprit saint était donné, mais sans cette manifestation éclatante qui eut lieu, lorsqu'après l'ascension, il descendit sur les Apôtres sous la forme de langues de feu. Jésus-Christ posséda toujours l'Esprit saint dans l'humanité qu'il s'était unie, et cependant l'Esprit saint descendit visiblement sur lui sous la forme d'une colombe, lorsqu'il fut baptisé ; c'est ainsi qu'avant l'avènement éclatant et public de l'Esprit saint, quelques saints ont pu le recevoir d'une manière plus secrète.
Dans le sens mystique, le Seigneur quitte la Judée, (c'est-à-dire l'incrédulité de ceux qui ont refusé de le recevoir), il s'en va dans lu personne de ses apôtres en Galilée) figure de la rapidité du monde, et nous apprend ainsi à passer nous-mêmes des vices à la pratique des vertus. Ce champ, à mou avis, avait été laissé moins à Joseph qu'à Jésus-Christ dont il était la figure, et qu'adorent véritablement le soleil, la lune et les étoiles. Le Seigneur se rend dans ce champ, afin que les Samaritains qui revendiquaient pour eux l'héritage du patriarche Jacob pussent reconnaître le Christ qui est le légitime héritier du patriarche, et se convertir à lui.
La Glose
Après avoir rapporté comment Jean-Baptiste réprima les mouvements de jalousie qu'excitait dans ses disciples le progrès de la doctrine de Jésus-Christ ; l'Evangéliste nous apprend ici comment le Sauveur se dérobe à la méchanceté des pharisiens qui, pour la même raison, étaient animés contre lui des mêmes sentiments d'envie : « Jésus donc ayant su que les pharisiens avaient appris, » etc.
L'Evangéliste prévient le reproche qu'on pourrait faire au Sauveur de venir dans la Samarie après avoir lui-même défendu à ses disciples d'y aller, en faisant remarquer que c'est pour se reposer de la fatigue du chemin que Jésus s'est assis dans cet endroit.
Mais pourquoi l'Evangéliste fait-il mention de cette fontaine et de cet héritage ? Premièrement, pour que tous n'éprouviez aucune surprise lorsque vous entendrez dire à cette femme car c'est leur père Jacob qui leur a donné ce puits ; secondement, pour vous apprendre par le souvenir de ce puits et de cet héritage que les Juifs ont perdu par leur impiété, ce que les patriarches avaient reçu comme récompense de la foi qu'ils avaient en Dieu, et que ces lieux avaient été livrés aux nations idolâtres ; il n'y a donc rien de nouveau ni d'étonnant à ce que le royaume des cieux passe encore des Juifs aux Gentils.
Là était le puits de Jacob. Le grec porte également source ;
dans les versets 11 et 12 nous lisons puits. S. Augustin explique fort bien la différence de ces deux
expressions : « tout puits est une fontaine ; mais toute fontaine n’est pas un puits. Car dès qu’une eau sort de
terre et qu’on la puise pour en faire usage, on l’appelle une fontaine; toutefois, s’il est facile de la voir et
qu’elle se trouve à la surface de la terre, elle s’appelle simplement une fontaine. Si, au contraire, elle se voit
dans les profondeurs de la terre, on l’appelle un puits, bien qu’alors le nom de fontaine puisse encore lui
convenir », Traités sur l'évangile de Jean, 15. La fontaine de Jacob était donc tout ensemble, d'après cette
définition, un puits et une source. Les deux noms subsistent encore dans la dénomination populaire : Aïn-
Yakoub, « source de Jacob », ou Bîr el Yakoub, « puits de Jacob ». Une église fut construite de bonne heure
au-dessus de cette fontaine célèbre (on la mentionne dès le 4ème siècle); mais elle était déjà en ruine à
l'époque des croisades. Le puits est donc en plein air, comme au jour où nous transporte le sublime récit de
l'évangile; de sorte que, pour ce qui concerne le décor extérieur, « la scène s'est à peine modifiée dans le long
intervalle des âges ». Lady Beaufort, Egyptian Sepulchres and Syrian Shrines, t. 2, p. 85. Fait bien rare dans
l'histoire des saints Lieux, c'est « avec une remarquable unanimité » (Ebers und Guthe, l. c., p. 248), que les
palestinologues anciens et modernes, que les Samaritains, les Juifs, les mahométans, les chrétiens de toute
dénomination, que les touristes protestants ou rationalistes les plus sceptiques, reconnaissent l'authenticité de
cet emplacement : elle ne saurait être contestée. Le puits de Jacob n'est cependant pas signalé dans la Genèse,
et, d'autre part, il existe tout autour de nombreuses sources d'eau vive. Mais, chacun sait que c'était la
coutume des patriarches de creuser des puits qui leur appartenaient en propre (voyez, pour Abraham, Gen.
21, 25 et ss.; pour Isaac, Gen. 26, 18, 32), et, dans ces contrées souvent arides, où l'élevage du bétail jouait
autrefois un si grand rôle, l'usage d'une source était souvent loin d'être libre, surtout pour des étrangers : rien
de plus naturel, par conséquent, que Jacob ait voulu assurer son indépendance sous ce rapport. L'orifice du
puits n'est pas visible extérieurement : on y arrive à travers les ruines d'une ancienne église et par une voûte
encore bien conservée. Voyez la belle gravure de Ebers und Guthe, l. c., p. 248. Le diamètre est d'environ 2
m. 30; la forme générale, celle d'un cylindre. La profondeur, qui était de 32 mètres quand Maundrell la
mesura (en 1697), n'atteint plus maintenant que 23 mètres (lire dans Wilson, The Lands of the Bible, t. 2, p.
54 et ss., dans Warren, Recovery of Jerusalem, p. 464 et 465, et dans Anderson, Our Work in Palestine, p.
201, les intéressantes relations des trois mesurages opérés en 1847, en 1866 et en 1870). Les décombres qui
s'accumulent et les pierres jetées par chaque voyageur ont produit peu à peu cette différence de niveau. Le
puits est habituellement à sec : la source, en partie obstruée, s'écoule sans doute ailleurs. La partie supérieure,
creusée dans une sorte de tuf, porte un revêtement de grossière maçonnerie; on n'a pas encore reconnu la
nature du terrain qui est à la base. - 2° La personne, Et Jésus. La particule et reprend le fil de la narration (v.
4). La fontaine étant située sur le grand chemin de communication qui unit la Judée à la Galilée, il était tout
naturel que Jésus la rencontrât. - Fatigué du chemin. Cf. Ex. 2, 15, un trait parallèle dans la vie de Moïse. N.-
S. Jésus-Christ avait adopté notre nature humaine avec toutes ses faiblesses ; une longue et pénible marche à
travers les montagnes d'Ephraïm l'avait donc épuisé. Il est possible, comme on l'a conjecturé, qu'il fût parti
de grand matin de Khân Lubban. Rien de plus touchant que ce simple détail ; aussi, dans l'office des morts,
l’Église le rappelle-t-elle au Sauveur pour exciter sa miséricorde :
En me cherchant, vous vous êtes assis de fatigue
- Les mots était assis sur le puits achèvent ce divin et ravissant tableau. L'adverbe οὕτως (là) surtout fait
image. Il équivaut probablement à la formule des classiques latins ita ut erat c'est-à-dire : tout simplement ;
S. Jean Chrysost., Théophylacte, etc.). C'est à tort que divers commentateurs, à la suite d’Érasme, l'ont
rattaché au participe « fatigué », qu'il aurait dû précéder en pareil cas. Cf Stiers, Words of the Lord Jesus, t.
5, p. 9 de la trad. anglaise. Bengel, Gnomon in h. l., en donne un bon commentaire : « Trouvant l'endroit
favorable, il s'assit, tel qu'il était, sans ostentation, seul, ... désireux de se reposer de sa grande fatigue. Le
caractère sociable et aimable de la vie de Jésus mérite notre admiration ». Cette note indique évidemment le
témoin oculaire. Remarquez l'imparfait : Jésus était dans la situation décrite, au moment où ses disciples le
quittèrent (v. 8), au moment où la Samaritaine arriva auprès de lui. - 3° La circonstance de temps. Rien ne
manque à la scène, pas même le moment précis. Pas plus qu'au chap. 1, v. 39, nous ne sommes autorisés à
croire que S. Jean marque les heures à la façon des Romains. Son système de numération est celui des Juifs,
et celui des trois autres évangélistes : la sixième heure équivaut par conséquent à midi, non à six heures du matin, ou du soir. En Orient, les voyageurs ont toujours eu la coutume de s'arrêter au milieu du jour pour se
reposer et prendre leur repas : la halte a lieu autant que possible auprès d'une fontaine, comme c'est
actuellement le cas.
Sichar, près de l’héritage que Jacob donna à son fils. Là était le puits de Jacob. Sichar est d’après les uns, Sichem, aujourd’hui Naplouse, à trois kilomètres du puits de Jacob ; d’après d’autres qui jugent la distance de Sichem bien grande, Sichar était un village situé entre le puits et Naplouse, peut-être l’Askar actuel. ― « Le champ donné par Jacob à Joseph est au nord de la Fontaine de Jacob, à environ mille mètres. On y voit le tombeau de Joseph dont les restes furent rapportés par les Hébreux de l’Egypte. La Fontaine de Jacob est presque à l’angle du chemin de Naplouse, se bifurquant pour aller à Jérusalem au midi, et au levant vers le Jourdain. Un monument chrétien fut élevé sur l’emplacement de la Fontaine de Jacob. Il n’en reste que quelques colonnes de granit. [Il reste d’une église qui succéda à la première basilique] un chevet carré avec voûte à arêtes, sous lequel est le puits lui-même. L’orifice de la fontaine est aujourd’hui fermé par une énorme pierre. En Orient les fontaines non coulantes, comme celles-ci, étaient autrefois accessibles par un immense escalier droit au moyen duquel on atteignait l’eau. » (MICHON.)
La sixième heure ; c’est-à-dire environ midi.
Le Royaume appartient aux pauvres et aux petits, c’est-à-dire à ceux qui l’ont accueilli avec un cœur humble. Jésus est envoyé pour " porter la bonne nouvelle aux pauvres " (Lc 4, 18 ; cf. 7, 22). Il les déclare bienheureux car " le Royaume des cieux est à eux " (Mt 5, 3) ; c’est aux " petits " que le Père a daigné révéler ce qui reste caché aux sages et aux habiles (cf. Mt 11, 25). Jésus partage la vie des pauvres, de la crèche à la croix ; il connaît la faim (cf. Mc 2, 23-26 ; Mt 21, 18), la soif (cf. Jn 4, 6-7 ; 19, 28) et le dénuement (cf. Lc 9, 58). Plus encore : il s’identifie aux pauvres de toutes sortes et fait de l’amour actif envers eux la condition de l’entrée dans son Royaume (cf. Mt 25, 31-46).